Les 7 du Québec
L’ascenseur israélien est au sous-sol
avec Biden
et il ne va pas remonter pour
Trump
Robert Bibeau

Jeudi 26 novembre 2020
À l’occasion de
cette 46e élection
présidentielle étatsunienne, les
commentateurs de la scène politique au
Proche-Orient et aux États-Unis ratent
une belle occasion de moderniser leur
arsenal d’analyse et de narration
concernant l’empire Américain, le
mythique «peuple juif» (sic), l’État
néocolonial israélien, et sa guerre
contre les peuples arabes. Amorcé sous
le règne d’Obama (le musulman) (sic) la
nouvelle tangente que prend la politique
américaine au Moyen-Orient s’est
poursuivie sous Trump et se poursuivra
sous Biden l’homme de paille du grand
capital étatsunien tétanisé. Comme le
déclame Gilad Atzmon, un
observateur perspicace du conflit
israélo-arabe : «La question n’est
pas Trump ou Biden».(1) Mais quel
est donc la question alors?
L’axe central de
cette nouvelle tangente repose sur le
constat fait par les États-Unis que
l’empire est en crise économique
profonde et durable. L’urgence est de
plus en plus pressante de sauver ce qui
peut l’être des restes du navire amiral
continental avant que le concurrent
chinois ne rafle la mise.
https://les7duquebec.net/archives/260155
Le continent
Amérique n’a plus les moyens financiers,
même pas sanitaires et sociaux, de ses
ambitions économiques, politiques et
diplomatiques qui reposent
essentiellement sur ses forces
militaires que le pays finance à crédit
depuis des décennies… et justement, les
billets verts n’inspirent plus confiance
aux fournisseurs.
C’est dans ce
contexte géopolitique mondial troublé
que s’inscrit la problématique de la
petite enclave étatsunienne au Levant
(Israël = 22000 km2, 9,2 millions h. PIB
de 370 millions USD) L’Amérique,
qui au temps de sa gloire triomphante se
servait de la base militaire israélienne
comme d’un porte-avions insubmersible
pour imposer ses diktats dans la région,
ne songe plus qu’à se retirer de ce
guêpier coûteux et sans intérêt
stratégique.
En effet, sans
intérêt stratégique mondial depuis que
les É.-U. sont devenus le premier pays
producteur d’énergie fossile, pétrole
que les É.-U. ont tant de difficulté à
fourguer (trop de pétrole sur les
marchés à des prix déprimés), et depuis
que les banquiers ont démontré
qu’aujourd’hui on ne contrôle plus le
commerce des hydrocarbures avec des
porte-avions et des bases militaires
coûteuses et inefficaces, mais par le
contrôle des marchés boursiers et
l’émission-gestion des pétrodollars.
Ainsi, pas une
bombe n’a été lancée contre l’Iran qui
pourtant ploie sous les sanctions
commerciales et financières américaines
illégales et illégitimes.
Ainsi, en Syrie ce
ne sont pas les soldats du petit
gendarme du Levant (Israël) qui ont mené
la guerre civile. Ce sont des
mercenaires pseudodjihadistes entraînés
et payés par les alliés de l’oncle Sam,
et ces mercenaires ont été décimés par
les bombes russes, sans protection de
l’armée américaine qui a ainsi démontré
qu’elle désirait se retirer
militairement de la région. Aussi, le
chef des armées confédérées a-t-il
concocté une alliance israélo-arabe au
bénéfice de sa milice supplétive et au
bénéfice de ce camp retranché encerclé
par 200 millions d’autochtones.
Venons-en à l‘AIPAC,
au Likoud, aux quelques centaines
de milliers de votes « juifs » (sic)
américains essaimés parmi 240 millions
de votes et aux autres fadaises racistes
à propos du contrôle « juif » et
sioniste de l’économie, de la finance,
de la politique, de la justice, de la
diplomatie et de l’armée américaine pour
l’éternité aux dires des analystes
spécieux.
Une économie de 370
milliards de dollars US (PIB 2020), une
population de 9 millions d’individus,
entassée sur 22000 km2 ne peut contrôler
ni gouverner, une économie de 21000
milliards de dollars et une population
de 328 millions d’individus essaimée sur
9,800,000 km2 quoiqu’en disent les
géopoliticiens.
Si hier les
politiciens américains laissaient courir
le bruit qu’ils étaient au service de
la petite entité hystérique (grande
comme le Rhode Island) et s’ils se
prosternaient aux congrès de l’AIPAC,
sous Donald Trump les choses ont changé.
Comme l’écrit Israël Shamir:
«Le président Trump a donné à Israël
tout ce qu’il pouvait souhaiter; il
espérait qu’en retour, les Juifs lui
donneraient l’Amérique pour un second
mandat. Un simple échange de cadeaux,
mais cela n’a pas fonctionné comme
prévu. Mais le plan de Trump, qui
consistait à soudoyer les Juifs
américains en comblant Israël de
cadeaux, a complètement échoué»(2).
En réalité, Trump, monsieur «America
First», a fait les derniers cadeaux
qu’il pouvait à la base militaire
américaine au Levant avant de
l’abandonner à son sort… ce que les
sionistes américains et israéliens ont
compris.
Il ne faut pas s’y
tromper, l’administration Trump ne
déteste pas l’Autorité palestinienne
sans autorité, il la méprise et la
considère comme une bande de laquais
disposés à signer n’importe quel traité
pourvu qu’ils soient assurés de recevoir
leurs aumônes de l’ONU, de l’UE et des
É.-U.. C’est le peuple palestinien –
particulièrement à Gaza – qui empêche
ces troufions de signer le chiffon de
papier prénommé « Deal du siècle »
par lequel Donald Trump espérait
liquider l’hypothèque israélienne qui
pèse sur les épaules des gouvernements
américains depuis 1967.
Contrairement à la
gauche bourgeoise occidentale que
Gilad Atzmon décrit ainsi: «Une
fois de plus, c’est la soi-disant
« gauche » qui a fourni les munitions.
Au lieu de l’ancien mantra de la gauche
qui appelait à nous unir, ramassés dans
un poing de colère prolétarienne,
indépendamment de notre race, couleur de
peau, sexe ou ethnicité, la « Nouvelle
Gauche » a introduit un hymne
complètement nouveau. Contre l’éthique
universelle la plus fondamentale de la
gauche, la Nouvelle Gauche nous a appris
à penser et à parler « en tant que » :
« en tant que femmes », « en tant que
gay », « en tant que trans », « en tant
que juif », « en tant que latino », « en
tant que noir ». Nous avons pratiquement
appris à nous battre les uns contre les
autres au lieu de nous unir en un seul
peuple (une seule classe). Au lieu
d’éliminer les différences, nous avons
construit de nouveaux murs de ghetto en
soulignant et en célébrant chaque ligne
de démarcation possible (blanc/noir,
homme/femme, hétérosexuel/LGBTQ, etc.).
Au lieu d’identifier Wall Street, la
propagande des MSM et les géants de la
technologie comme notre ennemi mondial
féroce, ceux-ci sont en fait devenus les
catalyseurs et les fournisseurs d’argent
dans une guerre que nous, le peuple,
avons stupidement déclarée contre
nous-mêmes.»(3), l’intelligentsia
sioniste aux États-Unis et la
gouvernance sioniste de la base
militaire américaine en Israël n’ont
jamais été dupes des « cadeaux de
grecs » de l’administration Trump
(Jérusalem capitale, l’ambassade, le
Golan) qui sentaient la fin de règne et
la descente des couleurs.
C’est la raison
pour laquelle les politiciens racistes
sionistes aux États-Unis, en Israël et
en Occident (Canada, France, Europe) ont
préféré envoyer l’ascenseur à Sleepy
Joe, plus malléable, et béni-oui-oui
pour qu’il poursuive la politique
des généreuses subventions destinées à
sa succursale israélienne. Mêlant son
vote aux autres factions du grand
capital américain désespéré, la faction
des sionistes s’est acheté du temps en
plaçant le clan de Sleepy Joe au
Capitole.
Il en est bien
ainsi pour nous prolétaires, nous
obtenons un répit avant le «Great
Reset» c’est-à-dire avant le krach
boursier et la Grande dépression
mondiale.
Notes
-
Entre La Plume et l’Enclume – Trump
ou Biden, la question n’est pas là
(plumenclume.org)
-
Entre La Plume et l’Enclume – Les
Juifs n’ont pas renvoyé l’ascenseur
(plumenclume.org)
-
Entre La Plume et l’Enclume – Trump
ou Biden, la question n’est pas là
(plumenclume.org)
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