Hassan Nasrallah : Pourquoi Israël
redoute
une guerre contre le Hezbollah
Dimanche 26 février 2017
Discours du Secrétaire Général du
Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16
février 2017, à l'occasion de la
commémoration annuelle des dirigeants
martyrs (VOSTFR)
Chers
frères et sœurs, pour cette
commémoration annuelle des dirigeants
martyrs du Hezbollah, nous veillons
(toujours) à ce que le thème principal
de notre discours soit ce qui a trait à
l'ennemi israélien. Permettez-moi de
l'aborder sous deux aspects :
premièrement, l'aspect libanais, et en
deuxième lieu, l'aspect palestinien.
Côté Liban, en ce qui concerne la
question israélienne, durant les
dernières semaines et les derniers mois,
nous avons entendu beaucoup de propos
israéliens, nous avons lu beaucoup de
déclarations, d'analyses et
d'évaluations israéliennes. De même, un
certain nombre de conférences ont été
organisées, surtout au début de la
nouvelle année grégorienne. Nous avons
également entendu de nouvelles
estimations, des déclarations
israéliennes sur la situation
stratégique de la région, et dans ces
conférences, des Présidents, des
ministres, des généraux, des
personnalités, des Professeurs se sont
exprimés. Beaucoup de ce qui a été dit
avant et après a été publié.
En synthèse – je vous parle du point
essentiel pour ne pas m'attarder sur les
considérations qui ont mené à cette
conclusion –, il s'agit de
l'intimidation continue contre le Liban,
l'évocation d'une 3ème guerre du Liban,
les scénarios de cette guerre et ce que
fera Israël du Liban durant la 3ème
guerre du Liban. Et tout ce que vous
voulez en fait de déclarations, propos,
discours, menaces, intimidations, etc.
Je veux m'arrêter quelque peu sur cette
question.
Bien sûr, la position israélienne, même
au niveau de l'évaluation de la
situation, se développe en ce qui
concerne le Liban et le Hezbollah en
particulier : par exemple, ils parlent
de la « menace stratégique », de la «
menace essentielle », de la « menace
principale ». Cette année, ils nous ont
élevés et mis en première position.
Bien sûr, c'est un sujet de fierté pour
le Hezbollah, mais c'est un signe
dangereux du point de vue stratégique.
Lorsqu’Israël considère que les pays
arabes ne représentent aucune menace,
que les armées arabes ne représentent
plus de menace, que la seule menace
était l'armée syrienne, mais que son
rang a diminué du fait de son
accaparement et de son épuisement dans
la guerre intérieure. Et dans toute
cette atmosphère, le Hezbollah se
retrouve à la première position.
Et l'Iran, qui est éloigné de plusieurs
milliers de kilomètres de la Palestine
(occupée) se retrouve en 2e position et
la résistance palestinienne en 3e
position. Voilà en ce qui concerne le
Liban.
Ces menaces et ces intimidations ne sont
bien sûr pas nouvelles. Il a toujours
semblé qu'il y a un objectif israélien
de faire continuellement pression sur le
peuple libanais et les habitants du
Liban et surtout sur la base (populaire)
de la Résistance au Liban. Des pressions
énormes et continues sur les nerfs, sur
le moral, pour nous maintenir dans une
situation (de pression continue), avec
des menaces incessantes de guerre
(israélienne) contre le Liban prononcées
par telle ou telle personnalité. Et
dernièrement, après l'arrivée de Trump à
la Présidence des Etats-Unis, ces
analyses et évaluations reviennent
encore et encore.
Bien sûr, je ne veux ni récuser ni
confirmer (le sérieux de) ces propos,
mais j'invite les Libanais, le peuple
libanais et tous les résidents du Liban,
car tous sont concernés par cette
question, qu'il soient habitants
permanents, réfugiés ou déplacés,
Palestiniens ou Syriens, (j'appelle)
tous les gens qui se trouvent sur le
territoire libanais à considérer cette
question sous cet aspect, avec cette
conscience :
Premièrement, nous entendons ces propos
depuis la fin de la guerre de juillet
2006. C'est pourquoi beaucoup avaient
estimé qu'en 2007, aurait lieu la
troisième guerre du Liban. D'autres ont
dit 2008. 2008 est passée, et ils ont
(pré)dit (la guerre pour) 2009. 2009 est
passée, ils ont dit 2010. 2010 s'est
terminée, ils ont dit 2011. Même chose
pour 2016.
Eh bien, depuis 11 ans qu'a eu lieu la
guerre de juillet (2006), et chaque jour
après la guerre de juillet, nous avons
entendu les annonces (incessantes) de la
troisième guerre du Liban, de la
vengeance prochaine, des menaces, des
promesses, des destructions, de la
doctrine de Dahiyeh, de la destruction
de l'infrastructure du Liban, etc. Eh
bien, ça fait déjà 11 ans, et Dieu
merci, tout va bien et tout ira bien si
Dieu le veut : nous sommes en sûreté, en
sécurité et en paix, le Sud(-Liban) est
en sécurité, tout comme la Bekaa
occidentale, Hasbaya, tout le Liban est
en sécurité. Maintenant, il y a certes
des incidents qui se produisent de temps
en temps. Eh bien, voilà pour le premier
point. Onze ans se sont donc écoulés.
Qui peut dire (avec certitude) que (la
guerre sera pour) 2017, 2018, 2019, 2020
? Dieu seul le sait. Voilà pour le
premier point.
Deuxièmement, les développements
politiques sur lesquels certains se
basent concernent Trump. Trump pourrait
effectivement autoriser Israël, à
l'ennemi israélien de lancer une guerre
contre le Liban pour en finir avec le
Hezbollah. Bien sûr, il y a un débat
politique sur cette question, à savoir
quelle est la priorité de la nouvelle
administration américaine dans la
région, car jusqu'à présent, on ne
comprend rien à rien, à cause du
différend persistant au sein de
l'administration américaine entre le
leadership individuel (Trump) et celui
des organisations (Etat profond), et
comme on dit en Libanais, c'est le flou
total, on ne sait pas si Trump va à
gauche, à droite, on ne comprend rien à
rien.
Mais quoi qu'il en soit, ce point ne
nous fait pas peur, même si cette
analyse était vraie. Même si l'analyse
disant que Trump va permettre à
Netanyahu de lancer une guerre contre le
Liban, ou même qu'il va l'y encourager,
plus que le lui permettre (était vraie).
Est-ce que la question de la guerre
contre le Liban s'arrête seulement à
l'autorisation US ou à l'encouragement
US ? Je vous affirme que non.
Je vais répéter une chose que j'ai déjà
dite pour la confirmer et bien enraciner
l'idée dans les esprits. Voyez donc, ô
nos frères, nos sœurs, notre peuple, nos
gens, les peuples de la région : pour
Israël, les conditions politiques pour
lancer une guerre contre le Liban sont
présentes en permanence. Elles sont
présentes en permanence. La couverture
américaine est présente en permanence.
Et malheureusement, la couverture arabe
est présente, et presque en permanence.
La couverture arabe qui a permis à
Israël d'agresser le Liban en 2006 est
aujourd'hui plus présente encore qu'en
2006, pour des raisons nombreuses et
diverses que je ne veux pas évoquer
maintenant.
Pour Israël, ce n'est qu'une question...
– au contraire, il y a maintenant des
pays arabes prêts à financer la guerre
israélienne et même à payer des intérêts
sur les frais (de guerre) encourus (par
Israël). Car ils considèrent qu'en fin
de compte, le Hezbollah fait partie d'un
front, d'un Axe qui a fait obstacle à un
grand nombre de leurs projets néfastes
dans la région. Pour Israël, la question
n'est ni celle de la permission US, ni
de la couverture US, ni de la couverture
arabe, ni rien de tel. Pour Israël, et
surtout après la guerre de juillet 2006,
surtout après les guerres de Gaza et la
guerre de 2014 contre Gaza, est que si
ils veulent lancer une guerre contre le
Liban, comme ils le disent eux-mêmes (ce
n'est pas une analyse qui m'est propre),
est-ce qu'ils vont gagner cette guerre ?
Est-ce qu'ils vont obtenir une victoire
claire, décisive, atteindre leurs
objectifs avec le moins de pertes
possible en ce qui concerne l'ennemi
(israélien) et le front intérieur ?
Telle est la (véritable) question. La
question fondamentale pour Israël est
celle-ci.
Et elle n'a aucune relation ni avec
Trump, ni avec Obama, ni avec quiconque,
en aucune manière. Et cela signifie en
particulier que ce que représente la
Résistance (le Hezbollah) en fait de
force, et ce que la base (populaire) de
la Résistance représente en fait
d'endurance et de soutien fort, profond
et massif constitue l'élément de force
fondamental, avec l'armée libanaise et
la position du reste des Libanais, et
j'ajoute aujourd'hui la position ferme
et inébranlable de Son Excellence le
Président de la République Libanaise, le
Général Michel Aoun. Tels sont les
éléments de force.
Pourquoi dis-je la base (populaire) qui
soutient (la Résistance), supporte et
endure patiemment, qui a prouvé au fil
des années passées à travers l'épreuve
syrienne qu'elle est forte, endurante,
soutient massivement (la Résistance) et
croyante, et prête aux plus hauts
sacrifices. Tant que cet élément de
force sera présent, voilà ce qui
dissuadera Israël de lancer une guerre.
C'est ce qui l'a dissuadé en 2007, 2008,
2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014,
2015, 2016. Et c'est ce qui le dissuade
aujourd'hui et à l'avenir.
Oui, si l'ennemi sent que la Résistance
s'est érodée, affaiblie et a reculé, que
la base (populaire) de la Résistance
s'est érodée et affaiblie, cela
encouragera cet ennemi à s'aventurer (à
attaquer) et à s'approcher.
Ainsi, aujourd'hui, face à toutes les
menaces et intimidations, notre
garantie, après Dieu le Très-Haut et
l'Exalté, est entre nos mains, en nous.
Dans les testaments de nos martyrs, dans
l'âme qu'ils nous ont insufflée - Sayed
Abbas [al-Musawi], Cheikh Ragheb [Harb],
Hajj Imad [Moghniyeh], dans nos
moudjahidines (combattants), nos hommes,
nos femmes, nos anciens, nos
jeunes, nos enfants, notre culture,
notre endurance, voilà ce qui protège le
pays et empêche la guerre, non pas le
véto US ou l'autorisation US.
Parmi les signes qui confirment cela, je
vais parler brièvement de quelques
points, car je n'ai pas le temps de
faire une analyse complète sur cette
question.
Premièrement, en ce qui concerne
l'ammoniac, le réservoir d'ammoniac
situé à Haïfa. Il y a quelques jours,
une décision a été rendue : avant 10
jours, il faut que le réservoir
d'ammoniac de Haïfa soit retiré.
Pourquoi donc ? Ces réservoirs étaient
là depuis des décennies... Parce que la
Résistance [Hezbollah] a parlé de ce
réservoir et du fait qu'il représente à
une bombe atomique (s'il était frappé).
Et plus encore, il nous a été indiqué
qu'il y a un navire qui apporte
l'ammoniac et le livre au réservoir de
Haïfa et d'autres, et que si j'ai pu
dire que le réservoir d'ammoniac de
Haïfa équivaut à une bombe atomique, ils
ont dit eux-mêmes que le navire qui
apporte l'ammoniac en Palestine occupée
représente cinq bombes atomiques. Eh
bien, comment ce navire pourrait-il donc
nous échapper ?
Considérons qu'ils ont vidé le réservoir
de Haïfa. Premièrement, où qu'ils
transportent ce réservoir, nous pourrons
l'atteindre, si Dieu le veut. Bien sûr,
à Haïfa, c'est plus facile, aucun doute
là-dessus, c'est plus près et plus
facile à Haïfa. Mais où qu'ils déplacent
ces réservoirs, nous pourrons les
atteindre. Considérons que vous ayez
caché ces réservoirs, où allez-vous
caché le navire ? Sous quelle vague
voulez-vous le cacher ?
Ainsi, cet ennemi se trouve face à une
résistance qui possède des capacités et
a le courage de les utiliser dans toute
confrontation réelle, et il fera mille
calculs (avant de lancer une guerre). Et
sur cette base, s'ils veulent vider le
réservoir – bien sûr, les habitants de
Haïfa devraient remercier le Hezbollah
(grâce à qui le réservoir a été
déplacé), disant Dieu vous bénisse, car
ça fait 20 ou 30 ans qu'ils demandent
cela, mais personne ne leur répond.
Aujourd'hui, jour de la commémoration
(du martyre) des commandants de la
victoire, j'appelle l'ennemi israélien à
ne pas seulement vider le réservoir
d'ammoniac de Haïfa, mais je l'appelle
également à fermer le réacteur nucléaire
de Dimona. A fermer le réacteur
nucléaire de Dimona. Ils ont bien assez
d'informations sur ce réacteur, qu'il
est usé, vieux, obsolète, dépassé, et
qu'il ne faut pas un grand effort de
bombardement (pour le détruire), et ils
savent également que si nos missiles
frappent ce réacteur, ils savent ce qui
va leur arriver, à eux et à leur entité
(usurpatrice), ils connaissent l'ampleur
des dangers qu'il représente pour eux.
Comme je l'ai dit par le passé pour le
réservoir d'ammoniac, Israël a des armes
nucléaires, et elle s'oppose à l'Iran à
cause de son programme nucléaire
pacifique, mais par la Grâce de Dieu, et
par la mentalité et le courage de nos
moudjahidines (combattants), et par nos
propres capacités, nous pouvons
transformer la menace en opportunité.
Les armes nucléaires israéliennes qui
constituent une menace pour l'ensemble
de la région, nous les transformons en
opportunité, nous les transformons en
menace pour Israël, son entité, ses
colons, ses colonialistes, ses
envahisseurs qui occupent la Palestine
occupée.
Certains ont considéré que la décision
israélienne de fermer le réservoir
d'ammoniac de Haïfa était un signe
qu'une guerre contre le Liban est
proche. C'est possible, même si je ne
partage pas cette opinion, mais je ne
parle pas de manière absolue ou avec
certitude, mais je dis à ceux qui
croient cela que c'est plutôt une
indication de la crédibilité de la
Résistance libanaise aux yeux de
l'ennemi, de la certitude de l'ennemi
quant à la puissance et aux capacités de
la Résistance libanaise, et que lorsque
(le Hezbollah) dit quelque chose, il est
capable de le mettre à exécution.
Considérez cette lecture (des
événements) avant d'en envisager
d'autres.
Un autre signe sur lequel je veux
m'arrêter dans ce rapide aperçu, est
que... eh bien, considérons qu'[Israël]
veut lancer une guerre. Tout le monde
sait maintenant que la guerre aérienne
seule ne permet pas de remporter la
bataille, ni de réaliser une victoire,
où que ce soit. Aujourd'hui, en Irak,
s'il n'y avait pas d'armée irakienne, de
forces de mobilisation populaire et
antiterroristes et de clans irakiens qui
combattent, même si la plus puissante
armée de l'air du monde venait, elle ne
parviendrait pas à mettre fin à la
bataille contre Daech. Actuellement, en
Syrie, s'il n'y avait pas l'armée
syrienne, les forces populaires et les
différents alliés qui combattaient sur
le territoire syrien, et le peuple
syrien qui combattait sur le terrain en
Syrie, la plus puissante armée de l'air
ne parviendrait pas à remporter une
bataille.
Bien sûr, la force aérienne a une
influence, en toute certitude, et
contribue à la victoire, mais c'est
devenu connu, après la guerre du Liban,
après les guerres de Gaza, après
beaucoup de guerres dans le monde, et ça
fait aujourd'hui partie des certitudes
militaires et stratégiques (la force
aérienne ne suffit pas).
Eh bien, considérons que tes avions
aient décollé et bombardé le Liban –
sans parler de ce que nous ferons de toi
(en retour) – mais ne voudras-tu pas
envoyer des forces (terrestres) au
Liban, pour réaliser une victoire
décisive, claire, et atteindre tes
objectifs ? Que va-t-il advenir de ces
forces qui vont entrer au Liban ? Déjà,
est-ce qu'Israël va oser envoyer des
troupes au Liban, pour nous menacer
comme ça de guerre ? Je veux évoquer
deux preuves pour ce point.
La première preuve, c'est Gaza, en 2014.
La Brigade Golani, chers frères et
soeurs, compte parmi les meilleures, et
est peut-être même la meilleure des
troupes d'élite de l'armée ennemie. Et
on m'a même dit qu'elle compte parmi les
meilleures troupes d'élite du monde.
Parmi les meilleures troupes d'élite
(les commandos, les forces spéciales) du
monde. Pendant la guerre de 2014, elle a
essayé d'entrer au quartier Chuja'iya à
Gaza. Elle s'est fait écraser et
humilier, elle a échoué et a été vaincue
dans un seul quartier de la bande de
Gaza assiégée et découverte, telle un
désert complètement exposé aux yeux et
aux oreilles de l'ennemi. Ces troupes
d'élite à vous, si elles viennent au Sud
du Liban, qu'est-ce qui va donc leur
arriver ? Vos officiers, vos soldats,
vos tanks ?
Les troupes d'élite de la Brigade Golani
ont essuyé une cuisante défaite dans la
bande de Gaza, et après quoi ? Après
2006, après qu'ils aient tiré les
leçons, remédié, amélioré, entraîné,
préparé et armé leurs troupes d'élite,
tiré les enseignements de tous leurs
manquements et échecs pendant la guerre
de juillet (2006), et ils sont allés à
Gaza pour voir les résultats de leurs
entrainements, préparations et manœuvres
8 ans après la guerre de juillet pour
subir cette défaite dans le quartier de
Chuja'iya. C'est vous qui vous êtes
arrêtés des jours durant aux portes de
la ville de Bint Jbeil (sud-Liban,
2006). Qui est-ce que vous menacez ? Qui
croyez-vous intimider ? Pourquoi
(essayer de) faire peur aux gens ?
L'autre preuve est ce qui se passe à la
frontière (libano-israélienne).
Peut-être que les médias ne mettent pas
assez en évidence ce sujet, et j'espère
que d'autres médias qu'Al-Manar vont en
parler. Il faut que les médias, locaux
et internationaux, viennent voir ce que
font les Israéliens à la frontière. Les
hauts murs en béton qu'ils construisent
dans plusieurs régions importantes ou
sensibles du point de vue militaire. Les
Israéliens construisent des murs. Ils
aplanissent les collines et bloquent les
vallées. Eh bien, ils ont annoncé la
construction de lignes de défense pour
les colonies au Nord de la Palestine
occupée, et ils ont effectué des
manœuvres sur ces lignes. Pourquoi ?
Depuis 1948, qu'y a-t-il entre nous et
l'entité israélienne, entre nous et la
Palestine occupée ? Il y a du fil de fer
barbelé, rien que du fil de fer. Pour
que l'Israélien, quand bon lui en
semble, coupe le fer et nous envahisse.
C'est lui qui occupait, c'est lui qui
agressait, c'est lui qui attaquait,
c'était lui le fort, c'est lui qui avait
la main haute.
(Aujourd'hui), pour la première fois
depuis 1948, pour la première fois, par
la grâce de ces dirigeants martyrs,
artisans de la victoire, et les
sacrifices de tous les résistants au
Liban, pas seulement les nôtres, des
murs et des fortifications sont
construits (pour se protéger d'une
invasion par le Hezbollah), ainsi que
des lignes de défense autour des
colonies. Ce n'est plus seulement nous
qui devons ériger des lignes de défense
pour nos villages et nos villes, lui
aussi doit en construire dans ses
collines, vallées et colonies au nord de
la Palestine occupée.
Si tu es tellement fort, capable,
puissant et fier-à-bras, pourquoi
construis-tu des murs, et fais-tu tous
ces travaux de terrassement dans tes
collines, vallées, champs, ce minage de
terrain, etc. Quelque chose a changé,
évolué dans la mentalité israélienne,
dans la conception militaire
israélienne, dans l'âme israélienne, le
sentiment israélien. La résistance au
Liban n'est plus seulement une
résistance qui se mobilise seulement
pour défendre son pays et résiste et
combat seulement sur ton territoire,
non.
C'est pourquoi – je me contenterai de
ces points pour dire ceci : que la
population (du Liban) soit tranquille et
apaisée, et ne se laisse pas préoccuper
par tout ce qui se dit et s'écrit.
Toutes ces intimidations, menaces et
promesses, nous les plaçons toutes dans
la sphère de la guerre psychologique.
Bien sûr, cela ne signifie pas que nous
disons qu'il n'y a rien (dont on doive
se préoccuper), non ! La Résistance,
comme cela est le devoir de l'Etat (si
Dieu le veut, quand nous aurons un
véritable Etat), et comme cela est le
devoir de l'armée, qui a prouvé qu'elle
était digne de confiance dans toutes les
conditions difficiles, le devoir de la
Résistance est d'envisager le pire et de
s'y préparer. La population doit être
tranquille, mais la Résistance ne doit
pas être tranquille. La Résistance doit
rester en permanence aux aguets, prête,
organisée, à l'écoute et à l'affut, le
doigt sur la gâchette. Et l'ennemi
comprend cela, car c'est ce qui dissuade
l'ennemi.
Bien sûr, à part l'appel au
démantèlement de (la centrale nucléaire
de) Dimona, je souhaite adresser un
dernier message (à l'ennemi) et je
m'arrêterai là en ce qui concerne le
Liban et l'ennemi israélien, à savoir :
je déclare aux dirigeants ennemis, car
il semble qu'ils commencent à se tromper
dans leur compréhension (de la
situation). Pour la guerre de juillet
(2006), vous avez tout bâti sur la
conviction que vous aviez des
informations suffisantes sur la
Résistance, et vous avez attaqué. Et
vous avez été ébranlés par des
surprises, plusieurs surprises
aujourd'hui connues.
Vous avez mené l'opération « Poids
spécifique » (ciblant les missiles de
longue portée du Hezbollah, le 13
juillet 2006) qui a échoué et changé le
cours de la guerre. Je sais, et nous
savons, au Hezbollah et dans la
Résistance, que vous planifiez une
nouvelle opération « Poids spécifique »
au cas où une guerre aurait lieu un jour
ou l'autre. Et vous vous trompez (une
nouvelle fois) lorsque vous considérez
que vos informations sont suffisantes.
Nous gardons toujours des capacités
secrètes. Cela fait partie de notre
doctrine de combat et de notre stratégie
militaire et sécuritaire. Et vous allez
encore être surpris par ce que nous
cachons et gardons secret, qui peut
changer le cours de toute guerre qui
sera un acte stupide si vous vous
dirigez dans ce sens.
Chers Libanais, cher peuple libanais
noble, digne et généreux, par la grâce
de ces dirigeants martyrs, de leurs
frères, de leurs élèves, de leur sang et
de leurs sacrifices, vous pouvez
aujourd'hui avoir pleine confiance en
vos capacités et votre force, et en
votre dissuasion, et en le fait qu'aux
yeux de l'ennemi, vous êtes quelque
chose de grand et de redoutable. Vous
devez être confiants et sûrs de cela, et
bâtir vos calculs là-dessus.
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