Vers une troisième Intifada :
Pourquoi Israël n’a aucun avenir au
Moyen-Orient
Salah Lamrani (Sayed Hasan)
Jeudi 15 octobre 2015
Le 9 septembre 2015, Sayed Ali
Khamenei, le Guide Suprême de la
République Islamique d’Iran, a réaffirmé
la détermination inaltérable de son pays
à libérer la Palestine et à mettre fin
au soi-disant Etat d’Israël, la dernière
colonie au monde, aussi barbare qu’elle
est anachronique. Il a déclaré que
malgré l’accord nucléaire, il serait
illusoire et suicidaire pour quiconque
de placer la moindre confiance en les
Etats-Unis ou « Grand Satan et ennemi
des peuples », pires que le Diable
lui-même, dont la nature est telle
qu’ils ne peuvent en aucun cas renoncer
à leurs politiques impérialistes, et
doivent par conséquent toujours être
considérés comme des ennemis avec
lesquels toute négociation ou contact
sont interdits. Ce n’est pas là le
langage du fondamentalisme religieux
mais celui de la lutte des peuples pour
leur auto-détermination, et
Che Guevara ou
Hugo Chavez n’ont pas utilisé
d’autres termes pour décrire l’Empire
américain. L’Iran ne peut et ne doit se
baser que sur son développement et sur
propre peuple pour se préserver des
menaces et agressions extérieures,
a-t-il déclaré.
En ce qui concerne
Israël, « l’entité sioniste », Sayed
Khamenei a prédit que dans les 25 ans à
venir, il n’y aura rien de tel sur la
carte du Moyen-Orient, confirmant la
position et la vision traditionnelles de
la République Islamique, condensées dans
la
fameuse formule de l’Imam Khomeini de
1979 : « Israël est une tumeur
cancéreuse qui doit disparaître de
l’existence ». De fait, depuis le
triomphe de la Révolution Islamique,
l’Iran a toujours été le fer de lance et
principal pilier et soutien de la lutte
armée contre Israël, pourvoyant une
assistance illimitée aux factions de la
Résistance palestinienne et libanaise et
à l’Etat syrien, dans tous les domaines
et de toutes les manières possibles
(financièrement, militairement,
diplomatiquement, par l’entrainement et
l’expertise, etc.), et
déclarant à maintes reprises qu’il
apporterait son aide à tout pays et
toute force désireuse de combattre
Israël. En novembre 2014, au cœur de la
guerre contre Daech (le soi-disant
« Etat Islamique ») et des négociations
nucléaires avec les P5 + 1, Sayed
Khamenei a explicitement
affirmé la nécessité d’armer les
Palestiniens de Cisjordanie afin d’y
ouvrir un nouveau front contre Israël et
de poursuivre la libération des
territoires occupés. Au même moment,
Sayed Hassan Nasrallah, le Secrétaire
Général du Hezbollah, a
tenu le même discours au sujet du
Golan syrien, où une présence armée du
Hezbollah et des Gardiens de la
Révolution Islamique d’Iran au plus haut
niveau a été
confirmée en janvier 2015. Et même
après la conclusion de l’accord
nucléaire, Sayed Khamenei a confirmé
cette position, déclarant que le soutien
de l’Iran à la lutte armée contre Israël
était non négociable et ne ferait que
croître, le Commandement des Gardiens de
la Révolution
soulignant que les responsables et
intérêts israéliens ne devaient se
sentir en sécurité nulle part dans le
monde. En somme, tant en paroles qu’en
actes, il est difficile de concevoir un
plus grand niveau d’engagement à la
destruction de l’Etat d’Israël.
Bien entendu,
Netanyahu a manifesté le désespoir de
son pays dans son
discours du 1er Octobre à
l’ONU, entièrement consacré à
l’Iran. Bien que ses accusations
d’intentions génocidaires soient
insensées (Israël est né, a vécu et
périra exactement comme l’Algérie
française, avec les colons pliant bagage
vers cet Occident qui les aime tant, et
seules les populations locales auront
subi un génocide), son intervention
grotesque et sa pathétique « bataille de
regards » défiante de 45 secondes ont
démontré de manière éloquente les peurs
« légitimes » et viscérales de
l’illégitime « Etat Judaïque », l’exact
alter ego de l’ « Etat Islamique ». Le
langage corporel et le (manque de)
charisme des uns et des autres dit
tout : tant Daech qu’Israël connaitront
le même sort, à savoir, félicitons-nous
en, l’extinction. Et l’Iran joue un rôle
majeur dans les deux lignes de front
contre la terreur fanatique, pour le
plus grand intérêt des peuples de la
région.
Ce qui rend cette
prédiction plus pertinente que jamais
est que, comme le déclare Sayed
Khamenei, les peuples arabo-musulmans se
sont réveillés, et le dernier complot
fomenté contre la souveraineté des
Nations du Moyen-Orient, à savoir Daech,
se révèle comme le moyen même de sa
renaissance. Les Etats-Unis et Israël
sont maintenant plus que jamais
considérés comme la source même du mal
dans la région et dans le monde, et
consciemment ou inconsciemment, le
slogan « Mort à Israël » (et « Mort à
l’Amérique »), bien qu’essentiellement
réservé aux masses chiites par le passé
(de l’Iran à l’Irak en passant par le
Liban et le Yémen), est profondément
ancré dans le cœur de l’immense majorité
des Arabes, des musulmans, des oppressés
et des opprimés, et de tout homme, femme
et enfant noble et libre à travers le
monde, qui le scandent de plus en plus
ouvertement. L’Iran et le Hezbollah ont
démontré, une fois encore, qu’ils
étaient maîtres en l’art de transformer
les menaces en opportunités.
On peut trouver une
illustration de cet état d'esprit dans
les innombrables vidéos de masses qui
brûlent non seulement des drapeaux
israéliens (et américains) à travers le
monde (y compris
des Juifs en Israël même, pour ceux
qui voudraient braire à
l’antisémitisme), mais également, d’une
manière moins spectaculaire mais
peut-être plus révélatrice, dans des
interviews conduits depuis une année
dans les rues arabes (Tunisie,
Egypte,
Liban,
Palestine, etc.) où les passants se
voient poser la question « Où se situe
l’Etat d’Israël ? », mais, le plus
souvent, refusent de répondre,
considérant une telle question comme un
affront. Ils protestent qu’il n’y a rien
de tel qu’un « Etat d’Israël », mais
seulement une entité sioniste
usurpatrice occupant le territoire de la
Palestine, et vouée à disparaître, dans
un futur proche, par toutes les lois
humaines et suprahumaines – on peut en
effet citer les
Nations Unies, la Raison,
l’Histoire, la Démographie, la Morale,
la Justice, etc. Et sans le moindre
doute possible, ces faits s’imposeront à
tous, tout comme l’indépendance de
l’Algérie française s’est imposée à
l’armée, aux colons et au peuple
français incrédules, qui repoussèrent
l’inéluctable issue du conflit comme
inconcevable et criminelle jusqu’aux
derniers instants, tant leur conscience
était, pour reprendre le mot de Jaurès,
« faussée
par l’habitude de l’oppression »,
mais ils ont dû finalement, comme
toujours, réajuster leurs conceptions au
réel. Et on ne peut donc que souligner
qu’en plus de la vision de l’Iran, sa
rhétorique même s’est aujourd’hui
étendue à l’ensemble du monde arabe et
islamique, par la simple force de sa
vérité, de sa justice et de son
exemplarité.
Enfin, l’illusion
qui faisait considérer l’Arabie Saoudite
à travers le prisme trompeur du ‘Berceau-de-l’Islam’
et du ‘Gardien-des-deux-Mosquées’, ainsi
que le prétendu mais inexistant conflit
entre sunnites et chiites, ont été
démasqués comme une imposture, et les
peuples arabes et musulmans voient de
plus en plus clairement le régime
saoudien pour ce qu’il a toujours été, à
savoir un cheval de Troie de l’hégémonie
occidentale, une
hérésie, l’origine et le soutien du
terrorisme et le cancer même de l’Islam.
Daech n’a effectivement rien à voir avec
les enseignements de l’Islam, mais
tout à voir avec Muhammad b. Abd-al-Wahhab
et la dynastie des Saoud, dont il
applique les principes à la lettre.
Avant l’ingérence occidentale, le monde
islamique savait comment se comporter
avec leur prédécesseur et inspirateur,
Ibn Taymiyya, une figure obscurantiste
et haineuse très marginale qui a passé
la plus grande partie de son existence
où il le devait, à savoir en prison. Et
sans l’intervention directe de
l’impérialisme britannique, le régime
saoudien n’aurait jamais pu prospérer au
XXe siècle, le pays serait toujours
connu sous son nom de Hijaz, et les
doctrines wahhabites n’auraient pu être
propagées partout dans le monde grâce à
l’inépuisable force de persuasion des
pétrodollars. Il n’y a pas de
rivalité sunnite-chiite, mais
simplement une guerre wahhabite contre
l’Islam traditionnel, et une lutte entre
les forces de l’impérialisme et de la
Résistance. Mais aujourd’hui, les
développements dans la région, notamment
au Yémen, où l’Arabie Saoudite et leurs
alliés subissent de cuisants revers et
encourent une défaite humiliante (comme
l’avaient prédit
Sayed Khamenei et
Sayed Nasrallah), et en Syrie, où
leurs agents sont éradiqués par
l’offensive commune de l’Armée Arabe
Syrienne, de l’Iran, du Hezbollah et de
la Russie, la chute de la dynastie des
Saoud est inéluctable. Elle sera suivie
par la libération de tous les
territoires occupés par Israël (Golan,
Cisjordanie,
Galilée…), dont le nettoyage de
Daech constitue une
préfiguration, une répétition
générale en quelque sorte, la
destruction ultime de l’Etat d’Israël et
la fin de la soi-disant
Pax Americana ou plutôt de l’Age
du Terrorisme Impérial, auquel succèdera
un monde multipolaire où, pour le moins,
ces forces malfaisantes connues auront
disparu. Ce n’est qu’une question de
temps, et si Dieu le veut, nous pourrons
y assister de notre vivant.
Afin
de libérer Jérusalem... les peuples
arabes doivent d'abord libérer Riyad
Des décennies
d’humiliations, de torture, de
brutalisation, de destructions et
meurtres de masse et de nettoyage
ethnique infligés de manière
indiscriminée par Israël au peuple
palestinien et aux pays avoisinantsont rendu impossible toute
coexistence entre Arabes et Israéliens
dans la région. Israël est né et a vécu
par le glaive et périra par le glaive,
car il ne pouvait survivre que tant
qu’il était invincible et redouté, mais
il a maintenant été vaincu et humilié
plus d’une fois. Et comme l’a rappelé
Sayed Hassan Nasrallah, Ben Gourion
lui-même, le fondateur de l’entité
sioniste usurpatrice, a prédit qu’Israël
disparaitrait après avoir perdu sa
première guerre. Ayant échoué à
briser l’esprit de résistance du peuple
palestinien et l’attachement
indéfectible des Arabes et musulmans à
leur cause, et étant largement engagé
dans le cycle des revers et défaites
humiliantes depuis le 25 mai 2000 et le
14 août 2006, jusqu’aux
guerres de Gaza de 2008-2009, 2012
et 2014, le projet colonial sioniste est
condamné, sans le moindre doute
possible. Du reste, toute entité
coloniale et raciste n’a d’autre
alternative que de régner d’une main de
fer ou de disparaître, et « l’Etat
satanique d'Israël », pour reprendre
le mot de Norman Finkelstein, ne fera
pas exception. Et plus encore, bien que
cela ne puisse ni ne doive se produire,
et ne se produira effectivement pas,
même si, pour quelque raison
inconcevable, les colons israéliens se
voyaient offrir la possibilité de rester
après l’ultime défaite militaire
d’Israël, une immense majorité d’entre
eux refuserait et partirait de son
propre chef plutôt que de vivre sur un
pied d’égalité avec des Arabushim
(terme hébreu péjoratif et raciste pour
désigner les Arabes), sans même parler
d’être dirigés par eux, tout comme les
pieds-noirs d'Algérie qui n'étaient
certes pas menacés d'holocauste. Ce
n’est qu’en 1979 et en 1982 qu’il
fallait être un visionnaire pour prévoir
cela.
Espérons que nous
assistons effectivement à une troisième
Intifada en Palestine, et que comme
Sayed Khamenei le prédit, les Occupants
ne connaitront pas un seul jour de paix
et de sécurité. Espérons que le peuple
palestinien comprendra qu’il n’y a
aucune négociation possible ou
souhaitable avec Israël, reniera et
renversera ses dirigeants corrompus,
collaborationnistes et indignes, et
embrassera pleinement la résistance
armée, suivant
l’exemple et les exhortations du
Hezbollah en 2000 et 2006. Ayons foi
et confiance, et préparons-nous à nous
réjouir.
Courage, M.
Netanyahu ! Bien que les terroristes de
Tsahal ne soient pas aussi intrépides
que ceux de Daech, il ne sera pas
nécessaire de vous jeter à la mer. Sayed
Hassan Nasrallah a promis que dans la
prochaine guerre qui va
changer la face du Moyen-Orient,
seuls les navires accostant en Palestine
Occupée seront ciblés, et que
ceux qui la quitteront, remplis de
colons israéliens qui retournent au
bercail, ne seront pas inquiétés. Mais
même si on devait vous jeter par-dessus
bord,
vos congénères savent toujours à
quel moment il faut quitter le navire en
perdition et sont de très bons nageurs.
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