P.A.S.
Un « Printemps arabe » menace le Liban !
Yahia Gouasmi
Photo:
D.R.
Mardi 27 octobre 2015
Depuis la mi-juillet, le
Liban est aux prises avec ce qui est
appelé la « crise des ordures »,
une crise sanitaire, sans précédent,
provoquée par la fermeture de l’une des
principales décharges du pays
et l’arrivée à échéance du contrat de
l’entreprise chargée du ramassage des
poubelles. Depuis, le pays a vu
proliférer de nombreuses décharges
sauvages très dangereuses sur les plans
écologique et sanitaire, provoquant la
colère des citoyens contre l’état,
accusé de ne pas assumer ses
responsabilités au niveau notamment des
services publics de base.
Ce mouvement de protestation s’est
traduit par d’importantes et régulières
manifestations citoyennes, depuis le
mois d’août dernier, dont les
revendications sociales glissent
désormais vers une dénonciation plus
globale du système politique libanais,
accusé non sans fondement, d’inertie et
de corruption généralisée.
Face à cette évolution, de
nombreuses voix expriment leurs craintes
quant à la récupération politique de ces
manifestations par les agendas
occidentaux, comme cela avait été le cas
lors des pseudos « Printemps arabes »,
au détriment des revendications
légitimes des Libanais.
En effet, les ordures ne sont que le
sommet de l’iceberg et il ne fait aucun
doute que le pays vit une situation
catastrophique à tous points de vue : un
gouvernement dysfonctionnel, corrompu et
divisé (depuis mai 2014, le Liban est
privé de président faute d’accord
politique entre les partis), une
infrastructure qui s’effondre, avec des
coupures constantes d’approvisionnement
d’eau et des pannes d’électricité, des
transports publics quasi inexistants,
des espaces verts pratiquement absents,
sans parler de la santé et de
l’éducation qui sont une catastrophe, ou
d’un système défaillant de couverture
sociale et de retraite. La situation
économique est dramatique avec un taux
de pauvreté qui atteint les 32%, une
dette publique proche de 150% du PNB et
une économie qui vit sous la perfusion
des subventions étrangères accordées aux
partis politiques communautaires, qui
eux-mêmes en redistribuent une partie à
leur communauté. Ironie du sort dans le
pays qui compte le plus grand nombre de
milliardaires par habitant, tandis que
le petit peuple s’enfonce dans la
misère !
La situation sécuritaire est
toute aussi périlleuse, avec la
menace permanente de l’entité
sioniste, d’un côté et les hordes
takfiries sévissant en Syrie, de
l’autre, qui seraient déjà au Liban
sans l’héroïsme de la résistance,
qui prend à sa charge la délicate et
noble mission de la défense du
territoire national.
Ce mouvement de protestation
a donc des revendications tout à fait
légitimes et il n’y a nul doute que
la majorité des manifestants
sont des citoyens « authentiquement »
indignés. Mais, il est clair que les
autres ont déjà réussi à infiltrer cette
contestation et sont manipulés par
divers intérêts politiques, locaux et
étrangers. La situation
s’avère être la même que dans presque
tous les autres pays du « Printemps
arabe » : au commencement, un désir
légitime de réformes politiques et
sociales, suivi par l’infiltration de
groupes politiques téléguidés, afin
d’épouser les intérêts occidentaux dans
la région.
Preuve en est ces dernières semaines,
où diverses provocations ont eu lieu de
la part de certains manifestants qui
souhaitent radicaliser le mouvement et
l’entraîner dans la violence, ce qui a
suscité les réactions de personnalités
politiques responsables et soucieuses de
l’unité du pays, à l’image du Général
Michel Aoun, leader du Courant
Patriotique libre (CPL), qui a appelé à
la vigilance face aux manipulations,
craignant « un Printemps
arabe qui a été un enfer pour les Arabes ».
Le Hezbollah a, quant à lui, réitéré
son soutien au peuple et à toute lutte
contre la corruption, tout en mettant en
garde contre les dérives du mouvement de
protestation. Il a appelé au
discernement et demandé à ne pas accuser
la totalité de la classe politique, mais
uniquement les véritables responsables
de la situation.
Ainsi, il semblerait que les
ingrédients d’un « Printemps
libanais » soient réunis, ce
qui augure d’un avenir dangereux
pour le pays du cèdre, déjà en proie
à de nombreuses menaces. En
effet, nul besoin d’être un grand
analyste pour prédire que « ce
Printemps libanais » provoquera
l’effondrement total du pays et, à
l’image des autres
pseudos-révolutions arabes, il
débouchera sur une situation
chaotique, qui profitera à DAESH,
qui pourrait occuper une partie
importante du territoire et surtout
à ses créateurs américano-sionistes,
qui verraient alors se réaliser leur
rêve de nouveau Moyen-Orient, modelé
à l’aune de leurs intérêts.
Le Parti Anti Sioniste appelle les
Libanais à la vigilance face aux
tentatives de manipulations occidentales
et à ne pas succomber aux sirènes de la
division qui mettront le pays à feu et à
sang.
L’exemple du voisin syrien
dévasté devrait refroidir les ardeurs
révolutionnaires des plus radicaux et il
suffit d’observer le chaos dans lequel
sont plongés les pays où ont eu lieu ces
pseudos « révolutions arabes »
pour comprendre qu’il est nécessaire
d’œuvrer à trouver des solutions
raisonnables à cette crise sociale et
politique, allant dans le sens de
l’intérêt général et préservant l’unité
du pays.
Le Parti Anti Sioniste place
aussi toute sa confiance en la vigilance
de la résistance (et de ses alliés), qui
a toujours su faire face aux nombreux
défis imposés par les manipulations
sionistes, qu’il a su mettre en échec.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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