Discours
« Les membres de l'OTAN
ont renoncé à leur souveraineté »
Vladimir Poutine
Photo:
Kremlin
Samedi 27 juin 2015
« Le monde moderne, en particulier
le monde occidental, est fortement
monolithique et de nombreux pays
occidentaux – qu'ils veulent l’entendre
ou pas – ont volontairement renoncé à
une partie considérable de leur
souveraineté. Dans une certaine mesure,
cela est le résultat de la politique des
blocs. Parfois, nous trouvons qu'il est
très difficile de s’entendre avec eux
sur les questions géopolitiques. Il est
difficile de parvenir à un accord avec
des gens qui murmurent même dans leur
propre maison de peur d'être surpris par
les Américains. Ce n’est pas une blague
ou une façon de parler. »
Extraits vidéo :
Vladimir Poutine sur la mise sur écoute
des Présidents français : Ce scandale
sera étouffé (https://www.youtube.com/watch?v=DpjTye1Qf2o)
Vladimir Poutine dénonce la ‘soumission’
de la France : « Même sans Mistral, on
survivra » (https://www.youtube.com/watch?v=jgk5TNk2Orw)
Vladimir Poutine aux peuples d'Occident:
la Russie n'est pas une puissance
impériale, les USA espionnent les
membres de l'OTAN (https://www.youtube.com/watch?v=zysh5ohhL1g)
Vladimir Poutine
dénonce, de plus en plus explicitement,
la servilité de la France et de l'Europe
face aux Etats-Unis, que ce soit dans
l'affaire des mises sur écoute des
dirigeants français ou dans celle des
navires Mistral.
La publication par
Wikileaks de documents établissant la
mise sur écoute par les Etats-Unis de
trois Présidents français était un
secret de Polichinelle connu depuis les
révélations d'Edward Snowden. Loin de
protester contre la violation flagrante
de la souveraineté française que
constitue l'espionnage de ses plus hauts
dirigeants, notre
gouvernement s'empresse déjà
courageusement d'étouffer ce
scandale, comme l'ont prévu Sergueï
Lavrov et Vladimir Poutine. Rappelons
que la France s'est honorée en 2013 en
rejetant la demande d'asile d'Edward
Snowden, et qu'il est
illusoire de croire qu'il pourrait
en aller
autrement du fait de ces révélations
: la France officielle ne peut répondre
que par une
fin de non-recevoir aux
appels de Julian Assange.
En refusant la
livraison des deux porte-hélicoptères
commandés et payés par la Russie, la
France s'est à la fois déshonorée et
décrédibilisée sur la scène
internationale en tant que partenaire
économique et fournisseur militaire
fiable. Le prétexte inepte de la crise
ukrainienne et d'une prétendue immixtion
russe, invoqué par un pays qui
intervient dans la crise syrienne en
armant les terroristes d'Al-Nosra (dont
il fait l'apologie) et en
appelant au renversement (voire à
l'assassinat) du dirigeant syrien
légitime, révèle l'ampleur de
l'hypocrisie et de l'indécence du
gouvernement français et de sa sujétion
aux diktats américains. D'autant plus
que ce même gouvernement a ensuite
conclu d'énormes contrats de ventes
d'armes avec les régimes barbares du
Qatar et même de l'Arabie Saoudite,
engagés dans une guerre illégale et
criminelle au Yémen.
Tandis que les
échanges commerciaux entre les
Etats-Unis et la Russie
augmentent, leurs « alliés »
européens sont contraints de lui imposer
des sanctions et d'en subir seuls les
redoutables contrecoups : ainsi,
Vladimir Poutine vient de renouveler
pour un an l'embargo sur les produits
agroalimentaires en provenance d'Europe.
Vladimir Poutine déclarait dernièrement
à Charlie Rose, un présentateur TV
vedette américain qui lui demandait,
incrédule, si la Russie aspirait
vraiment à se faire respecter (quelle
idée saugrenue, en effet) : « Vous
savez, j'entends ça tout le temps, que
‘la Russie veut être respectée’. Pas
vous ? Qui ne le veut pas ? Qui veut
être humilié ? C'est une question
étrange. Comme si c'était une sorte de
droit exclusif réservé à certains. La
Russie exige le respect. Est-ce que
quiconque aime à être méprisé ? » A
cette question rhétorique, nos
dirigeants répondent ‘oui’ sans
hésitation, et continuent à chuchoter
dans leurs demeures mêmes de peur des
oreilles (et micros) indiscrets.
Au lieu d'un
rapprochement avec la Russie, partenaire
historique et soucieux du respect des
Etats et de leur souveraineté, grande
puissance montante de surcroît et
champion de la défense du droit
international, la France et l'Europe
préfèrent la vassalisation aux
Etats-Unis, superpuissance en déclin
irrémédiable à laquelle ils enchaînent
leur destin. On conçoit aisément la
répulsion que les élites russes, malgré
leur professionnalisme, doivent
ressentir pour nos glorieux dirigeants.
Probablement à la hauteur de celle que
ressentent de plus en plus leurs
peuples, auxquels Vladimir Poutine fait
le choix de s'adresser directement.
Ancienne puissance
colonisatrice arrogante et conquérante,
puis République gaullienne
souverainiste, la France est aujourd'hui
reléguée au statut de sous-colonie
américaine dont l'indépendance et les
intérêts nationaux sont quotidiennement
bafoués et piétinés, tant par les
dirigeants apatrides et invertébrés de
Paris, maintes fois coupables du crime
de haute trahison (abrogé, heureusement
pour eux), que par les faucons impériaux
de Washington. Même un pays comme
l'Algérie, ancienne colonie française où
sévit un régime militaire corrompu et
rétrograde, bénéficie pour le moins de
dirigeants soucieux des intérêts
nationaux au point de refuser toute
participation à la coalition
saoudo-américaine contre le Yémen, alors
que la France hollandienne était prête à
se jeter allégrement dans une nouvelle
croisade en Syrie, au risque de
déclencher la troisième guerre mondiale.
On peut se demander, pour reprendre
une expression de Norman Finkelstein,
pourquoi les prostitué(e)s ont si
mauvaise réputation...
Sayed 7asan
Vladimir Poutine
sur la mise sur écoute des Présidents
français : Ce scandale sera étouffé
Briefing avec
les membres permanents du Conseil de
Sécurité de la Fédération de Russie, 25
juin 2015
Vidéo
sous-titrée :
https://www.youtube.com/watch?v=DpjTye1Qf2o
Source :
http://en.kremlin.ru/events/president/news/49766
Traduction &
sous-titres :
http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
:
[…]
Vladimir Poutine :
Bonjour, chers collègues.
Sergueï
Viktorovitch [Lavrov] va nous informer
au sujet des consultations qui ont eu
lieu à Paris. Commençons par cela. S'il
vous plaît, Sergueï Viktorovitch[Lavrov],
faites-nous part de votre analyse.
Sergueï Lavrov :
Dans l'ensemble, cette rencontre n'a pas
été inutile car en dépit de certaines
disputes au cours de la discussion, le
principal résultat a été la
reconnaissance du fait qu'il n'y a pas
d'alternative à la pleine implémentation
des Accords de Minsk. Tout d'abord, la
reconnaissance par nos partenaires
français et allemands du fait que la
plus grande partie des dispositions
prévues par les Accords de Minsk
devraient être mises en œuvre par le
biais d'un dialogue direct entre les
autorités de Kiev et Donetsk et Lugansk.
Je ne peux pas dire
que nous avons résolu tous les
problèmes, car cela doit être fait
directement par le groupe de contact et
les sous-groupes de travail créés. Je
parlerai de tout cela plus en détail par
la suite, mais le jour de notre réunion,
un rapport sur les mises sur écoute [des
Présidents français par la NSA] a été
publié, et cela a donné lieu à des vives
réactions en France, qui ont contribué à
distraire notre attention.
Vladimir Poutine :
Comment ce scandale va-t-il se terminer
?
Sergueï Lavrov :
Franchement, je pense que l'exemple de
l'Allemagne [qui a connu un scandale
similaire il y a quelques mois] nous
donne la réponse : je pense que les deux
côtés vont faire de leur mieux pour
étouffer le scandale et le faire
oublier.
Vladimir Poutine :
C'est sans doute ce qui va se passer.
[…]
Vladimir Poutine
dénonce la ‘soumission’ de la France : «
Même sans Mistral, on survivra »
Ligne directe
avec Vladimir Poutine, 16 avril 2015
Vidéo
sous-titrée :
https://www.youtube.com/watch?v=jgk5TNk2Orw
Source :
en.kremlin.ru/events/president/news/49261
Traduction &
sous-titres :
http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
:
[…]
Olga Ushakova :
Prenons une autre question de
l'audience, du côté de Dmitry Shchugorev
cette fois-ci.
Dmitry
Shchugorev : Nous avons Dmitry
Abzalov avec nous, le Président du
Centre pour les Communications
Stratégiques. Allez-y, je vous prie.
Dmitry Abzalov :
Bonjour, Vladimir Vladimirovitch. Une
question me tourmente au sujet des
navires Mistral. Cette semaine, le
second navire a été testé et a pu
quitter le chantier naval français.
Quelles sont les perspectives ? Va-t-on
faire pression pour que ces navires nous
soient livrés ? Allons-nous chercher à
obtenir une compensation financière ? De
manière générale, à quoi ressemblera
notre partenariat militaire et
économique avec l'Union Européenne, et
avec la France en particulier, après ce
qui s'est passé il y a un an ?
Vladimir Poutine :
Le refus de livrer les navires
conformément au contrat qui a été conclu
est, bien évidemment, un mauvais signe.
Cependant, pour parler franchement,
c'est sans conséquence pour nous ou pour
notre capacité de défense.
Nous avons conclu
ces contrats principalement pour
soutenir nos partenaires et donner du
travail à leur chantier naval. Nous
avions prévu d'utiliser ces navires en
Extrême-Orient. Pour nous, ce n'est pas
d'une importance critique. Cependant, je
suis persuadé que les dirigeants de la
France – et le peuple français en
général – sont des gens d'honneur et
qu'ils nous rendront l'argent. Nous
n'allons même pas demander de pénalités
ou d'amendes exorbitantes, mais nous
voulons que tous nos coûts soient
couverts.
Cela implique bien
évidemment que la fiabilité de nos
partenaires – qui, en agissant en tant
que membres d'un bloc
militaro-politique, en l'occurrence
l'OTAN, ont perdu une partie de leur
souveraineté – s'est affaiblie, et
qu'elle est maintenant douteuse. Bien
entendu, nous garderons cela à l'esprit
tandis que nous poursuivons notre
coopération militaire et technique.
Kirill Kleymenov :
Nos partenaires se diront qu'ils s'en
tirent à bon compte...
Vladimir Poutine
: Ce n'est pas grave, on survivra !
[…]
Vladimir Poutine
aux peuples d'Occident: la Russie n'est
pas une puissance impériale, les USA
espionnent les membres de l'OTAN
Discours de
Vladimir Poutine sur l’intégration de la
Crimée à la Fédération de Russie – 18
mars 2014 - Avec une réflexion sur cette
intervention datée du 22 avril 2014
Vidéo
sous-titrée :
https://www.youtube.com/watch?v=zysh5ohhL1g
Source :
http://eng.kremlin.ru/news/6889
Traduction
complète :
http://sayed7asan.blogspot.fr/2014/03/discours-du-president-vladimir-poutine.html
Transcription
:
[…]
Aujourd’hui, je
voudrais m’adresser au peuple des
États-Unis d’Amérique, ce peuple qui,
depuis la fondation de sa nation et
l’adoption de la Déclaration
d’Indépendance, s’est toujours
enorgueilli de placer la liberté
par-dessus tout. Le désir des habitants
de Crimée de choisir librement leur sort
n’est-il pas basé sur une valeur
similaire ? Je vous prie de nous
comprendre.
Je crois que les Européens, surtout les
Allemands, pourront aussi me comprendre.
Permettez-moi de vous rappeler que dans
le cadre des consultations politiques
sur l’unification de l’Allemagne de
l’Est et de l’Ouest, les experts –
pourtant placés à un très haut niveau de
responsabilités – de certains pays qui
étaient alors et sont maintenant les
alliés de l’Allemagne n’ont pas soutenu
l’idée de l’unification. Notre nation,
cependant, a soutenu sans équivoque le
désir sincère et irrésistible des
Allemands pour une unité nationale. Je
suis convaincu que vous n’avez pas
oublié cela, et je m’attends à ce que
les citoyens d’Allemagne soutiennent
également l’aspiration des Russes, de la
Russie historique, à restaurer l’unité.
(Applaudissements)
Je tiens également à m’adresser au
peuple d’Ukraine. Je souhaite
sincèrement que vous nous compreniez :
nous ne voulons vous nuire en aucune
façon, pas plus que nous ne voulons
blesser vos sentiments nationaux. Nous
avons toujours respecté l’intégrité
territoriale de l’Etat ukrainien,
contrairement – il faut le souligner – à
ceux qui ont sacrifié l’unité de
l’Ukraine à leurs ambitions politiques.
Ils affichent des slogans sur la
grandeur de l’Ukraine, mais ce sont eux
qui ont tout fait pour diviser la
nation. L’impasse civile d’aujourd’hui
repose entièrement sur leur conscience.
Je veux que vous m’écoutiez, mes chers
amis. Ne croyez pas ceux qui veulent que
vous ayez peur de la Russie, et qui
crient que d’autres régions suivront la
Crimée. Nous ne voulons pas diviser
l’Ukraine ; nous n’avons pas besoin de
cela. Quant à la Crimée, elle était et
demeure une terre russe, ukrainienne et
tatare. (Applaudissements)
Je le répète, tout
comme elle l’a été durant des siècles,
elle sera un foyer pour tous les peuples
qui y vivent. Ce qu’elle ne sera et ne
fera jamais, c’est suivre la voie de
Bandera ! (Ovation)
[...]
Ligne directe
avec Vladimir Poutine – 22 avril 2014
Source :
http://en.kremlin.ru/events/president/news/20796
Traduction (à
venir) :
http://sayed7asan.blogspot.fr
Transcription
:
[...]
Kirill Kleymenov
: Avant de donner la parole à [notre
correspondant en Allemagne], je voudrais
vous demander de revenir sur le discours
que nous avons évoqué précédemment, à
savoir celui que vous avez prononcé
avant de signer le traité d'adhésion de
la Crimée et de Sébastopol à la
Fédération de Russie. Beaucoup de gens
ont été très impressionnés par ce
discours et l’ont comparé à
celui de Munich [en 2007]. Il a même
été désigné comme votre meilleur
discours.
Je voudrais vous demander pourquoi vous
avez fait ce discours. Tout d'abord, le
protocole ne l’exigeait pas, et en
second lieu, le format était très
inhabituel : vous vous êtes adressés aux
peuples plutôt qu’aux pays ou aux
gouvernements.
Vladimir Putin:
Ce format a été choisi eu égard à
l'importance de l'événement et de la
situation. C’était un événement
inhabituel dans la vie de notre peuple,
de notre pays et de notre État. Voilà
pourquoi j’ai considéré qu'il était de
mon devoir de m'adresser à l'Assemblée
Fédérale et au peuple de la Fédération
de Russie, en présence des membres de la
Douma et du Conseil de la Fédération.
Ceci est le premier point.
Deuxièmement, pourquoi mon discours
a-t-il été été adressé aux peuples des
autres pays plutôt qu’à leurs
gouvernements ? Comme vous le savez, le
monde moderne, en particulier le monde
occidental, est fortement monolithique,
et de nombreux pays occidentaux – qu'ils
veulent l’entendre ou pas – ont
volontairement renoncé à une partie
considérable de leur souveraineté. Dans
une certaine mesure, cela est le
résultat de la politique des blocs.
Parfois, nous trouvons qu'il est très
difficile de s’entendre avec eux sur les
questions géopolitiques. Il est
difficile de parvenir à un accord avec
des gens qui chuchotent même dans leur
propre maison de peur d'être entendus
par les Américains.
[Applaudissements] Ce n’est pas une
blague ou une façon de parler.
Écoutez-moi, je suis très sérieux, je ne
plaisante pas. Cependant, ces pays sont
nos principaux partenaires sur les
questions économiques et sur d’autres
questions.
Mais je me suis adressé aux peuples de
ces pays principalement parce qu’une
personne ordinaire de l'Allemagne, de
France ou d'Italie pourra sentir
instantanément si une déclaration est
fausse ou non. Notre position est
absolument ouverte, honnête et
transparente, et pour cette raison, il
est plus facile de la faire comprendre
aux gens ordinaires qu’à certains
dirigeants. Il me semble que nous avons
réussi cela dans une certaine mesure.
Quel que soit le gouvernement d’un pays,
il devra tenir compte de l'opinion de
ses électeurs. Voilà pourquoi je me suis
adressé aux peuples.
[...]
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