P.A.S.
Destruction de l’armée française
en faveur des États-Unis et de l’OTAN
Yahia Gouasmi
Photo:
D.R.
Samedi 6 février 2016
Depuis des décennies, nos
gouvernements successifs acquis aux
intérêts euro-atlantistes ont lancé une
mécanique qui réduit considérablement
notre marge d’indépendance sur le plan
politique, militaire et stratégique.
Un nouvel acte de soumission vient
s’ajouter au sombre tableau de la
France, province de Washington : un
projet de loi a été déposé discrètement
par le gouvernement le 4 janvier
dernier, au Conseil des ministres.
Il autorise « l’accession
de la France au protocole sur le statut
des quartiers généraux militaires
internationaux créés en vertu du traité
de l’Atlantique Nord ».
Cette démarche se veut donc répondre
à la problématique actuelle du « statut
» des QG internationaux en France. Le
texte du projet de loi dit à ce sujet :
« En 2009, la France
a décidé de réintégrer la structure
de commandement de l’OTAN. En
conséquence, elle a recommencé à
accueillir du personnel de
l’Organisation dans ses quartiers
généraux militaires sans que ses QG
ne bénéficient toutefois d’aucun
statut international. Seuls des
arrangements de circonstance ont
permis jusqu’ici l’accueil de
personnels de l’OTAN dans les QG
situés sur le sol français.»
En d’autres termes, sous l’impulsion
maladive d’Hollande, sous préfet de
Washington en France, le projet de loi
officialise discrètement le retour de
militaires de l’OTAN sur le sol
français, cinquante ans après que la
France ait quitté cette organisation et
que les militaires de l’OTAN soient
expulsés par le général de Gaulle du sol
français.
Est-ce que ça sous entend
l’installation de bases militaires
américaines en France, comme sous la IVe
République ?
Pourtant, on a souvenir en 2008 d’un
Hollande qui, en « bon » chef de
l’opposition s’insurgeait contre Nicolas
Sarkozy dont la volonté était de lier le
sort de nos armées à celui de l’OTAN.
Hollande s’opposait alors à la
réintégration de la France dans le
commandement intégré de l’OTAN. Il
déclara à l’assemblée nationale :
« Dans toute
démocratie digne de ce nom, de tels
arbitrages auraient été rendus après
un vaste débat dans le pays. »
Il s’inquiétait alors :
« Il faut éclairer les
Français sur la dangereuse rupture
que sont en train d’opérer le
président de la République et son
gouvernement avec le consensus
national qui prévalait sur les
principes d’indépendance militaire
et stratégique de notre pays. »
La girouette Hollande n’a plus à cœur
aujourd’hui de défendre les mêmes
positions. Pire, le travail que Sarkozy
a commencé, il l’achève insidieusement
en bradant notre indépendance militaire
et stratégique à l’OTAN. Politique
politicienne, quand tu nous tiens…
En effet, au sein de l’OTAN, le
partenariat et l’intégration se résument
à la subordination, quand ce n’est pas à
l’alignement automatique. L’OTAN est une
machine de guerre américaine, contrôlée
par les Américains et destinée à asseoir
leur hégémonie sur des alliés réduits en
réalité au rang de simples vassaux
exécutant les ordres. L’OTAN n’a qu’un
seul commandement opérationnel suprême,
le SACEUR, qui reste entre les mains du
général américain, le général Philip M.
Breedlove, actuel commandant suprême des
forces alliées en Europe.
Glissement stratégique de la
France pour intégrer l’OTAN :
Il fut un temps où la France était
éclairée et autonome sur la question de
la défense nationale. Dès la fin des
années 50, elle avait mis en place une
politique industrielle de défense
orientée vers la recherche de
l’autonomie stratégique et
technologique. Celle-ci s’est structurée
autour de grands projets et s’est
appuyée sur de grands groupes étatiques.
La France était autonome en termes de
production d’armement, de logistique,
etc. Depuis les années 90, notre
autonomie a été peu à peu détruite en
faveur de l’hégémonie
américano-sioniste.
C’est toute l’infrastructure de la
défense qui a subi de profonds
changements, avec des privatisations
successives d’entreprises françaises
d’armement, réduction des effectifs de
militaires en fonction, suppression du
service national, réduction des budgets
de la défense d’année en année, non
renouvellement d’un armement
vieillissant mais dont l’entretien coûte
extrêmement cher. Cette spirale
descendante visait principalement à
favoriser l’intégration de la France au
sein de l’OTAN.
De hauts-gradés de l’armée
témoignent :
Régis Chamagne, anciennement colonel
de l’armée de l’air, fit des
déclarations édifiantes sur cette
question sur le média libre Meta TV.
Ce qui ressort de son
discours c’est que « le but des
EU est d’asservir les nations
européennes, y compris la France ».
Or, pour asservir un pays, il faut
détruire l’armée, corps défendant de
la nation, car « L’armée est à
la nation ce que le système
immunitaire est au corps »,
disait-il très justement. Il
ajouta : « La stratégie des EU
consistait donc à faire croire aux
nations européennes que seules,
isolées, elles sont incapables de se
défendre contre une menace
potentielle ».
Les EU cherchaient donc à fragiliser
tous ce qui a trait à la souveraineté
militaire des nations européennes, en
transformant leurs infrastructures de
défense nationale.
De l’autosuffisance dans tous les
domaines de la défense en terme de
recherche, de savoir faire, de
production d’armement, de logistique,
etc…, on est passé, il y a 20 ans,
toujours sous l’impulsion stratégique
des EU, au développement d’un système
plus spécialisé, « un pôle
d’excellence », mis à la
disposition des États-Unis et, plus
largement, d’une coalition politique
occidentale conforme à la doctrine
américaine du « choc des
civilisations ».
Ainsi, chaque pays européen
qui a négligé l’ensemble des domaines
spécifiques à la défense nationale pour
privilégier essentiellement un pole
d’excellence, a vu ses institutions
militaires se fragiliser et devenir
dépendantes des EU et de pays européens.
Quant au général Pinard Legry, ancien
chef de corps du 4e Régiment étranger,
qui termina sa carrière à la Direction
du Renseignement Militaire, il déclara
sur TV Liberté :
« La
France a perdu une part importante
de son indépendance dans la mesure
ou son armée est obligée de
solliciter l’aide de pays européens
ou américaine pour la
logistique et le renseignement grâce
notamment aux drones ».
Il ajoute que « la France fait
également appel à des sociétés russes
privées et ukrainiennes. Cette
dépendance est assez surprenante et ce
pour toutes les opérations même en
Afrique ! (…) La contrepartie à ses
prêts n’est jamais évoquée dans les
médias, c’est à dire les accords
commerciaux, les pressions exercées de
type l’affaire BNP » (On peut citer
également l’affaire PSA , le Mistral,
… ). « Sommes-nous libres de vendre
des BPC aux russes ? On perd en liberté
d’action parce qu’on est asservi à ce
qu’on appelle un « allié », mais un
allié n’est pas un ami. À un moment
donné, sur un objectif donné, pour un
moment déterminé, des alliés sont
devenus adversaires.(…) Certains pays
ont sous-traité leur défense à l’OTAN ,
c’est-à-dire aux EU ».
Cette liberté de parole n’est pas
permise aux militaires en fonction. On
se souvient qu’un groupe d’officiers
généraux et supérieurs des trois armées
(terre, air, mer), regroupés anonymement
dans le groupe « Surcouf »,
avait ouvertement critiqué les nouvelles
orientations officielles décrites dans
le livre blanc de la défense en 2008. Un
texte publié sous ce nom dans Le
Figaro (19 juin 2008) parlait d’« absence
de critères politico-militaires
d’intervention », de « flou des
priorités géopolitiques », de
« dépense publique considérable pour une
utilité opérationnelle faible », de
« véritable déclassement militaire
de notre pays, dans un monde bien plus
dangereux qu’hier ». En réponse,
Sarkozy a tenté de faire identifier les
contestataires afin de les sanctionner,
à un moment où ses relations avec
l’armée s’étaient particulièrement
dégradées (affaire du 3e RPIMA de
Carcassonne, démission du général Cuche).
Le Parti Anti Sioniste
constate que les conflits
d’intérêts, la non séparation des
pouvoirs et les abus de pouvoirs
sont aujourd’hui le mode opératoire
du gouvernement.
Notre alignement sur la
politique américaine, notre
soumission aux systèmes financiers,
à l’OTAN, à toutes ses institutions
qui menacent la souveraineté de
notre pays sont inacceptables. Les
contestations de hauts-gradés dans
l’armée sont source d’espoir.
Le Parti Anti Sioniste
encourage ces initiatives compte
tenu de la fonction principale de
l’armée : être au service de la
nation et du peuple souverain dont
il doit assurer la sécurité.
Étant donné que les
dirigeants de la Nation mènent une
politique qui compromet gravement
l’intérêt public, nous pouvons rêver
d’une armée qui destitue le
gouvernement de ses fonctions pour
haute trahison.
Est-ce que ça restera un
doux rêve ? L’avenir nous le dira…
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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