P.A.S.
Russie-Israël : une relation complexe
sur fond de géopolitique !
Yahia Gouasmi
Photo:
D.R.
Vendredi 19 février 2016
Les rapports entre la Russie et
l’entité sioniste criminelle ont
toujours été complexes. Plutôt cordiaux,
ils sont néanmoins teintés de méfiance
réciproque, voire même d’hostilité
depuis l’implication de Moscou sur le
théâtre d’opérations syrien.
Israéliens et Russes ont toujours
entretenu de bonnes relations, étayées
par d’importants échanges commerciaux;
en effet, Moscou est le plus grand
fournisseur de pétrole brut d’Israël,
alors qu’une zone de libre-échange est
prévue prochainement dans les secteurs
de la haute technologie et
l’agriculture.
« Le pont humain » est un
autre facteur important favorisant les
liens : environ 1 million d’Israéliens
sur 8 millions au total sont issus de
l’espace russe, ce qui fait de la langue
de Tolstoï la troisième du pays, après
l’hébreu et l’arabe.
Par ailleurs, bien que moins influent
qu’en Occident où il est aux commandes,
le lobby sioniste est néanmoins
important en Russie, particulièrement
dans le domaine économique qui reste la
chasse gardée des « amis d’Israël ».
Ainsi, en dépit
d’intérêts divergents, voire
frontalement opposés sur un certain
nombre de dossiers, Moscou et
Tel-Aviv s’efforcent de garder en
apparence de bonnes relations ; pour
preuve, l’entité criminelle n’a pas
critiqué l’intervention russe en
Syrie, comme si elle n’était pas
concernée…
Pourtant, l’implication militaire
directe de la Russie en Syrie a freiné
les ambitions israéliennes dans la
région, mettant en danger la stratégie
sioniste. Mais il semblerait que sur ce
dossier, un accord ait été conclu entre
Poutine et Netanyahu, comme l’a résumé
le ministre israélien de la Défense,
Moshe Ya’alon de la manière suivante : «
nous ne les dérangeons pas et ils ne
nous dérangent pas non plus. »
Ceci signifie que les Israéliens
n’interfèrent pas dans les opérations
russes en soutien aux Syriens tant que
les Russes n’interfèrent pas dans les
opérations de combat entre Israël et le
Hezbollah.
Sur le terrain, c’est
pourtant une tout autre histoire. La
Russie et Israël ne s’affrontent pas
directement, mais il y a une
coordination étroite et une entente
évidente entre les troupes de
l’armée syrienne, l’Iran, le
Hezbollah et la Russie : Moscou
devient ainsi « de facto »
l’allié de la Résistance à l’entité
sioniste et à ses créations
takfiries, ce qui empêche,
désormais, l’aviation israélienne
d’apporter un soutien aérien
conséquent aux troupes de Daesh.
Excepté pour les médias occidentaux,
il n’est pas un secret que l’armée
israélienne fournit, depuis le début du
conflit, un soutien aux opérations
terroristes alors que ses commandos se
trouvent présents sur le sol syrien.
Chacun poursuit donc ses objectifs :
d’un côté, la Russie de Poutine, lors
d’une réunion à Sotchi, a rejeté les
préoccupations de Netanyahu en insistant
sur le fait que Bachar al-Assad était un
facteur de stabilité dans la région. De
l’autre côté, l’entité sioniste compte
poursuivre ses opérations aériennes en
Syrie (en soutien à Daesh et contre la
Résistance), comme l’a déclaré son
ministre de la Défense.
L’autre sujet qui enrage l’entité
sioniste est le rapprochement
significatif de Moscou et de Téhéran :
ce dernier a bénéficié du soutien russe
lors des négociations victorieuses sur
le nucléaire, impliquant la levée de
l’embargo et la livraison par la Russie
de systèmes de missiles sophistiqués
S300 (voire S400), offrant une défense
solide face à la menace militaire
sioniste. Désormais, Tel-Aviv redoute
que Moscou ne livre des systèmes
d’armements offensifs avancés à l’Iran,
la Syrie ou au Hezbollah, ce qui
expliquerait la position mitigée du
gouvernement israélien sur la crise
ukrainienne afin d’amadouer le Kremlin
(Israël s’est abstenu de voter contre
l’annexion de la Crimée par Moscou et
n’a jamais soutenu ouvertement les
autorités ukrainiennes).
Ainsi malgré des
apparences trompeuses, la Russie et
Israël se trouvent désormais dans
deux camps en confrontation, mais ne
peuvent s’affronter directement sous
peine de déclencher un conflit
mondial, l’entité sioniste étant
l’alliée indéfectible de l’empire
américain.
Comme la situation est très sensible,
chacun préfère opter pour la prudence,
afin d’éviter l’étincelle qui
embraserait la région.
Poutine joue sur du velours. Sur le
front intérieur russe, il affronte un
pouvoir sioniste très puissant qui
cherche à le renverser sans y arriver en
raison de l’important soutien populaire
dont il jouit et de sa mainmise sur le
pouvoir militaire. En parallèle, sur le
front extérieur, sa politique de
résistance et de souveraineté peut
conduire à une guerre nucléaire. Ce qui
est sûr, c’est que si l’Empire attaque
la Russie, elle ripostera. Elle est
prête à entrer en guerre si nécessaire,
mais fera tout son possible pour
l’éviter…
Quant à l’entité sioniste criminelle,
son probable échec à renverser le
pouvoir légitime syrien l’amènera à se
retrouver en infériorité significative
face à l’Axe de la Résistance.
Ayant peu de chance de
convaincre Moscou de lâcher le
Président élu Bachar al-Assad, la
seule option de l’entité sioniste
pour affaiblir cet Axe est une
alliance sous l’égide des États-Unis
avec les puissances sunnites
régionales, Arabie saoudite et
Turquie en tête, ouvrant la voie à
un conflit Chiites-Sunnites,
dévastateur pour le monde musulman
et la région.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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