Les 7 du Québec
Le capitalisme, aux soins intensifs
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 30 septembre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Pas de hausse du
taux directeur aux États-Unis
Le désespoir
frappe les économistes, les politiciens,
les financiers et les milliardaires
américains (1). Aucun d'entre eux ne
veut reconnaître que les lois
inexorables de l'économie politique
impérialiste (stade ultime du mode de
production capitaliste) s'appliquent
implacablement et que ni la présidente
de la FED ni la Maison-Blanche ne
peuvent rien y changer. Ils auraient
tous espéré une hausse du taux
directeur américain, sans l'espérer
paradoxalement, puisqu'ils savent tous
le prix à payer pour valoriser leurs
actifs boursiers et retenir aux
États-Unis le capital qui s'enfuit (2).
Il n'y a
aucune conspiration pour faire tomber la
bourse américaine et chasser le capital
des États-Unis. Il n'y a simplement
aucune solution à la crise systémique
(organique) de l'impérialisme globalisé
et mondialisé - amorcée aux États-Unis
et qui s'étendra sous peu au monde
entier. Les plumitifs pleurnichent
puisque la FED a encore reculé
disent-ils. Elle a failli à son devoir
de créer les conditions de la
valorisation du capital (ie. la
production d'une abondante
plus-value). Elle a descendu pavillon
devant l'émeute appréhender si elle
devait hausser le taux directeur
américain et plonger de ce fait des
millions de prolétaires états-uniens
dans le chômage, la faillite
personnelle, à la rue, sans nourriture
et sans abris.
Le capital fuit
les États-Unis
Le capital et
l'or continueront de fuir ce paradis
fiscal déchu pour tenter de faire
fortune dans d'autres paradis fiscaux
tout aussi exsangues. Qui dira à ces
requins-spéculateurs "banksters" et
"boursicoteurs" que sous l'impérialisme,
stade ultime du capitalisme, toutes les
bourses du monde ne forment qu'un seul
réseau interconnecté et que l'économie
mondiale ne forme qu'une seule et unique
entité gouvernée par les lois
impératives du capitalisme globalisé et
mondialisé. Les traités de
libre-échange (TransPacifique)
ne précèdent pas la levé des frontières
et des barrières tarifaires, ils
entérinent le fait accompli, après coup,
et ils se multiplient au milieu de cette
désespérance prolétarienne impuissante.
À Atlanta, ces jours-ci, quelques
polichinelles politiciens canadiens
iront présenter en vain leur prestation
de figuration devant les véritables
maîtres de l'économie intégrée,
globalisée et mondialisée (3).
Les
investisseurs auront beau fuir avec leur
pactole en direction de l'Europe, du
Japon, de la Chine (déjà mal en point)
la crise systémique du capitalisme les
rejoindra jusque là. Un analyste le
souligne "Cette politique
d'argent gratuit aboutira à créer les
conditions d'un éclatement encore plus
apocalyptique des bulles boursières"
(4). Un autre déclare : «Quand les
entreprises ont de l'argent, elles
préfèrent racheter leurs actions, ce que
le marché aime bien, qu'investir dans de
nouvelles capacités de production »
résume Elga Bartsch, la
chef économiste de Morgan Stanley
(5). Si de nouvelles capacités de
production ne sont pas développées,
c'est donc que la production de
plus-value stagne ou périclite ... donc,
que ce mode de production est moribond !
D'où vient donc l'enrichissement factice
des milliardaires sur papier?
Le krach du taux
zéro
Le krach de 1929
est survenu après une longue période de
taux zéro du "prime rate",
pendant laquelle les banques
prêtaient frénétiquement, ce qui a fait
grimper les valeurs boursières à des
niveaux qui ne correspondaient en rien à
leur vraie valeur (sic) déclare un
cambiste. Une terrible dépression s'en
suivit. C'est ce néant qui attend
l'impérialisme mondial qui ne pourra pas
continuer à donner l'illusion de
prospérer avec un pétrole à 40 ou 50
dollars le baril et une inflation quasi
nulle (6).
En fait la FED et
la classe capitaliste monopoliste
américaine font face à un dilemme
shakespearien : 1)
soit, ils maintiennent
le prix du crédit à zéro ou
presque (0,25%) et ils voient s'enfuir
le capital vers d'autres paradis fiscaux
à la recherche d'une utopique
valorisation; et ils observent
les entreprises américaines
délocaliser leur siège social et leur
gestion financière vers d'autres cieux
tout aussi incléments; et ils
permettent aux
salariés de continuer d'emprunter
jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus
rembourser, pour
ensuite décréter une dévaluation
drastique du dollar flouant ainsi leurs
commettants et tous les créanciers
internationaux de la grande puissance
états-unienne. 2)
Soit, ils haussent le taux directeur et
le prix du crédit et jettent de ce fait
des millions d'Américains à la rue, dans
la plus terrible indigence, mais
toujours disposée à vendre leur force de
travail à vil prix pour survivre;
réhabilitant ainsi la plus-value
absolue en plus de la plus-value
relative. Alors, la terre promise
par Jefferson - le paradis de la libre
entreprise capitaliste sanguinaire -
l'utopie de la nouvelle frontière et de
la destinée manifeste
perdront tous leurs attraits pour la
nouvelle génération d'esclaves salariés
paupérisée, surexploitée, aliénée et
enragée.
Que fera la
classe prolétarienne ?
Une inconnue
tourmente toutefois la présidente de la
FED, tout comme le Président de la
Maison-Blanche. La classe
prolétarienne américaine tolérera-t-elle
une telle déchéance et ne risque-t-elle
pas de s'enflammer pire qu'à Fergusson,
Oakland ou Seattle? Bref, l'un ou
l'autre de ces scénarios d'apocalypse ne
risque-t-il pas de connaître un second
épisode - la guerre civile aux
États-Unis? Voilà pourquoi nous
disons que le pays au monde où
l'insurrection populaire est la plus
probable ce n'est pas la Syrie,
l'Ukraine, la Grèce, la Tunisie, la
Hongrie, l'Allemagne ou la France, mais
bien les États-Unis d'Amérique,
l'État-nation ou les contradictions
inhérentes au mode de production
capitaliste, en phase ultime
impérialiste, sont les plus exacerbées.
La classe
prolétarienne américaine met au défi la
classe capitaliste yankee de hausser le
taux directeur états-unien et de la
contraindre à la déchéance, mettant en
péril jusqu'à sa survie. Un mode de
production doit assurer le développement
des forces productives et la
reproduction élargie de l'espèce humaine
ou il ne mérite pas de survivre. Le mode
de production
capitaliste mondialisé est aux soins
intensifs et nous parions qu'il n'en
survivra pas.
(1)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/plus-de-riches-de-plus-en-plus-riches-et-apres/
(2)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-capital-fuit-les-etats-unis-et-lor-aussi/
(3)
http://ici.radio-canada.ca/regions/ontario/2015/09/29/002-libre-echange-transpacifique-ministre-agriculture-ontario-atlanta-craintes-lait-auto.shtml
(4) La Fed entre
le néant et l'éternité... ou presque
(5) La Fed
repousse la hausse des taux d'intérêt.
Ivan Best
La Tribune - 17 septembre 2015
http://www.latribune.fr/economie/international/la-fed-repousse-la-hausse-des-taux-d-interet-506194.html
(6) À paraître,
Le prix du baril de pétrole
dans la tourmente capitaliste.
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