[...]
Journaliste : A la fin de la
première partie de notre entretien, nous
avons conclu sur deux points. Dans le
premier point, tu as dit que les
événements en Iran étaient sans
conséquence et terminés, et le deuxième
point dont on parle, le plus dangereux,
est que Trump et Israël poussent la
région vers une grande guerre, et pour
le cas où cette guerre serait
déclenchée, l’Axe de la Résistance s’y
prépare et doit s’y préparer. Et
je te demandais, est-ce que Ton Eminence
est vraiment inquiète et craint que
cette guerre advienne ? Car je comprends
de tes propos que la guerre est (une
possibilité) réelle, qu’ils vont
peut-être la déclencher, et que vous
allez être victorieux dans cette guerre.
Hassan Nasrallah
: Ecoute, en ce qui concerne la
possibilité d’une guerre, elle est
réelle. Quant à son degré de
probabilité, on ne peut pas l’écarter un
seul instant. Car avec une telle
mentalité, une telle administration...
Et quoi qu’on dise, il ne s’agit pas
seulement de Trump, mais du
vice-Président, de l’ensemble de
l’administration présente, de leur
vision sous-jacente... Tu vois
comme certains ont approché la cause
d’Al-Quds. Il l’a approchée d’un point
de vue religieux ! Ces choses sont
liées à...
Si tu lis les
déclarations des Américains et même des
Israéliens, tu vois qu’il veut un
Armageddon, un (véritable)
Armageddon qu’il prépare et vers lequel
il se dirige avec force. Nous
connaissons leur mentalité.
Journaliste :
Ils sont soutenus par les sionistes
chrétiens.
Hassan Nasrallah
: Quoi qu’il en soit, il faut que
nos yeux soient rivés sur cette
possibilité, car lorsqu’il détruit
le processus de négociations, ce
qu’ils appellent le processus de paix,
quels sont donc les choix qui restent ?
Où veulent-ils amener la région (sinon à
la guerre) ? C’est pour cela que
je dis que c’est une possibilité réelle.
Je ne dis pas plus que cela. Car pour
affirmer plus que ça, il faut des
preuves, et on va inquiéter les gens.
Journaliste :
C’est vrai.
Hassan Nasrallah
: Mais il ne serait pas juste que
l’un d’entre nous enjoigne les
gens à être rassurés, avec Trump et
Netanyahou, avec tous ces fous, et
affirme que la région va on ne peut
mieux, qu’il n’y a rien à craindre, que
la paix est garantie. Où voit-on
cela ? Il n’y a absolument aucun indice
dans ce sens. C’est pourquoi il faut
parler de possibilité permanente (de
guerre).
Ici, la possibilité
seule suffit, du point de vue
rationnel et quant à notre
responsabilité, à nous pousser à prendre
des mesures. A savoir qu’on se
doit de se préparer, de s’organiser, de
renforcer notre front, notre Axe,
nos hommes, notre situation et nos
capacités, pour (la guerre) qui
peut advenir (d’un jour à l’autre). Si
elle n’advient pas, on n’aura rien
perdu. On se sera renforcés. Et si
elle se produit, on sera prêts à y
faire face.
Journaliste :
Eminent Sayed, vous vous préparez
donc avec l’Iran, l’Irak, la Syrie, le
Liban et la Palestine ? Tel est
votre Axe (de la Résistance) à présent ?
Hassan Nasrallah
: Fondamentalement, oui.
Naturellement, on considère aussi comme
inclus dans l’Axe, car il ne
s’agit pas nécessairement d’un Axe
seulement militaire, toutes les
personnalités, mouvements, partis et
forces des mondes arabe et
musulman qui soutiennent cette voie.
Nous les considérons comme faisant
partie de l’Axe (de la Résistance).
Mais les principales forces militaires
sur le front sont celles qu’on
vient d’indiquer.
Mais permets-moi
d’ajouter l’élément yéménite.
L’élément yéménite qui est actuellement
agressé et attaqué. Lorsque j’ai annoncé
que dans la guerre à venir, il n’y aura
pas des dizaines mais des centaines
de milliers (de combattants qui
viendront à nos côtés) si tu te
souviens, après quelques jours
seulement, Sayed Abdel-Malik al-Houthi,
dans un discours en direct, a
annoncé qu’il était prêt, et que des
forces djihadistes yéménites étaient
prêtes à participer à cette guerre
(contre Israël).
Je vais même te
dire plus que ça. A travers le
contact permanent qui existe entre
nous d’une manière ou d’une autre,
j’ai reçu une lettre directement après
mon discours, et avant que Sayed
Abdel-Malik al-Houthi annonce cette
position à la TV, m’informant
qu’ils étaient prêts, en cas de guerre,
à envoyer des forces par dizaines
de milliers si on en avait besoin,
des dizaines de milliers de combattants,
même si la guerre saoudo-américaine
contre eux se poursuit.
Le Yémen
aujourd’hui, ce qu’on désigne comme
l’armée yéménite et les forces
populaires qui y combattent, font
selon nous pleinement partie de l’Axe de
la Résistance et du Front de la
Résistance. Et du reste, c’est
l’une des raisons de la guerre menée
contre le Yémen.
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler. webmaster@palestine-solidarite.org