Opinion
Grèce, ce que nous avions prévu est
survenu
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Samedi 28 février 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Nonobstant ce que
vous pensez, il n’est pas gai de
pavoiser. Lors de l’annonce de
l’élection du parti d’«extrême
gauche» bourgeois
Syriza, en République
hellénique, nous annoncions que la
classe ouvrière grecque était menacée.
La semaine suivante, nous en
remettions en pronostiquant que Podemos
– Syriza, ce n’était que la supercherie
«extrême- gauchiste» élargit, qui
s’étendait à l’Europe petit à petit (1).
Ne vous en faites pas, d’autres annonces
suivront au fur et à mesure de
l’approfondissement de la crise
économique systémique de l’impérialisme.
À la mesure de l’élargissement du
désespoir populiste devant la faillite
des économistes patentés,
des banquiers déjantés, des
politiciens stipendiés, tous incapables
de sortir de l’abysse qui se creuse sous
leurs pieds (2).
Il aura suffi de
trois semaines à peine pour que tous nos
pronostics se réalisent. Lisez plutôt le
résumé présenté par le quotidien Le
Monde :
·
Un accord a été validé, à l'issue
de longues tractations, vendredi entre
la Grèce et les créanciers
internationaux pour la poursuite d'un
plan de sauvetage au pays.
·
L'initiative des réformes est
désormais laissée à Athènes, puis
approuvée par les créanciers. La
Commission estime qu'il s'agit d'un «
point de départ valide » à des
discussions.
·
L'aile gauche du parti
Syriza fustige un accord qui
prolongerait, selon elle, les mesures
d'austérité imposées au pays, que le
parti de gauche radicale s'était
pourtant engagé à supprimer (3).
Que penser de la
prise de position de l’aile «extrême
gauchiste» de ce parti «d’extrême
gauche» (sic) ? Ne croyez pas que nous
nous amusons de cette tragédie grecque
rocambolesque.
Que tout ceci serve de leçon pour
les prochaines contrefaçons des partis
électoralistes «d’extrême gauche de
l’extrême gauche» bourgeoise qui seront
offertes comme gris-gris à la vindicte
populiste. Qui seront servis comme
amulettes les jours de déveine où les
électeurs en peine
porte leur arme suprême –
pusillanime – leur bulletin de vote –
jusqu’aux urnes «salvatrices».
Syriza, soyons magnanimes, ne
pouvait absolument pas arriver à
d’autres résultats et encore, soyez
patient, vous n’avez pas encore vu leur
totale déconfiture devant les
fonctionnaires de Bruxelles. Ils
dévoileront leur capitulation, larron
par larron, ces poltrons. Parions que
Podemos, sitôt installé dans ses bureaux
d’exécution
– s’il y parvient –, chantera le
même refrain.
L’économique commande au politique et
non l’inverse. Le banquier détient
le réel pouvoir, et le politicien
bourgeois n’est qu’un chanteur d’opéra
destiné à calmer la foule agitée. Voilà
ce que l’élection de
Syriza avait mission de
démontrer aux ouvriers du Pirée et de
toute la Méditerranée comme nous
l’avions annoncé.
Pour que vous
compreniez dans quel
guêpier se trouvent les paumés de
Syriza, nous avons imaginé
une fable très censée.
Imaginez que
monsieur
LePaon, ouvrier défavorisé,
doive un million à la
Banque des Naufragées, somme
qu’il ne peut rembourser comme il sied
aux vas nu-pied. Il lui prend l’idée de
se présenter au conseil d’administration
de la
succursale de Potiron, ville de la
Provence profonde. Une fois élue à ce
poste d’honneur il propose au conseil
d'administration de l’établissement
financier que tous les débiteurs soient
crédités et délivré de leur arriéré. À
supposer (impossible) que le CA
de l’établissement agrée, le
Bureau de direction à Paris
destituera l’ensemble de
l’administration de cette «Malmaison»;
et si ce Bureau ne le fait pas,
l’assemblée annuelle des actionnaires
de la maison mère s’exécutera;
et si l’assemblée des
actionnaires ne le fait pas, la
Banque de France lui
interdira de dépouiller ainsi les
créanciers de ce nid de boucanier. Si la
Banque de France ne le fait pas – la
Banque centrale européenne
(BCE) mettra la
Banque des Naufragées en
quarantaine,
lui interdisant tout échange –
transaction – apport d’argent, prêt ou
crédit – et saisira tous les avoirs de
ses commettants en dehors de la France
métropolitaine, la vilaine. Vous aurez
compris que ce ne sont pas les avoirs à
l’étranger des ouvriers de
Potiron que l’on saisira à
l’unisson, mais celui des riches ayant
du capital à investir. Il ne faudra pas
longtemps pour que, si requis, la garde
républicaine
intervienne pour arraisonner le
conseil d’administration récalcitrant
avant que l’événement ne provoque une
commotion internationale. Soyons
sérieux, aucun doute que dès l’étape du
conseil d’administration de la
succursale de
Potiron de la
Banque des Naufragées, la
proposition
LePaon sera rejetée.
C’est à cette
séance d’humiliation à laquelle le monde
entier vient d’assister et il n’aura pas
été nécessaire de faire intervenir les
commissaires de l’interbanque
Européenne.
Les mentors de
Syriza, parfaitement au fait
des limites très strictes de leur mandat
bourgeois, ont su capituler avant que
l’armée ne soit appelée à s’en mêler.
Entendez la clameur
de la go-gauche hypocritement estomaquée
de voir ainsi leur pugilat terrassé sans
frapper.
Ils auraient aimé que le suspense
dure un peu plus longtemps avant qu’ils
ne doivent se démarquer et tirer les
marrons
du paquebot princier affrété en Mer
d’Égée démontée. Lisez plutôt le titre
de cet article dans le journal
La Tribune :
le
héros de la gauche grecque Manolis
Glezos attaque le compromis de l'Eurogroupe (4).
Ce n’est pas à
«l’extrême gauche» de «l’extrême gauche»
(sic) que se trouve la solution, mais
dans la révolution…Préparons-nous!
(1)
L’extrême «gauche» menace les
ouvriers grecs !
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/lextreme-gauche-menace-les-ouvriers-grecs/
et nous en remettions une couche la
semaine suivante sous le titre
Podemos – Syriza, la supercherie
s’élargit !
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/syriza-podemos-la-supercherie-selargit/
(2) En savoir plus
sur :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/24/la-grece-de-tsipras-se-plie-aux-exigences-de-bruxelles_4582354_3234.html#J8VKhtAUmY9HC7Uu.99
https://ijsbergmagazine.com/politique/article/18309-syriza-echec-ue-negociations-bilan/
(3) La semaine
prochaine nous présenterons la synthèse
de la prétentieuse analyse d’un
économiste d la Sorbonne complètement
submergé par la réalité qui fuie sous
ses pieds.
À suivre sur
Les 7 du Québec.
http://www.les7duquebec.com/
(4)
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150222trib582b866fb/le-heros-de-la-gauche-grecque-manolis-glezos-critique-le-compromis-de-l-eurogroupe.html
La
question nationale (2014).
Gratuit en format PDF :
http://www.robertbibeau.ca/imperialisme.pdf
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