Actualité
CoeXisT : entre « choc des
civilisations »
et stratégie de dépolitisation
Zohra Bouguern
Lundi 28 septembre 2020
En une décennie « CoeXisT » est devenu
une entreprise florissante.
Produit de la propagande sioniste, ce
terme-slogan associé à l’idée de
coexistence a peu à peu émergé grâce
à des structures de natures
différentes. L’objet de cet article est
de comprendre comment le slogan CoeXisT
est devenu un véritable phénomène
propulseur d’une nébuleuse de structures
qui accrédite la thèse du « choc des
civilisations » tout en opérant une
stratégie de dépolitisation.
C’est d’abord à Jérusalem qu’apparaît le
terme stylisé « CoeXisT » avec les
symboles des trois religions
monothéistes. En 2001, une gigantesque
performance artistique est commandée par
le Museum on the Seam1.
Elle s’intitule « Coexistence », et est
promue dans le centre historique. Le
graphiste polonais Piotr Mlodozeniec en
est le créateur. Des panneaux de cinq
mètres sur trois sont aménagés autour de
la Vieille ville pour mettre en valeur
une série d’affiches sur le thème de la
coexistence, dont l’affiche « CoeXisT »
qu’on entrevoit en photo ci-dessous, et
qui deviendra en quelque sorte l’emblème
de cet évènement. On apprend à partir du
site officiel du musée que l’exposition
est conçue comme « une réponse au cycle
de violence dans la région2 ».
Photos tirées du site web Museum on the
Seam, lien:
http://www.coexistence.art.museum/coex/voyage/jerusalem.asp
Cette performance inaugurée par le maire
de l’époque, Ehud Olmert, naît dans ce
contexte géopolitique particulier.
C’est-à-dire qu’elle est le produit
d’une politique culturelle sioniste
commandée et soutenue par les instances
et les institutions coloniales d’Israël.
Rappelons en effet qu’Olmert a perpétré
de 1993 à 20033
une politique urbaine extrêmement
violente : consolidation des colonies,
politique urbaine agressive
et discriminatoire envers les
Palestiniens de Jérusalem-Est,
démolition de maisons palestiniennes,
édification du mur autour de Kufr Aqar
et du camp de Qalandia. Il a été l’un
des principaux artisans du projet du
Grand Jérusalem. Également, le musée
de la Couture (museum on
the Seam) est l’une des émanations de ce
gouvernement colonial, fer de lance de
la politique culturelle sioniste. La
bâtisse où est situé ce musée a été
spoliée aux véritables
propriétaires, la famille palestinienne
Baramki. Elle a été construite
par l’architecte Andani Baramki en 19324.
Ce fait a lui seul est en quelque sorte
un résumé de cet Etat colonial.
Ainsi, dans le cadre de Jérusalem, cette
performance apparaît comme une grossière
supercherie participant à dissimuler la
responsabilité du gouvernement israélien
dans le cycle de violence que connaît la
région. Elle tend à mettre sur le même
plan un État doté de l’une des plus
puissantes forces militaire du monde et
des civils enclavés et menacés à tout
moment d'expulsion, d'emprisonnement ou
de mort. En clair, on masque tout autant
l’asservissement que subissent les
populations palestiniennes et la
stratégie expansionniste du gouvernement
israélien. De plus, cette opération
reprend la thématique trompeuse
établissant l’Etat d’Israël comme le
prolongement du judaïsme.
A l’international, cette performance
exportée dans une trentaine de villes en
Europe et aux États-Unis participe à
répandre l’idée du « choc des
civilisations » de Huntington. Théorie
décrite par Warschawski comme « cadre
idéologique de la stratégie offensive
des néo-conservateurs américains
et israéliens, telle qu’elle a été
élaborée en commun dès la seconde moitié
des années quatre-vingt5
(…) ».
Après l’attentat à Charlie Hebdo nous
avons beaucoup entendu parler de « CoeXisT »
en France suite à la médiatisation dudit
street-artiste Combo, invité à décrire
la création qu’il a réalisé dans la rue
juste avant de se faire agresser
physiquement par deux hommes.
En effet, c’est dans ce contexte marqué
par le drame que l'on sait que Combo a
réalisé un graph « CoeXisT » couplé avec
un collage à Montmartre « Un mot-slogan
tracé de manière stylisée : le croissant
de l’Islam à la place du C, l’étoile de
David pour le X, et une croix pour le T6
». Et il y a accolé son portrait vêtu
d’une djellaba avec l’index de la main
gauche levé vers le ciel comme pour
faire la shahada (profession de
foi) qui s’exécute rituellement de la
main droite.
A travers l'image de son propre corps,
c’est en réalité le musulman-type
identifié comme intégriste dans
l’imaginaire collectif postcolonial
qu’il met en scène puisqu’il revêt des
vêtements caractéristiques de cette
représentation
(djellaba, barbe). On comprend que le
musulman est la cible, le destinataire
privilégié, l’élément déterminant de ce
fameux « CoeXisT » réalisé en
écho à l’attentat de
Charlie Hebdo.
Photo tirée de l’adresse suivante :
http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/02/08/multiplication-de-coexist-sur-les-murs-de-paris_4572215_1655012.html
Invité dans de nombreux médias français
pour dénoncer l'attentat, Combo a
systématiquement refusé de désigner ceux
qui l’ont physiquement agressé pour « ne
pas mettre de l’huile sur le feu7 ».
Tout est dit. il nomme implicitement les
musulmans descendants de l’immigration
postcoloniale dans un tout
indifférencié. D’une certaine façon, il
alimente l’islamophobie institutionnelle
qui consiste à construire l’islam
et les musulmans comme une catégorie
allogène et pathogène.
On a pu lire dans un article qu’il est
fils d’un « père libanais chrétien et
d’une mère marocaine musulmane8 ».
Avons-nous besoin de connaître les
obédiences religieuses de ses parents ?
Ou encore avons-nous besoin de savoir
que Combo mange de la viande de porc :
« en haussant les épaules devant son
croque-monsieur jambon9 ».
Bien entendu, nous devons le savoir
puisque le journaliste a jugé que ces
observations sont suffisamment
pertinentes pour figurer dans son
article. En somme, ces informations
viennent, insidieusement, dessiner les
frontières entre l’individu de culture
musulmane assimilable, porteur d’un
capital symbolique positif et l’individu
musulman, terroriste en puissance, objet
de suspicions constantes.
Dans le contexte géopolitique
national et international que nous
connaissons, ce slogan stylisé
peut à la fois être appréhendé comme un
message de paix et en même temps dégager
une forte ambiguïté suscitant des
réactions de défiance voire d’hostilité.
En cherchant à analyser l’émergence de
ce slogan, et son rayonnement actuel, on
comprend très vite qu'il n'a rien d'une
production spontanée. S'il s'agit
d'un mot d’ordre d’abord bien
circonscrit, il s'est retrouvé bien vite
propulsé dans la sphères publique
française à différents niveaux:
artistique, politique, éducation,
médias, dialogue interreligieux.
A l’international, on notera sans s’y
attarder la création en 2003 de « the
Coexist Fundation», définit comme
« organisation caritative œuvrant pour
la cohésion sociale » basée à Washington
et à Londres. On apprend sur le site
officiel10
qu’elle a été créée dans l’objectif
d’apporter une réponse aux conflits
culturels qui s’externalisent par la
globalisation. « L’échange entre les
cultures » serait le mécanisme
générateur de « cohésion sociale » grâce
à deux axes : l’éducation et
l’innovation. En résumé, cette fondation
détentrice d’une certaine morale plaque
sur le monde une grille d’analyse
simpliste qui accrédite la thèse du choc
des civilisations. En effet, les
conflits de ce monde seraient la
conséquence d’une incompréhension entre
les individus car ces derniers sont
porteurs de cultures différentes. Cette
« crise de l’entendement mutuel » aurait
pour conséquence d’alimenter « les
préjugés, la haine et la violence ».
En France, « CoeXisT » a été rendu
visible dans la sphère médiatique et
artistique comme un symbole de paix. Par
ailleurs, « CoeXisT » existe depuis 2013
dans le commerce du street-wear français
avec la marque defend Paris.
Des designers français traversés par
différents courants de la culture
hip-hop expliquent11
avoir repris le slogan du tee-shirt « defend
Brooklyn » porté dans le film Inside
man. Il faut savoir qu’initialement
« defend Brooklyn », dont l’un des
porte-paroles est Spike Lee, est une
campagne de lutte contre le phénomène de
gentrification blanche et bourgeoise
dans ce quartier historique de la
culture afro-américaine, et elle s’est
matérialisée entre autres par des
tee-shirts sérigraphiés « defend
Brooklyn ».
Ces designers ont produit de la sorte
quelque chose de nouveau qui est « defend
Paris » et qu’ils ont décliné avec la
gamme « defend CoeXisT » sur fond
d’imageries urbaines. La marque à
cherché à se donner une « street »
légitimité en se faisant promotionner
par quelques figures de la culture
hip-hop états-unienne et française, et
par des athlètes de free-fight.
En d’autres termes, ces produits
(vêtements, accessoires)
récupèrent le potentiel créatif de la
contre-culture urbaine en les absorbant
dans le modèle capitaliste.
Les consommateurs portent les vêtements
« defend CoeXisT » avec l’idée de
véhiculer un message de paix, un message
positif. Mais il faut dire que cela
reste le slogan marketing d’un
œcuménisme abstrait dans un contexte
international de guerres impérialistes
et coloniales menés par l’Occident, les
Etats-Unis et Israël, qui ont comme
ennemi construit : l’Islam.
Et dans un contexte franco-français où
l’islamophobie s’institutionnalise.
Ainsi, cette idée de coexistence,
produite d’abord par la politique
culturelle sioniste, cantonne une
réalité nationale et internationale que
nous subissons tous les jours à une
vision morale mièvre. Elle révèle un
manichéisme sans vergogne entre paix et
guerre auquel nous sommes sommés de plus
en plus de prendre part. Elle sonne
alors telle une injonction à la
subordination avec tout son corollaire
parce qu’elle annihile tout discours
complexe. Elle prend la forme d’une
stratégie de dépolitisation
par le haut
Enfin, je terminerai avec l’émergence de
deux associations françaises, l’une
travaille sur le terrain de l’Éducation,
et l’autre sur le terrain
interreligieux. La première porte le nom
« coeXist12 »
et a été fondé en 2004 par l’UEJF13,
et Club Convergences14
auxquels se sont joints SOS racisme et
la Fabrique (le réseau des étudiants).
Ce projet Coexist a germé dans un
cadre particulier « lors d’un moment de
recueillement à Auschwitz, dans le cadre
d’une initiative œcuménique mise en
place par le Père Shoufani, le président
d'alors de l’UEJF, Yonathan Arfi, Amar
Dib président national de Convergences,
qui ont souhaité mettre en place une
initiative commune pour lutter contre le
racisme et l’antisémitisme15 ».
Ainsi, l’idée du programme s’inscrit
dans le sillage de « mémoire pour la
Paix16 »
initié par Émile Shoufani, curé
grec-orthodoxe originaire de Nazareth.
Ce dernier parle en tant que « patriote
israélien » et en tant qu’« arabe
chrétien », il est un ardent défenseur
de cet État pilleur et meurtrier. Cette
campagne a rassemblé des représentants
religieux de tout bord mais l’enjeu
était de rassembler des arabes chrétiens
et musulmans d’Israël et d’ailleurs17
à Auschwitz pour « engager un dialogue à
partir de la mémoire de la Shoah ».
Initiative ubuesque visant deux
objectifs :
- trouver de nouveaux représentants
musulmans prêt à s’allier à l’État
colonial israélien sur le dos de la
Palestine occupée
- lier l’existence d’Israël avec le
génocide des populations juives
d’Europe.
Continuons. L’association française « coeXist »
se définit comme une plateforme
pédagogique prétendant lutter
contre le racisme et l’antisémitisme en
déconstruisant des stéréotypes dans le
cadre d’ateliers au sein des
établissements scolaires publics18.
Le module pédagogique a été
conceptualisé et réévalué par Joëlle
Bordet, chercheur au centre scientifique
et technique du bâtiment (CSTB), et
Judith Cohen-Solal, psychanalyste. Les
« médiateurs » sont des « militants19 »
de l’UEJF et clubs Convergences. On peut
donc penser qu’ils adhèrent à
l’idéologie de ces organisations, l’une
sioniste, l’autre focalisée sur la
réussite sociale des populations issus
de l'immigration post coloniale.
Nonobstant, ces médiateurs sont âgés
entre 18 et 25 ans20
(très jeunes) et suivent une formation
courte, deux journées de formation sur
le protocole et le concept de
stéréotype et une journée de jeux de
rôle, pour ensuite conduire un atelier
de deux heures avec des élèves. Déjà, il
paraît audacieux que des novices
encadrent un atelier sur un sujet aussi
complexe que le stéréotype.
Ensuite, la démarche est en soi
génératrice de stigmatisation puisque :
« Lors de la mise en œuvre initiale du
programme, il a été choisi par les
associations d' intervenir de façon
prioritaire auprès des jeunes
adolescents vivant dans les quartiers
d’habitat social. Ainsi, la plupart des
interventions ont été menées dans des
quartiers populaires (…)21 ».
Cet axe est très grave.
Pourquoi faudrait-il
intervenir en priorité dans les écoles
des quartiers populaires plutôt qu’en
province pour lutter contre le racisme
et l’antisémitisme par le biais du
concept des stéréotypes ?
Cela voudrait dire que les habitants des
quartiers populaires portent des
stéréotypes particulièrement racistes et
antisémites. Sur quoi se base-t-on pour
avancer une telle croyance ?
Les stéréotypes véhiculés par
« ceux-là » seraient substantiellement
différent des stéréotypes véhiculés par
les autres franges de la population
scolaire française ? Parce que
majoritairement immigrés et/ou
musulmanes ? N'est ce pas une là une
approche culturaliste de ces habitants ?
L’intérêt d’une telle démarche
pédagogique est largement discutable du
point de vue déontologique. Le rapport
officiel laisse apparaître des
incohérences mais surtout une approche
différentielle des scolaires en fonction
de leur implantation géographique.
Lorsque sont rapportés des fragments de
discours des collégiens par exemple. On
constate que les échanges entre élèves
des établissements de quartiers
populaires sont systématiquement
reproduits avec leur prénom. En
revanche, quand on nous rapporte une
séance dans un collège du 14e
arrondissement de Paris, subrepticement
les prénoms sont remplacés par des
tirets. Omission fortuite diront
certains, éléments révélateurs
d’une vision racialisante
inscrits dans ces deux rapports
officiels.
Enfin, l’appréhension des stéréotypes
chez les élèves juifs de France révèle
aussi un traitement différentiel :
« Un travail d’intervention a été mené
dans des établissements scolaires privés
de la communauté juive. La problématique
de l’intervention s’est avérée
différente ; la peur est un facteur
dominant. Aujourd’hui, de nouvelles
élaborations pédagogiques sont en cours
pour répondre à ce contexte
d’intervention par les jeunes impliqués
dans le programme Coexist22 ».
Dans un article datant de 2006 on peut
lire encore :
« (…) Cette approche n’est pas
pertinente pour les élèves de la
communauté juive. En effet, la violence
du stéréotype n’est pas le processus
dominant, la peur de l’autre, les
rumeurs stigmatisantes fantasmant les
dangers d’attaques verbales et physiques
sont largement dominantes.
Elles font souvent référence à des faits
précis mais grossis, démultipliés au
sein des écoles et des parents d’élèves.
Nous visons actuellement à inventer une
pédagogie spécifique permettant à des
médiateurs d’UEJF et de Convergences
d’intervenir dans les collèges dès
l’année 200723 ».
Ici, nous avons affaire à une vision
particularisante problématique. On isole
les élèves juifs des écoles privés.
Comment est-il possible qu’il existe un
tel écart entre ces établissements
publics et privés alors que les
médiateurs donnent une liste de mots
préétablis telle que :
« les médiateurs distribuent les
feuilles avec les mots inscrits (Femme,
Juif, Black, Délinquant, Feuj,
Homosexuel, Noir, Arabe, Français, Beur,
Meuf, Musulman, Raciste, Banlieue,
Africain, Génocide, Handicapé…)24 » ?La série des termes choisis est
clairement connotée et orientée.Elle induit volontairement un
schéma de représentation sociale. Il
paraît logique que les élèves rapportent
les stéréotypes sociétaux qui s’y
rattachent et cela ne signifie
absolument pas qu’ils les partagent.
Résumons. Cette association est
née dans le prolongement d’une
initiative politico-religieuse
sioniste instrumentalisant la mémoire du
génocide des populations juive
européennes. Elle mène un programme
pédagogique qui essentialise des élèves
en fonction de leur origine religieuse,
culturelle et sociale pour en tirer des
conclusions hasardeuses. Ce programme
alimente les discours institutionnels et
médiatiques qui martèlent une lecture
culturaliste sur les habitants des
banlieues tout en les opposant aux
autres franges scolaires.
Ainsi, l’association coeXist est
porteuse d’une politique discriminatoire
tout en prônant la « coexistence » et la
« cohésion sociale ».
Enfin, l’association « CoeXisTer : la
clé pour vivre ensemble25 »
créée en 2009 travaille sur le terrain
du dialogue et de l’événementiel
interreligieux (Interfaith tour,
Festiv’All together, nuit des religions)
dans le creuset des religions
monithéistes, des religions dominantes.
A l’instar de l’association précédente,
Ils organisent également des ateliers
sur les stéréotypes en intervenant dans
les classes d’établissements scolaires.
L’association met en application sa
vision morale de la « coexistence » en
étant structurée par une diversité
d’identités religieuses.
Sur le site officiel on peut lire
dans la partie historique le récit de la
naissance de cette association. Le
fondateur revendique pour modèle le
groupe de dialogue interreligieux du 15e
arrondissement de Paris.
Assemblée constituée par les
représentants de la communauté Massorti d’Adath
Shalom, de la Paroisse Saint-Léon et de
la salle de prière Masjid ar-Rahma qui
ont organisé un « meeting pour la
paix et contre l’importation du conflit
israélo-palestinien » en 2009 après
l’opération Plomb Durci sur Gaza.
Ces représentants religieux sont des
militants qui propagent la communication
de l’extrême droite israélienne.
Et c’est de « retour du train de la
mémoire à Auschwitz en 2008 » que le
fondateur concrétise la naissance de
l’association.
Ainsi, cette organisation revendique une
filiation de pensée avec ce groupe de
dialogue interreligieux qui intervient
sur le terrain politique à des moments
charnières tels que l’opération Plomb
Durci et la visite officiel du père de
Gilad Shahit au cours de laquelle le
représentant de la mosquée du 15e
s’est joint à l’appel de musulmans26
pour la libération du soldat
franco-israélien. C’est un groupe de
dialogue interreligieux au rayonnement
limité et aux indignations limitées et
bien encadrées elles-mêmes.
Quant à l’association CoeXisTer, en
cours de stabilisation, on peut noter sa
tendance à vouloir devenir un
interlocuteur privilégié des politiques
et des médias français à partir de
quatres axes :
- croyants : même combat dans la lutte
pour le libre exercice de sa foi dans le
creuset de la loi 1905
- elle a élargie son horizon en se
définissant comme association
interconvictionnelle et non plus comme
interreligieuse
- occuper le terrain médiatique
sur l’islamophobie et s’intégrer aux
actions menées par les organisations qui
dénoncent l’islamophobie
- infuser la « coexistence » comme
campagne de « cohésion sociale »
En somme, le slogan stylisé « CoeXisT »
né à Jérusalem s’est construit en une
décennie comme phénomène touchant
différentes sphères de la vie publique,
et ce, particulièrement en France. Le
CoeXisT stylisé s’est relativement
démocratisé par le fait de Combo et la
marque Defend. Émanation d’un œcuménisme
abstrait pour les pus aguerrit.
« The coexist fundation »
et les deux associations françaises,
coexist et coexister,
travaillent dans différentes sphères
publiques mais elles se rejoignent
toutes dans leurs idéologies. Elles ont
une vision culturaliste des conflits
politiques qu’elles réduisent au
religieux.
Elles diffusent la thèse du choc des
civilisations qu’elles prétendent
endiguer par une pratique et un discours
stigmatisant, moralisant et
dépolitisant.
Ce grossier trompe-œil qui tire sa
substance du conflit
israélo-palestinien, prétend
pacifier la société tout en braquant le
projecteur soit sur les banlieues soit
sur le phénomène religieux dans un
contexte international où la
représentation de l’islam est construite
comme ennemi de l’humanisme, et dans un
contexte national où les musulmans sont
vus comme ennemis de l’intérieur
1
Musée de la Couture, Jérusalem
2“The
exhibition was initiated and created by
the Museum on the Seam in response to
the cycle of violence in the region”,
http://www.coexistence.art.museum/coex/voyage/jerusalem.asp
3Deux
mandats consécutifs en tant que maire
4Andani
Baramki fît construire cette maison pour
son épouse, voir l’article suivant
http://www.ism-france.org/analyses/La-maison-Baramki-Absente-Presente-article-17342
5Michel
Warschawski,
Le carnage de
Gaza : criminel et abject.
Janvier 2009, Information Center (Centre
d’Information Alternative)
6
http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/02/08/multiplication-de-coexist-sur-les-murs-de-paris_4572215_1655012.html
7Émission
Boomerang sur France Inter, le 17
février 2015, podcast :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1051629
.
8http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/02/04/le-street-artiste-combo-agresse-a-paris_4569284_1655012.html
9Ibid
10https://www.coexist.org/
“Coexist was created to address the
crisis of understanding that tears at
the social fabric of societies around
the world. Globalization has outpaced
our understanding of one another,
creating divisions that plague
communities with prejudice, hate and
violence (...)”
11http://dettacheedepresse.com/lhistoire-a-couper-le-souffle-des-createurs-de-defend-paris/
12http://www.coexist.fr/
13Union
des Étudiants Juifs de France
14
Créé à Lyon en 2002 par Amar Dib, Azouz
Begag et Jihade Belamri, l’association
ayant connu des dissensions internes
compte aujourd’hui plusieurs clubs
fédérés.
15
p. 87 dans Bordet
Joëlle et Cohen-Solal Judith, « Le
programme Coexist » Pour lutter contre
le racisme et l’antisémitisme dans les
collèges. Vie sociale, 2006/4 N°
4, p. 87-92.
www.cairn.info/revue-vie-sociale-2006-4-page-87.htm
16
Décrit comme un pèlerinage
interreligieux à Auschwitz-Birkenau en
mai 2003
17Les
Éclaireurs musulmans de France y ont
participé, les scouts musulmans de
France (SMF) a été fondé par le dit
Cheikh de la
târiqa
‘Alawiyya de Mostaganem ; Khaled
Bentounès. Bentounès compte parmi
les soutiens de la première heure et a
envoyé l’un de ses émissaires pour le
représenter, cf : Un arabe face à
Aushwitz de Jean Mouttaqa
18
“En dix ans, le nombre d’interventions
réalisées dans soixante établissements
de France, soit dix mille jeunes
concernés », journal : Dunkerquois, la
voix du Nord, jeudi 29 janvier 2015,
p.14. Accessible ici
http://www.coexist.fr/coexist-dans-le-nord/
19Le
caractère militant des médiateurs est
une condition du protocole pédagogique,
p.6 du rapport « Coexist, une pédagogie
contre le racisme et l’antisémitisme ».
Cahiers de l’action, n 19, 2008
20La
tranche d’âge des médiateurs change
d’une page à l’autre, p. 7, p.13,
p.23
21Ibid,
2008 p. 13
22
Ibid, p.42
23p.92.
Revue Vie Sociale- n4/2006
24
p.14 dans « Programme Coexist :
lutte contre le racisme et
l’antisémitisme par l’UEJF et les Clubs
Convergences »,Décembre2006.
http://www.cstb.fr/fileadmin/documents/publicationsscientifiques/doc00004322.pdf
25
http://www.coexister.fr/
26
Appel officiel de ce groupe en septembre
2011 après sa rencontre avec le
vive-président du Congrès juif mondial
https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/France/Des-responsables-musulmans-francais-appellent-a-la-liberation-immediate-de-Gilad-Shalit-2011-09-15-711617
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