Focus
Géopolitique de la guerre
contre la Syrie
et de celle contre Daesh
Thierry Meyssan
Lundi 20 octobre 2014
Dans cette analyse, nouvelle et
originale, Thierry Meyssan expose les
raisons géopolitiques de l’échec de la
guerre contre la Syrie et les objectifs
réels de la prétendue guerre contre
Daesh. Cet article est particulièrement
important pour comprendre les relations
internationales actuelles et la
cristallisation des conflits au Levant
(Irak, Syrie et Liban).
Les trois crises au
sein de la Coalition
Nous assistons à la
troisième crise dans le camp des
agresseurs depuis le début de la guerre
contre la Syrie.
En
juin 2012, lors de la conférence de
Genève 1, qui devait marquer le retour à
la paix et organiser un nouveau partage
du Proche-Orient entre les États-Unis et
la Russie, la France qui venait d’élire
François Hollande posa une
interprétation restrictive du communiqué
final. Puis, elle organisa la relance de
la guerre, avec l’aide d’Israël et de la
Turquie et le soutien de la secrétaire
d’État Hillary Clinton et du directeur
de la CIA David Petraeus.
Clinton
et Petraeus ayant été éliminés par le
président Obama, la Turquie organisa à
l’été 2013, avec Israël et la France, le
bombardement chimique de la ghoutta de
Damas en le faisant attribuer à la
Syrie. Mais les États-Unis refusèrent de
se laisser embarquer dans une guerre
punitive.
En
janvier 2014, les États-Unis firent
voter lors d’une séance secrète du
Congrès le financement et l’armement de
Daesh avec la mission d’envahir la zone
sunnite de l’Irak et la zone kurde de la
Syrie de manière à diviser ces grands
États. La France et la Turquie armèrent
alors Al-Qaïda (le Front al-Nosra) pour
qu’il attaque Daesh et contraigne les
États-Unis à revenir au plan initial de
la Coalition. Si Al-Qaïda et Daesh se
sont réconciliés en mai à la suite d’un
appel au calme d’Ayman al-Zawahiri, la
France et la Turquie ne participent
toujours pas aux bombardements alliés.
D’une manière générale, la Coalition
des Amis de la Syrie, qui comprenait en
juillet 2012 « une centaine d’États et
d’organisations internationales », n’en
comprend aujourd’hui plus que 11. La
Coalition contre Daesh regroupe, quand à
elle, officiellement « plus de 60
États », mais ils ont si peu de choses
en commun que leur liste reste secrète.
Seuls 22 membres ont été invités à la
réunion des chefs d’état-major de cette
Coalition.
Des intérêts
distincts
En réalité, la Coalition est composée
de nombreux États qui poursuivent chacun
des buts spécifiques et ne parviennent
pas à s’entendre sur leur but commun. On
peut y distinguer quatre forces :
Les
États-Unis cherchent à contrôler les
hydrocarbures de la région. En 2000, le
National Energy Policy Development
Group (NEPDG) présidé par Dick
Cheney avait identifié, grâce à des
images satellitaires et à des données de
forage, les réserves mondiales
d’hydrocarbures et avait observé les
immenses réserves de gaz syrien. Lors du
coup d’État militaire de 2001,
Washington décida d’attaquer huit pays
successivement (Afghanistan, Irak,
Libye, Liban et Syrie, Soudan, Somalie,
Iran) pour s’emparer de leurs richesses
naturelles. Son état-major adopta alors
le plan de remodelage du « Moyen-Orient
élargi » (qui prévoit également le
démantèlement de la Turquie et de
l’Arabie saoudite) tandis que le
département d’État créa l’année suivante
son service MENA pour organiser les
« printemps arabes ».
Israël
défend ses intérêts nationaux : sur le
court terme, il poursuit pas à pas son
expansion territoriale. Simultanément et
sans attendre de contrôler tout l’espace
entre les deux fleuves, le Nil et
l’Euphrate, il entend maîtriser
l’ensemble de l’activité économique de
la zone, dont bien entendu les
hydrocarbures. Pour assurer sa
protection à l’ère des missiles, il
entend d’une part prendre le contrôle
d’une zone de sécurité à sa frontière
(aujourd’hui il a chassé les Casques
bleus de la frontière du Golan et les a
remplacés par Al-Qaïda) et d’autre part
neutraliser les armées égyptiennes et
syriennes en les prenant à revers
(déploiement des missiles Patriot
de l’Otan en Turquie, création d’un
Kurdistan en Irak et du Sud-Soudan).
La
France et la Turquie poursuivent le rêve
de restaurer leurs empires. La France
espère obtenir un mandat sur la Syrie,
ou tout au moins sur une portion du
pays. Elle a créé l’Armée syrienne libre
et lui a remis le drapeau vert, blanc,
noir à trois étoiles du mandat français
de 1920. La Turquie, quand à elle,
entend restaurer l’Empire ottoman. Elle
a désigné depuis septembre 2012 un wali
pour administrer cette province. Les
projets turcs et français sont
compatibles car l’Empire ottoman avait
admis que certaines de ses provinces
puissent être administrées avec d’autres
puissances coloniales.
Enfin,
l’Arabie saoudite et le Qatar savent
qu’ils ne peuvent survivre qu’en servant
les États-Unis et en combattant les
régimes laïques, dont la République
arabe syrienne est désormais l’unique
expression dans la région.
L’évolution de la
Coalition
Ces quatre forces n’ont pu collaborer
que durant la première partie de la
guerre, de février 2011 à juin 2012. Il
s’agissait en effet d’une stratégie de
quatrième génération : quelques groupes
de forces spéciales organisaient des
incidents et des embuscades ici et là,
tandis que les télévisions atlantistes
et du Golfe mettaient en scène une
dictature alaouite réprimant une
révolution démocratique. Les sommes
investies et les soldats déployés ne
représentaient pas grand-chose et chacun
croyait pouvoir tirer un peu la
couverture vers lui une fois la
république arabe syrienne renversée.
Cependant, au début 2012, la
population syrienne commença à douter
que le président Bachar el-Assad
torturait des enfants et que la
République allait être renversée au
profit d’un régime confessionnel de type
libanais. Le siège des takfiristes de
l’Émirat islamique de Baba Amr laissait
entrevoir la défaite de l’opération. La
France négocia alors une sortie de crise
et la restitution des officiers français
qui avaient été faits prisonniers. Les
États-Unis et la Russie négocièrent de
se substituer au Royaume-uni et à la
France et de se partager l’ensemble de
la région comme Londres et Paris le
firent avec les accords Sykes-Picot de
1916.
Depuis ce moment-là, plus rien ne
fonctionne dans la Coalition. Ses échecs
successifs montrent qu’elle ne pourra
pas gagner.
En juillet 2012, la France réunissait
en grande pompe à Paris la plus
importante réunion de la Coalition et
relançait la guerre. Le discours
prononcé par François Hollande avait été
écrit en anglais, probablement par les
Israéliens, puis traduit en français. La
secrétaire d’État Hillary Clinton et
l’ambassadeur Robert S. Ford (formé par
John Negroponte) s’engageaient dans la
plus vaste guerre secrète de l’histoire.
Comme jadis au Nicaragua, des armées
privées recrutaient des mercenaires et
les envoyaient en Syrie. Sauf que cette
fois, ces mercenaires étaient encadrés
idéologiquement pour former des hordes
jihadistes. La supervision des
opérations échappait au Pentagone pour
revenir au département d’État et à la
CIA. Le coût de cette guerre fut
faramineux, mais il ne fut pas imputé
aux Trésors des États-Unis, de la France
ou de la Turquie, car entièrement assumé
par l’Arabie saoudite et le Qatar.
Selon la presse atlantiste et du
Golfe, quelques milliers d’étrangers
vinrent ainsi prêter main forte à la
« révolution démocratique syrienne ».
Cependant, sur place, il n’y avait nulle
part de « révolution démocratique »,
mais des groupes de fanatiques scandant
des slogans tels que « Révolution
pacifique : les chrétiens à Beyrouth,
les alaouites au tombeau ! » [1] ou
encore « Non au Hezbollah, non à l’Iran,
nous voulons un président qui craigne
Dieu ! » [2]. Selon l’Armée arabe
syrienne, ce ne sont pas quelques
milliers, mais 250 000 jihadistes
étrangers qui seraient venus se battre,
et souvent mourir, de juillet 2012 à
juillet 2014.
Or, le lendemain du jour de sa
réélection, Barack Obama contraignait à
la démission le directeur de la CIA, le
général David Petraeus, puis se
débarrassait d’Hillary Clinton lors de
la formation de sa nouvelle
administration. De sorte qu’au début
2013, la Coalition ne reposait
pratiquement plus que sur la France et
la Turquie, les États-Unis en faisant le
moins possible. C’est évidemment le
moment qu’attendait l’Armée arabe
syrienne pour lancer son inexorable
reconquête du territoire.
François Hollande et Recep Tayyip
Erdoğan, Hillary Clinton et David
Petraeus entendaient renverser la
République laïque et imposer un régime
sunnite qui aurait été placé sous
administration directe de la Turquie,
mais incluant des hauts-fonctionnaires
français. Un modèle hérité de la fin du
XIXe siècle, mais qui ne représentait
aucun intérêt pour les États-Unis.
Barack Obama et ses deux secrétaires
à la Défense, Leon Panetta et Chuck
Hagel sont animés par une vision
politique radicalement différente :
Panetta est issu de la Commission
Baker-Hamilton et Obama a été élu sur le
programme de cette Commission. Selon
eux, les États-Unis ne sont pas et ne
doivent pas être une puissance coloniale
au sens méditerranéen du terme,
c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas
envisager de contrôler un territoire en
y installant des colons. L’expérience de
l’administration Bush en Irak a été
extrêmement coûteuse par rapport à son
retour sur investissement. Elle ne doit
pas être reproduite.
Après que la Turquie et la France ont
tenté d’embarquer les États-Unis dans un
vaste bombardement de la Syrie, en
mettant en scène la crise chimique de
l’été 2013, la Maison-Blanche et le
Pentagone ont décidé de reprendre la
main. En janvier 2014, ils ont convoqué
une séance secrète du Congrès et lui ont
fait voter une loi secrète approuvant un
plan de division de l’Irak en trois et
de sécession de la zone kurde de la
Syrie. Pour ce faire, ils ont décidé de
financer et d’armer un groupe jihadiste
capable de réaliser ce que le droit
international interdit de faire à
l’armée états-unienne : un nettoyage
ethnique.
Barack Obama et ses armées
n’envisagent pas le remodelage du
« Moyen-Orient élargi » comme un but en
soi, mais uniquement comme un moyen de
contrôler les ressources naturelles. Ils
utilisent un concept classique, « Divide
ut regnes » (Diviser pour régner), non
pas pour se créer des postes de rois et
de présidents dans de nouveaux États,
mais pour poursuivre la politique des
États-Unis depuis Jimmy Carter.
Dans son discours sur l’état de
l’Union du 23 janvier 1980, le président
Carter posait la doctrine qui porte son
nom : les États-Unis considèrent que les
hydrocarbures du Golfe sont
indispensables à leur économie et leur
appartiennent. Par conséquent, toute
remise en cause, par qui que ce soit, de
cet axiome, sera considéré comme « une
atteinte aux intérêts vitaux des
États-Unis d’Amérique et une telle
atteinte sera repoussée par tous les
moyens nécessaires, y compris la force
militaire ». Que l’on ne s’y trompe pas,
le président Carter ne parlait pas
d’approvisionner l’industrie
états-unienne avec du pétrole du Golfe à
la place du pétrole local, mais de
contrôler le marché mondial du pétrole,
en dollars, à la manière dont le
Royaume-Uni avait assis sa puissance au
XIXe siècle en contrôlant le marché
mondial du charbon. Avec le temps,
Washington s’est doté de l’instrument de
cette politique, le CentCom, et a étendu
sa zone réservée jusqu’à la Corne de
l’Afrique.
Dès lors, l’actuelle campagne de
bombardements de la Coalition n’a plus
aucun rapport avec la volonté initiale
de renverser la République arabe
syrienne. Elle n’a pas non plus de
rapport avec son affichage de « guerre
au terrorisme ». Elle vise exclusivement
à défendre les intérêts économiques des
seuls États-Unis, au besoin en créant de
nouveaux États, mais pas forcément.
Actuellement, le Pentagone est
symboliquement aidé par quelques avions
saoudiens et qataris, mais ni par la
France, ni par la Turquie. Il revendique
lui-même avoir mené plus de 4 000
sorties aériennes, mais n’avoir tué
qu’un peu plus de 300 combattants de
l’Émirat islamique. Si l’on s’en tient
au discours officiel, cela fait plus de
13 sorties aériennes et on ne sait
combien de bombes et de missiles pour
tuer un seul jihadiste. Il s’agirait
alors de la campagne aérienne la plus
coûteuse et la plus inefficace de
l’Histoire. Mais si l’on considère le
raisonnement qui a précédé, l’attaque de
Daesh contre l’Irak correspond à une
manipulation des cours du pétrole qui
les a fait chuter de 115 $ le baril à
83 $, soit une baisse de près de 25 %.
Nouri al-Maliki, le Premier ministre
irakien légitimement élu, qui vendait la
moitié de son pétrole à la Chine, a été
subitement stigmatisé et renversé. Daesh
et le Gouvernement régional du Kurdistan
irakien ont eux-mêmes diminué leur vol
de pétrole et leur exportation d’environ
70 %. L’ensemble des installations
pétrolières utilisées par les compagnies
chinoises ont été purement et simplement
détruites. De facto, le pétrole
irakien et le pétrole syrien ont échappé
aux acheteurs chinois et ont été
réintégrés dans le marché international
contrôlé par les États-Unis.
En définitive, cette campagne
aérienne est une application directe de
la « doctrine Carter » et une mise en
garde au président Xi Jinping qui tente
de conclure, ici et là, des contrats
bilatéraux pour l’approvisionnement de
son pays en hydrocarbures, sans passer
par le marché international.
Anticiper l’avenir
De cette analyse, nous pouvons
conclure que :
Dans
la période actuelle, les États-Unis
n’acceptent de mener de guerre que pour
défendre leur intérêt stratégique de
maîtrise du marché international du
pétrole. Par conséquent, ils peuvent
entrer en guerre contre la Chine, mais
pas contre la Russie.
La
France et la Turquie ne parviendront
jamais à réaliser leurs rêves de
recolonisation. La France devrait
réfléchir au rôle que l’AfriCom lui a
assigné sur le continent noir. Elle peut
continuer à intervenir dans tous les
États qui tentent de se rapprocher de la
Chine (Côte d’Ivoire, Mali, République
centrafricaine) et rétablir l’ordre
« occidental », mais elle ne parviendra
jamais à restaurer son Empire
colonial [3]. La Turquie devrait
également baisser le ton. Même si le
président Erdoğan parvient à réaliser
une alliance contre-nature entre les
Frères musulmans et les officiers
kémalistes, il devrait abandonner ses
ambitions neo-ottomanes. Surtout, il
devrait se souvenir qu’en tant que
membre de l’Otan, son pays est plus que
tout autre susceptible d’être victime
d’un coup d’État pro-US, comme l’ont été
avant lui le Grec Geórgios Papandréou ou
le Turc Bülent Ecevit.
L’Arabie
saoudite et le Qatar ne seront jamais
remboursés des milliards qu’ils ont
investis à perte pour renverser la
République arabe syrienne. Pire, il est
probable qu’ils devront payer pour une
partie de la reconstruction. La famille
Séoud devrait continuer à satisfaire les
intérêts économiques états-uniens, mais
éviter de poursuivre des guerres de
grande ampleur et considérer qu’à tout
moment, Washington peut décider de
partitionner leur propriété privée,
l’Arabie saoudite.
Israël
peut espérer continuer à jouer en
sous-main pour provoquer à moyen terme
la division effective de l’Irak en
trois. Il obtiendrait ainsi un Kurdistan
irakien comparable au Sud-Soudan qu’il a
déjà créé. Il est cependant peu probable
qu’il puisse y relier immédiatement le
Nord de la Syrie. De même, il est peu
probable qu’il puisse évincer la FINUL
du Sud du Liban et la remplacer par
Al-Qaïda comme il l’a fait avec la FNUOD
à la frontière syrienne. Mais, en 66
ans, Israël s’est habitué à tenter
beaucoup et souvent pour obtenir
toujours un peu plus. Il est en réalité
le seul gagnant de cette guerre contre
la Syrie, puis au sein de la Coalition.
Il a non seulement affaibli son voisin
syrien pour de longues années, mais il
est parvenu à le contraindre à
abandonner son arsenal chimique. De
sorte qu’il est aujourd’hui le seul État
au monde à disposer officiellement à la
fois d’un arsenal atomique perfectionné
et d’un arsenal chimique et biologique.
L’Irak
est de facto divisé en trois
États distincts dont un, le Califat, ne
pourra jamais être reconnu par la
Communauté internationale. Dans un
premier temps, on ne voit pas ce qui
empêcherait la sécession du Kurdistan,
sinon la difficulté d’expliquer par quel
enchantement il a augmenté son
territoire de 40 % par rapport à sa
définition administrative, incluant les
champs de pétrole de Kirkouk. Le Califat
devrait progressivement laisser la place
à un État sunnite, probablement gouverné
par des hommes qui auront officiellement
« quitté » Daesh, mais de manière moins
cruelle. Il s’agirait alors d’un
processus comparable à celui de la Libye
où les anciens combattants d’Al-Qaïda
ont été placés au pouvoir sans soulever
la moindre protestation.
La
Syrie retrouvera progressivement la paix
et se consacrera à sa longue
reconstruction. Elle se tournera pour
cela vers les entreprises chinoises,
mais elle tiendra Pékin à l’écart de ses
hydrocarbures. Pour reconstruire son
industrie pétrolière et pour exploiter
ses réserves de gaz, elle se tournera
vers des entreprises russes. La question
des pipe-lines qui la traverseront
dépendra de ses soutiens iranien et
russe.
Le
Liban continuera à vivre sous la menace
de Daesh, mais jamais l’organisation ne
jouera un autre rôle que celui de
terroristes. Les jihadistes seront juste
un moyen de geler un peu plus le
fonctionnement politique d’un pays qui
sombre dans l’anarchie.
Enfin,
la Russie et la Chine devraient
intervenir urgemment contre Daesh, en
Irak, en Syrie et au Liban, non pas par
compassion pour les populations locales,
mais parce que cet outil sera
prochainement utilisé contre eux par les
États-Unis. D’ores et déjà, si Daesh est
commandé par le prince saoudien Abdul
Rahman, qui finance, et par le calife
Ibrahim, qui dirige les opérations, ses
principaux officiers sont Géorgiens,
tous membres des services secrets
militaires, et parfois Chinois
turcophones. En outre, le ministre
géorgien de la Défense a reconnu, avant
de se raviser, héberger des camps de
formation de jihadistes. Si Moscou et
Pékin hésitent, ils devront affronter
Daesh dans le Caucase, dans la vallée de
Ferghana, et au Xinjiang.
[1]
« Révolution pacifique » signifie ici
que l’on ne fera pas de mal aux
sunnites.
[2] Au début de
la guerre, le Hezbollah n’était pas
présent en Syrie, mais la République
arabe syrienne soutenait militairement
le Hezbollah dans sa lutte contre
l’agresseur israélien. Il ne s’agissait
donc pas de mettre le Hezbollah hors de
Syrie, mais de cesser de soutenir la
Résistance.
[3] Je
reviendrais dans un prochain article sur
la présence actuelle d’officiers de la
Légion étrangère française en mission
secrète en Syrie. En avril 2014, sept
d’entre eux ont été tués alors qu’ils
dirigeaient une katiba du Front al-Nosra
(Al-Qaïda) et maniaient des missiles
Milan.
Thierry
Meyssan,
Intellectuel français,
président-fondateur du
Réseau Voltaire et de la conférence
Axis for Peace. Dernier ouvrage en
français :
L’Effroyable imposture : Tome 2,
Manipulations et désinformations
(éd. JP Bertand, 2007).
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