Alahed
La libération de Zabadani brise le rêve
israélien
Samer R. Zoughaib
Photo:
D.R.
Mercredi 8 juillet 2015
En dépit
des tentatives des médias proches des
groupes extrémistes en Syrie de
minimiser l’importance de Zabadani,
cette ville constituait une
pièce-maitresse dans le dispositif
militaire des terroristes et les plans
de leurs sponsors régionaux et
internationaux. Sa libération par
l’armée syrienne et la Résistance revêt
une importance stratégique.
Avec ses 65000 habitants, Zabadani est
la première ville syrienne d’importance
à avoir été occupée par les groupes
extrémiste, dès février 2012. De par sa
position géographique et sa superficie,
elle était appelée à jouer un rôle
crucial dans les plans malfaisants,
concoctés contre la Syrie par
l’Occident, les pétromonarchies du Golfe
et «Israël».
S’étendant sur une superficie de 25
kilomètres carrés, située à 11
kilomètres de la frontière libanaise et
à 40 kilomètres au Nord-ouest de Damas,
Zabadani est une tête de pont
susceptible d’être activée dans
plusieurs directions. Ces quatre
dernières années, elle a constitué une
des principales plateformes pour le
transit des armes, des combattants et du
matériel en direction des foyers
terroristes autour de Damas, notamment
vers Douma et la Ghouta orientale. Elle
est un carrefour entre Damas, Homs et le
littoral syrien.
Avant le lancement par la Résistance et
l’armée syrienne de l’offensive dans le
Qalamoun, début mai, il existait une
continuité territoriale entre Zabadani
et le jurd libanais de Ersal, ce qui
assurait aux terroristes une profondeur
géographique suffisante pour leur
permettre des manœuvres à grande
échelle. Mais avec la prise du jurd de
Assal al-Ward, toutes les voies de
ravitaillement ont été coupées entre la
ville et le Qalamoun.
Une menace potentielle
Bien qu’encerclée de trois côtés,
Zabadani n’en constituait pas moins une
menace potentielle pour l’autoroute
Damas-Beyrouth, dernière voie terrestre
entre la capitale et le monde extérieur
encore sous le contrôle des troupes
gouvernementales syriennes. Sachant que
les grands axes routiers partant de
Damas vers la Turquie, la Jordanie ou
l’Irak sont soit partiellement soit
totalement contrôlés par les
extrémistes, avec l’aide des
gouvernements turcs et jordaniens.
Zabadani constituait aussi une menace
pour les flancs occidental et
septentrional de Damas, du fait qu’elle
servait de point de repli et de
ravitaillement pour les foyers
terroristes de la Ghouta orientale et de
la campagne orientale de la province de
Homs, via les localités de Mahin et de
Karyatein. L’encerclement total de la
ville et sa libération par l’armée
syrienne est donc un coup dur pour les
groupes armés.
Le rêve israélien brisé
Zabadani constituait aussi une tête de
pont en prévision d’un déploiement des
terroristes vers le Sud, en direction de
la Békaa centrale libanaise (Qossaya)
et, plus loin, vers la province de
Quneitra. Dans cette optique, sa
réintégration dans le giron de l’Etat
syrien brise le rêve israélien d’établir
une zone tampon s’étendant du
Mont-Hermon (Jabal al-Cheikh) aux
montagnes du Qalamoun, en passant par
Quneitra
et en longeant les régions libanaises de
Rachaya-Hasbaya et la Békaa-centrale.
Cette zone tampon serait un prolongement
de la «ceinture de sécurité» qu’«Israël»
tente d’instaurer le long du Golan
occupé, avec l’aide du Front qaïdiste
«al-Nosra». D’ailleurs, «al-Nosra» et
ses alliés d’«Ahrar al-Cham» sont les
principales forces terroristes présentes
dans la région allant de Zabadani à
Qalamoun.
La reprise de la ville est donc un enjeu
d’une importance stratégique. Elle
permet de sécuriser durablement la route
Damas-Beyrouth, ainsi que la zone
frontalière entre les deux pays,
d’alléger la pression sur le flan
occidental de Damas, et d’éloigner
définitivement le danger de la
constitution d’une zone tampon sous la
domination d’«Israël».
Sur le terrain, les opérations de
l’armée syrienne et de la Résistance se
déroulent comme prévu. Après avoir pris
la colline de Qalaat el-Tall, qui
surplombait les positions des
terroristes, l'assaut a été donné aux
quartiers de la ville, sous un puissant
barrage d’artillerie et une intense
activité de l’aviation syrienne.
Les lignes de défense des extrémistes se
sont effondrées devant la progression
des Moujahidine du Hezbollah et des
soldats de l’Armée arabe syrienne, qui
ont pris les quartiers de Jamiaat, à
l’ouest et de Sultani, au sud.
Auparavant, la Résistance et les troupes
syriennes avaient complètement isolé
Zabadani des villages de Serghaya et de
Aïn Hor, encore sous le contrôle des
extrémistes, plus au Nord. Lundi et
mardi, l’ensemble des quartiers de la
ville était à porté de l’artillerie des
assaillants. Les terroristes ont tenté
une contre-attaque qui a été rapidement
avortée, selon «l’Observatoire syrien
des droits de l’homme», proche de
l’opposition.
Les combattants de la Résistance et les
soldats syriens se fraient un chemin
vers le centre de Zabadani, dans le but
d’isoler les extrémistes dans des
périmètres séparés les uns des autres,
avant de les réduire successivement. La
libération totale de Zabadani n’est plus
qu’une question de temps. Mais avant
même la fin de la bataille, le rêve
israélien est déjà brisé.
Source: french.alahednews
Le sommaire de Samer R. Zoughaib
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|