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Stop
United
States of
Aggression
Ensemble face au
cauchemar de la guerre civile
Bureau Politique du parti Communiste libanais
26
janvier 2007
Une fois de plus, le Liban vit, une fois de
plus, le cauchemar d’une éventuelle guerre civile qui menace
les citoyens, les jeunes et les pauvres, surtout, qui vont en
payer le prix de leur sang, de leur avenir et de l’intégrité
de leur pays.
Une fois de plus, le régime politique reproduit les circonstances
de la guerre civile qui transforme le Liban en pays ouvert aux
projets extérieurs, tant internationaux que locaux, dont, en
particulier le projet étasunien qui vise, aujourd’hui, l’émiettement
de la région arabe en entités confessionnelles et ethniques,
dans le but de liquider tous les effets du conflit arabo-israélien
et de mettre les peuples arabes face à des luttes intestines qui
mettraient les richesses dont leur terre recèlent sous la
domination complète des Etats-Unis.
Dans cette conjoncture, les appels à la sagesse et à la pondération
lancés par la classe politique ne sont plus suffisants. Parce que
ceux qui doivent agir raisonnablement, ce ne sont pas les jeunes
qui ont investi les rues de Beyrouth et d’autres localités
libanaises, mais ceux des leaders politiques et confessionnels qui
ont transformé ces jeunes en instruments de leurs ambitions et
qui, pour ce faire, ont mobilisé les instincts confessionnels à
tel point qu’il fut presque impossible de les freiner.
Notre appel à la sagesse vise, surtout, le gouvernement qui doit
démissionner à l’instant afin d’ouvrir la voie à une
solution réelle à la crise que vit le pays.
Notre appel vise le Premier ministre et ce qui reste de son
gouvernement qui croient pouvoir profiter de l’aide extérieure
contre leur peuple ; et, ceci n’est pas une vaine accusation,
parce que le discours de Madame Condoleeza Rice, hier, jeudi,
durant la troisième conférence de Paris, en est une preuve
tangible et confirme le fait que ce gouvernement est le principal
responsable de l’impasse dans laquelle se trouve le pays, sur
tous les plans.
Dans le même contexte, les différentes parties de l’opposition
ne sont pas exemptes de leur part de responsabilité, parce
qu’elles n’ont pas su, jusqu’à ce jour, rédiger un véritable
programme de réforme démocratique qui aurait pu, à lui seul,
trouver la solution adéquate à la crise originelle du Liban. Et
il ne suffit pas de pallier à une telle absence par une escalade
dans les formes d’action utilisées, parce que cela n’a fait
que donner des alibis au gouvernement dans ses tentatives
partisanes et confessionnelles.
Le Parti Communiste libanais lance un appel urgent à tous les
Libanais de toutes les régions et de toutes les confessions, les
jeunes, les ouvriers, les paysans, les fonctionnaires et les
intellectuels.
Il les appelle à s’unifier autour de leurs intérêts
patriotiques et socio-économiques, contre les tentatives de
partition sur des bases confessionnelles.
Il les appelle à faire face aux objectifs du régime
confessionnel de classe qui menace l’unité de notre pays et qui
tente de nous sacrifier, une fois de plus, sur l’autel des
tutelles étrangères.
Il les appelle à faire face aux projets concrets visant à leur
appauvrissement, à l’augmentation de la dette publique et de la
corruption, à un nouveau mouvement d’émigration des jeunes,
mais aussi à les délester de tous les acquis sociaux que leur
mouvement revendicatif avait réalisés.
Il les appelle, chacun de la position qu’il occupe, à faire
pression afin que le gouvernement actuel démissionne et cède la
place à un gouvernement provisoire qui aurait les prérogatives
les plus larges lui permettant de superviser de nouvelles élections
législatives, sur la base d’une nouvelle loi électorale
adoptant la proportionnelle en dehors des quotas confessionnels.
Ce qui mettrait en place les assises d’un Etat exprimant les intérêts
du peuple libanais tout entier et ferait du Liban le point de départ
d’un projet arabe progressiste et démocratique.
Notre parti appelle les jeunes du Liban, les ouvriers et les
cadres, les intellectuels et les artistes à participer à toutes
sortes d’activités qui feront pression sur le gouvernement de
Fouad Siniora, ou ce qui en reste, afin de le pousser à partir,
mais aussi sur certaines parties de l’opposition afin de les
pousser à corriger leur trajectoire, tant dans le sens de la résistance
aux effets du projet américain au Liban et dans la région que
dans celui de l’élaboration d’un programme de réforme démocratique,
seul capable de sauvegarder le peuple libanais de la crise qui le
bloque et des dangers qui le menacent.
Le Bureau Politique du parti Communiste libanais
Beyrouth, le 26/ 1/ 2007
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