P.A.S.
La guerre s’approche de l’Europe
Yahia Gouasmi
Bombardier supersonique Tupolev Tu-160 :
la Russie peut paralyser
toutes les bases avancées de l’OTAN avec
ce type d’engin.
Vendredi 29 avril 2016
La menace d’une guerre généralisée plane
toujours au-dessus du ciel européen,
comme le prouvent les récentes
déclarations agressives de hauts
responsables occidentaux à l’encontre de
Moscou, ainsi qu’une série d’incidents
au cours desquels des avions de combat
russes auraient volé très près des
navires de guerre de l’OTAN, ou la
présence d’avions de surveillance
opérant près de la Russie dans la région
de la mer Baltique.
Alors que les responsables russes ne
cessent de mettre en garde les
Occidentaux contre leur attitude
dangereusement belliqueuse, les
États-Unis et l’OTAN continuent de
concentrer agressivement des forces sur
les frontières de la Russie.
C’est dans ce contexte que les
ambassadeurs des pays de l’OTAN et de la
Russie se sont réunis le 21 avril à
Bruxelles pour une séance du Conseil
OTAN-Russie, suspendu depuis février
2014, après le putsch à Kiev soutenu par
l’OTAN et le conflit qui a suivi en
Ukraine.
La préoccupation principale qui a
incité à la reprise des séances du
Conseil était la crainte que les
déploiements militaires de l’OTAN vers
l’Europe de l’Est et la proximité qui en
résulte entre l’OTAN et les forces
russes, puissent conduire à un
affrontement militaire qui pourrait
dégénérer en guerre totale.
En effet, les politiques
irresponsables menées par l’OTAN en
Europe depuis le putsch à Kiev ont
exacerbé les tensions internationales au
point où un affrontement frontalier
pourrait facilement éclater, conduisant
à une escalade militaire avec des
conséquences terribles.
Ce risque d’escalade militaire a
été souligné par le diplomate
allemand Wolfgang Ischinger,
Président de la Conférence de Munich
sur la sécurité, expliquant que la
situation actuelle était « la
plus dangereuse qu’il y ait eu
depuis la fin de la guerre froide
». Le responsable a ensuite ajouté :
« Au cours des derniers jours,
il y a eu deux prétendues
“rencontres rapprochées” en mer
Baltique d’un avion militaire russe,
avec un navire de guerre américain
et avec un avion de reconnaissance
américain. Dans de telles
situations, un faux mouvement peut
rapidement conduire à une escalade
incalculable. »
De telles déclarations soulignent que
la politique provocatrice menée au cours
des dernières années par les puissances
de l’OTAN n’a pas cessé d’alimenter de
manière agressive les tensions avec la
Russie et a placé le monde à la veille
d’une guerre entre puissances dotées
d’armes nucléaires et dont le théâtre
d’opération serait l’Europe.
Malgré ce risque de conflit
majeur, les puissances de l’OTAN ont
toutes soutenues une politique de
confrontation avec la Russie sur
l’Ukraine, dirigée par Washington.
Nul n’est dupe du fait que les
États-Unis sont aux manettes. On se
souvient qu’il y a deux mois, le
Général Philip M. Breedlove, en tête
du Commandement des forces des
États-Unis en Europe, a révélé que
le Pentagone allait déployer trois
brigades complètes de l’Armée
américaine en Europe d’ici fin 2017.
Ce dernier a aussi déclaré lors de
son discours auprès de la Commission
des forces armées de la Chambre des
représentants des États-Unis, réunie
pour discuter des mesures pour
défier « l’agression russe
» en Europe, que Les États-Unis
étaient prêts à « combattre et
vaincre » la Russie sur le
continent européen, si nécessaire.
Tout cela s’inscrit dans la logique
de militarisation du « théâtre
européen », laissant craindre la
perspective d’une guerre éventuelle.
Les autorités russes ont indiqué,
quant à elles, qu’elles étaient ouvertes
à de nouveaux pourparlers pour calmer
les tensions, mais que ces tensions ne
se résorberaient pas aussi longtemps que
l’OTAN intensifiera sa présence
militaire en Europe de l’Est, menaçant
ainsi la Russie.
Cependant, malgré sa volonté
d’apaisement, Moscou ne compte pas se
laisser faire et adopte une attitude de
fermeté vis-à-vis de l’Occident, comme
le montrent ses démonstrations de force,
tant sur terre qu’en mer ou dans les
airs, alors que dans le même temps elle
consolide ses alliances.
En janvier dernier, on se souvient
que le ministre russe des Affaires
étrangères, Sergueï Lavrov, avait envoyé
un signal clair : pour la Russie, le
temps du « train-train habituel
» avec les États-Unis et l’Union
européenne est révolu. Désormais, le
redémarrage ne sera possible que s’il
est basé sur l’égalité des droits, le
respect mutuel et le droit
international.
Ignorer le ressentiment de
Moscou à l’égard de la politique
d’encerclement et des menaces verbales
de l’OTAN constituerait un exercice des
plus périlleux.
Dans ce contexte de tensions,
le Parti Anti Sioniste alerte les
Européens sur le risque imminent d’un
conflit majeur sur leur sol, et il
appelle nos dirigeants à la raison et à
préserver leurs relations avec la
Russie.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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