Hassan Nasrallah répond aux
accusations US
sur le trafic de drogue du Hezbollah
Samedi 20 janvier 2018
Discours du Secrétaire Général du
Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 19
janvier 2018, à l’occasion de la
commémoration du décès du père des
martyrs Jihad, Fouad et Imad Moghniyeh
[…] Durant les dernières semaines, des
accusations américaines ont été portées.
Elles ne sont pas nouvelles mais
prennent une nouvelle dimension. Le
Ministère de la Justice américain a créé
une Commission d’enquête qui va venir au
Liban – je ne sais pas si elle est déjà
là, les médias ne l’ont pas clairement
précisé – pour rencontrer des
responsables et des partis libanais et
faire une enquête. Sur quoi ? Sur les
liens du Hezbollah avec le trafic de
drogue. Une histoire a été concoctée aux
Etats-Unis, selon laquelle Obama aurait
empêché toute investigation sur la
question du trafic de drogue du
Hezbollah, mais que Trump, plus
intransigeant, a formé cette Commission
d’enquête. La même démarche est
actuellement menée par la France, et il
y aurait des arrestations de personnes
liées au trafic de drogue, au
blanchiment d’argent, etc.
Quoi qu’il en soit, je ne vais pas
m’arrêter longuement sur ce sujet, mais
je tiens à rappeler notre position de
principe immuable. Je tiens à vous dire,
ainsi qu’à tous les spectateurs, de
manière catégorique, que ce sont des
fabrications, et des accusations
mensongères qui ne reposent sur aucun
fait et n’ont aucune vérité. Le
Hezbollah, en ce qui concerne cette
question, a une position religieuse,
légale et éthique très claire. Pour
nous, le trafic de drogue est illicite,
interdit, et fait même partie des grands
péchés. Et nous interdisons le trafic de
drogue même dans la société de l’ennemi.
Peut-être que quelqu’un dira quel est le
problème à vendre de la drogue à la
société israélienne pour la détruire (de
l’intérieur) ? Même le trafic de drogue
avec la société israélienne pour la
détruire est illicite selon nous. Le
trafic et la propagation de drogue sont
illicites par principes (quelles que
soient les circonstances), même avec une
société ennemie. Cela n’a rien à voir.
Telle est notre éthique, tel est notre
engagement, auxquels on se tient de
manière absolue. Et par conséquent,
toutes (ces accusations) n’ont aucun
fondement de vérité.
La vraie question est : dans quel cadre
s'inscrivent ces accusations ? Je l’ai
déjà dit, et je le répète : en ce qui
concerne le commerce, et non pas
seulement la question de la drogue, j’ai
déjà rappelé à plus d’une occasion, ô
les gens, que même le commerce licite,
nous, au Hezbollah, n’en faisons pas.
Même le commerce licite. Tout ce qui est
commerce, action lucrative, nous en
sommes complètement détachés. Ce n’est
pas par ascétisme ou parce que ce serait
illicite, je parle du commerce licite.
Au contraire, le commerce est une action
recommandée. Le commerce, du point de
vue de la loi et de la jurisprudence
(islamique), est une action recommandée.
Mais en ce qui concerne le Hezbollah, en
tant que parti, qu’entité particulière,
politique, djihadiste, nous avons pris
la décision de ne faire aucun commerce.
Et cette décision est motivée par les
sanctions, la volonté de ne pas nuire
aux commerçants libanais, sans quoi
demain tout commerçant libanais serait
accusé de disposer de l’argent du
Hezbollah ou de le faire fructifier.
Nous ne menons absolument aucune action
lucrative. Nous ne faisons pas
fructifier notre argent (ni par le
commerce, ni par les prêts ou intérêts
bancaires…). L’argent que nous avons à
notre disposition est seulement celui
qui nous suffit à nos frais et à nos
dépenses sur les différents terrains où
nous sommes présents, et principalement
les batailles armées que nous menons. Et
par conséquent, nous n’avons pas
d’argent qui fructifie, nous n’avons pas
d’entreprises, et nous n’avons pas de
membre ou bureau chargé de faire
fructifier notre argent.
Et également, entre parenthèses, je l’ai
déjà dit par le passé et je le rappelle
aujourd’hui, car maintenant, Dieu merci,
après la victoire en Irak et la victoire
presque définitive en Syrie, le retour
de la paix et la reconstruction, il y a
des entreprises et des commerçants
libanais qui vont travailler en Irak, en
Syrie et dans d’autres pays, je tiens à
affirmer à tout le monde : il n’y a
personne, il n’y a aucune action projet
de ce type appartenant au Hezbollah. Le
Hezbollah n’a rien (de tel). Le
Hezbollah ne fait fructifier de l’argent
nulle part, ne participe ni n’intervient
dans aucun projet lucratif ou
commercial.
Bien sûr, nous ne l’interdisons pas. Il
y a des commerçants qui sont sur la
ligne du Hezbollah, qui sont nos frères,
il y a des riches, il y a des gens qui
ont des capacités, mais ils travaillent
de manière individuelle. Nous
n’interdisons pas aux Libanais de
commercer. Si quelqu’un a de l’argent et
fait du commerce, c’est à titre en tant
que particulier, avec son argent
personnel. Ce sont des entreprises
individuelles. Le Hezbollah en tant que
Hezbollah n’a désigné ou autorisé
personne à parler en son nom et à mener
des projets lucratifs personnels. Car il
n’y a aucune telle action lucrative. Je
le dis entre parenthèses pour confirmer
cela.
Quant à la question de la drogue, c’est
une question clairement (illicite) pour
nous, comme je l’ai dit, mais elle
s’inscrit dans le cadre de la guerre
contre nous. Elle fait partie de la
guerre qui est menée contre nous. Et
c’est une chose naturelle. Lorsque
(l’ancien ambassadeur US) Feltman
reconnait que l’ambassade américaine au
Liban à elle seule a dépensé 5 milliards
– pardon, 5 millions de dollars pour
salir l’image du Hezbollah et en
éloigner les jeunes. Cela fait partie de
l’effort (ennemi) pour nous salir.
Les Américains ont fait leur possible
pour convaincre le monde que le
Hezbollah est une organisation
terroriste. Certains pays ont marché,
d’autre non. Et même certains pays qui
ont accepté de nous inscrire sur la
liste des organisations terroristes, en
coulisses, nous contactent et
travaillent avec nous et seraient prêts
à mourir pour préserver leur relation
avec nous. L’idée de (nous désigner
comme) organisation terroriste n’a pas
fonctionné. Elle n’est pas logique. Le
Hezbollah a prouvé, surtout durant les
dernières années, qu’il fait partie des
forces les plus importantes – ce n’est
pas la plus importante, mais compte
parmi les plus importantes – qui luttent
contre le terrorisme et les groupes
terroristes dans la région. Comment
pourrait-on nous désigner comme
terroristes alors que nous combattons
les terroristes ? Ceux que le monde
désigne unanimement comme terroristes (Daech) ?
C’est pourquoi les Américains essayent
autre chose. Ils veulent présenter le
Hezbollah comme une organisation
criminelle. J’espère que l’opinion
publique sera attentive à cela. Il y a
la désignation comme organisation
terroriste et il y a la désignation
comme organisation criminelle. Qu’est-ce
qu’une organisation criminelle ? Une
organisation qui fait du trafic de
drogue, qui vole des voitures, des
bandits, des mercenaires et des
assassins, etc. Ils essaient de nous
décrire comme une organisation
criminelle.
Très bien. S’ils veulent faire une
enquête au Liban, ils sont les
bienvenus. J’invite cette Commission du
Ministère de la Justice américain à
venir faire leur enquête au Liban. Et
nous espérons que les Libanais qui
rencontreront les membres de cette
Commission diront la vérité et seront
honnêtes. Que personne ne mente pour
inciter contre nous. Il y a
(malheureusement) des gens comme ça au
Liban. Au Liban, on sait bien qui a une
position ferme sur le trafic de drogue,
les trafiquants de drogue et tout ce
dossier. C’est bien connu. Si quelqu’un
a quelque chose contre nous, qu’il
l’avance. Nous espérons qu’ils diront la
vérité, même si je sais bien que les
Américains ne recherchent pas la vérité.
Ils cherchent n’importe quoi pour
soutenir cette accusation et placer le
Hezbollah sur la liste des organisations
criminelles.
Quoi qu’il en soit, je m’en tiens là sur
ce point et je déclare que nous rejetons
cette accusation. Sur cette question,
notre position est ferme et immuable.
Nous n’acceptons aucune accusation. Il
n'y a rien de sale chez nous. Au
contraire, ils devraient d’abord
examiner leur propre situation, enquêter
sur la manière dont les Américains, la
CIA, les agences de sécurité (FBI, etc.)
eux-mêmes font du trafic de drogue et
détruisent des sociétés en y répandant
la drogue. Allez donc faire une
Commission d’enquête sur vos propres
agissements, sur le trafic de drogue de
vos responsables et de vos agences de
sécurité. […]
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler. webmaster@palestine-solidarite.org