LE CRI DES PEUPLES
Nasrallah : la frappe de l’Iran
est le
premier pas vers l’expulsion de
tous les
soldats américains du Moyen-Orient
Lundi 27 janvier 2020 Discours du
Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed
Hassan Nasrallah, le 12 janvier 2020,
commémorant le martyre du Hajj Qassem
Soleimani et d’Abu Mahdi al-Muhandis.
Traduction :
lecridespeuples.fr
Transcription
:
[…] Mon troisième
point est celui de la riposte (à
l’assassinat de Soleimani), ou de la
juste rétribution (que nous devons
infliger aux Etats-Unis), que j’ai
évoquée dimanche dernier et dont ont
parlé Son Eminence le Guide (Khamenei),
les responsables (politiques et
militaires) iraniens et irakiens, les
mouvements de Résistance dans toute la
région, etc. Il faut mettre en lumière
tous les aspects de cette question.
On peut la formuler
en une phrase : la réponse au crime
américain qui a causé le martyre du Hajj
Qassem Soleimani et d’Abu Mahdi
al-Muhandis, ainsi que des frères qui
les accompagnaient, n’est pas une simple
opération. Il s’agit d’une voie, d’un
long cheminement que nous avons initié,
et qui doit aboutir à l’expulsion de la
présence militaire américaine de notre
région, de l’ensemble du Moyen-Orient,
ou, comme le désigne Son Eminence le
Guide (Khamenei), la région de l’Asie
occidentale. Telle sera la riposte. La
riposte n’est pas une simple opération.
Ce qui s’est produit à la base
américaine d’Aïn al-Assad n’est qu’une
gifle, et ne constitue pas la réponse au
martyre de Qassem Soleimani. Et
quiconque envisage l’attaque contre Aïn
al-Assad en la considérant comme la
riposte iranienne se trompe
complètement. Ce n’est qu’une gifle,
comme l’a définie Son Eminence le Guide,
infligée aux forces et aux bases
américaines, une gifle qui s’inscrit
dans ce long processus. Ce n’est qu’un
début tonitruant, un début militaire
tonitruant. C’est un premier pas
puissant qui a fait trembler
(l’impérialisme américain), sur la
longue voie de la réponse à ce crime,
qui est l’un des plus grands crimes
commis par les Etats-Unis dans notre
région. Et comme je l’ai dit, cela doit
aboutir à l’expulsion des troupes
américaines et à la fin de la présence
militaire américaine dans notre région.
Je veux parler
quelque peu de cette gifle. Ensuite, je
parlerai de ce cheminement (qui doit
mener à la fin de l’occupation militaire
US au Moyen-Orient).
Premièrement, cette
gifle… Lorsque les forces aérospatiales
des Gardiens de la Révolution Islamique
ont ciblé, il y a quelques jours, en
pleine nuit… Bien sûr, la cible
principale était la base d’Aïn al-Assad.
A Erbil, ils n’ont tiré qu’un ou deux
missiles, le message était d’ordre
psychologique. Mais la cible proprement
militaire était la base de Aïn al-Assad.
Plusieurs missiles ont parcouru des
centaines de kilomètres et ont frappé le
cœur de la base, comme l’a reconnu le
Secrétaire d’Etat à la Défense
américain, et ont atteint leurs cibles.
Cet événement était énorme et
constituait un véritable tremblement de
terre. Il a placé toute la région… Nous
avons suivi les événements durant toute
la nuit, et toute la journée du
lendemain, et toute la région était au
bord de la guerre.
Je veux évoquer
quelque peu la portée de cette gifle, de
cette frappe. Bien sûr, depuis les
premières heures, certains médias
américains, et également les médias du
Golfe et du monde arabe, qui sont plus
américains que les Américains eux-mêmes,
ont commencé à préparer le terrain pour
la réaction américaine. Dès ce moment,
j’ai compris que Trump allait avaler la
couleuvre et ne ferait rien, j’ai
compris qu’il allait se taire.
Lorsqu’ils ont commencé à répéter avec
insistance qu’il n’y avait ni morts ni
blessés, à amenuiser l’importance de la
gifle et à la dénigrer (ils sont
habitués à faire ça), j’ai compris que
Trump n’allait rien faire.
Mais si on veut
être objectifs et considérer quelque peu
l’importance réelle de cette gifle, il
faut établir les points suivants.
Premièrement, cette
gifle, cette frappe militaire majeure,
démontre un courage sans égal de la part
des dirigeants iraniens et du peuple
iranien, qui soutient ses dirigeants. Ce
courage est indescriptible. De qui
parlons-nous ? Ils ont tiré des missiles
sur une base américaine, sur des forces
américaines. Comme l’ont souligné tous
les experts et analystes (sérieux)
durant les derniers jours, une telle
chose ne s’est pas passée depuis la fin
de la Seconde Guerre mondiale. Nous
parlons là d’un État, et non d’une
organisation, d’un groupe, d’un
mouvement de Résistance. Car il est déjà
arrivé qu’un groupe non étatique frappe
les Américains, comme l’attaque (qui a
tué 241 officiers et soldats américains)
contre le quartier général des Marines à
Beyrouth en 1983 (attribuée au
Hezbollah). Mais c’est très différent
lorsqu’on parle (non pas d’une
organisation clandestine mais) d’un État
qui possède des institutions, des
responsables, une armée, des Gardiens
(de la Révolution), des raffineries, des
usines, des aéroports, des ports… Un
État a beaucoup de choses à perdre,
comme on dit. Cet acte et cette décision
expriment un courage et une audace
incommensurables et sans précédent. Qui
ose faire une telle chose sur toute la
face de la Terre ? Qui ose s’en prendre
directement aux Américains dans le monde
? Depuis la Seconde Guerre mondiale,
personne n’a osé tenir tête aux
Américains et les frapper ouvertement,
tirant des missiles contre l’une de
leurs bases. Qui ose faire une telle
chose ?
Surtout que durant
les jours précédents, les responsables
américains ont menacé (de représailles
violentes en cas de riposte iranienne).
Et vous vous souvenez du Tweet de Trump
: si vous nous frappez ou faites quoi
que ce soit, je riposterai
immédiatement, violemment et fermement,
en détruisant 52 sites stratégiques
iraniens, dont des sites culturels. Il a
ravalé tous ses propos. Ces menaces
étaient bien présentes à l’esprit des
dirigeants iraniens lorsqu’ils ont pris
cette décision.
L’Iran parle
très hardiment de cibler certains sites
américains pour se venger du fait que
nous avons débarrassé le monde de leur
chef terroriste qui venait de tuer un
Américain, et en a blessé beaucoup
d’autres, sans parler de toutes les
personnes qu’il avait tuées au cours de
sa vie, y compris récemment… des
centaines de manifestants iraniens. Il
attaquait déjà notre ambassade et se
préparait à porter des coups
supplémentaires dans d’autres endroits.
L’Iran n’a fait que créer des problèmes
depuis de nombreuses années. Que cela
serve d’AVERTISSEMENT que si l’Iran
frappe des Américains ou des sites
américains, nous avons…
… ciblé 52 sites
iraniens (représentant les 52 otages
américains pris par l’Iran il y a de
nombreuses années), certains de niveau
très élevé & importants pour l’Iran & la
culture iranienne, et ces cibles, ainsi
que l’Iran lui-même, SERONT TRÈS
RAPIDEMENT ET TRÈS VIOLEMMENT FRAPPES.
Les USA ne veulent plus de menaces !
Le premier élément
établi par cette gifle et cette frappe
est donc le courage et l’audace inégalés
des Iraniens manifestés par cet acte,
qui marque une rupture et entérine une
toute nouvelle étape (de l’Histoire). Le
message adressé aux États-Unis et à
leurs alliés dans la région est qu’ils
font face à des dirigeants, à un régime
et à un peuple d’un courage prodigieux.
Si Washington se figurait qu’ils avaient
peur, qu’ils s’étaient affaiblis,
avaient reculé ou étaient devenus
lâches, et se sentaient vaincus, ils ont
reçu un démenti cinglant. C’était
peut-être là la décision la plus forte
de l’Iran depuis la mort de l’Imam
Khomeini, que Dieu lui fasse
miséricorde, (pour ne pas dire depuis le
triomphe de la Révolution Islamique en
1979). Mais en toute vérité, on ne peut
considérer cet acte grandiose que comme
un sommet de courage. Nous savons bien
(au Hezbollah) ce qu’implique de prendre
une décision de cette nature, qui peut
mener à des réactions dangereuses voire
à la guerre, à la guerre (régionale
voire mondiale).
Le deuxième point
est que cette frappe ou cette gifle a
révélé la puissance des capacités
militaires de l’Iran. Car il y avait
toujours des gens pour dénigrer cette
capacité. Il y a, en vérité, des gens
qui sont minables et qui se complaisent
dans leur état, et se rabaissent
eux-mêmes, n’ayant aucun amour-propre,
mais il n’acceptent pas qu’il y ait dans
cette Nation (arabo-musulmane) des gens
forts, dignes, puissants et capables,
des gens qui font tout ce qu’ils disent
et réalisent tout ce qu’ils promettent.
Ils ne l’acceptent pas, car ils sont
tout le contraire de cela. Cette frappe
a révélé la vérité de la capacité
militaire de l’Iran. Les missiles sont
de fabrication iranienne à 100%. Ils
n’ont pas été achetés aux fabricants
d’armes américains et payés de centaines
de millions de dollars dérobés aux
poches du peuple iranien (contrairement
à l’Arabie Saoudite et aux pays du
Golfe, notamment dans leur guerre contre
le Yémen). Ces missiles sont de
fabrication iranienne, et les experts
sont Iraniens, sans qu’il y ait eu
besoin du moindre expert étranger. Les
cibles ont été déterminées par les
Iraniens, de même que tout le processus
technique. Le tir a été effectué par des
officiers et soldats Iraniens, et non
par des mercenaires loués aux États-Unis
ou à d’autres pays (Royaume-Uni, France,
Israël…) comme le font d’autres Etats
(de la région). La décision est
iranienne, de même que les armes et
l’exécution de l’opération.
Et les missiles ont
frappé leurs cibles avec précision. Et
tous les missiles ont frappé la base
avec succès. Certains parlent de 13
missiles, le Secrétaire d’Etat à la
Défense américain parle de 11 missiles
qui ont frappé l’intérieur de la base,
tirés depuis des centaines de
kilomètres. Que signifie cela pour les
Etats-Unis ? Toutes les bases
américaines dans la région sont à portée
des missiles iraniens, et peuvent être
frappées avec une grande précision. Et
il faut savoir que la République
Islamique d’Iran possède des missiles
encore plus précis que ceux qu’elle a
utilisés pour cette opération, mais elle
n’y a pas recouru, car elle les garde en
réserve (pour la suite).
Et malgré leur haut
degré d’alerte, un état d’alerte
maximal, et le fait qu’ils s’attendaient
à une riposte de l’Iran, les Américains
ne sont pas parvenus à intercepter un
seul de ces missiles. Et c’est là l’état
de toutes leurs bases. C’est là un
message adressé à tous ceux qui
complotent avec les États-Unis contre
l’Iran. Et c’est un message très fort
adressé à l’entité sioniste, qui pensait
toujours pouvoir jouer avec l’Iran. A
Netanyhaou qui a toujours rêvé envoyer
sa force aérienne bombarder les
installations nucléaires iraniennes.
Mais les militaires et responsables de
la sécurité au sein de l’entité sioniste
s’opposaient à lui. Il voulait réaliser
un exploit, mais cet imbécile ne connait
pas ses limites et ne sait pas vers quel
gouffre il mène son entité. Le message
que constitue cette frappe est un
message très fort adressé aux sionistes.
Lorsqu’ils entendent les menaces de Son
Éminence le Guide, que Dieu le préserve,
ou des responsables iraniens à
l’encontre de l’entité israélienne, ils
doivent prendre ces menaces très au
sérieux. C’est ce qu’ont bien compris
les analystes et experts israéliens
durant ces derniers jours. La frappe de
missiles a touché la base d’Aïn al-Assad
en Irak, mais le deuil était dans
l’entité sioniste, qui a compris que
c’est ce qui les attend s’ils osent s’en
prendre à l’Iran, comploter contre
l’Iran ou menacer l’Iran. Car l’Iran
détient cette capacité et cette
puissance.
C'est pourquoi, ô
mes frères et sœurs, cette frappe est
grandiose et d’une importance capitale.
Qu’il y ait eu ou non des tués, qu’il y
ait eu ou non des blessés, c’est ce que
révèleront les prochains jours. Hier, la
reporter de CNN a vu la scène et a
montré un spectacle de désolation, en
disant que cela avait été causé par un
seul missile. On a pu voir une
destruction énorme dans cette base. Même
si la plupart des soldats étaient allés
se réfugier dans les abris, ne
restait-il pas des gardes, des soldats
aux postes d’observation et de défense ?
On verra bien (s’il y a des victimes).
Mais quoi qu’il en soit, l’ampleur des
dégâts militaires est colossale. On
parle de (la destruction de) radars
extrêmement sophistiqués, d’équipements,
d’avions, d’installations… Quoi qu’il en
soit, qu’il y ait ou non des victimes,
cette frappe seule, en elle-même, la
manière dont elle a été menée, a toute
l’importance que je viens de souligner.
L’un de ses effets
est d’avoir brisé le prestige américain.
Le prestige des États-Unis a été brisé
par la frappe contre la base d’al-Assad,
que ce soit aux yeux de leurs amis ou
aux yeux de leurs ennemis. Oui, les
Américains ont fait profil bas, ils ont
baissé la tête et se sont écrasés !
Durant les derniers jours, oui, les
soldats américains se tenaient sur un
pied et demi (prêts à fuir à toutes
jambes), et il s’agit des États-Unis, ô
les gens (référence aux
propos de Nasrallah suite à
l’assassinat par Israël de deux
combattants du Hezbollah en Syrie,
raillant la
peur des soldats israéliens dans l’attente
de l’inévitable
riposte) ! Voilà ce qu’a réalisé
l’Iran durant les derniers jours. Et
c’est pourquoi en Israël, l’un des
sujets de deuil dont il est beaucoup
question est que Trump s’apprêterait à
se retirer d’Irak et de la région, et à
les abandonner seuls (face à leurs
ennemis). Aujourd’hui, il n’est question
que de cela au sein de l’entité
sioniste. Le prestige des États-Unis a
été brisé.
Et quelle a été la
réponse des États-Unis ? Ils ont avalé
l’affront. Sous quel prétexte ? « Soyez
heureux ô Américains, il n’y a pas de
tués (proclame Trump). » Mais tu es qui
? Tu es les États-Unis ! C’est une base
américaine ! Des milliers de soldats
américains se sont planqués, dispersés,
ont couru dans tous les sens, se sont
précipités dans les refuges, se sont
morfondus dans la peur et la terreur
pendant des heures ! Des missiles ont
frappé ta base, et un État a revendiqué
ces frappes ! Tes équipements, tes
radars, tes avions ont été détruits ! Et
après tout ça, tu en restes là ? Trump a
avalé l’affront.
Il suffit de voir
les images. Nous, au Liban, nous avons
une longue expérience en la matière.
Voyez donc les images de la conférence
de presse de Trump le 8 janvier au
matin. Le vice-Président, le Secrétaire
d’État, le Secrétaire d’État à la
Défense et les commandants des forces
armées américaines se tenaient debout,
et Trump est arrivé. Qu’exprimaient
leurs visages ? Exprimaient-ils une
Amérique victorieuse ? Une Amérique
puissante ? Une Amérique en position de
force et d’arrogance ? Une Amérique qui
vient d’infliger une défaite ? Ou au
contraire était-ce une scène de deuil
dans la Maison Blanche ? Voyez donc
leurs visages ! Revoyez les images, et
observez (attentivement) leurs visages !
Et lorsque Trump a
parlé de la situation, il est tout de
suite parti dans une autre direction. «
Tant que je serai Président, l’Iran
n’aura pas l’arme nucléaire. Ils
n’obtiendront jamais l’arme nucléaire »
Quelle plaisanterie ! L’Iran ne veut
aucunement l’arme nucléaire ! De qui se
moque-t-il ? Il a parlé de tout autre
chose, et il a avalé l’affront. Il a
clairement dit que les États-Unis ne
recourraient pas à une riposte militaire
mais à des sanctions économiques.
Pourquoi ? Pourquoi
donc ? En toute simplicité, ô mes frères
et sœurs, parce que l’Iran est puissant.
Parce que l’Iran est courageux. Parce
que l’Iran est capable. Ce qui a empêché
Trump (de riposter)… Et je suis sûr que
lorsqu’ils se sont réunis cette nuit-là,
les militaires lui ont dit ceci : si tu
décides de frapper l’Iran, sache qu’ils
ont déjà pointé leurs missiles sur
toutes nos bases et qu’elles seront
frappées (immédiatement, ce qui causera
des milliers de victimes parmi nos
troupes). Et les Iraniens ont fait
savoir aux Américains, via des
intermédiaires, et ont également annoncé
publiquement que si les Etats-Unis
ripostaient, ils frapperaient toutes les
bases américaines dans la région ainsi
qu’Israël. Et les militaires US ont dit
à Trump qu’ils étaient incapables de
défendre leurs bases, comme l’a bien
montré l’exemple d’Aïn al-Assad, et que
les choses escaladeraient certainement
vers la guerre. Et qui prétend que Trump
est disposé à se diriger vers une guerre
?
J’ajoute à cela les
funérailles (de Soleimani)
extraordinairement massives en Iran. Il
ne faut pas sous-estimer leur
importance. C’est une partie du message
de puissance colossale adressé (par
l’Iran à ses ennemis). La décision de
riposter n’est pas seulement celle du
Guide ou des responsables politiques et
militaires, c’est une décision de tout
le peuple iranien ! C’est ce que
souhaitait ardemment le peuple iranien.
Il était prêt à la guerre pour défendre
son honneur, et venger le sang de son
martyr éminent et grandiose, le Hajj
Qassem Soleimani.
Et c’est pourquoi,
en toute simplicité, Trump s’est écrasé,
il a ravalé son orgueil et reculé. Et il
a prononcé un discours dénué de toute
menace. Et bien sûr, il a répété ses
mensonges : « J’appelle l’Iran à
négocier (avec les États-Unis).
J’appelle l’Iran à coopérer… » Et qui
est-ce qui s’exprime en ces termes ?
Celui qui la nuit précédente, a reçu 11
missiles énormes sur ses forces dans la
base de Aïn al-Assad. « J’appelle l’Iran
à coopérer sur nos points d’intérêts
commun comme la lutte contre Daech. »
Espèce de grand hypocrite, tu prétends
vouloir combattre Daech alors que tu
viens d’assassiner les deux plus grands
commandants dans la région qui ont
combattu et infligé d’innombrables
défaites à Daech ? Alors que Daech a
considéré leur mort comme un jour de
fête ?
Comment les
conseillers de Trump ont évité la guerre
avec l’Iran.
Trump déclare
encore au peuple iranien : « Je ne
souhaite que la prospérité pour vous. »
Mais quel menteur éhonté ! Tu prétends
vouloir la prospérité du peuple iranien
alors que tu lui imposes des sanctions
et un état de siège, le siège le plus
sévère de l’histoire de l’Iran ? Et il a
encore déclaré, non pas durant cette
conférence de presse, mais lors de
rencontres et d’interviews, il a répété
ses mensonges aux Américains. Car il
doit avancer une bonne raison (pour ce
qu’il a fait). Les Américains lui
demandent où est-ce qu’il a mené le
pays, dans quelle situation il les a
mis, et il lui faut justifier son
assassinat de Soleimani & d’Abu Mahdi
al-Muhandis par un prétexte. Quoi qu’il
en soit, parce que mon état d’étudiant
en religion ne me permet pas de vous
montrer ou décrire les images, je vous
invite à regarder les caricatures
publiées par le Washington Post.
Ces caricatures constituent un
commentaire quant aux missiles iraniens
lancés contre la base d’al-Assad et à la
position de Trump. Regardez-les.
Je l’ai tué
parce que : 1/ il planifiait un crime
imminent ; 2/ à un moment ou à un antre
;
3/ non, je l’ai tué à cause des trucs
méchants qu’il a faits avant ; 4 / non,
attendez,
il était sur le point
d’attaquer une ambassade ; 5/ quatre
ambassades ;
6/ c’est de la spéculation
; 7/ oh, ça n’a pas d’importance,
ceux
qui me soutiennent s’en moquent.
Afin d’avancer un
prétexte (recevable), il affirme qu’il a
ordonné le meurtre de Soleimani car il
s’apprêtait à faire exploser des
ambassades américaines dans la région.
Menteur ! Il ment à son peuple ! Et il
est bien connu qu’il est le plus grand
menteur de l’histoire des États-Unis
d’Amérique. Tous les Présidents
américains étaient des menteurs, mais le
plus grand menteur de toute leur
histoire est incontestablement Trump. En
aucun cas le Hajj Qassem Soleimani ne
planifiait d’attaquer des ambassades
américaines. Jamais de la vie, jamais au
grand jamais. Cela ne faisait partie ni
de ses plans, ni même de ses idées. Ça
ne lui a jamais traversé l’esprit (car
les ambassades sont des cibles civiles
donc illégitimes). Ce sont les mensonges
de Trump qui visent à dissimuler les
véritables raisons de ce crime qu’il a
perpétré.
Custer est le
général vaincu par Sitting Bull & Crazy
Horse à Little Bighorn.
Quoi qu’il en soit,
ce mutisme des États-Unis face à cette
gifle de l’Iran est également une leçon
adressée à tous (les autres pays) pour
qu’ils soient courageux, aient confiance
en leurs capacités et en leur puissance,
et qu’ils aient la foi et prennent
conscience du fait que si grande et
tyrannique soit la puissance des
États-Unis, il y a des garde-fous, des
limites, des circonstances auxquelles
même les décideurs américains doivent se
soumettre. Il s’agit donc d’une gifle
dans la voie que nous venons
d’emprunter, et qui doit conduire à
l’expulsion de toutes les forces
américaines de notre région.
Trump a
uni le pays… Malheureusement, c’est
l’Iran.
Je vais maintenant
aborder très rapidement le dernier point
de mon discours, à savoir les prochaines
étapes qui doivent nous mener à ce but.
Et je vais parler de deux choses en
particulier, très brièvement.
Le premier point
est lié à l’Irak. Pourquoi l’Irak ? Car
il s’agit du terrain dans lequel a été
perpétré le crime. Après l’Iran, le
premier lieu qui doit être concerné par
la riposte contre les États-Unis est
l’Irak. En voici les raisons par ordre
de priorité :
1/ parce que le
crime a été perpétré sur le territoire
irakien, à l’ombre de la souveraineté
irakienne (qui a été bafouée), sur la
route menant à l’aéroport de Bagdad ;
2/ parce que le
crime a également ciblé un grand
commandant irakien, un dirigeant
officiel, l’adjoint du commandant des
Unités de Mobilisation Populaires (Hachd
al Cha’bi) ; il s’agit d’un
commandant de la force officielle des
Hachd al Cha’bi (intégrée à l’armée
nationale irakienne) ;
3/ parce que le
crime a ciblé le Hajj Qassem Soleimani
et ses frères iraniens qui défendaient
l’Irak et se sacrifiaient pour le peuple
irakien.
L’Irak est donc le
premier pays, après l’Iran, qui a le
devoir de riposter à ce crime. La
première réponse a eu lieu durant les
funérailles (massives) des martyrs, et
dans la position exprimée par les
dirigeants religieux, les savants, les
responsables politiques, les
établissements d’enseignement religieux
et le peuple irakien.
La seconde réponse
était la position du chef du Conseil des
Ministres et du Parlement irakien, qui
ont exigé le départ des forces
américaines.
Et entre
parenthèses, j’espère que Mas’oud
Barzani (dirigeant séparatiste kurde)
sera reconnaissant envers les bienfaits
du Hajj Qassem Soleimani, qu’il a
reconnus il y a plusieurs années.
Aujourd’hui, tu dois reconnaitre
(publiquement) ces bienfaits. Lorsque
Daech était sur le point de parvenir à
Erbil (Kurdistan irakien), lorsque tout
le Kurdistan était sur le point de
tomber entre les mains de Daech, et que
tu as contacté tous tes amis pour qu’ils
t’aident, ce qu’ils n’ont pas fait, tu
as alors contacté les Iraniens, qui dès
le deuxième jour, comme tu l’as reconnu,
t’ont envoyé le Hajj Qassem Soleimani
avec ses frères. Et j’ajoute qu’il était
accompagné de frères du Hezbollah, qui
l’ont accompagné à Erbil. Et ils m’ont
rapporté que Mas’oud Barzani tremblait,
ses deux mains tremblaient littéralement
de peur et de terreur. Mais c’est la
présence rapide du Hajj Qassem Soleimani
et de la République Islamique d’Iran à
vos côtés qui ont repoussé ce danger qui
vous menaçait, et qui n’avait jamais eu
son pareil dans toute l’histoire du
Kurdistan.
Aujourd’hui, vous
avez le devoir de reconnaitre ces
bienfaits et de participer à la riposte
aux côtés des autres responsables au
sein du gouvernement irakien, du
Parlement irakien et des forces
irakiennes.
Quoi qu’il en soit,
la riposte authentique, l’un des plus
importants éléments de riposte
authentique est d’expulser les forces
américaines d’Irak. Le Parlement irakien
a déjà pris une mesure dans ce sens, et
nous lui en sommes reconnaissants, car
c’est une décision grandiose, capitale,
courageuse, audacieuse et importante. Le
chef du Conseil des Ministres, Sayed Abd
al-Mahdi, qui suit la mise en œuvre de
cette décision avec courage et
sincérité, et a demandé publiquement à
Pompeo d’envoyer une délégation pour
négocier les étapes du retrait des
forces américaines, tout cela est suivi
de près par les dirigeants, les
responsables et le peuple d’Irak. Et si
cela est suivi sérieusement, le départ
des troupes américaines sera une
certitude inéluctable, et la plus belle
riposte à ce crime infâme. C’est ce à
quoi aspiraient le Hajj Qassem et Abu
Mahdi : ils voulaient voir l’Irak libéré
de l’occupation, nettoyé de toutes les
forces terroristes qui sont protégées
par les officiers de l’occupant US et
ses hélicoptères qui déplacent les
dirigeants et les commandants de Daech
d’une province à une autre (pour les
sauver). C’était leur espoir le plus
haut. Et c’est au peuple irakien
qu’incombe cette responsabilité. Et si
les Américains ne sortent pas
volontairement, le peuple irakien saura
comment les y contraindre, de même que
les factions de la Résistance.
Bien sûr, nous
devons savoir que l’administration
américaine fera tout son possible pour
retarder la mise en œuvre de cette
décision historique des Irakiens, en
jouant sur les dissensions internes, en
ravivant les séditions, en menaçant de
sanctions et de confiscations des biens
et dépôts de l’Irak qui sont aux
États-Unis. Les États-Unis placent le
peuple irakien devant une alternative :
« Soit vous m’imposer de sortir, et je
vous châtierai en confisquant votre
argent, soit je continue à vous occuper
et à accaparer votre pétrole et vos
choix. Choisissez donc, ô Irakiens. »
Voilà ce que veut Trump pour l’Irak. Il
veut votre pétrole, il veut votre
souveraineté, il veut s’emparer de votre
pays. Ce sera aux Irakiens de choisir.
Le deuxième et
dernier point de mon discours est la
persévérance de l’Axe de la Résistance
sur sa voie. Après la gifle de Aïn
al-Assad, et, avec la Grâce de Dieu, les
développements en cours en Irak, je
considère que l’Axe de la Résistance
doit commencer à agir. Il faut commencer
à agir. Ce que nous avons tous dit il y
a quelques jours (vœu d’expulsion des
forces américaines de la région) n’est
pas une vaine promesse. Ce n’était pas
une déclaration pour l’esbroufe, visant
à absorber le coup qui a été porté à
l’Axe de la Résistance ou à remonter le
moral des gens. En aucun cas. L’Axe de
la Résistance est sérieux, sincère et
pragmatique dans la réalisation de
l’objectif grandiose qu’il s’est fixé.
Et les jours, les semaines et les mois à
venir le démontreront sans équivoque.
J’ai bien déclaré que c’était un long
chemin. Il s’agit d’une voie ardue. Les
Américains doivent retirer leurs bases,
leurs soldats, leurs officiers et leurs
vaisseaux de guerre de notre région. Ils
doivent partir (volontairement).
L’alternative… Je vais parler à
l’inverse de ce que j’ai dit dimanche
dernier. J’avais dit qu’ils venaient
dans notre région en position verticale
(et repartiraient en position
horizontale, dans des cercueils).
Maintenant, je vous dis ceci : soit vous
repartez volontairement sur vos deux
jambes, en position verticale, soit vous
repartirez en position horizontale
(entre quatre planches). Telle est
l’alternative qui s’offre à vous. Et
c’est là une décision définitive et
irrévocable de l’Axe de la Résistance.
Ce n’est qu’une question de temps. Il
n’y aura pas le moindre recul sur cette
question. Quiconque imagine que cet
événement grandiose, ce martyre
grandiose, ce sang pur qui a été répandu
injustement, sera oublié après quelques
mois ou quelques années, il se trompe
lourdement. En aucun cas. Nous parlons
là du début d’une nouvelle phase, d’une
nouvelle étape, d’une nouvelle ère dans
la région. Et les jours à venir vous en
donneront des nouvelles. Je n’ai pas
besoin d’insister davantage sur cela.
C’est là la
responsabilité de la Nation
(arabo-musulmane), de toute la Nation.
Je sais avec certitude qu’aujourd’hui,
nos peuples ont la hauteur d’âme,
d’esprit et d’aspiration requis, ils ont
le front haut, un courage et une audace
sans limite, une disposition au
sacrifice et une conscience lucide,
partout dans notre monde arabo-musulman.
Les dangers actuels sont bien compris
par tous, (de même que la nécessité de
les déraciner définitivement en
expulsant l’occupant Américain qui est
la cause principale de tous nos maux).
L’administration
américaine et les assassins américains
paieront le prix de ce crime et de tous
les autres crimes qu’ils ont commis et
continuent à commettre dans notre région
et dans nos pays. Ils le paieront très
chèrement, et ils découvriront qu’ils se
sont trompés dans leurs calculs.
Après le martyre du
Hajj Qassem Soleimani et du Hajj Abu
Mahdi, j’ai écouté les déclarations de
Trump, du vice-Président Pence, du
Secrétaire d’Etat, du Secrétaire d’Etat
à la Défense, du Conseiller à la
Sécurité nationale et du Congrès des
Etats-Unis qui affirmaient tous que le
monde est un endroit plus sûr après
l’assassinat de Soleimani. Vous vous
faites des illusions ! Vous vous trompez
lourdement ! Et vous vous en rendrez
bientôt compte. Vous vous en rendrez
compte par le sang (de vos soldats).
Vous allez bientôt le découvrir. Quel
monde est plus sûr ? Le monde de ceux
dont le territoire est occupé ? Le monde
des opprimés ? Le monde des peuples ? Le
peuple palestinien, libanais, syrien,
irakien, afghan, pakistanais, yéménite,
bahreïni, les peuples de la région ?
Est-ce de ces gens-là que vous parlez ?
Certes pas. Vous parlez du monde des
sionistes, des occupants, du monde des
despotes et des tyrans. Les jours à
venir vous révèleront qu’après le
martyre de Soleimani, le monde sera bien
différent (de ce qu’il était) : il n’y
aura plus de sécurité pour les tyrans,
les assassins, les criminels et les
despotes.
Je m’arrêterai là
pour aujourd’hui. […]
Voir notre
dossier sur l’assassinat de
Soleimani et ses suites.
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