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Opinion

Attaques terroristes à Paris :
après l’émotion, dénonçons TOUS les coupables

Sayed Hasan

Dimanche 15 novembre 2015

Condoléances et solidarité avec toutes les victimes de la barbarie terroriste, quelle que soit leur nationalité (une vie égale une vie, même si celle du concitoyen touche naturellement plus), quel que soit son visage, depuis 13 ans (invasion de l’Irak) et bien plus et pas seulement depuis le 13 novembre : Syrie, Irak, Afghanistan, Pakistan, Yémen, Palestine, Libye, Nigeria, etc., etc., jusqu’à Beyrouth et Paris, les morts innocents se comptent en centaines de milliers et même en millions.

Condamnation de tous les terroristes, de tous leurs alliés, de tous leurs soutiens, en particulier les gouvernements, contre lesquels une justice « impitoyable » devrait effectivement être exercée (sans oublier leurs médias apologistes) : USA, UK, Israël, France, Arabie Saoudite, Turquie, Qatar... Rappelons que Laurent Fabius déclarait à propos d’Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda, qu’ils « font du bon boulot en Syrie », et que François Hollande a reconnu armer les « égorgeurs modérés » de l’opposition anti-Assad. Ces attaques sont la conséquence directe, prévisible et prévue de longue date de leur politique irresponsable, criminelle et apatride qui a suivi les pas de Nicolas Sarkozy en Libye.

Rejet de tout amalgame : ces attentats ne sont pas le fait de l’Islam ni même de l’ « islamisme » mais du Wahhabisme, doctrine fanatique et hérétique dont le monde islamique avait emprisonné et ostracisé le précurseur, Ibn Taymiyya, mais que l’Occident a installée en Arabie Saoudite pour contrôler le Moyen-Orient et ses ressources, permettant son enracinement et son exportation. Les musulmans constituent plus de 90% des victimes de cette idéologie destructrice à laquelle les bombes « démocratistes » et « républicanistes » américaines ont rouvert la voie depuis 2003.

Soutien aux Etats et forces combattant authentiquement le terrorisme de Daech et autres : Armée Arabe Syrienne, Hezbollah, Iran, Russie, forces irakiennes, armée et résistance yéménite, etc., à qui il convient de rendre honneur, car ils combattent pour leur liberté et pour leur sécurité mais également pour la nôtre. Donnons-leur longuement la parole, après un rappel nécessaire, hélas, en cette France post-9 janvier qui ne peut devenir que plus schizophrénique et liberticide : « Je ne suis pas Charlie ».

Salah Lamrani

 

Bachar Al-Assad, Président de la République Arabe Syrienne,

« Nous nous sommes opposés à l’invasion de l’Irak parce que nous l’avons considérée comme le début de la division et du sectarisme. Notre position était due à une préoccupation réelle vis-à-vis d’une situation dangereuse qui, nous en étions convaincus, en résulterait inévitablement. Aujourd’hui, nous pouvons voir qu’elle est devenue une réalité et nous sommes ceux qui en paient le prix élevé. Nous avons également mis en garde, dès le début, tous nos interlocuteurs quant au fait que ce qui se passait ne s’arrêterait pas aux frontières de la Syrie mais se propagerait, parce que le terrorisme ne reconnaît pas les frontières nationales. On m’avait alors accusé de menacer la communauté internationale.

Ce que nous voyons aujourd’hui en Irak, au Liban, en Syrie et dans tous les pays qui ont été frappés par le virus du faux « Printemps » (arabe) ne constitue-t-il pas des preuves tangibles de la crédibilité de nos avertissements répétés ? Bientôt, nous verrons les pays arabes et régionaux qui ont soutenu le terrorisme payer eux aussi un prix douloureux. Beaucoup d’entre eux vont comprendre, mais trop tard, que les batailles livrées par le peuple syrien pour la défense de sa patrie transcende nos frontières nationales. Cette lutte est en réalité une défense de nombreuses autres nations qui, tôt ou tard, vont souffrir du même terrorisme, que ce soit du manque de clairvoyance de leurs dirigeants et de leur ignorance absolue des véritables intérêts de leurs nations, ou en raison de leur manque de compréhension de notre région et de bienséance dans leurs interactions avec ses peuples.

La question qu’il faut poser est celle-ci : si l’Occident et leurs alliés ne tirent les leçons des erreurs de leurs expériences passées qu’une fois qu’il est trop tard, allons-nous aussi attendre qu’il soit trop retard dans notre compréhension des événements et des problématiques qui nous concernent dans notre région ? Fallait-il d’attendre trois ans et de payer pour le manque de clairvoyance de certains, en sacrifiant le sang de nos enfants, nos vies, notre économie, notre sécurité et notre réputation afin de nous rendre compte que ce qui se passait était en fait un complot contre notre patrie, et non le soi-disant « Printemps » de la liberté ou de la démocratie ? Fallait-il payer un prix si élevé, et continuer encore à le faire, afin que ces gens se rendent compte que la conséquence de leur ignorance est que nous avons maintenant des incubateurs pour le terrorisme et un tremplin pour l’agression ? Fallait-il attendre douze ans pour comprendre que l’invasion de l’Irak n’apporterait que le terrorisme et la division dans notre région ? (Discours d’investiture, 16 juillet 2014) [...]

Je répète [que l’Occident et leurs alliés au Moyen-Orient qui soutiennent le terrorisme] n’en ont pas tiré la leçon, pas plus qu’ils n’ont réagi au nom de valeurs morales. C’est pourquoi je dis que ces évolutions ne sont pas fiables et que tant qu’ils auront deux poids deux mesures, nous considérerons que ces évolutions sont temporaires et ne pourrons pas compter sur eux. Ils sont susceptibles de revenir vers leurs politiques colonisatrices et soutenir le terrorisme à n’importe quel moment, en mesure de l’évolution de leur situation interne et électorale.

Et, alors que ces dernières années c’était notre région qui était censée exporter le terrorisme au monde et à l’Occident, aujourd’hui c’est l’Occident qui est devenu son incubateur et son exportateur vers notre région. Ceci, en plus de tous les autres incubateurs déjà présents au Moyen-Orient, notamment dans les pays du Golfe, et des pays entrés plus récemment en scène, tels la Tunisie et la Libye, depuis les événements de 2010-2011 ; tous ces incubateurs ayant commencé à interagir et à exporter le terrorisme partout ailleurs.

Pourtant, nous leur avons expliqué à maintes reprises, avant et pendant l’agression contre la Syrie, que le terrorisme ne connaît pas de frontières et ne recule pas devant les déclarations et les dénonciations. Nous les avons prévenus qu’on ne peut l’arrêter par des guerres ni l’éliminer par des avions, comme procède leur coalition d’aujourd’hui.

Le terrorisme est une pensée malade, une doctrine pervertie, une pratique déviante qui est née et qui a grandi dans un environnement d’ignorance et d’arriération, auxquelles se sont ajoutés le mépris du droit des peuples et les privations. Ce n’est un secret pour personne que le colonialisme a jeté les bases de tous ces facteurs réunis, les a enracinés, et continue à y contribuer. Comment est-il possible que celui qui a semé les graines du terrorisme veuille le combattre ?

Celui qui veut combattre le terrorisme doit appliquer des politiques rationnelles, fondées sur la justice et le respect de la volonté des peuples de décider de leur avenir, de gérer leurs affaires et de récupérer leurs droits ; fondées sur la diffusion de la connaissance et la lutte contre l’ignorance, sur l’optimisation de l’économie, l’éducation de la société et son développement.

Quant à la guerre militaire contre le terrorisme, elle est telle la cautérisation, le dernier des remèdes. Et si jamais elle devient inévitable pour la défense de la patrie, elle ne peut en aucun cas remplacer les politiques visant à cerner et à éradiquer les facteurs favorisant sa naissance et son développement, ni se contenter de lui limer les ongles, comme ils font, car ils repousseront plus durs et plus meurtriers. Mais, ils n’avaient pas prévu que le terrorisme frapperait au cœur du continent européen, et plus précisément à l’Ouest [la France], car leur courte vue leur a fait croire qu’ils resteraient à distance de ses étincelles volant d’un endroit à un autre, brûlant des pays entiers de notre monde arabe et du Moyen-Orient fondamentalement déstabilisés.

Ce qui n’implique pas qu’ils en aient tiré les leçons, car leur comportement face à ce phénomène est toujours aussi hypocrite. Il s’agit de terrorisme quand il les frappe, mais de révolution, de liberté, de démocratie et de droits humains, quand il nous frappe. Ses auteurs sont des terroristes chez eux, mais des révolutionnaires et des opposants modérés chez nous. Ils emplissent le monde de leurs cris quand ils sont piqués par une étincelle, mais adoptent le silence des tombes quand nous brûlons de son feu… Maintenant, s’ils se mettaient à déclarer que les révolutionnaires qu’ils ont soutenus ne sont que des terroristes et que leur prétendue opposition syrienne est un ramassis de petits agents qui n’ont rien à voir avec la quête de la liberté ; ou à l’inverse, s’ils permettaient aux opposants de leurs pays de prendre les armes, de tuer et de détruire, en continuant à les ranger dans l’opposition nationale, s’ils acceptaient que leur opposition travaille pour l’étranger ; s’ils toléraient que des États étrangers décident de leur système de gouvernement et de leur dirigeant ; nous croirons alors que leurs normes sont devenues fixes et impartiales. Nous croirons alors que l’Europe occidentale ou que l’Occident a changé. Alors, nous accepterons les vieilles recettes qu’ils ont toujours utilisées pour justifier toutes leurs agressions et ingérences dans les Affaires des États sous de nobles prétextes, tels les droits de l’homme, la liberté, la démocratie.

Le comble de l’hypocrisie est qu’ils prétendent combattre le monstre qu’ils ont créé mais qu’ils ne peuvent plus contrôler, alors que leur objectif est juste de le dompter. Leurs campagnes militaires, politiques et médiatiques, ne sont destinées qu’à jeter de la poudre aux yeux et n’ont abouti qu’à développer le terrorisme au lieu de l’éliminer. C’est une réalité confirmée par les faits, non le résultat de mon analyse. Le territoire du terrorisme s’est élargi, ses ressources matérielles et ses effectifs ont augmenté.

Par conséquent, pouvons-nous en attendre une coopération honnête avec notre combat contre le terrorisme ? Il s’agit d’Etats historiquement colonialistes. Est-il possible pour des colonisateurs dont l’Histoire s’est écrite sur des pages d’occupations, de meurtres, de destructions, de terrorisme brûlant les peuples et les asservissant, de soutien à des organisations terroristes dissimulées sous couverture religieuse comme les Frères Hypocrites puis Al-Qaïda et ses sœurs, de combattre le terrorisme ? C’est impossible, parce que le colonialisme a pour synonymes : terrorisme, amoralité et inhumanité. (Adresse à la Nation, 26 juillet 2015) »

Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie

« Demandons-nous à quel point nous sommes à l’aise avec tout cela, à quel point nous sommes en sécurité, combien nous sommes heureux de vivre dans ce monde, à quel degré de justice et de rationalité il est parvenu. Peut-être n’avons-nous pas de véritables raisons de nous inquiéter, de discuter et de poser des questions embarrassantes ? Peut-être que la position exceptionnelle des États-Unis et la façon dont ils mènent leur leadership est vraiment une bénédiction pour nous tous, et que leur ingérence dans les événements du monde entier apporte la paix, la prospérité, le progrès, la croissance et la démocratie, et nous devrions peut-être seulement nous détendre et profiter de tout cela ?

Permettez-moi de dire que ce n’est pas le cas, absolument pas le cas.

Un diktat unilatéral et le fait d’imposer ses propres modèles aux autres produisent le résultat inverse. Au lieu de régler les conflits, cela conduit à leur escalade ; à la place d’États souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos ; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néo-fascistes avoués à des islamistes radicaux.

Pourquoi soutiennent-ils de tels individus ? Ils le font parce qu’ils décident de les utiliser comme instruments dans la voie de la réalisation de leurs objectifs, mais ensuite, ils se brûlent les doigts et font marche arrière. Je ne cesse jamais d’être étonné par la façon dont nos partenaires ne cessent de marcher sur le même râteau, comme on dit ici en Russie, c’est-à-dire de faire les mêmes erreurs encore et encore.

Ils ont jadis parrainé des mouvements islamistes extrémistes pour combattre l’Union soviétique. Ces groupes se sont formés au combat et aguerris en Afghanistan, et ont plus tard donné naissance aux Talibans et à Al-Qaïda. L’Occident les a sinon soutenus, du moins a fermé les yeux sur cela, et, je dirais, a fourni des informations et un soutien politique et financier à l’invasion de la Russie et des pays de la région d’Asie centrale par les terroristes internationaux (nous ne l’avons pas oublié). C’est seulement après que des attaques terroristes horribles aient été commises sur le sol américain lui-même que les États-Unis ont pris conscience de la menace collective du terrorisme. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons été le premier pays à soutenir le peuple américain à l’époque, le premier à réagir comme des amis et partenaires après la terrible tragédie du 11 septembre.

Au cours de mes conversations avec les dirigeants américains et européens, je parlais toujours de la nécessité de lutter ensemble contre le terrorisme, de le considérer comme un défi à l’échelle mondiale. Nous ne pouvons pas nous résigner et accepter cette menace, nous ne pouvons pas la couper en morceaux séparés à l’aide du deux poids deux mesures. Nos partenaires ont exprimé leur accord, mais après quelques temps, nous nous sommes retrouvés au point de départ. Ce fut d’abord l’opération militaire en Irak, puis en Libye, qui a été poussée au bord du gouffre. Pourquoi la Libye a-t-elle été réduite à cette situation ? Aujourd’hui, c’est un pays en danger de démantèlement et qui est devenu un terrain d’entraînement pour les terroristes.

Seule la détermination et la sagesse de la direction égyptienne actuelle a sauvé ce pays arabe clé du chaos et de l’emprise des terroristes. En Syrie, comme par le passé, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à financer et armer directement les rebelles et leur ont permis de remplir leurs rangs de mercenaires provenant de divers pays. Permettez-moi de vous demander où ces rebelles obtiennent leur argent, leurs armes et leurs spécialistes militaires ? D’où tout cela vient-il ? Comment l’Etat Islamique notoire a-t-il réussi à devenir un groupe aussi puissant, de fait une véritable force armée ?

Quant aux sources de financement, aujourd’hui, l’argent ne vient plus seulement de la drogue, dont la production a augmenté non pas de quelques points de pourcentage mais dans des proportions considérables depuis que les forces de la coalition internationale sont intervenues en Afghanistan. Vous êtes au courant de cela. Les terroristes obtiennent également de l’argent en vendant du pétrole. Le pétrole est produit dans le territoire contrôlé par les terroristes, qui le vendent à des prix de dumping, le produisent et le transportent. Mais d’autres achètent ce pétrole, le revendent, et font du profit, sans penser au fait qu’ils financent ainsi les terroristes qui pourraient venir tôt ou tard sur leur propre sol et semer la destruction dans leur propre pays.

Où trouvent-ils les nouvelles recrues ? En Irak, après que Saddam Hussein ait été renversé, les institutions de l’État, y compris l’armée, ont été laissés en ruines. Nous avons dit, à l’époque, soyez très, très prudents. Vous mettez les gens à la rue, et que vont-ils y faire ? N’oubliez pas que légitimement ou non, ils faisaient partie de la direction d’une grande puissance régionale, et en quoi est-ce que vous les transformez maintenant ?

Quel fut le résultat ? Des dizaines de milliers de soldats, d’officiers et d’anciens militants du parti Baas se sont retrouvé à la rue et ont aujourd’hui rejoint les rangs des rebelles. Peut-être cela explique-t-il pourquoi l’Etat islamique s’est avéré si efficace. En termes militaires, il agit très efficacement et il a certains cadres très compétents. La Russie a mis en garde à plusieurs reprises sur les dangers des actions militaires unilatérales, des interventions dans les affaires des Etats souverains, et des flirts avec les extrémistes et les radicaux. Nous avons insisté pour que les groupes luttant contre le gouvernement syrien central, surtout l’Etat islamique, soient inscrits sur les listes des organisations terroristes. Mais avons-nous vu le moindre résultat ? Nous avons lancé des appels en vain.

Nous avons parfois l’impression que nos collègues et amis sont constamment aux prises avec les conséquences de leurs propres politiques, et qu’ils dépensent tous leurs efforts dans le traitement des risques qu’ils ont eux-mêmes créés, en payant un prix de plus en plus élevé. (Discours au forum de Valdaï, 24 octobre 2014) […]

Cependant, personne, semble-t-il, n’apprend des erreurs d’autrui, qui ne cessent d’être répétées. Et l’exportation de ce qu’on appelle désormais les révolutions « démocratiques » se poursuit. 

Il suffit d’examiner la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord, dont a parlé le précédent intervenant. Cela fait évidemment longtemps que les problèmes socio-politiques couvaient dans cette région et que les populations aspiraient à des changements. Mais qu’ont-elles obtenu en réalité ? L’intervention extérieure agressive a entraîné, au lieu de réformes, la destruction pure et simple des institutions étatiques et du mode de vie lui-même. En lieu et place du triomphe de la démocratie et du progrès règnent la violence, la misère et les catastrophes sociales, tandis que les droits de l’homme, y compris le droit à la vie, ne sont appliqués nulle part.

J’aimerais demander aux responsables de cette situation : « Avez-vous au moins conscience de ce que vous avez fait ? » Mais je crains que cette question ne reste en suspens, parce que ces gens n’ont pas renoncé à leur politique basée sur l’arrogance, l’exceptionnalisme et l’impunité.

Il est déjà manifeste que l’absence de pouvoir constatée dans une série de pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord a conduit à la formation de zones anarchiques, rapidement envahies par des extrémistes et des terroristes. Des dizaines de milliers de combattants se battent déjà sous les drapeaux de l’ainsi nommé « État islamique ». On trouve parmi eux d’anciens soldats irakiens jetés à la rue suite à l’invasion de l’Irak en 2003. Un autre pays fournisseur de recrues est la Libye, dont la structure étatique a été détruite après la violation grave de la résolution n°1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Aujourd’hui, des membres de ce qu’on appelle l’opposition syrienne modérée, soutenue par l’Occident, viennent également grossir les rangs des radicaux.

Une fois armés et formés, ceux-ci passent du côté de l’État islamique. Ce dernier n’a lui-même pas surgi de nulle part : il a également été dans un premier temps choyé en tant qu’instrument de lutte contre des régimes laïques indésirables. Après avoir créé une tête de pont en Syrie et en Irak, l’État islamique poursuit activement son expansion dans d’autres régions et cherche à dominer le monde islamique – mais pas seulement. Il est clair que ses plans ne se limiteront pas à cette région. La situation est on ne peut plus dangereuse.

Dans ce contexte, il est hypocrite et irresponsable de faire de grandes déclarations sur la menace du terrorisme international tout en fermant les yeux sur les flux de financement et de soutien des terroristes, notamment le trafic de drogues, de pétrole et d’armes, ou d’essayer de manipuler des groupes extrémistes, de les utiliser pour atteindre ses propres objectifs politiques dans l’espoir de s’en débarrasser ensuite ou, plus simplement, de les éliminer.

J’aimerais dire à ceux qui agissent et pensent réellement ainsi : « Messieurs, vous avez bien sûr affaire à des individus extrêmement cruels, mais ceux-ci ne sont absolument pas idiots ni primitifs, ils ne sont pas plus bêtes que vous et on ne sait pas encore qui utilise qui. » Les dernières informations sur le transfert d’armes aux terroristes par cette même opposition modérée ne font que le confirmer.

Nous considérons que toute tentative visant à flirter avec les terroristes, et qui plus est à les armer, est non seulement irréfléchie mais également dangereuse. La menace terroriste mondiale pourrait s’en voir extrêmement accrue et peser sur de nouvelles régions de la planète. D’autant plus que des combattants de nombreux pays, y compris européens, sont formés et aguerris dans les camps de l’État islamique.

Malheureusement je dois reconnaître que la Russie n’est pas ici une exception. Il est inadmissible que ces coupe-jarrets qui ont déjà senti l’odeur du sang retournent ensuite chez eux et y poursuivent leur sale besogne. Nous ne le voulons pas. Personne ne le veut, n’est-ce pas ? La Russie s’est toujours opposée avec fermeté et constance au terrorisme sous toutes ses formes.

Aujourd’hui, nous apportons une aide militaro-technique à l’Irak, la Syrie et d’autres pays de la région qui luttent contre les groupes terroristes. Nous estimons que refuser de coopérer avec les autorités syriennes, avec l’armée gouvernementale, avec ceux qui affrontent courageusement le terrorisme, est une grave erreur. Il faut enfin reconnaître qu’hormis les troupes gouvernementales du président Bachar el-Assad et les milices kurdes en Syrie, personne ne se bat réellement contre l’État islamique et les autres organisations terroristes. Nous connaissons tous les problèmes de la région, toutes ses contradictions, mais nous devons tout de même nous fonder sur la réalité du terrain. (Discours à la 70e session de l’Assemblée générale de l’ONU, 28 septembre 2015) [...]

Une organisation terroriste, le soi-disant « Etat Islamique », a pris le contrôle d’énormes territoires. Rendez-vous bien compte : s’ils parvenaient à occuper Damas ou à Bagdad, les gangs terroristes pourraient pratiquement atteindre le statut d’une puissance officielle, et ils en feraient un bastion pour leur expansion mondiale. A-t-on bien pris conscience de cela ? Il est temps que l’ensemble de la communauté internationale se rende compte que de fait, nous avons affaire à un ennemi de la civilisation et de la culture mondiale qui porte en elle une idéologie de haine et de barbarie, foulant aux pieds la morale et les valeurs religieuses du monde, y compris celles de Islam qu’il salit.

Nous ne devons pas jouer avec les mots ici ; nous ne devrions pas diviser les terroristes en modérés et immodérés. Il serait bon de connaître la différence. Probablement, de l’avis de certains experts, réside-t-elle dans le fait que les militants dits modérés décapitent les gens en nombre limité ou avec délicatesse.

En fait, nous voyons maintenant un véritable agrégat de groupes terroristes. Il est vrai que parfois, des militants de l’ « État Islamique », Jabhat al-Nusra et d’autres héritiers et épigones d’Al-Qaïda se battent entre eux, mais ils se battent pour de l’argent, pour le contrôle des zones d’alimentation, voilà pourquoi ils se battent. Ils ne se battent pas pour des raisons idéologiques, car leur essence et leurs méthodes restent les mêmes : la terreur, l’assassinat, le fait de transformer les gens en une masse timide, terrorisée et obéissante.

Au cours des dernières années, la situation s’est détériorée, l’infrastructure des terroristes s’est améliorée, ainsi que leur nombre, tandis que les armes fournies à l’opposition dite modérée finissaient en fin de compte dans les mains d’organisations terroristes. En outre, des bandes entières rejoignent parfois leurs rangs, avec armes et bagage, comme on dit.

Pourquoi est-ce que les efforts de nos partenaires américains et de leurs alliés dans leur lutte contre l’Etat islamique n’ont-ils pas produit de résultats tangibles ? Manifestement, cela n’est pas dû à un manque de matériel ou de potentiel militaires. De toute évidence, les États-Unis ont un potentiel énorme, le plus grand potentiel militaire au monde, mais jouer un double jeu n’est jamais facile. Vous déclarez la guerre contre les terroristes et, simultanément, vous essayez d’utiliser certains d’entre eux afin de réorganiser les données de la carte du Moyen-Orient dans votre propre intérêt, comme vous pensez pouvoir le faire.

Il est impossible de lutter contre le terrorisme en général, si certains terroristes sont utilisés comme un bélier pour renverser les régimes qui ne sont pas à votre goût. Vous ne pouvez pas vous débarrasser de ces terroristes, et ce n’est qu’une illusion que de croire que vous pourrez vous débarrasser d’eux plus tard, leur reprendre le pouvoir ou parvenir à un accord avec eux. La situation en Libye en est la meilleure illustration.

Espérons que le nouveau gouvernement parviendra à stabiliser la situation, bien que ce ne soit pas encore une réalité. Cependant, nous avons besoin de contribuer à cette stabilisation.

Nous comprenons très bien que les militants qui combattent au Moyen-Orient représentent une menace pour tout le monde, y compris la Russie. Les gens de notre pays savent ce que signifie l’agression terroriste et savent ce que ces criminels ont fait dans le Caucase du Nord. Nous nous souvenons des attaques terroristes sanglantes à Budennovsk, Moscou, Beslan, Volgograd et dans d’autres villes russes. La Russie a toujours combattu le terrorisme sous toutes ses formes, plaidant continuellement pour l’unification véritable des efforts de la communauté mondiale pour lutter contre ce mal. Voilà pourquoi nous avons suggéré de créer une vaste coalition anti-terroriste, ce que j’ai récemment exprimé dans mon discours à l’ONU. 

Après que les autorités officielles de la Syrie nous aient contactés pour nous demander notre soutien, nous avons pris la décision de lancer une opération militaire russe dans ce pays. Je le souligne encore une fois : celle-ci est tout à fait légitime et son seul but est d’aider à rétablir la paix. Je suis sûr que les actions des membres des services russes auront l’effet positif nécessaire sur la situation, aidant les autorités officielles syriennes à créer les conditions pour des actions ultérieures visant à un règlement politique, et menant des frappes préventives contre les terroristes qui menacent notre pays, la Russie. Ainsi, nous aidons toutes les nations et tous les peuples qui sont certainement en danger si ces terroristes rentrent chez eux.

Voici ce que nous croyons devoir faire pour parvenir à un règlement des conflits à long terme dans la région, et à son renouveau social, économique et politique. Tout d’abord, libérer la Syrie et les territoires d’Irak des terroristes et ne pas les laisser les déplacer leurs activités vers d’autres régions. Et pour ce faire, nous devons unir toutes les forces – les armées régulières irakiennes et syriennes, la milice kurde, divers groupes d’opposition qui ont effectivement apporté une contribution réelle à la lutte contre les terroristes – et coordonner les actions des pays à l’intérieur et à l’extérieur de la région contre le terrorisme. Dans le même temps, l’action anti-terroriste conjointe doit bien sûr être fondée sur le droit international.

Deuxièmement, il est évident qu’une simple victoire militaire sur les militants ne résoudra pas tous les problèmes, mais qu’elle va créer les conditions pour l’essentiel : le début d’un processus politique avec la participation de toutes les forces patriotiques et saines de la société syrienne. Ce sont les Syriens qui doivent décider de leur avenir avec une participation exclusivement civile et respectueuse de la communauté internationale, et non sous la pression externe par des ultimatums, du chantage ou des menaces.

L’effondrement des autorités officielles de la Syrie ne ferait que renforcer les terroristes. À l’heure actuelle, au lieu de les affaiblir, nous devons les revigorer, et renforcer les institutions de l’Etat dans les zones de conflit. (Discours au forum de Valdaï, 22 octobre 2015) »

 

Sayed Ali Khamenei, Guide Suprême de la République Islamique d’Iran

« Il est de notre responsabilité de mener à bien des tâches de la plus haute importance. Durant ce Congrès de deux jours, vous, honorables participants, avez élaboré et proposé certaines solutions et spécifié certaines responsabilités. Je tiens également à mentionner deux ou trois tâches qui ne doivent pas être négligées.

L’une est la formation par les théologiens de l’Islam d’un mouvement savant, rationnel et global, incluant toutes les écoles islamiques et avec pour objectif de couper les racines du courant takfiri.Ce mouvement ne devra pas être limité à certaines écoles de pensée (islamiques). Tous les courants de l’Islam qui croient en cette religion et la considèrent avec bienveillance partagent cette responsabilité. Un grand mouvement intellectuel doit être lancé par les savants (de l’Islam).

 [L’Etat Islamique] est entré en scène avec la fausse prétention de suivre « les pieux prédécesseurs » [al-Salafu al-Saleh]. Nous devons prouver que les pieux prédécesseurs étaient radicalement opposés aux actes qu’ils perpètrent et au mouvement qu’ils ont lancé. Cela doit être réalisé en recourant au langage de la religion, du savoir et de la raison.

Vous devez sauver les jeunes gens. Certaines personnes sont influencées par ces pensées déviantes et égarées. Ces pauvres gens pensent qu’ils réalisent de bonnes actions. Ils sont l’incarnation de ces saints versets du Coran : « Dis : ‘Vous informerai-je au sujet de ceux qui sont les plus grands perdants quant à leurs actions ? Ceux dont les efforts ont été vains dans cette vie, alors même qu’ils pensaient que leurs actions étaient bonnes et leur étaient bénéfiques ?’ » [Coran, 18, 103-104].

Ils sont l’incarnation de ces versets coraniques. Ils pensent à tort qu’ils combattent dans la voie de Dieu. Ce sont ceux-là même qui diront à Dieu, le Jour du Jugement Dernier : « O Seigneur, nous avons suivi nos chefs et nos dirigeants, et ils nous ont égaré du droit chemin. Seigneur, châtie-les d’un châtiment double et maudis-les d’une malédiction terrible. » [Coran, 33, 67-68].

[Les combattants de l’Etat Islamique] sont ces misérables-là. Ceux qui ont assassiné un grand savant dans la mosquée de Damas comptent parmi ces gens-là. Ceux qui décapitent des musulmans en les accusant d’apostasie comptent parmi ces gens-là. Ceux qui versent, par des attentats, le sang d’innocents au Pakistan, en Afghanistan, à Bagdad et dans différentes villes d’Irak, de Syrie et du Liban comptent parmi ces gens qui s’écrieront au Jour du Jugement Dernier : « O Seigneur, nous avons suivi nos chefs et nos dirigeants, et ils nous ont égaré du droit chemin. Seigneur, châtie-les d’un châtiment double. »

Dans une autre partie du Saint Coran, Dieu dit : « Ils seront tous châtiés d’un châtiment double. » [Coran, 7, 38]. Vous serez tous châtiés, à la fois les meneurs et les suiveurs. « Ce n’est là que justice, et telles sont en vérité les querelles des gens du Feu. » [Coran, 38, 64] 

Ce jour-là, ces gens-là seront opposés et s’affronteront. C’est pourquoi ils doivent être sauvés (de cet égarement). Ces jeunes gens doivent être sauvés, et c’est là la responsabilité des savants car ils sont en contact à la fois avec les intellectuels et avec les masses. Ils devraient s’efforcer de les sauver. Dieu le Très-Haut interrogera les savants au Jour Dernier : « Qu’avez-vous fait ? » Les savants devraient agir (dès maintenant). C’est une première tâche à mener à bien.

La seconde tâche extrêmement urgente qui doit être menée à bien est de souligner le rôle des politiques arrogantes des Etats-Unis d’Amérique et de l’Angleterre. Leur rôle doit être souligné et expliqué. Chaque personne du monde musulman doit connaître le rôle et la responsabilité des politiques des Etats-Unis à ce sujet [l’Etat Islamique]. Tout le monde doit connaître le rôle des services secrets américains, britanniques et ceux du régime sioniste dans les actes de ce mouvement takfiri. Tout le monde doit savoir que l’Etat Islamique travaille pour eux, que ce complot a été fomenté par l’Arrogance [l’Impérialisme occidental] et que ces courants takfiris sont aidés et financés par ces puissances.

Ils reçoivent de l’argent des régimes fantoches de la région. Ce sont ces régimes fantoches qui leur fournissent de l’argent, mais le complot est fomenté par l’Arrogance et le résultat est (notamment) qu’ils détruisent ces misérables jeunes takfiris. Ils créent des problèmes sans précédent pour le monde de l’Islam. C’est là une autre tâche indispensable qui doit être menée à bien. (Discours à l’occasion du Congrès International sur les mouvements takfiris, 25 novembre 2014) »

 

Sayed Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah

« Notre devoir est, premièrement, de considérer tout conflit ou combat au Liban ou dans tout autre pays – que ce soit la Syrie, l’Iraq, le Bahreïn, le Yémen, l’Egypte, la Tunisie ou la Libye – et pas seulement entre sunnites et chi’ites : entre musulmans, chrétiens, sunnites, chi’ites ou d’autres courants islamiques ou nationalistes, etc., nous devons les considérer dans une perspective politique, et non dans une perspective religieuse. Cela impose de rejeter tout discours sectaire ou confessionnel ainsi que tout recours à la mobilisation sectaire ou confessionnelle.

Car certaines personnes peuvent être à même de faire sortir le génie de la lampe mais elles sont incapables de l’y faire retourner. Il y a bien des preuves de cela. Vous pouvez transformer votre discours sectaire et factionnel en un véritable serpent, mais après cela, vous ne serez plus capables de le contrôler et il vous frappera vous-mêmes. C’est pourquoi nous devons être très prudents. C’est pourquoi aujourd’hui, tout discours sectaire ou confessionnel est comme une parole malfaisante qui peut tout détruire et tout dévaster. (Discours commémorant la naissance du Prophète, 25 janvier 2013) [...]

L’Occident, les Arabes, les services de renseignement, les médias, vous et moi connaissons tous la vérité suivante : actuellement, la force la plus importante et le courant dominant au sein des groupes armés qui contrôlent le terrain (en Syrie) est le mouvement takfiri. Ceux qui sont basés à l’étranger n’ont aucune influence sur eux. Aucun d’entre eux n’a le moindre pouvoir sur ces groupes. En tout cas, j’ai déjà précisé qu’ils ont été amenés en Syrie pour servir comme combattants, mais que ce sont eux-mêmes qui finiront par payer le prix : quelle que soit l’issue et la résolution de ce conflit en Syrie, ils seront sacrifiés. La réalité est tellement hors de contrôle que les pays occidentaux (qui ont créé et soutenu ces groupes terroristes) sont confus et dépassés face à la rapidité de ces développements au sein des groupes armés en Syrie, ils en deviennent gênés face à leurs propres peuples, face à l’opinion publique, qui leur demandent : « Comment pouvez-vous armer des individus de cette nature, de tels criminels ? » Et cette composante extrémiste a commencé à prévaloir sur la scène de l’opposition armée intérieure et à bénéficier du financement et de l’armement de la part d’un certain nombre de pays arabes et régionaux (et de l’Occident), et ces pays veulent se débarrasser à la fois du régime syrien et de ces groupes armés eux-mêmes. Ils leur facilitent donc la sortie de leur pays d’origine, mais ils n’ont pas pensé au jour où ils reviendront dans leur pays, ayant obtenu une expérience au combat, un appétit pour le meurtre et la guerre, prêts à tout type de confrontation. Telle est la réalité actuelle du terrain en Syrie. Aujourd'hui, le problème syrien n'est plus celui du soulèvement d'un peuple contre un régime. Ce n’est plus une question de réformes – le Président syrien est prêt à faire des réformes, venez donc vous asseoir à la table du dialogue. Maintenant, il s’agit de tout autre chose.

Eh bien, vis-à-vis de la situation actuelle en Syrie, nous estimons – je vais maintenant parler clairement de notre vision, sur laquelle nous basons nos actions et notre engagement aux côtés de l’Armée Arabe Syrienne : nous considérons que le contrôle de la Syrie par ces groupes ou de certaines provinces syriennes, surtout celles qui sont à la frontière du Liban, constituerait un grand danger pour le Liban et pour tous les Libanais. Ce n’est pas un danger seulement pour le Hezbollah ou pour les chiites, c’est un danger pour le Liban, les Libanais, l’Etat libanais, la résistance libanaise et la coexistence au Liban. Et il y a maintes preuves de tout cela… Ces groupes ont une mentalité qui ne tolère pas le dialogue, qui ne n’a ni la négociation ni le compromis dans son vocabulaire. Ils n’ont pas la notion de priorités, pas plus que celle de valeurs communes. Ils n’ont rien, sinon l’accusation d’apostasie pour les raisons les plus futiles, ce qui entraine la violation de vos biens et de votre vie. Quel serait l’avenir de la Syrie si elle était livrée à ces groupes ? Quel serait l’avenir du Liban, de la Palestine, des peuples de la région ? Pour l’amour de Dieu, répondez-moi. C’est un véritable danger. C’est un véritable danger qui pèse sur tous. Nous ne réfléchissons pas dans un esprit confessionnel, sectaire ou de faction, mais parce que nous voyons que tous les musulmans, tous les chrétiens, tout le monde est menacé par cette mentalité, ce mouvement, cette pensée, ce projet takfiris qui dévastent cette région. Et je vous le dis, ce mouvement est financé et soutenu par les Etats-Unis, car c’est la seule option qui leur reste pour détruire la région et réinstaurer son hégémonie sur elle face au réveil, au soulèvement et à la volonté des peuples. Je ne veux faire peur à personne, je ne fais que décrire la réalité… Nous faisons maintenant face à deux côtés distincts dans ce conflit. Le premier côté est celui des Etats-Unis, d’Israël, de l’Occident, des pays arabes régionaux, qui est incarné sur le terrain par les mouvements terroristes takfiris qui dépècent les poitrines, coupent les têtes, profanent les tombes et détruisent le passé – ce passé de 1400 ou 1500 ans à travers lequel les peuples de différentes religions ont coexisté, et les églises, les mosquées, les mausolées et les tombes ont été préservés, de même que la diversité, même sous les régimes qui étaient le plus souvent sunnites ; mais aujourd’hui, ces groupes détruisent le passé, le présent et le futur, ils rejettent tout dialogue et toute solution politique, et ne prônent que la guerre. Et de l’autre côté, il y a un Etat ou régime qui a une position claire vis-à-vis de la question palestinienne, des mouvements de Résistance et du projet sioniste, qui a toujours garanti la coexistence des confessions, et qui annonce en même temps sa disposition au dialogue et aux réformes. Que quiconque choisisse le camp qui bon lui semble. Mais quant au Hezbollah, il lui est absolument impossible d’être d’un côté qui inclut les Etats-Unis, Israël, les profanateurs de tombes, les dépeceurs de poitrine et les coupeurs de tête. Soyez du côté que vous voulez, mais quant au Hezbollah, il ne peut pas être du côté qui veut détruire tous les accomplissements et rendre vains tous les sacrifices, faisant de nous une nouvelle fois les esclaves des Etats-Unis et d’Israël, dans un nouveau projet de remodelage du Moyen-Orient. Notre indépendance a été garantie par le sang de milliers de martyrs, et nous la préserverons quel qu’en soit le prix… Aujourd’hui, par notre prise de position, nous considérons que nous défendons le Liban, la Palestine, la Syrie, et l’ensemble de la région, voire au-delà. (Discours commémorant la Libération du Liban, 25 mai 2013) [...]

Je ne vais pas considérer les événements depuis le début, mais depuis la fin. Considérons donc les derniers développements... Quelles sont les nouvelles données au niveau régional et international ? Aujourd’hui, nous découvrons que la plupart des pays du monde qui ont financé, assisté, donné des visas et ouvert les frontières, ces pays qui ont encouragé, soutenu, et aidé les combattants étrangers – c’est-à-dire les non-Syriens – à parvenir en Syrie, la plupart de ces pays expriment maintenant leur peur, leurs craintes et leurs inquiétudes à l’égard des dangers sécuritaires que poserait la victoire de ces combattants en Syrie, et par conséquent le danger que poserait leur retour dans leurs pays d’origine, surtout les pays voisins, et tous les risques auxquels ces pays et ces sociétés seront conséquemment exposés.N’est-ce pas là la vérité ? Est-ce que j’invente tout ça, ou est-ce bien la réalité actuelle ?

Aujourd’hui, des réunions se tiennent entre des agences de renseignement occidentales, régionales et autres, afin de voir comment ils peuvent faire face à la situation. Eh bien, se disent-ils, si ces groupes – Dieu nous en préserve – devenaient victorieux, ils disposeraient alors d’une base énorme. La Syrie deviendrait alors pire que l’Afghanistan, et ces combattants jihadistes reviendraient à nous. Qu’est-ce qu’on peut faire ? Ou bien, s’ils étaient vaincus et qu’ils commençaient à reculer et à se retirer de la Syrie et à revenir à nous, que ferions-nous ? C’est une catastrophe qu’ils ont façonnée de leurs propres mains. C’est le serpent qu’ils ont nourri dans leur sein.Aujourd’hui, ce débat a-t-il lieu à travers le monde, oui ou non ? C’est une réalité indiscutable. (Commémoration des martyrs, 16 février 2014) »

 

Voir également

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Source: Sayed Hasan
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