LE CRI DES PEUPLES
Idlib : multiples violations de l’accord
de cessez-le-feu russo-turc, les
terroristes remercient Erdogan
Mercredi 11 mars 2020 Source :
South Front, 9 mars 2020
Traduction :
lecridespeuples.fr
Le nouveau
cessez-le-feu d’Idlib s’effondre déjà,
et cela ne surprend personne.
Le 6 mars, la
région syrienne du Grand Idlib est
entrée dans une énième phase de
cessez-le-feu, les groupes liés à
Al-Qaïda poussant un soupir de
soulagement grâce aux sacrifices turcs
dans la bataille contre l’armée
syrienne. Cependant, la pause dans la
confrontation militaire turco-syrienne
n’a fait que réduire les tensions plutôt
que d’y mettre un terme.
Quelques minutes
après le début du cessez-le-feu convenu
par les Présidents turc et russe à
Moscou, des combats intenses ont éclaté
entre Hayat Tahrir al-Sham et les forces
progouvernementales. Des « rebelles
démocrates d’Al-Qaïda » ont attaqué des
positions des troupes du régime près de
Fleifel, Sufuhon et Fatterah. Pendant ce
temps, des groupes soutenus par la
Turquie ont mené une attaque contre la
base aérienne russe de Hmeimim avec des
drones.
Les jours suivants,
les groupes militants d’Idlib ont
régulièrement bombardé des positions de
l’armée près de Saraqib et de Kafr Nabul,
se plaignant simultanément de violations
du cessez-le-feu par l’armée syrienne.
Le pleurnichard le plus actif était le
Parti islamique du Turkestan (TIP), un
groupe affilié à Al-Qaïda composé
principalement d’Ouïghours chinois. Son
bastion, Jisr al-Shughur, est situé dans
la zone tampon convenue le long de
l’autoroute M4. La situation est
particulièrement ironique car
l’organisation terroriste est exclue du
cessez-le-feu. La direction du groupe
comprend parfaitement que la création de
la zone tampon n’est pas possible tant
qu’elle y sera présente. Elle s’attend
donc raisonnablement à une opération de
l’armée syrienne pour l’en déloger.
Les homologues du
TIP plus courageux au sein de Hayat
Tahrir al-Sham ont annoncé qu’ils
rejetaient l’accord de Moscou. La
principale raison est qu’il exclut les
groupes terroristes liés à Al-Qaïda
comme le TIP et Hayat Tahrir al-Sham. En
outre, l’ancienne branche d’Al-Qaïda en
Syrie a officiellement remercié la
Turquie pour son aide dans la bataille
contre le gouvernement de Damas. L’armée
syrienne a répondu à une série
d’attaques militantes ratées par une
offensive limitée dans le sud d’Idlib.
Le 7 mars, Damas a libéré les villages
de Marat Makhus et Burayj.
Le 8 mars, le
Président turc Reccep Tayyip Erdogan, à
qui Hayat Tahrir al-Sham a
officiellement adressé ses
remerciements, a de nouveau menacé de
mener une action militaire à Idlib si
l’accord de cessez-le-feu n’était pas
respecté.
« Si les promesses
faites concernant l’opération ‘Bouclier
du Printemps’ ne sont pas tenues, nous
nous réservons le droit de nettoyer [la
zone] en utilisant nos propres méthodes
», a déclaré le Président turc. « Nous
avons signé cet accord pour apporter une
solution à la crise à Idlib sans
nouvelle effusion de sang. Sinon, nous
continuerons à suivre notre propre voie.
»
La déclaration est
intervenue alors que les forces armées
turques poursuivaient leur renforcement
militaire dans le Grand Idlib, envoyant
de plus en plus de troupes et
d’équipements en Syrie. Récemment, les
forces d’Erdogan ont créé plusieurs
nouveaux postes au nord de l’autoroute
M4, comme toujours à proximité des
positions occupées par des terroristes
d’al-Qaïda.
Le dirigeant turc a
trop vite oublié que ses forces
n’avaient pas réussi à concrétiser le
précédent lot de menaces contre la Syrie
et ses promesses d’une victoire rapide
et facile à Idlib. Au lieu de cela,
elles ont subi des pertes notables,
n’ont atteint aucun des objectifs
déclarés et ont reçu un rappel
douloureux que la vraie guerre n’est pas
un jeu d’enfant.
Le nouveau
commandant de la Force iranienne Qods,
le Brigadier-Général Ismaïl Qaani
(successeur de Qassem Soleimani), a
récemment visité la province d’Alep. Il
a été photographié aux côtés de
plusieurs autres personnes, apparemment
des officiers de la Force Qods
travaillant sur le terrain en Syrie. La
visite de Qaani à Alep est un signal que
l’Iran n’abandonnera pas ses alliés
syriens et soutiendra pleinement Damas
en cas de nouvelle vague d’escalade dans
la région.
L’avertissement des Gardiens de la
Révolution à Ankara indique assez
que l’Iran et le Hezbollah n’hésiteront
pas à affronter directement les forces
turques si nécessaire.
Déclaration du
groupe Hayat Tahrir al-Sham (considéré
comme terroriste par l’ensemble de la
communauté internationale) au sujet de
l’accord de cessez-le-feu conclu à
Moscou entre Poutine et Erdogan,
intitulée « L’Accord de Moscou : un
nouveau mirage »
Le 6 mars 2020
Source :
http://thesaker.is/hayat-tahrir-al-sham-statement-on-ankara-moscow-agreement/
Traduction :
lecridespeuples.fr
[…] Le récent
accord signé à Moscou concernant le
cessez-le-feu n’a rien de nouveau par
rapport aux accords précédents, et ses
jours ne s’écouleront pas sans qu’il y
ait une nouvelle trahison contre la
révolution ; et ce principalement parce
que l’occupant russe déploie ses efforts
politiques et militaires pour permettre
au régime criminel (syrien) d’occuper à
nouveau les zones, de déplacer leur
population et de détruire leurs
infrastructures et leurs établissements
éducatifs (sic). Cet accord est entaché
d’obscurité et de platitudes flottantes
qui permettent à l’occupant russe de
l’utiliser pour de nouvelles agressions.
De même, il contient des clauses qui ne
peuvent pas du tout être appliquées, et
doivent également être considérées comme
une dégradation et une humiliation
contre le sang des martyrs et les
sacrifices de dix années continues,
comme le fait de permettre à l’occupant
russe de prendre pacifiquement le
contrôle des zones qu’il a reprises,
sans guerre et sans combats.
Les dernières
semaines ont vu nos factions militaires
reprendre l’initiative en récupérant 20
villages à Jabal al-Zawiya et un certain
nombre de localités dans les environs de
Saraqeb, et l’ennemi a été menacé sur
d’autres fronts qui étaient sur le point
d’être à nouveau libérés ; sans parler
de la destruction des forces d’élite
parmi l’occupant iranien et les milices
d’Assad, et de centaines de véhicules
lourds et de pièces d’artillerie.
Nous remercions le
gouvernement turc d’avoir clairement
soutenu et supporté la révolution
syrienne et d’avoir participé avec elle
à la défense des civils et à leur
protection lors de la récente bataille,
mais l’aide et les secours véritables et
ultimes seront de renvoyer les
populations dans leurs localités et
villes d’où elles ont été déplacés de
force par la politique de la terre
brûlée, car les milices d’Assad ne
savent pas respecter les tombes des
morts [propos particulièrement ironique
au vu des maintes profanations de
cadavres et de tombeaux de la part des
wahhabites d’Al-Qaïda, le plus célèbre
étant un terroriste dépeçant un soldat
syrien tué et mangeant son foie, imitant
en cela l’action des ennemis du Proohète
sur le corps de son oncle Hamza], alors
comment les vivants peuvent-ils se
sentir en sécurité pour vivre à nouveau
sous leur règne ?!
Il n’y a donc pas
de victoire pour notre révolution sans
poursuite de la lutte contre notre
ennemi, quel qu’en soit le prix, car
c’est une grande révolution que nous
transmettons à quiconque marche sur nos
traces, et que nous écrivons comme une
histoire noble. Et il n’y aura de
sécurité ou de paix en Syrie qu’en
supprimant ce gang criminel.
Et enfin, nous
conseillons à nos fils moudjahidines
révolutionnaires et à notre peuple dans
les zones libérées de renouveler l’allegeance
et de réaliser les objectifs de la
révolution en étant fidèles à ceux qui
ont sacrifié, enduré et dépensé, et qui
ont été déplacés de leur domicile,
jusqu’au retour de la Syrie libre, digne
et défiante.
Et sachez que le
seul langage en vigueur avec l’occupant
est celui de la force et des armes. […]
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