Palestine
Le Cap:
Lancement de la Campagne internationale
de libération de tous les prisonniers
politiques de Palestine
Xavière Jardez
Mercredi 6 novembre 2013
Par Xavière Jardez
(correspondance d’Afrique du sud)
L’île, aride, de
Robben Island, au large de la ville
du Cap, en Afrique du sud, lieu
d’emprisonnement de tous les prisonniers
politiques du temps de l’Apartheid -
dont Nelson Mandela qui y a passé 27 ans
- a été choisie pour le lancement, le 27
octobre dernier, de la
Campagne internationale de libération de
tous les prisonniers politiques de
Palestine car, selon Mandela,
« l’Afrique du sud ne sera jamais libre
sans la libération de la Palestine ».
L’île est aussi, selon Ahmed Kathadra,
lui-même prisonnier politique,
« le symbole de la victoire de l’esprit
contre l’oppression…Après 26 ans
d’emprisonnement, j’en suis sorti
confiant dans l’indestructibilité de
notre lutte. Conscient des similitudes
entre nos deux luttes, Je crois qu’une
campagne internationale concertée n’aura
peut-être pas d’effet immédiat, mais
elle sera le fondement d’une campagne
mondiale qui atteindra non seulement les
pays sympathisants, mais plus
spécifiquement les sociétés civiles dans
le plus grand nombre de pays ». La
campagne basée sur le modèle de
« Free Mandela » a été décidée lors
d’une réunion de délégués du monde
entier en avril dernier à Jérusalem.
Elle est pilotée par la Fondation Ahmed
Kathadra, la
Palestine Solidarity Alliance,
diverses organisations des droits de
l’homme et un comité de personnalités
comprenant cinq Prix Nobel dont Desmond
Tutu. La délégation palestinienne était
conduite par Mme Fatwa Barghouti, Issa
Qarage, le ministre palestinien des
détenus et ex-détenus qui, après
Robben Island, ont participé à des
rallyes à Johannesburg et Durban.
La qualité des intervenants et des
organisateurs de la campagne n’a pas
empêché l’ambassade d’Israël en Afrique
du sud de mettre en doute la qualité de
« prisonniers
politiques » des Palestiniens dont
Marwan Barghouti, les accusant d’actes
de terrorisme. « Terroriste »
était d’ailleurs le qualificatif attaché
aux combattants de la liberté de
l’Afrique du sud par les Etats-Unis,
toujours en vigueur, puisque, tout
récemment, le ministre sud-africain de
Human Settlements, Tokyo Sexwale, a
été arrêté et interrogé par les services
de police de l’aéroport Kennedy à
NewYork, vingt ans après la
démocratisation de ce pays ! Par
ailleurs, le
Board of Jewish Deputies n’a pas
hésité à dire que le lancement de la
campagne de
Robben Island «entache
la mémoire de ceux qui y furent
incarcérés »….
Détentions administratives : Israël dans
l’illégalité totale
Près de 750 000
Palestiniens
(40% de la population) ont été au
moins une fois emprisonnés dans les
territoires occupés par Israël. Près de
100 000 d’entre eux ont été détenus sous
des
« mesures administratives »
(l’équivalent en Afrique du sud de
« détention sans procès »).
Semblable à ce que les familles
sud-africaines ont vécu par le passé,
chaque famille palestinienne a été
affectée par l’emprisonnement d’un de
ses membres. Au cours de la décennie
passée, plus de 7 500 palestiniens
ont séjourné dans les prisons et les
centres de détention
(dont des peines d’isolement) en
Israël, Mohammed Daoud étant le plus
jeune prisonnier âgé de 6 ans. Toutes
ces pratiques sont totalement illégales
en droit international. En août 2013, il
y avait 5000 Palestiniens en prison en
Israël, dont 168 prisonniers
administratifs, 236 enfants, 14
prisonnières et 14 membres du Conseil
Législatif Palestinien dont Marwan
Barghouti, transféré dans une prison en
Israël même. La détention administrative
permet aux autorités militaires de
détenir indéfiniment une personne
au secret, sans accusation, ni procès.
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 6 novembre 2013 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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