P.A.S.
L’OTAN menace la Russie
Yahia Gouasmi
Jeudi 14 juillet 2016
Le sommet de l’OTAN qui
s’est déroulé les 8 et 9 Juillet dernier
à Varsovie, en Pologne, a consacré la
« menace russe » comme priorité absolue
de l’Alliance Atlantique.
Le lieu de cette réunion même, sonne
comme une provocation de plus à
l’encontre de Moscou. En effet, durant
les années de guerre froide, l’OTAN
s’opposait aux forces du « Pacte de
Varsovie », alors qu’aujourd’hui la
situation s’est inversée et que
l’Organisation se réunit dans la
capitale Polonaise. Tout un symbole.
Au menu de ce « sommet de la
guerre »: la Russie et les menaces
qu’elle est censée représenter, à la
sécurité et la stabilité de ses voisins.
Les questions qui ont été
discutées lors de cette réunion
regroupant 28 pays, ont été
essentiellement les préparatifs
d’une éventuelle guerre contre la
Russie, comme l’indique le
communiqué final qui a été
principalement orienté contre
Moscou, dans une unanimité
inquiétante.
Nul ne doute que le Kremlin paye là
son refus obstiné de se soumettre à
l’ordre impérial occidental.
Comble du cynisme, le secrétaire
général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait
souligné sans rire quelques jours
auparavant que « l’Alliance ne cherchait
pas la confrontation et ne représentait
pas une menace pour la Russie ».
L’heure est grave. Une nouvelle crise
de missiles se prépare contre la Russie,
comme celle qui avait conduit en 1962
l’Union soviétique à déployer des
missiles à Cuba, aux portes des
Etats-Unis et qui avait amené le monde
au bord de l’apocalypse atomique.
D’ailleurs, l’ancien chef
d’État soviétique Mikhaïl Gorbatchev ne
s’y est pas trompé, en reprochant à
l’Alliance de compromettre la paix entre
l’Est et l’Ouest.
«Toute la rhétorique
employée à Varsovie trahit un désir
de faire la guerre à la Russie. Ils
[ne parlent que de défense, mais se
préparent en fait pour des
opérations offensives », a-t-il
affirmé, ajoutant que « l’OTAN avait
entamé les préparatifs pour faire de
la Guerre froide une guerre chaude
».
L’OTAN s’est mise elle-même
dans une situation d’escalade continue
vers la guerre nucléaire contre la
Russie, envers laquelle le Parti Anti
Sioniste a maintes fois mis en garde,
avant que l’irréparable ne soit commis.
Ainsi, les pressions contre Moscou ne
faiblissent pas, bien au contraire,
comme le prouvent un certain nombre
d’éléments, dont la plupart ont déjà été
évoqués par le Parti Anti Sioniste :
– Elargissement continu de l’OTAN aux
frontières de la Russie
– Déploiement d’un bouclier de
défense anti-missile Aegis en Roumanie,
en Pologne, en Turquie, et en Espagne,
doté de systèmes de lancement pouvant
être utilisés pour des missions
d’attaque contre des objectifs
terrestres.
– Déploiement dans les pays Baltes,
en Pologne et en Roumanie, par rotation,
de quatre régiments de mille hommes
chacun et d’équipements militaires
permanents.
– Constitution d’un front « nordique
» contre la Russie, regroupant des
membres de l’OTAN (Danemark, Islande et
Norvège) ou de son Partenariat pour la
paix (Suède et Finlande).
– Modernisation des armes nucléaires
tactiques de l’OTAN en Europe (B61), qui
vise, comme l’a dit la sénatrice
américaine Dianne Feinstein le 25 mars
dernier, à les rendre «plus utilisables
et à nous aider à combattre et à gagner
une guerre nucléaire limitée».
Par ailleurs, les relations
Otan/Russie sont émaillées d’incidents
qui pourraient dégénérer. En effet, en
mer Baltique, en Europe de l’Est ou en
Méditerranée, les rencontres entre
navires et avions des deux puissances
entretiennent la tension, qui s’est
considérablement accrue ces derniers
mois, depuis le renforcement militaire
de l’Otan à proximité des frontières
russes.
Washington, qui pilote
cette stratégie de la tension, n’est
pas en reste et multiplie les mises
en garde contre le « péril russe »
afin de poursuivre son occupation de
l’Europe occidentale et centrale.
Une intense campagne de presse
dénonce la propagande ex-soviétique
tandis que les experts militaires
alertent sur le déséquilibre des forces
et la nécessité du bouclier états-unien.
Dernier épisode de cette hystérie
organisée, un rapport de la Rand
Corporation sur une possible invasion
russe des États baltes. Le but de cette
étude est de suggérer que, pour ne pas
être obligé d’accepter la défaite face à
Moscou, l’Otan devrait investir dans la
région baltique pour se préparer à
attaquer la Russie. Evidemment, ce
scénario de l’attaque des pays baltes
n’est qu’une diversion parce que le
Kremlin n’a aucun intérêt militaire ou
économique dans les trois anciennes
Républiques soviétiques, qui ont adhéré
à l’Otan.
Plutôt que de chercher
une occasion de se confronter à la
Russie dans une attaque surprise à
partir des pays baltes qui
pourraient déclencher une guerre
dévastatrice, sur plusieurs
continents, les États-Unis feraient
mieux d’entamer le dialogue avant
toute escalade dans l’armement de la
région.
Malheureusement, Washington
reste sur une position agressive,
sabordant toute tentative de dialogue
avec Moscou et se soustrayant à tout
régime de contrôle réciproque des armes
conventionnelles en Europe. Cette
position lui permet d’apporter, en
continu, d’autres forces supplémentaires
dans la région.
En effet, sous couvert de «
déploiements rotatifs », l’OTAN a mis en
place une force militaire permanente en
Europe de l’Est.
Présenté au public comme
une réponse à « l’ingérence » russe
en Ukraine et aux provocations
alléguées de l’armée russe aux
frontières d’États membres de
l’OTAN, le but réel de ce fer de
lance de l’OTAN est de préparer une
invasion terrestre à la frontière
occidentale de la Russie.
Depuis le coup d’État de Kiev en
février 2014, l’alliance impérialiste
dominée par les États-Unis a exacerbé
sans cesse la confrontation avec Moscou
et jeté les bases d’une guerre à
l’échelle du continent, visant à vaincre
et à démembrer la Fédération de Russie.
L’accusation d’une « agression russe
» visant l’Europe est un des principaux
mensonges employés par l’impérialisme
d’aujourd’hui. S’emparant de la
sécession de la Crimée de l’Ukraine et
de son intégration à la Fédération de
Russie, suite au coup d’état occidental
en Ukraine, l’OTAN a cherché à justifier
ses préparatifs de guerre en les
présentant comme une précaution
défensive face au gouvernement Poutine,
prétendument prêt à envahir l’Europe
centrale.
A Washington et dans certaines
capitales Européennes, des éléments
puissants au sein de l’Elite sioniste
dirigeante conspirent activement pour
concevoir de nouvelles provocations et
des opérations de déstabilisation visant
la Russie.
Ainsi, le 14 juin dernier, l’OTAN a
annoncé que si l’un de ses membres était
victime d’une cyber-attaque en
provenance d’un pays extérieur à
l’alliance, comme la Russie ou la Chine,
alors l’article V de «défense
collective», stipulait que chaque pays
membre devait se joindre au pays attaqué
s’il décidait de riposter.
En d’autres termes,
l’OTAN déclare la cyber-guerre comme
assimilable à une véritable guerre
physique et donc concernée par la
disposition de «défense collective».
Ainsi, dans ce cadre-là, Obama
pourrait déclarer que les États-Unis ont
été envahis par la Russie lorsque les
e-mails du Département d’État de
l’ancienne secrétaire américaine Hillary
Clinton ont été copiés par quelqu’un en
Russie et il se pourrait que toutes les
nations de l’OTAN se joignent au
gouvernement américain pour aller en
guerre contre la Russie, si
l’administration US le décidait.
Sur le front intérieur
russe et dans l’optique d’un conflit
militaire, les États-Unis semblent
préparer l’organisation d’incidents
à Moscou et Saint-Pétersbourg, dans
le but de déstabiliser le pays.
Cette fois, il ne s’agira pas
directement de renverser le gouvernement
Russe, mais d’ouvrir un front intérieur
en synchronisation avec les attaques de
l’OTAN.
Preuve de cette intense activité de
déstabilisation, l’incident datant du
mois dernier, lors duquel un officier de
la CIA en poste à Moscou est arrivé à se
réfugier in-extremis à son ambassade
après une mission de recrutement, malgré
une tentative désespérée du FSB pour
l’interpeller.
Face à cette hostilité incessante et
de plus en plus dure, les rodomontades
militaires de la Russie, qui alternent
avec des tentatives de compromis avec
l’Occident, ne font qu’ajouter au danger
de guerre. Cependant, pour le moment,
elles ont essentiellement un caractère
défensif.
La question est la suivante : jusqu’à
quand Moscou va tolérer ces provocations
à son encontre? Car il semble clair que
la Russie ne se soumettra pas.
À l’heure actuelle, la
situation est véritablement explosive.
Chacun ayant le doigt sur la gâchette,
sachant que celui qui dégainera le
premier prendra un avantage décisif dans
le conflit qui s’annonce. Cependant,
personne ne semble vouloir prendre la
responsabilité devant l’Histoire d’avoir
frappé le premier, dans la catastrophe à
venir.
Le Parti Anti Sioniste
alerte une fois de plus l’opinion
face à cette situation qui place le
monde au bord du gouffre nucléaire.
Nous appelons le
gouvernement à se désolidariser de
la politique belliciste de l’US/OTAN
et à créer les conditions du retour
à un ordre de paix dans le monde,
fondé sur la coopération «
gagnant-gagnant » avec la Russie,
auquel l’Europe et les États-Unis
ont tout intérêt à se joindre.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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