Hassan Nasrallah dénonce
le soutien
de Steven Spielberg à Israël
Dimanche 21 janvier 2018
Discours du
Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed
Hassan Nasrallah, le 19 janvier 2018, à
l’occasion de la commémoration du décès
du père des martyrs Jihad, Fouad et Imad
Moghniyeh
Le troisième point
concerne la normalisation (des
relations) avec l’ennemi israélien.
C’est un point de discorde et de débats
au Liban, qui se sont tenus
dernièrement. J’appelle à ce que
calmement, dans un endroit déterminé –
par exemple au gouvernement, à
l’Assemblée –, avec tous les ministères,
toutes les personnes, tous les groupes
parlementaires concernés, se tienne une
discussion qui aboutisse à une position
sur ce que sont les signes de
normalisation avec l’ennemi israélien.
Le (rejet) du principe même de
normalisation (avec Israël) est une
position libanaise officielle. Le Liban
est résolu à ne pas normaliser ses
relations avec l’ennemi israélien, tant
qu’il n’y aura pas ce qu’ils appellent
une « paix juste et globale ».
Eh bien, où est
donc la « paix juste et globale » ? Le
Liban doit appliquer son engagement à ne
pas normaliser ses relations avec
l’ennemi israélien. Cette question doit
être adressée et résolue, afin qu’il n’y
ait pas de problèmes dans le pays. Au
sens où demain, au prétexte que telle ou
telle chose relèveraient de l’art, du
tourisme ou autre… Nous ne voulons pas
entrer dans les débats religieux ou de
pensée pour cette question politique.
Par exemple, qu’un réalisateur libanais
[Ziad Doueiri] se rende en Palestine
occupée, à l’ambassade israélienne,
demande un visa, y fasse des allers et
retour, s’y rende finalement (après
obtention du visa) et tourne un film
là-bas, et cela ne serait pas de la
normalisation ? Si cela n’est pas de la
normalisation, il faut nous expliquer ce
qu’est la normalisation. O mon frère, je
suis un libanais et je te demande de
m’expliquer ce que signifie la
normalisation des relations avec
l’ennemi israélien. Qu’est-ce que
c’est ?
C’est pour cela que cette question est
très sensible, surtout maintenant, à
cette étape. Après les dernières
développements concernant la cause
palestinienne, il y a beaucoup de gens
au Liban – que personne ne les
sous-estime, et nous en faisons partie –
qui ne tolèreront jamais (peut-être que
sur certaines autres choses, on a pu
être compréhensif et les tolérer) les
mesures de normalisation qui se
produisent sous les yeux de l’Etat, et
parfois avec l’accord de responsables
dans l’Etat libanais.
Eh bien, traduisons donc cela,
expliquons-le. Personne n’est opposé à
l’art, personne ne demande de fermer les
cinémas ou de ne pas y aller, jamais.
Personne n’a pas même abordé ce sujet.
Mais qu’au nom de l’art, au nom du
cinéma, au nom du tourisme, vous
normalisiez les relations avec Israël,
cela s’oppose aux engagements de l’Etat
libanais. Que personne ne vienne dire
demain « le Sayed, comme d’habitude, se
charge de prendre les décisions de
guerre et de paix ». O mon frère, c’est
là une décision de l’Etat libanais.
C’est une décision du gouvernement
libanais. Tenez-vous donc à vos
décisions, à votre stratégie, à vos
positions. Soyez fidèles à votre parole.
Voilà pour la position de principe.
Deuxièmement, quant à l’application (de
cette décision). Au Liban, dans les
discussions intra-libanaises, certains
de nos frères libanais nous disent
toujours que « Le Liban se tient aux
décisions de la Ligue arabe ». Et ils
nous créent toutes sortes de problèmes,
prétendant qu’ils sont arabes et que
nous ne sommes pas arabes, et qu’ils se
tiennent aux décisions de la Ligue
arabe. Eh bien, parmi les décisions de
la Ligue arabe qui ne sont pas
appliquées par certains pays arabes, il
y a la non-normalisation des relations
avec Israël. Et parmi les décisions de
la Ligue arabe, il y a la formation d’un
bureau qui s’appelle le Bureau arabe de
boycott, avec un Comité composé de
délégués de pays – le Liban en faisait
partie, je ne sais pas si c’est toujours
le cas – qui se réunissent et débattent.
Cela ne concerne pas la normalisation.
Il ne faut pas confondre les deux
choses. Parfois ils sont d'accord entre
eux, parfois ils divergent.
Que décident-ils ? Par exemple, telle
entreprise, qui n’est pas une entreprise
israélienne mais une entreprise
néerlandaise, japonaise, chinoise, ce
que vous voulez, américaine, etc., mais
qui apporte une aide à Israël, qui
soutient Israël. Au sein du Bureau arabe
de boycott, ils étudient de près les
informations concernant cette entreprise
et l’inscriront (éventuellement) sur la
liste noire qu’ils distribuent aux pays
arabes. En général, quels sont les pays
qui se tiennent le plus (à ce boycott) ?
Le Liban et la Syrie. Et nous invitons
les autres pays arabes à la respecter.
Imaginez par exemple, un Comité arabe
composé de 14 pays, qui prend la
décision de boycotter (telle
entreprise), et il n’y a que 3 ou 4 pays
qui la boycottent effectivement. Tel est
(le niveau de) l’engagement arabe. Mais
cela existe. Il y a un Comité arabe de
boycott.
Eh bien, ce Comité arabe de boycott a
placé sur la liste noire… maintenant, si
les informations que je vais donner se
révèlent erronées, je m’excuse auprès
des responsables, mais si elles sont
vraies, je leur demande d'assumer leurs
responsabilités. Le Comité a désigné un
réalisateur américain – cela n’a rien à
voir avec sa religion, il est juif mais
ça ne pose pas de problème – qui
s’appelle Steven… je ne sais quoi.
Attendez, je cherche son nom (dans mes
papiers). Il s’appelle Steven… Sbel…
Berg… [Spielberg], je ne sais quoi, peu
importe. Il a réalisé un film intitulé
The Post (Pentagon Papers).
Certes, dans ce film, il n’y a pas de
normalisation des relations avec Israël.
Nous ne prétendons pas cela. Parce qu’il
parle du Vietnam par exemple. Je ne l’ai
pas vu, mais c’est ce que j’ai lu. Mais
le problème n’est pas le film lui-même.
Le problème, c’est le réalisateur.
Ce réalisateur est inscrit sur la liste
noire (à boycotter). Il y a une décision
du Comité arabe de boycott, à laquelle
le délégué du Liban a participé, de
boycotter ce réalisateur et ses films.
Pourquoi ? Pas pour la Palestine. Pour
le Liban, ô gens. Ce réalisateur,
pendant la guerre de 2006, a annoncé son
soutien à l’agression israélienne contre
le Liban. Il l’a soutenue publiquement.
Et j’espère que mon propos, à travers
les médias, parviendra à Son Excellence
le Président de la République, au
Président de l’Assemblée, au Président
du Conseil des ministres, au ministre de
l’intérieur et au ministre des affaires
étrangères, et qu’ils m’entendront.
Cet homme a annoncé son soutien à la
guerre israélienne contre le Liban en
2006, qui a causé plus de 2000 martyrs,
des milliers de blessés, des dizaines de
milliers d’habitations détruites, 33
jours de la plus atroce guerre
israélienne contre le Liban, et cet
homme a soutenu cette guerre. Et il a
payé 1 million de dollars de son argent
personnel, 1 million de dollars de
soutien pour Israël de son propre
argent. Ce qui signifie que lorsque vous
amenez un film au cinéma au Liban, et
que les Libanais vont le voir et payent
de l’argent, lorsque ce dénommé Steven
reçoit sa part de cet argent, cet argent
peut finir entre les mains d’Israël.
Eh bien, le Comité arabe de boycott qui
était composé de 14 pays arabes,
lorsqu’il a pris la décision de
boycotter ce Steven, c’était pour le
Liban, ô les gens, car il a soutenu la
guerre israélienne contre le Liban. Car
il a soutenu Israël avec 1 million de
dollars de son argent personnel, pour
l’assassinat de vos enfants, la
pulvérisation de vos os, la destruction
de vos maisons. Et après cela, on
devrait permettre à Steven, au nom de
l’art, de la liberté et du tourisme, de
projeter son film dans les cinémas
libanais sans aucun problème.
Nous rejetons cette décision et la
considérons comme une faute. Je ne vais
pas dire plus que cela maintenant, c’est
une faute. Peut-être que vos
informations n’étaient pas correctes,
auquel cas il vous faut les corriger. Et
si mes informations sont fausses,
corrigez-moi, il n’y a pas de problème.
Nous ne prétendons pas à
l’Infaillibilité. Mais tel est le
résultat de nos vérifications faites il
y a quelques jours. Nous espérons que ce
problème sera corrigé. Nous espérons que
ce problème sera corrigé, et pas
seulement ce problème, mais toute cette
histoire (de normalisation). Nous ne
sommes pas opposés à l’art, ni au
cinéma, ni à la télévision, ni à
l’internet, ni au tourisme, en aucun
cas. Que personne ne fasse de confusion
entre ces questions. Que personne ne
sous-estime leur importance. Et que
personne ne nous prenne la tête. En ce
qui concerne Israël, il doit y avoir une
unanimité libanaise sur le fait
qu’Israël est un ennemi. Et il doit y
avoir une décision libanaise officielle
de boycotter Israël et de se tenir aux
décisions de la Ligue arabe en ce qui
concerne le boycott des entreprises (ou
personnalités) qui sont désignées comme
soutenant Israël. Tenez-vous à vos
décisions, c’est tout. [...]
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