En point de mire
Cameroun-France: Pour qui sonne le glas
?
Le Cameroun ou la France ?
Zachée Lapée
Jeudi 20 mars 2014
renenaba.com donne la parole à
Zachée Lapée, militant de la société
civile camerounaise, petit-fils du
photographe qui a immortalisé Ruben Um
Nyobé, un des deux chefs du combat
nationaliste camerounais avec Félix
Moumié et Fondateur de l’organisation «We
Love Cameroun» dans le cadre du
partenariat entre notre site et les
medias ou start up africaines.
Cameroun-France:
Pour qui sonne le glas? Le Cameroun ou
la France? - Par Zachée Lapée (1)
I -Dieudonné: Pomme
de discorde entre la France et le
Cameroun ou Prétexte à réduire la
pression sur Paul Biya?
Paris 20.03.14 –
Sur fond d’un discret bras de fer entre
le président Paul Biya et les autorités
françaises visant à assurer une
transition en douceur du pouvoir au
Cameroun l’onde de choc déclenché par ce
qu’il est convenu d‘appeler «l’affaire
Dieudonné» fait planer le risque que la
polémique suscitée à propos de
l’humoriste Franco camerounais ne mute
en une véritable pomme de discorde entre
la France et le Cameroun.
CF. à ce propos ce lien :
http://mondafrique.com/lire/societe/2014/02/11/dieudonne-mbala-mbala-pomme-de-discorde-entre-la-france-et-le-cameroun
Dans une zone déstabilisée par les
soubresauts du «printemps arabe», la
France aurait proposé à Paul Biya de
créer un poste de vice-président en vue
de prévenir un éventuel vide juridique
dans l’hypothèse d’un accident de santé
à un président âgé de 81 ans, dont
trente-deux ans de pouvoir. Un vétéran
de la vie politique africaine qui dirige
son pays, à distance, par télécommande
en quelque sorte, depuis sa pension
permanente des Alpes suisses.
Au-delà du bien-fondé ou non de la
stigmatisation de l’auteur de la
quenelle, les critiques portent
notamment sur la dualité –duplicité ?-
du comportement des pouvoirs publics
français dans leur lutte contre le
racisme et la xénophobie. Christine
Taubira, Ministre de la Justice et Garde
des sceaux, a donné elle-même l’alerte
pour secouer la léthargie
gouvernementale face aux simagrées
simiesques dont elle a été l’objet, du
jet de banane à son passage aux
couvertures de magazine anormalement
désobligeantes à son égard. Pour
Dieudonné, point de retard à l’allumage.
Manuel Valls, ministre de l’intérieur, a
anticipé les spectacles de l’humoriste
controversé pour les faire interdire par
la justice.
Les camerounais reprochent surtout au
pouvoir français sa grande léthargie
devant cette terrible phrase d’un
représentant de la nation, Claude
Goasguen, député UMP de Paris devant le
KKL organisation caritative de l’armée
israélienne, le 2 février dernier à
Paris: «Cette Shoah terrible qu’on n’ose
plus enseigner dans les lycées tant on a
peur de la réaction de ces musulmans
drogués dans les mosquées».
Dieudonné
appartient à la tribu Ewondo, relevant
de la confédération tribale proche du
président Paul Biya. Il se murmure que
le Cameroun pourrait faire bénéficier
Dieudonné Mbala Mbala de la
jurisprudence Pierre Falcone, du nom de
cet homme d’affaires français à qui
l’Angola a octroyé le statut
diplomatique le propulsant au poste
d’Ambassadeur à l’UNESCO, pour le mettre
à l‘abri de la justice française.
II -Les Lois de la
biologie.
Les lois de la
biologie sont inéluctables. Le compte à
rebours a commencé pour Paul Biya, 81
ans, dont trente-deux ans de pouvoir. Un
vétéran de la vie politique qui dirige
son pays, à distance, par télécommande
en quelque sorte, depuis sa pension
permanente des Alpes suisses. Ses bons
offices dans la libération des otages
français de l’organisation néo islamiste
nigériane Boko Haram lui servent tout au
plus de ballon d’oxygène, sans pour
autant enrayer la progression
inéluctable de l’âge, en dépit de ses
séjours prolongés en haute montage, où
il dispose à l’année d’une suite
luxueuse dans un grand établissement
hôtelier de Genève.
Pressé discrètement de libérer la place
par les pays occidentaux, qui redoutent
une réédition des précédents du tunisien
Zine el Abidine Ben Ali et de l’Egyptien
Hosni Moubarak, Paul Biya s’est
résolument placé sous le giron de la
Chine sur le plan économique, sous la
protection des services israéliens pour
sa survie politique, en vue de préserver
un pouvoir autocratique qu’il exerce
depuis 30 ans.
Sous le regard complice de la France
dans un premier temps, un regard
désormais perplexe du tuteur, qui masque
mal sa nervosité en ce qu’il redoute
qu’un soutien prolongé à un président en
fin de course ne porte atteinte à ses
intérêts économiques à long terme. Cruel
Dilemme pour la France.
III – Le Cameroun,
une singularité.
En cinquante ans
d’indépendance tant le Mali que le
Sénégal ont connu, peu ou prou, une
alternance; le Mali avec cinq présidents
(Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha
Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré ATT),
puis, après l’intermède du putschiste
Sanogo, Ibrahima Keita (IBK), le Sénégal
avec quatre (Léopold Sedar Senghor Abdou
Diouf et Abdoulaye Wade, Malick Sall),
alors que le Cameroun, à contre-courant
des six pays qui lui sont frontaliers
(Nigeria, Tchad, République
Centrafricaine, Gabon, Guinée
équatoriale, République du Congo), voire
même de la Mauritanie et de la Côte
d‘Ivoire, a fonctionné durant toute
cette période en phase binôme Ahmadou
Ahidjo, puis son successeur Paul Biya,
soit en moyenne, un président par quart
de siècle, sous l’ombre tutélaire de la
France.
Pourquoi une telle
singularité pour un tel pays au
nationalisme vif et revendicatif? Foin
de résignation, d’indolence, de
léthargie, ou d’immobilisme. Le Cameroun
post colonial a paru soucieux de panser
les plaies d’un long combat pour la
restauration de son unité et la
préservation de son identité, dont il
s’est acquitté par un lourd tribut, sans
doute l’un des plus lourds d’Afrique,
avec près de 250.000 victimes.
Cinquante ans après, la relève est
assurée et s’assume désormais par
plusieurs générations de jeunes
camerounais durs au labeur, formés tant
sur le terrain qu’au sein de la diaspora
ou au sein d’un parc universitaire
rarement égalé en Afrique avec sept
universités d’État, une dizaine
d’universités privées (dont l’Université
Catholique d’Afrique Centrale située à
Yaoundé et l’Université Adventiste de
Nanga Eboko), une cinquantaine
d’instituts universitaires parapublics
et privés répartis dans l’ensemble du
territoire.
A des années lumières du paternalisme
post colonial de la Françafrique, tous
conscients de la position stratégique de
leur pays, des convoitises qu’il
suscite, des dégâts considérables
infligés par la «démocrature», une
dictature sous l’apparence de la
démocratie, qui caractérise le régime de
Paul Biya, enfin, dernier et non le
moindre élément, l’humiliation ressentie
par de nombreux camerounais devant le
rôle assigné à leur pays de «passeur de
plats» des entreprises françaises, sans
la moindre audience internationale, du
fait de l’un des plus énigmatiques et
imprévisibles président du continent
africain, désormais coupé des réalités
du pays.
IV – L’opposition
camerounaise: Des ambitieux incapables.
Le discrédit qui
frappe l’opposition camerounaise,
particulièrement ses dirigeants, est
alarmant. Affligeant. Incompétence et
immobilisme en constituent la marque de
fabrique. Des caciques à la présence
épisodique sur le terrain, sans la
moindre prise sur la réalité, compensant
leur impuissance et leur incapacité par
une tonitruance de mauvais gout. De
véritables adeptes de la péroraison
creuse.
Une conjonction sans pareille de
médiocraties. Le constat est sans appel.
Le peuple camerounais pantois. Le
Cameroun pâtit d’un chômage structurel
et d’un système défaillant. Chose
inimaginable il y a peu, le choléra a
refait son apparition en pleine
capitale, les escrocs sont érigés en
modèle (Feyman). Survivre relève du
défi. Un exploit au quotidien dans un
pays où les inégalités sont
vertigineuses où la vie politique tourne
à la cacophonie avec quatorze partis
politiques se disputant les suffrages
d’un pays déboussolé:
-L’UDC, (Union
Démocratique du Cameroun), qui se
voulait le fer de lance du décollage du
Cameroun, est devenue au fil des ans au
choix l’Union Départementale du
Cameroun, ou pour des censeurs plus
exigeants l’Union de la Dépendance
Camerounaise. Un parti quasi-conjugal
cogéré par son président Admaou Dam
Njoya et sa parlementaire épouse. Un
parti, réputé pour la brutalité de ses
méthodes, qui brille exclusivement à la
rubrique des faits divers.
-L’UPC, (Union des
Populations du Cameroun), le parti
historique du pays, intiment lié à son
combat pour l’indépendance du Cameroun
et à la restauration de la dignité de
son peuple, jadis glorieux, n’est plus
que l’ombre de lui-même.
Objet d’une
captation, phagocyté par une poignée de
personnes à la moralité sommaire, sans
charisme, indignes successeurs de leur
chef charismatique Ruben Um Nyobè, mus
exclusivement par des ambitions
personnelles, prêts à vendre «pour un
plat de lentilles», matérialisé par un
strapontin au pseudo-gouvernement, dans
le but intégrer le parti politico
administratif dans une embrouillamini
savamment entretenue par le pouvoir
(RDPC).
-SDF (Social
Democractic Front), comme son nom ne
l’indique pas trop, est un parti errant
«sans domicile fixe». Il «deal»
nuitamment avec le RDPC et revêt le jour
son tablier de pseudo opposition. Parti
caméléon par excellence.
-MRC (Mouvement pour la Renaissance du
Cameroun): Ce nouveau produit sur la
scène politique camerounaise se
positionne comme un Parti à dimension
nationale mais sa zone de déploiement se
limite à trois départements, incapable
de présenter des candidats sur toute
l’étendue du territoire national. Son
leader, Maurice Kamto, juriste en Droit
public à la réputation internationale,
sans charisme ni stature, fait office de
caution d’un gouvernement qu’il a
combattu dans la décennie 1990, en tant
que ministre délégué à la justice.
-ADD (Alliance pour
la démocratie et le développement) de
Garga Haman Adji, brillant technocrate,
ancien ministre et directeur d’une
banque se contente d’apparitions
fugaces, le temps des campagnes
présidentielles.
Des alliances hasardeuses, sans
stratégie, avec le PADDEC et l’UDC, ont
soustrait toute la crédibilité acquise
durant l’élection présidentielle de
2011, alimentant deux décennies durant
des espoirs qui se sont soldés par la
désillusion.
Des opportunistes sans foi, ni loi
véhiculant un Discours public à
géométrie variable, sur fond de
propositions insipides, déclamées sans
la moindre conviction. Des personnes
prêtes à vendre leur âme et leur
allégeance au plus offrant en
contrepartie de la pitance quotidienne.
Pour les populations du Cameroun, misant
sur des personnes nullement à la hauteur
de leurs attentes et de leur ambition,
c’est un pari perdu.
V- La Chine contre
la France au Cameroun
Le voyage de Paul
Biya en 2011 en Chine à la tête d’une
importante délégation de personnalités
nouvellement promues pour la conclusion
d’importants accords de coopération avec
le principal rival des pays occidentaux
en Afrique a tendu à signifier dans
l’ordre subliminal son refus des
injonctions occidentales.
La Chine est
partenaire financier et technologique du
Cameroun dans d’importants projets
économiques: Le palais polyvalent des
sports de 5000 places à Warda (Yaoundé),
l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala,
le projet Back Bône de transmission par
fibre optique à Kye-Ossi, le projet de
construction du centre pilote des
technologies agricoles de Nanga Eboko,
les projets de construction des stades
de Limbé et de Bafoussam et le projet de
construction de la mini-centrale
hydro-électrique de Mekin, constituent
certaines des principales réalisations
de prestige de la Chine au Cameroun. A
cela, il convient d’ajouter le projet
d’adduction d’eau potable de Camwater
dans les villes de Douala et Yaoundé, la
construction des barrages de Lom Pangar,
de Memve’ele, Mekin ainsi que la
construction du port en eau profonde de
Kribi.
Le Cameroun, qui
entend devenir un pays émergent à
l’horizon 2035, a ainsi complété son
partenariat avec la Chine par la
conclusion d’une série d’accord en
juillet (3). L’intensification des
relations sino-africaines au cours des
trente dernières années témoigne de
l’intérêt marqué de Pékin non seulement
pour les matières premières et les
terres arables, mais aussi de son souci
de contourner l’Europe par le sud en vue
de s’assurer des réserves énergétiques
pour les besoins de son industrie. Les
investissements directs étrangers
chinois ciblent, en priorité, les pays
riches en ressources minières dont le
Cameroun.
L’Afrique fournit
désormais un tiers du pétrole importé à
la Chine, deuxième consommateur mondial
de pétrole derrière les Etats-Unis. La
Chine se procure ses besoins en
hydrocarbures du continent africain de
l’Angola (premier fournisseur de la
Chine devant l’Arabie Saoudite), du
Cameroun, du Congo Brazzaville, du
Gabon, du Nigeria et du Soudan., ces
deux derniers pays étant les plus gros
bénéficiaires des investissements
directs chinois sur le continent. A cela
s’ajoute un intérêt non négligeable pour
d’autres ressources telles que le bois
(60% de la production africaine est
vendue en Chine) et les matières
premières agricoles pour lesquelles elle
déploie une grande politique
d’acquisition des terres arables dans
les pays comme le Zimbabwe, le Congo ou
le Cameroun.
L’Afrique abrite un
millier d’entreprises chinoises, un
chiffre en constante augmentation. Le
volume des échanges a été multiplié par
dix depuis 2000 pour atteindre 107
milliards de dollars en 2008.
Sur le plan de
l’agriculture, le Cameroun a cédé 10 000
hectares de terres agricoles pour une
durée de 99 ans à Sino Cam Iko. La
multinationale chinoise spécialisée dans
la production et la commercialisation de
produits agricoles s’est installée sur
trois sites dont Ndjoré, un site de 4000
hectares situé à 100 kilomètres de la
capitale camerounaise) et Nanga-Eboko (2
000 hectares situés à 170 kilomètres de
Yaoundé). A Nanga-Eboko, Sino Cam Iko a
planté des cultures expérimentales de
fruits et légumes, de maïs ainsi que 200
variétés de riz, tandis que le site de
Ndjoré est affecté à la culture du
manioc. Ce dispositif est complété au
Zimbabwe par l’acquisition par la
société publique China International
Water and Electric du droit d’exploiter
plus de 100.000 hectares de maïs dans le
sud du pays, en République démocratique
du Congo où le géant chinois des
télécommunications, ZTE International, a
acquis 2,8 millions d’hectares de forêt
pour y planter des palmiers à huile,
enfin en Tanzanie, où une entreprise de
semences chinoise, la Chongqing Seed
Corp a décidé de s’implanter sur 300
hectares en Tanzanie où le manque de
céréales contraste avec l’abondance des
terres cultivables.
L’intensification de la présence
chinoise au Cameroun a suscité des
critiques, déplorant l’asymétrie de la
relation sino-camerounaise du fait de la
prépondérance chinoise dans le processus
de contrôle des projets communs et de la
balance déficitaire des échanges au
détriment du Cameroun.
VI – La France au
Cameroun ou «la fin du pré-carré
français au Cameroun»
Cent trente
filiales d’entreprises françaises
opèrent au Cameroun et une centaine
d’établissements de droit local
appartenant à des ressortissants
français sont installés sur place. Les
principales entreprises phares du CAC 40
français y ont pignon sur rue, se
livrant à la mise en valeur, -en coupe
réglé?- d’un pays situé à la bordure
méridionale du Sahara, à la limite
septentrionale de la forêt équatoriale
et du bassin du Congo face au Golfe de
Guinée.
En un mot à l’épicentre d’une zone de
turbulences aiguisée par la compétition
des puissances pour le contrôle des
ressources énergétiques du Golfe de
Guinée et les réserves minières de la
zone nigérienne.
Le groupe des entreprises françaises
opérant au Cameroun comprend Péchiney,
Castel, Brasseries et Glacières
International, Lafarge, CFAO pour
l’industrie, le Groupe Bouygues, SGE,
Comsip Cam pour le BTP, Total-Fina-Elf
pour le pétrole.
Le groupe Bolloré, pour la gestion des
infrastructures portuaires, et le
secteur bois, en compagnie sur ce
secteur avec les firmes de Thanry et
Pasquet, Rougier.
- Sodecoton (capital à 30% détenu par la
Compagnie française de développement des
fibres textiles) pour le secteur coton
- Le grossiste Agrisol SA dans le
secteur de la banane.
- Deux entreprises à participation
française Nocusa et Socusam pour le
sucre.
Mais le tableau est loin d’être
paradisiaque. Pollution, bénéfices
économiques aléatoires pour les
autochtones, multiples atteintes à
l’environnement émaillent le quotidien
des entreprises françaises sous les
tropiques. «L’empire noir de Bolloré en
Afrique», objet de deux enquêtes de la
presse française, au printemps 2011, a
valu à leurs auteurs «France inter» et
le journal en ligne «Rue 89» des
poursuites judiciaires pour diffamation.
Le groupe Bolloré passe pour être un des
gros utilisateurs de l’armé judiciaire
come arme de dissuasion contre toute
critique fouillée à son égard.
Premier partenaire économique du
Cameroun, la France a paru cédé du
terrain au profit de la Chine. Certes le
port de Douala est toujours géré par le
Groupe Bolloré, le voyagiste de Nicolas
Sarkozy, la France n’est plus le
principal partenaire du Cameroun. Dans
une interview accordée en mai 2007,
Georges Remi Belinga, responsable des
douanes dans le Littoral parle de «la
fin du pré-carré français au Cameroun »
et l’explique par la volonté des
Africains de trouver des marchés plus
favorables d’acquisition de produits de
haute technologie au moindre coût.
VII – Pour qui sonne
le glas ?
Nul n’est dupe de
l’humanitarisme français. Les
engagements français en Libye, en Côte
d’Ivoire, au Mali, et en république
centra africaine résultent,
prioritairement, de la volonté de Paris
de reprendre la main après la
déstabilisation de sa diplomatie du fait
du «printemps arabe», dans une manœuvre
visant à détourner l’attention et
d’éviter ainsi que l’opinion se polarise
sur une situation intérieure difficile,
en lui offrant un dérivatif
nationaliste.
Le renouveau du Cameroun passe par un
double mouvement de remise en ordre sur
le plan interne et de mise au clair des
rapports entre le Cameroun et la France,
entre l’Afrique et la France, dont la
condition préalable devrait être la
répudiation solennelle par la France de
sa posture moralisatrice, dispensatrice
de leçon de conduite sur la bonne
gouvernance, sur fond d’un discours
parasité par les scandales récurrents de
la vie politique française qui ont pour
nom rétro commissions vedettes de
Taiwan, Clearstream, Karachi, Ziad
Takieddine, contrat MISKA, Woerth
Bettencourt et Tapie Lagarde.
«Afrique en miniature», le Cameroun est
représentatif du continent de par sa
géographie, ses variétés climatiques,
ses groupes ethniques et culturels, de
même que son histoire parmi les plus
complexes du continent.
Les africanistes de
tous acabits qui gravitent dans l’orbite
présidentielle française devraient
intégrer dans leurs projections
intellectuelles le fait que le Cameroun
constitue l’assise de l’Adamouawa,
littéralement, selon la transcription
phonétique du terme en arabe, «l‘Adam et
Eve» par référence symbolique au statut
matriciel de l’Afrique, «Berceau de
l’humanité», qui dispense ainsi les
Africains, selon les conseils judicieux
de Nicolas Sarkozy de faire leur entrée
dans l’Histoire alors qu’ils sont les
ancêtres de l’humanité, bien antérieurs
en tout cas à la Hongrie et à la France.
De ce point central de l’Afrique devrait
surgir le renouveau.
Le compte à rebours a commencé pour Paul
Biya. Les lois de la biologie sont
impitoyables. Sa sortie de l’histoire
est programmée. Scellée, inexorablement.
Quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle dise, la
France est solidaire du passif du régime
et ne saurait se défausser d’un si long
protectorat d’un mandat si calamiteux,
ni Israël s’exonérer de sa garde
rapprochée qui a assuré un si long
sursis pour un président sans pour
autant assurer la survie de son régime.
La main d’œuvre africaine, les richesses
de l’Afrique n’ont pas pour vocation
première d’entretenir le train de vie de
la classe politique française. La
France-Afrique passe en priorité par une
alliance au profit des gouvernés, non
des gouvernants, au bénéfice de
l’Afrique et non exclusivement au
bénéfice de la France…….En fidélité à la
mémoire de Ruben Um Nyobé et Félix
Moumié, les chefs mythiques du combat
nationaliste camerounais décapités par
la France.
Pour qui sonne le glas? Du pré carré
français au Cameroun? De la mandature
Biya? Des deux à la fois, jumeaux
pendant un quart de siècle? Qu’il est
dur d’être après avoir été?
Notes
- 1 – Zachée
Lapée, militant de la société civile
camerounaise, petit-fils du
photographe qui a immortalisé Ruben
Um Nyobé, un des deux chefs du
combat nationaliste camerounais avec
Félix Moumié. Il est fondateur et
président de Migrants solidaire et
de «We Love Cameroun».
- 2 – Pour aller
plus loin à propos de Dieudonné
Mbala Mbala
- LES
EWONDOS: La tribu d’origine de
Dieudonné MBLA MBALA
http://cameroonvoice.com/news/article-news-13786.html
- L’Affaire
Dieudonné traitée dans le
journal télévisé de la chaine TV
la plus populaire
-
http://www.journalducameroun.com/video.php?id=402
- Le comité
de soutien «Y a Bon Dieudonné»
-
http://www.camer.be/31248/11:1/cameroun-cameroun—france—y-a-bon-dieudonne–un-comite-de-soutien-a-lhumoriste–cameroon.html
- La fiche
technique d’un des fondateurs du
comité Herbe Emmanuel NKOm (Oberthur)
http://www.linkedin.com/pub/hervé-emmanuel-nkom/44/207/335
-
http://www.cameroon-info.net/stories/0,56554,@,cameroun-yaounde-le-politicien-anicet-ekane-cree-un-comite-de-soutien-pour-le-fr.html
-
http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=9610
- Au
Cameroun, Dieudonné, c’est «une
histoire de Blancs qui en
veulent à notre frère» La suite
sur ce lien
http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/0…
- 3 – Chine
Cameroun: Les principaux accords de
coopération économique
- -Accord
cadre relatif à l’octroi d’un
prêt préférentiel de 433
millions de yuans (près de 31
milliards FCFA) destinés à la
réalisation du projet e-poste
- -Echange
de lettres portant sur la
fourniture d’un lot
d’équipements médicaux en faveur
de l’hôpital gynéco-obstétrique
de Douala pour un montant de 10
millions de yuans (environ 713
millions FCFA);
- -Echange
de lettres portant sur la
fourniture d’un lot
d’équipements médicaux au centre
antipaludique sino-camerounais
d’un montant de 1,5 million de
yuans, soit 107 millions FCFA.
- -Accord de
coopération économique et
technique portant sur un don
sans contrepartie de 50 millions
de yuans (environ 3,5 milliards
FCFA)
- -Accord de
coopération économique d’un
montant de 100 millions de yuans
(plus de 7 milliards FCFA),
- -Prêt sans
intérêt destiné à la réalisation
de projets de coopération
économique et techniques
convenus entre les deux
gouvernements.
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réservés © René Naba • 2014
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