Ambassadrice
américaine aux Nations Unies, Nikky
Haley [Qui, durant son
intervention, avait brandi des photos de
l’attaque chimique attribuée au régime
syrien]: Nous allons
maintenant écouter les déclarations des
membres du Conseil [de sécurité] et nous
commençons avec le représentant de la
Bolivie.
Ambassadeur
bolivien aux Nations Unies, Sacha
Llorenti : Mme la Présidente, merci
de me donner la parole et d'avoir
convoqué cette rencontre publique du
Conseil de Sécurité. Il est vital que
non seulement les membres de notre
organisation mais également le monde
entier puissent voir (quelles sont) les
positions des membres du Conseil de
sécurité de manière totalement
transparente, étant donnés les
événements récents en Syrie.
La Bolivie a appelé
à la convocation de cette réunion,
préoccupée par les événements des
dernières heures. Tandis que le Conseil
de sécurité débattait les propositions
quant à ce que serait le mécanisme
d'enquête sur les horribles attaques
chimiques dont toute l'humanité a pu
témoigner, tandis que nous discutions
des termes qui pourraient être utilisés
dans la résolution, et tandis que les
membres permanents et non-permanents
avançaient des propositions pour le
texte d'une telle résolution, les
Etats-Unis, encore une fois, préparaient
et lançaient une attaque unilatérale.
Les attaques de
missile, bien sûr, sont une action
unilatérale. Elles représentent une
grave menace pour la paix et la sécurité
internationales. Pourquoi ? Parce que
durant les 70 dernières années,
l'humanité a érigé une structure non
seulement physique et institutionnelle
mais également une structure légale. Ils
ont établi des instruments de droit
international justement pour empêcher
des situations où le plus puissant
attaque le plus faible en toute
impunité, afin d'assurer un équilibre
dans le monde, et bien sûr pour éviter
des violations très graves de la paix et
de la sécurité internationales.
Nous considérons
que c'est le devoir du Conseil de
sécurité mais pas seulement, de l'ONU
dans tous ses organismes, que de
défendre le multilatéralisme. Nous
sommes ici pour défendre le
multilatéralisme.p>
Nous avons reconnu
que cette Charte des Nations Unies doit
être respectée. Et cette Charte interdit
les actions unilatérales. Toute action
doit être autorisée par le Conseil de
sécurité, en accord avec la Charte.
Permettez-moi d'en lire quelques
articles afin que nous puissions nous le
remémorer.
Le chapitre 24
déclare qu'afin de garantir une action
prompte et effective de l'ONU, ses
membres confèrent au Conseil de sécurité
la responsabilité primordiale du
maintien de la paix et de la sécurité
internationales et reconnaissent que
dans l'exécution de ces tâches, sous
cette responsabilité, le Conseil de
sécurité agit en leur nom. Ce Conseil de
sécurité, pas seulement les 15 membres
qui sont assis à cette table, nous
représentons les 193 pays de cette
organisation, et à travers eux, nous
représentons le peuple du monde. Et nous
avons convenu que les actions
unilatérales violent le droit
international.
Tandis que nous
débattions hier des projets de
résolution, tandis que nous nous
efforcions de trouver des alternatives
et de parvenir à un consensus au sein du
Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont
non seulement unilatéralement attaqué,
mais tandis que nous débattions ici,
exigeant la nécessité d'une enquête
indépendante et impartiale, une enquête
complète sur ces attaques, les
Etats-Unis se sont érigés eux-mêmes en
enquêteurs, en procureurs, en juges et
en jury. Où est donc l'enquête qui nous
permettrait d'établir de manière
objective qui est responsable de
l'attaque ? C'est une violation
extrêmement sérieuse, extrêmement
sérieuse du droit international.
Ce n'est pas la
première fois dans l'histoire que cela
se produit. Nous pourrions rappeler bien
des occurrences dans lesquelles diverses
puissances, et pas seulement les
Etats-Unis, ont agi unilatéralement et
violé la Charte des Nations Unies. Mais
le fait que cela se produise encore une
fois ne signifie pas que l'ONU et ses
membres doivent l'accepter.
En septembre 2013,
les Etats-Unis ont également lancé des
attaques contre la Syrie. Je peux
rappeler ce qui a été dit par le
Secrétaire Général de l'ONU d'alors,
Ban-Ki Moon, à cette occasion.
Permettez-moi de lire cette citation en
anglais, ce que le Secrétaire Général a
dit, je cite : « Le Conseil de Sécurité
a la responsabilité primordiale (du
maintien) de la paix et de la sécurité.
J'appelle à ce que tout soit géré dans
le cadre de la Charte de l'ONU : l'usage
de la force est légal seulement en cas
d'auto-défense, conformément à l'article
51 de la Charte des Nations Unies, et
lorsque le Conseil de sécurité approuve
une telle action. » Fin de citation.
Ce fut la position
du Secrétaire Général d'alors qui
contribua à éviter une action
unilatérale dans une situation très
semblable à celle d'aujourd'hui.
Cette attaque
représente une menace pour la paix et la
sécurité internationales car elle
constitue une menace pour les processus
politiques à Genève et à Astana. [Le
sous-secrétaire] M. Feltman l'a très
bien dit dans le message du Secrétariat
Général, il est vital d'éviter une
escalade des tensions qui rompe avec les
progrès réalisés dernièrement à Astana.
Ce n'est pas la
première fois que cela se produit.
J'aimerais rappeler ce qui s'est passé
dans ce Conseil de sécurité même il y a
quelques années, précisément le 5
février 2003 lorsque le Secrétaire
d'Etat américain d'alors est venu dans
cette salle pour nous présenter, selon
ses propres mots, des preuves
concluantes de l'existence d'armes de
destruction massive en Irak. [Il
brandit la photo de Colin Powell et de
sa prétendue fiole d’anthrax] Je
crois qu'il faut absolument qu'on se
rappelle ces images qui viennent
précisément de cette salle où nous
sommes : on nous a assuré qu'il y avait
des armes de destruction massive en
Irak, et que c'était le motif de
l'invasion. Et cette invasion a causé 1
million de morts. Et elle a entrainé
toute une série d'atrocités dans cette
région.
Pourrions-nous
parler de Daech si cette invasion
n'avait pas eu lieu ? Pourrions-nous
parler de cette série d'horribles
attaques (terroristes) dans divers
endroits du monde si cette invasion
illégale n'avait pas eu lieu ? Je crois
qu'il est vital pour nous de se rappeler
ce que l'histoire nous enseigne.
Pour l'Irak, les
Etats-Unis avaient longuement enquêté et
détenaient (prétendument) toutes les
preuves nécessaires pour démontrer que
l'Irak avait des armes de destruction
massive. Mais elles n'ont jamais été
trouvées. Elles n'ont jamais été
trouvées.
Je souhaiterais
répéter ce qu'a dit le Président Evo
Morales ce matin, et je cite : « Je
crois et je sens - et j'espère que je ne
me trompe pas - que les armes chimiques
en Syrie ne sont qu'une excuse pour une
intervention militaire. Les actions
unilatérales sont des actions
impérialistes, et les Etats-Unis se
moquent bien du droit international.
Ils l'ignorent lorsque cela les
arrange. Les problèmes internationaux
entre Etats doivent être résolus par le
dialogue et non par les bombardements.
C'est une menace contre la paix et la
sécurité internationales. » Fin de
citation.
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org