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Israël, l'espoir est dans ce qui bouge
Serge Grossvak
Mercredi 4 mars 2020
Nous approchons des résultats
électoraux définitifs. Ceux ci sont
toujours longs à obtenir car les
dernières poches de dépouillement
peuvent avoir des répercussions
amplifiées (impact des listes à la
limite des 3,25 %). Ce qui demeure
en attente ne paraît plus de nature
à encore pouvoir peser.
Nous avons donc 35 députés
Netanyahou/Likoud et le total de son
alliance prévisible est de 58. Pas
de majorité à ce stade des
alliances.
33 députés pour Gantz/Kahol
Et surtout 15 députés pour la «
Liste unie » que la propagande veut
nommer « arabe ».
Je ne partage pas le regard des
commentateurs « main stream » aux
yeux rivés sur le gagnant. Ce sont
des spectateurs d'un match de
l'immédiat. Si l'évolution de la
situation politique israélienne se
résumait à la compétition
Netanyahou/Gantz il n'y aurait que
du désespoir à envisager pour
l'avenir... Du désespoir et beaucoup
de malheur, beaucoup de sang.
L'immédiat oppose un regroupement de
racistes et guerriers colonisateurs
à un camp au ventre mou. Pâle
opposition que ceux-là qui
voudraient bien la paix mais
consentent au reniement du Droit et
partagent le rejet des Palestiniens.
Autant aller geindre devant le mur
des lamentations pour se plaindre de
Netanyahou ! Et cela fait des
décennies qu'il en est ainsi, depuis
I. Rabbin.
Deux choses ont bougé dans cette
élection pour celui qui a fait choix
de se battre pour la Paix dans la
justice, par la voie politique. Ces
deux choses passent par la « liste
unie » (3e force politique du pays).
La première est ce gain
supplémentaire de 2 Députés (dans un
pays qui en compte 120 c'est
beaucoup). Ce progrès s'appui bien
sûr en premier lieu sur le « vote
arabe » qui montre ainsi sa
détermination, mais aussi sur
l'accentuation d'un grignotage de
cette liste dans le vote Juif. Ce
dernier phénomène va commencer à
devenir visible.
La seconde « chose » est
l'inscription dans le champ
politique de cette « liste unie ».
Il y a peu, 3 ou 4 ans... une
éternité... Le brillant Président de
ce groupe, Ayman Odeh, se tournait
vers les Députés opposés à
Netanyahou pour leur dire que « les
« arabes » ne sont pas le problème
mais la contribution décisive à la
solution. » En ce lointain temps, 3
ans, le Député n'avait reçu que du
dédain. Ces élections ont apporté un
grand pas dans la direction proposée
par Ayman Odeh. Au soir de ces
élections il est devenu évident que
vaincre le Likkoud passe par le
rapprochement avec la « liste unie
». L'évidence est telle que même les
commentateurs intègrent les Députés
de cette liste au camp opposé à
Netanyahou. Seul Liberman demeure
hors camp... avant de revenir dans
un Likkoud débarrassé de Netanyahou.
Ces 15 Députés vont imposer à ce
qui fut l'espace politique
Travailliste une sérieuse remise en
cause intégrant un retour critique
sur ce qui fut imprégné par le
regard de Golda Meir. La Palestine
n'était pas un pays sans peuple. Les
Palestiniens ne sont pas des
sauvages arriérés. Espérons que
cette évolution se fasse vite, très
vite. Que le camp de la paix et de
la justice sociale se montre aussi
ferme et déterminé que celui de la
guerre et du racisme.
Serge Grossvak
PS : J'aurais aimé que Théo Klein
(ancien Président du CRIF) vive
jusqu'à cette étape de l'histoire d'Israel.
Au moins serait il parvenu au bout
de sa vie avec un peu de son espoir.
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