Les 7 du Québec
La « guerre » au terrorisme dont
l'objectif est d'enclencher une
troisième guerre mondiale
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 25 novembre 2015
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La problématique des conflits
internationaux
Pour comprendre la politique,
nationale et internationale – les deux
étant reliées – il faut étudier
l’économie, puis appliquer ces
enseignements à la politique. Il faut
poser la question : « Quelles sont
les intérêts en jeux dans tel conflit
régional ou mondial ? », ce qui
devrait ensuite mener à se demander : « Quelles
classes sociales sont en action dans ce
conflit et pour défendre quels intérêts
économiques ? » Ce sont ces
questions auxquelles nous allons tenter
de répondre (1).
L’hypothèse que nous privilégions est
à l’effet que l’alliance des trusts
financiers internationaux – associée à
plusieurs gouvernements impérialistes
dominants – manœuvre en coulisse pour
sauver le mode de production
capitaliste. Pour ce faire, chacune des
alliances impérialistes mène sa
politique régionale et internationale en
confrontant les autres alliances et en
tentant d’inféoder les forces
nationalistes des classes bourgeoises et
prolétariennes des pays assujettis à ces
conflits. Nous verrons que la classe
ouvrière tient bien peu de place dans
ces manigances alors que, pourtant, elle
est l’enjeu final de ces malversations.
Deux axiomes complémentaires
Les clés pour comprendre les récents
évènements économiques et politiques
internationaux sont d’une part :
admettre que l’économique commande au
politique et rarement l’inverse. De ce
premier axiome découle le second,
stipulant que les puissances de la
finance mondiale commandent aux
puissances de la politique
internationale, qui elles, doivent
s’assurer que les classes sociales
s’engagent sans tergiverser sur les
sentiers qui leurs sont assignés. Ces
sentiers d’austérité pouvant être,
d’accepter le degré d’exploitation de la
force de travail requis pour sauver ce
système économique déjanté. Ces sentiers
d’austérité pouvant être de se résigner
aux sacrifices ultimes que les généraux
dicteront – pouvant aller jusqu’à la
mort – pour sauver ce système économique
dépravé.
Une fois admis ces axiomes, il
devient aisé de démêler l’écheveau
compliqué des intérêts entrecroisés
ainsi que le salmigondis des théories
« complotistes » qui se disputent la
scène du théâtre de Panurge que
constitue l’estrade politique
internationale.
L’historique du nationalisme
chauvin « islamiste »
Depuis 1979, depuis la Révolution
iranienne dirigée par l’ayatollah
Khomeiny, la religion musulmane est
devenue un facteur identitaire très
puissant parmi les États-nations où
sévie cette religion et l’exploitation
néocoloniale. Les bourgeoisies
nationalistes locales ont, dans la
plupart de ces pays, réussit à faire
l’amalgame de leurs multiples intérêts
en se servant de ce dénominateur commun
qui permet d’apaiser les rapports de
classes et parfois même de mobiliser les
populaces locales, vivant sous des
rapports de production archaïques
(semi-féodaux), pour mener des guerres
fratricides affectant le partage des
prébendes suite au bradage des
ressources nationales.
Ainsi, l’Irak sunnite fut
mobilisé contre l’Iran chiite
dans une guerre de huit ans qui couta un
million de morts de chaque côté. De la
chair à canon ouvrière pour forcer un
réalignement politique et économique de
la part de la bourgeoisie iranienne
dissidente (2). Il est entendu que les
puissances impérialistes occidentales
tiraient les ficelles en coulisse,
encourageant Saddam Hussein à saccager
l’Iran qui osait utiliser le
nationalisme chiite iranien
pour prendre ses distances vis-à-vis ses
anciens maitres d’Occident. L’Iran
poussera l’affront jusqu’à suggérer que
le pétrodollar pourrait être remplacé
sur le marché de l’or noir (3). On
comprend depuis la signature de l’accord
sur le nucléaire iranien que si l’Iran
sait se délester de telles inimitées,
elle peut rallier la communauté des
États accrédités par l’impérialisme
mondialisé (4).
L’intégrisme en Afghanistan
Il en fut de même quand la
bourgeoisie gauchiste afghane fit mine
de prendre le contrôle de ses ressources
pour les vendre aux plus offrants,
allant même jusqu’à signer des ententes
de défense avec le bloc impérialiste
soviétique. Aussitôt, les féodaux
nationalistes musulmans afghans, dont
les talibans, furent enrégimentés par
Al-Quaida, financé par la CIA,
pour éradiquer cette bande de
nationalistes – laïcs – soumis aux
intérêts de l’autre camp impérialiste.
Depuis ce temps, les Américains ont été
chassés. Les talibans ont repris le
contrôle du pays et la population
afghane est retournée sous le joug de
ses maitres nationalistes islamistes
après 30 années de guerre terroriste
sanguinaire, menée par les avions et les
drones de l’OTAN.
La guerre civile au Liban et
en Palestine occupée
La guerre civile au Liban fut une
autre démonstration de l’utilisation du
nationalisme islamiste pour disqualifier
un clan et en promouvoir un autre sous
de multiples armoiries
religieuses-nationalistes (chiite,
sunnite, chrétien, druze). C’est le
Hezbollah, l’organisation la
plus nationaliste chiite qui
est sorti vainqueur de l’affrontement.
Il en fut de même dans la guerre entre
les clans religieux en Palestine où la
bourgeoisie sunnite finit par
discréditer les factions bourgeoises
laïcisées membres de l’OLP. La
bourgeoise nationaliste du Hamas
sunnite s’est imposée comme
porte-parole de la bourgeoise
palestinienne avide de conclure une
entente de partage des terres disputées
avec les factions religieuses juives
au pouvoir à Tel-Aviv. Incidemment, il
est intéressant de constater que la
puissance impérialiste israélienne,
industrialisée et occidentalisée, n’a
pas su échapper à cet impératif du
nationalisme religieux chauvin, coincé
qu’elle se trouve au milieu de cet océan
nationaliste-religieux au confluent de
l’Afrique du Nord et du
Proche-Orient arriérés (5).
L’Algérie sous les coups du
FIS et du FLN
L’Algérie a connu, elle aussi, des
crispations islamistes de la part de
factions bourgeoises réactionnaires qui
avaient été délaissées lors du partage
du pouvoir politique – potiche – suite à
la guerre « d’indépendance » que dirigea
la bourgeoisie nationaliste laïc (pseudo
socialiste). Il faut dire que les
groupes religieux n’avaient pas
fortement contribué au coup d’épée au
cours de la guerre « d’indépendance
nationale » (sic). Toujours est-il que
la population algérienne miséreuse,
extrêmement déçue des résultats de la
gouvernance « indépendante », entendit
d’une oreille complaisante les appels à
la révolte des factions islamistes
nationalistes opportunistes. Ce que la
petite bourgeoisie algérienne en exil à
Paris et à Montréal ne lui pardonnera
pas. C’est pourtant la classe
prolétarienne algérienne, celle qui est
toujours sous le joug des potentats
nationaux laïcs ou islamistes, qui
souffrit davantage de cette guerre
civile de quinze ans entre les factions
nationalistes islamistes (FIS) et les
factions terroristes regroupées dans le
FLN nationaliste, laïc, pseudo
socialiste (6). Même situation en
Tunisie et au Maroc dont le poids
économique est marginal dans les
affaires internationales et où les
factions nationalistes religieuses sont
stoppées, emprisonnées ou fusillées
avant d’avoir pu s’incruster au pouvoir.
L’islamisme intégriste en
Turquie, l’alliée de l’OTAN
En Turquie, depuis Atatürk, la
bourgeoisie nationaliste chauvine, un
peu comme en Syrie et en Égypte, est
solidement aux commandes de l’appareil
d’État capitaliste. Cependant, ce pays,
tout comme l’Égypte, est en voie
d’industrialisation accélérée ce qui
provoque – la crise systémique ayant ici
aussi ses réminiscences – des
affrontements ouvriers et des
soulèvements populaires que craint
souverainement la bourgeoisie
nationaliste chauvine islamiste, qui
avait été mis sur la touche au temps
d’Atatürk. Cette fraction de la classe
bourgeoise ayant fait de l’islamisme son
fonds de commerce refit surface pour
réclamer sa part de l’héritage ottoman.
La nouvelle Turquie « islamisée » joue
docilement sa partition dans le concert
des nations manœuvrant dans la région.
Elle est donc peu inquiétée par les
attaques « djihadistes », jusqu’à
présent du moins. L’attaque qu’elle
vient de perpétrer, sur ordre de l’OTAN,
contre les avions de chasse russes le
démontre amplement (7). Les États-Unis
et l’OTAN laissent cette bourgeoisie
véreuse massacrer les nationalistes
chauvins kurdes tout en favorisant la
dissidence nationaliste des Kurdes
d’Irak et de Syrie de manière à
brouiller les cartes dans cette région
du monde ensanglantée. On se demande
pour qui tourne Thierry Meyssan quand il
prétend que : « D’une main, le
gouvernement français mobilise tous ses
médias pour focaliser sa population sur
les attentats du 13 novembre, puis sur
la Cop21. De l’autre, il profite de
l’inattention générale pour lancer avec
Israël une nouvelle guerre en Irak et en
Syrie. Son objectif n’est plus de
renverser le régime laïque syrien, ni de
détruire son armée, mais désormais de
créer un État colonial à cheval sur
l’Irak et la Syrie, géré par des Kurdes,
afin de prendre en tenailles les États
arabes. Le rêve d’une puissance
israélienne du Nil à l’Euphrate est de
retour » (8).
La France et Israël
ne sont absolument pas au poste de
commande des guerres au Proche-Orient
que dirige l’État-major américain en
prenant grand soin de composer avec son
nouvel allié iranien, si puissant dans
le Golfe persan (9). L’Iran
n’entend pas laisser partitionner l’Irak
ou la Syrie. Elle tolère le
Kurdistan pour l’instant, mais pour un
temps seulement. Les capitalistes
israéliens doivent être bien désespérés
pour s’acoquiner avec l’Élysée dont
l’aviation fut incapable d’assassiner
Mouammar Kadhafi sans le soutien
logistique et l’intervention décisive de
l’aviation américaine (10) Les
impérialistes français doivent être bien
désespérés pour s’acoquiner avec les
« loosers » de l’armée israélienne tout
juste capable de massacrer la population
civile de Palestine mais incapable
d’affronter le Hezbollah.
Les Frères musulmans en
Égypte
L’Égypte de Moubarak fait bon ménage
avec les Frères musulmans depuis
longtemps. Le pays fut soumis à une
révolte populaire, puis ouvrière, de
grande envergure, non pas pour obtenir
le droit de vote en vue d’élire un
nouveau dictateur, mais pour obtenir le
droit de vivre décemment. Contrairement
à ce que prétendent certains
commentateurs, les révoltes populaires
furent réelles et la répression
sanguinaire. Cependant, les factions
bourgeoises nationalistes faisant des
religions musulmane et copte leurs fonds
de commerce furent effrayées à la vue de
cette succession de soulèvements
populaires, durement réprimés par
l’armée et elles furent amenées à
accepter le maintien du clan despotique
de Moubarak (sans Moubarak) et à
rétrocéder le pouvoir aux militaires
sans déclencher d’actions terroristes à
l’étranger. Les Frères musulmans
égyptiens, nationalistes religieux
chauvins, ont toutefois maintenu une
branche d’Al Quaïda dans le
Sinaï, telle une épée de Damoclès
au-dessus de la tête du pouvoir
militaire au Caire. Ils attendent que la
situation nationale et internationale se
calme avant de revendiquer à nouveau le
pouvoir que les urnes bourgeoises leur
avaient concédé (11).
L’islamisme intégriste dans
l’empire saoudien
L’Arabie Saoudite, les
Émirats arabes unis, la
Jordanie jouent la carte
nationaliste wahhabite
extrémiste depuis très longtemps. Étant
donné que ces pays archaïques – où les
rapports de production féodaux craquent
sous la pression des forces productives
sociales – se plient scrupuleusement au
partage des redevances pétrolières et à
l’usage du pétrodollar pour le commerce
de l’or noir, il n’est pas nécessaire
d’y créer des troubles sociaux-religieux
pour affermer ces États patentés. Cette
conjoncture se constate par la relative
quiétude dans laquelle vivent ces pays
commanditaires des cliques de
mercenaires « djihadistes » qui
sévissent dans les pays limitrophes. Les
brigands « djihadistes » savent que
l’on ne mord pas la main qui vous
nourrit. Il en va tout autrement au
Yémen où une portion de la
bourgeoisie locale d’obédience
chiite, soutenue par l’Iran,
la nouvelle puissance impérialiste
régionale, s’est révoltée contre
l’autorité féodale des anciennes
vandales commensales. L’Arabie
Saoudite – état terroriste – y
subit une défaite militaire cuisante aux
mains de « djihadistes »
locaux. C’est le sort qui sera
probablement réservé aux velléités des
nationalistes séparatistes kurdes d’Irak
et de Syrie cherchant à créer
un Kurdistan à la solde des
sionistes israéliens.
L’intégrisme islamiste en
Irak et en Libye
Quand la bourgeoisie nationaliste
laïque d’Irak tenta de
s’affranchir de la tutelle des
multinationales du pétrole, le maitre du
jeu envahit le pays, démantela l’État
irakien et offrit le pays en pâture aux
clans nationalistes islamistes comme un
avertissement de ce qui pourrait
survenir à tout autre État récalcitrant.
Le Libyen Kadhafi et sa clique
capitaliste n’ayant pas compris subirent
le même sort quelques années plus tard
(12). Depuis ce temps, divers clans de
mercenaires représentant du soufisme
assurent l’intérim dans ce pays démembré
et exsangue. La classe bourgeoise
libyenne s’étant rapidement effondré les
corsaires du désert, djihadistes
sponsorisés, ont été dirigé vers le
Sahel, du Soudan à la Mauritanie, en
passant par le Mali. Que les puissances
occidentales se rassurent, seuls les
peuples de Libye et du Sahel subissent
les malversations de ces terroristes
affrétés. Sous le « false flag »
djihadiste ils s’adonnent à divers
crimes de droit commun comme le commerce
d’esclaves, la contrebande d’armes et de
drogues, rien qui ait à voir avec
l’Islam.
Les terroristes
« djihadistes » sévissent contre la
Syrie
Le clan Assad s’était assuré du
contrôle sur l’État syrien depuis les
années cinquante – au temps où les
bourgeoisies nationalistes régionales se
répartissaient les pouvoirs en fonction
de leur allégeance idéologique,
clanique, et sectorielle (industrie et
commerce). Le territoire syrien ne
recèle pas de grandes richesses
naturelles ce qui limite fortement les
convoitises des grandes puissances. La
« communauté internationale » (sic)
consentit à ce que la Russie – une
puissance impérialiste concurrente –
bénéficie d’un port militaire à
Lattaquié, aux confins de la
Méditerranée. Mais la géopolitique
mondiale, bouleversée par le déclin de
l’empire américain et européen et par la
montée en puissance de la Chine
lointaine – le véritable concurrent de
l’ancienne puissance déclinante – il
devint nécessaire, aux yeux de la
puissance hégémonique décadente, de
porter des coups à la Russie afin de
l’éloigner de la Chine et de plier son
économie aux besoins des entreprises
occidentales. S’en suivit une série de
conflits téléguidés en Tchétchénie pour
commencer, dans le Caucase, dans les
Balkans, en Ukraine, puis en Syrie pour
terminer.
Ce dernier front est de loin le plus
compliqué à analyser et à déchiffrer.
C’est que les malfrats des services
secrets occidentaux n’ont pas trouvé
d’appui sérieux parmi la bourgeoisie
syrienne, pas même parmi les hiérarchies
religieuses (sunnite, alaouite,
chiite, chrétienne) pour déclencher
une guerre civile interne et mettre à
genoux le clan de Bachar al-Assad, issu
d’un compromis entre ces différentes
factions bourgeoises
nationalistes-religieuses, maintenues
par son père dans un fragile équilibre.
Les services secrets des puissances
occidentales (États-Unis, France,
Grande-Bretagne, Allemagne) et des
puissances régionales (Turquie, Arabie
Saoudite, Qatar) ont dû transporter,
entrainer, armer, financer, ravitailler
une armée de mercenaires de pseudo
« djihadistes » recrutés parmi les
millions de « réservistes » paumés et
désœuvrés venus de 40 pays en
crise (13).
En Syrie, le pire des
scénarios que pouvait imaginer le
Pentagone s’est cristallisé. Le clan de
Bachar al Assad n’a pas lâché prise
malgré la violence de la sarabande ; la
population syrienne, désespérée,
effrayée par les atrocités commises par
les assassins déversés sur le pays, ne
s’est pas soulevée contre le pouvoir
despotique, au contraire, elle a trouvé
que le despote était plus rassurant que
ces truands que l’Occident avait lâché
lousse sur la contrée ; la Russie,
si vite écartée en Libye, ne
s’est pas dégonflé, pas davantage que
l’allié iranien que l’on croyait coincer
par les sanctions internationales et le
boycott de la « communauté
internationale » (sic). Enfin, la
situation sur le terrain s’est
détériorée pour les opportunistes
réunis pour la curée qui ont commencé à
suivre leur propre agenda. Les
mercenaires « djihadistes », se
demandant si une autre issue que la mort
est envisageable, commencent à fatiguer
ou à paniquer. Ceci explique les coups
de force, comme ceux de Paris, quand la
bisbille est prise entre d’anciens
complices (14). Et voici que le
sous-lieutenant Erdogan est envoyé au
front par l’OTAN qui espère toujours que
cette guerre atypique se transformera
en guerre atomique (15).
L’analyse opportuniste de la
gauche bourgeoise
Monsieur Geraoid O’Colmain, analyste
politique, déclarait récemment que : « Les
attaques terroristes de soi-disant
groupes islamistes sont orchestrées de
l’étranger tout comme les attaques
terroristes de l’OTAN contre
l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et le
Yémen, notamment, ont été orchestrées de
l’étranger, par les mêmes puissances
néo-impérialistes et néocoloniales
américaine et israélienne (…) Ces
attaques constituent un
approfondissement de la guerre
entreprise par ces puissances impériales
contre les peuples du Moyen-Orient,
d’Europe et d’Afrique afin de les
diviser pour mieux régner et ainsi tous
les soumettre aux puissances du
Nouvel ordre mondial en
construction, un nouvel ordre dirigé par
une poignée de dirigeants tyranniques,
une élite machiavélique. (…) Il n’y pas
de guerre contre le terrorisme, poursuit
monsieur O’Colmain, il y a une guerre
menée en utilisant des groupes
terroristes « proxys », par ces
puissances occidentales, contre les
États-nations qui résistent à la
domination américano-israélienne et pour
« discipliner » les populations
laborieuses d’Europe, d’Afrique et
d’Orient afin de les soumettre au dictat
de ces puissances qui souhaitent
provoquer une guerre mondiale
entre tous ces peuples afin de nourrir
leur industrie militaire et d’armement.
Les migrations forcées de millions de
réfugiées constituent une
ingénierie migratoire coercitive
aux dépens des pays de l’Est européens
et de l’Allemagne où la pression sera
accrue sur les salaires et les emplois
des masses ouvrières locales, suscitant
régionalement de grands troubles sociaux
contre ces migrants innocents. Monsieur
O’Colmain ajoute, il n’y a pas et il n’y
a jamais eu de guerres antiterroristes
de l’Occident contre la religion
musulmane, puisque ces groupuscules
terroristes, pseudo islamistes, sont les
créatures des services secrets
occidentaux, Al Quaïda
étant l’archétype en ce domaine, conclut
l’analyste » (16).
Dans ce paragraphe succinct,
l’analyste condense la théorie du « complot »
dont raffole la gauche bourgeoise et
qu’elle tente d’accréditer au sujet de
la succession d’attaques terroristes qui
accablent certains pays depuis des
décennies. De nombreuses affirmations
faites par ce spécialiste sont
véridiques, mais elles relèvent du
sophisme dans la mesure où elles
accréditent la thèse d’un complot régi
par l’alliance israélo-américaine
construisant un Nouvel ordre
mondial (sic), faisant
l’impasse sur la responsabilité des
bourgeoisies nationalistes chauvines
locales, européennes et mondiales. De ce
constat, il découle que pour s’opposer
aux activités terroristes, de basses
intensités commis par des paumés, des
brigands, des repris de justice de bas
étage ; tout comme pour s’opposer aux
activités terroristes de grande
envergure, commis par des généraux à
l’aide de porte-avions, d’avions de
chasse, de drones et de bombardiers
géants, il faut renverser chaque
bourgeoisie nationale, chacun chez soi,
en pays arriérés, néo-colonisés, et
islamisés, tout comme en pays
industrialisés et impérialisés.
Il n’y a aucun Nouvel
ordre politique mondial
possible. Un Nouvel ordre politique
mondial ne peut reposer que sur un
nouveau mode de production en
construction. Loin de voir émerger un
nouveau mode de production, nous voyons
plutôt s’étioler l’ancien mode de
production capitaliste, prêt à lancer
l’humanité dans une guerre nucléaire
apocalyptique plutôt que de s’écarter.
La propagande officielle
quant au terrorisme « islamiste »
L’éditorialiste du quotidien
l’Orient – Le Jour
résume ainsi la position officielle que
les médias « mainstream » doivent
propager à propos des évènements
incriminés : « Les évènements
régionaux et internationaux semblent se
précipiter. Le Liban, la France et le
Mali, trois pays dans trois continents
différents, ont été frappés en huit
jours par le terrorisme islamiste qui
semble étendre ses tentacules de haine
un peu partout et menace de nouvelles
capitales d’agressions du même type
(Bruxelles notamment). Le monde entier
se mobilise désormais contre
Daech, et des frappes ciblées
et intensives sont menées par les
Français. Ce qui d’ailleurs suscite une
question élémentaire : que faisait
jusqu’à présent la coalition
internationale menée par les États-Unis
qui avait déclaré la guerre à
Daech depuis près d’un an et
demi ? Toujours est-il qu’en quelques
jours, l’opinion publique internationale
a basculé, poussant les dirigeants du
monde à agir contre cette organisation
terroriste » (17).
Ce qui est troublant dans cette série
d’allégations c’est que sans s’arrêter à
répondre à l’importante question qu’elle
soulève, la journaliste s’empresse
d’affirmer que la situation a basculé et
que dorénavant l’opinion publique
internationale poussera les dirigeants
de la « communauté internationale » à
agir (!) Le laïus de la rédactrice fait
partie intégrante de l’intoxication
médiatique extrémiste. Elle laisse
entendre que les États-Unis et leurs
alliés ont déclaré la guerre aux
terroristes alors que de très nombreuses
informations font savoir que ce sont ces
mêmes puissances coalisées qui
recrutent, financent, entrainent, arment
et soutiennent de toutes les manières
imaginables ces pseudo « djihadistes »,
pour la plupart pauvres et sans moyens
de subsistances, et dont 100 000
seraient morts depuis quatre ans en
Syrie, et dont les effectifs se
maintiennent tout de même à 30 000
combattants actifs grâce à l’aide
occidentale notamment.
Le chroniqueur René Naba, ajoute et
accuse « [le gouvernement français]
non seulement en Libye et en Syrie, mais
aussi par son silence mortel sur le
Yémen, son alliance privilégiée avec le
royaume saoudien, l’incubateur absolu du
djihadisme erratique dégénératif et son
appendice du Qatar, la Mecque de la
confrérie des Frères musulmans, la
matrice de toutes les organisations
radicales djihadistes d’Al Qaida et
Jabhat An Nosra. Enfin, dernier, et non
le moindre, de la Turquie le volant
régulateur des djihadistes sur le plan
militaire, en même temps que le
principal pourvoyeur du flux migratoire
à destination de l’Union européenne en
crise systémique de son économie » (18).
Les services secrets ne dissimulent
même pas leurs activités de soutien à
l’État islamique (EI). « Les
services secrets français auraient
encouragé près de 3 500 islamistes
français radicaux à se rendre en Syrie
(…) soit ils parviendront à renverser le
régime syrien, soit ils mourront sur
place. L’idée du retour en territoire
français n’était même pas envisagée (…)
Selon les chiffres avancés, il y aurait
ainsi désormais 10 000 combattants de
nationalité européenne qui se battent
sous la bannière de l’État islamique » (19).
Le président Vladimir Poutine, dont
l’allié syrien est au cœur de la
tourmente, a déclaré avoir les preuves
que 40 personnalités d’affaires
internationales, provenant de pays
membres de la coalition anti-EI,
financent l’EI directement (20). Des
informations tendent à prouver que le
chef de Daesh
est un agent avéré de la CIA (21). Il
est maintenant reconnu que le fils du
Président Torque Erdogan coordonne le
commerce du pétrole saisi par l’EI dans
les puits d’Irak et de Syrie,
contribuant ainsi au financement de
l’État honni. « Un faisceau de
preuves tend à prouver que le Qatar a
acheté à l’Ukraine du matériel militaire
antiaérien sophistiqué pour le compte de
Daesh. L’opération
s’est déroulée fin septembre 2015, juste
avant l’intervention militaire russe
contre l’organisation terroriste. Elle a
été approuvée par l’ambassade des
États-Unis à Doha. Le matériel a été
transféré via la Bulgarie et la Turquie.
Officiellement, le Qatar, l’Ukraine, les
États-Unis, la Bulgarie et la Turquie
luttent contre Daesh » (22).
Enfin, la défiance est tellement
grande vis-à-vis des autorités
gouvernementales que d’aucuns se
demandent si ce ne serait pas l’État
bourgeois lui-même qui aurait organisé,
orchestré ou laissé s’organiser ces
attentats « false flag »
au cœur de Paris (23). À l’évidence, le
grand capital international ne parvient
pas à créer les conditions d’une
conjuration et si des voix s’élèvent
pour réclamer la guerre, plus nombreux
sont ceux qui contestent la propagande
des médias à la solde et appellent à se
défier des autorités gouvernementales.
L’objectif, c’est la guerre
Brulant les étapes, probablement par
excès d’enthousiasme, un expert des
affaires irakiennes a vendu la mèche et
a dévoilé sans ambages : « À l’aune
de pareille expérience, je ne puis voir
que d’un bon œil, comme vu d’Irak puis
sans doute de Paris, dans la foulée du
rapprochement encore frais entre Poutine
et Obama, l’inclination de plus en plus
forte en faveur d’une alliance unifiée,
à l’instar de celle constituée
pour abattre le nazisme. Et, à
l’heure où Paris est endeuillé, de plus
en plus de responsables politiques et de
géostratèges militaires mettent
lucidement en avant l’efficacité
opérationnelle des frappes russes qui,
en une semaine, ont eu davantage
d’impact que les Américains en une
année… En dépit des fortes réticences de
ces derniers, apparemment toujours mus
par le « Nouvel ordre mondial
» jadis proclamé et décrété dès 1991 par
Bush père ; semblable prouesse militaire
peut s’expliquer par-delà la force mise
en œuvre : en effet, ces mêmes Russes
sont surtout parvenus à intégrer les
autorités irakiennes, iraniennes et
syriennes autour d’une structure unique
de coordination du renseignement anti-Daech,
basée à Bagdad » (24).
C’est bien là où le grand capital
multinational souhaite entrainer le
monde entier. Rééditer l’exploit de
1940. Recréer l’international de
l’apocalypse guerrière, afin de lancer
les travailleurs des différents pays les
uns contre les autres dans un immense
holocauste mondial pour le partage des
zones de ressources, des marchés et des
secteurs de production de plus-value. Le
spécialiste irakien n’a simplement pas
compris que l’alliance ne peut être
dirigée par deux puissances hégémoniques
concurrentes, les États-Unis et la
Russie. Contre qui une telle alliance
d’ennemis serait-elle dirigée ? Contre
un État fantôme, possédant quelques
armes fournies par ses ennemis, financer
par des commanditaires dorénavant ligués
contre lui et ses 30 000 combattants
désormais désarmés. En 1940, les
puissances de l’axe alignaient près
de15 millions de soldats surarmés et
bien entrainés… Assurément l’alliance
réactionnaire en construction ne vise
pas l’État islamique fantoche. Qui
vise-t-elle alors ?
Jacques Attali, publie ses rêveries
ces temps-ci, et dans ses rêves les plus
lucides l’ex-conseiller de François
Mitterrand voit une troisième guerre
mondiale en préparation dont il fixe le
déclenchement en 2030 (25). Pour
l’éviter, le poncif propose la
création d’un supra-état de droit
mondial, la création d’un Nouvel
ordre mondial la lubie des
bobos de la gauche bourgeoise. L’ONU,
en quelque sorte, mais en plus
autoritaire, solidement ancrée entre les
mains des magnats de la finance mondiale
assujettissant des milliards de
travailleurs ployant sous la cravache du
travail salarié. Bref, le larbin propose
de donner à ceux qui fomentent la
prochaine guerre un instrument
supplémentaire pour parvenir à leurs
fins.
L’expert Patrick Martin
pronostique que « Le complexe
militaire et du renseignement américain
est engagé dans des préparatifs
systématiques pour la Troisième Guerre
mondiale. Pour le Pentagone, un conflit
militaire avec la Chine et/ou la Russie
est inévitable, et cette perspective est
devenue la force motrice de sa
planification tactique et stratégique » (26).
Pour faire la guerre – qui plus est – la
guerre mondiale – il faut des armes,
beaucoup d’armes. En novembre
2015, le recherchiste Jules Dufour
du Groupe Mondialisation a
publié une étude intitulée : « Le
réarmement planétaire » où
il révélait que le monde est de
plus en plus militarisé. Les dépenses
militaires augmentent sans cesse dans un
très grand nombre de pays. Plus de 5
milliards de dollars par jour sont
consacrés à la guerre ou à sa
préparation. Les gouvernements sont
totalement soumis aux exigences des
lobbys militaires (…) 640
millions d’armes légères sont
disséminées à travers le monde (une pour
dix personnes). La production de
cartouches militaires est de 14
milliards par an. (…) Les dépenses
militaires mondiales ont atteint le
total de 1 747 milliards de dollars en
2013. Cela correspondait à 2,4% du PIB
mondial (27).
Le spécialiste Larry Chin
commente : « Cette crise
apocalyptique n’est pas une guerre
« contre le terrorisme », mais une
guerre « de » terrorisme, menée par des
terroristes, guidée par des terroristes,
et par des criminels de guerre
psychopathes qui se placent au dessus de
la loi. Ils n’ont nullement l’intention
de mettre fin au terrorisme. En fait,
c’est tout le contraire : les armées
terroristes de l’Occident sont un atout
majeur utilisé pour infiltrer et
déstabiliser, pour renverser les régimes
que l’OTAN cherche à se rallier, à
envahir et à conquérir. Et ils tombent
ainsi, l’un après l’autre : d’abord
l’Iraq et la Libye, puis les évènements
actuels en Syrie, tout cela pour la
réalisation d’ambitions plus vastes
encore. La « guerre contre le groupe
État islamique » ne concerne même pas ce
groupe, et ce, quelles que soient les
atrocités commises par les tueurs
d’ISIS/ISIL eux-mêmes. Cette guerre est,
et a toujours été, une guerre mondiale
entre superpuissances opposant
l’Occident à la Russie et à la Chine, et
ce, partout où le dictent les intérêts
de l’Occident et de ses grandes
entreprises, qu’ils soient
géostratégiques ou axés sur les
ressources » (28).
Conclusion
Que pourrait-on ajouter sinon que
tout est manigancé pour pousser les
masses prolétariennes vers la guerre
totale. De fait, une guerre mondiale ne
peut opposer que deux ennemis
irréductibles luttant pour leur survie.
Soit ce conflit mettra aux prises
l’alliance impérialiste Atlantique
dirigée par le « has been » étatsunien,
opposé à l’alliance Asiatique dirigée
par la Chine et la Russie comme le
prédisait Samuel Huntington
dans son livre « Le choc des
civilisations » (29). Cela
signifiera que les bourgeoisies
nationalistes chauvines auront gagné
leur pari de mobiliser les masses
prolétariennes pour s’entretuer dans une
guerre pour le partage des ressources,
des marchés et des secteurs de
production de plus-value, source de tous
les profits. Une fois cette nouvelle
guerre terminée la chair à canon
salariée retournera à son esclavage
journalier (30).
Mais ce conflit international
pourrait opposer deux autres ennemis
encore plus irréductibles, la grande
bourgeoisie mondiale, et ce qui restera
de ses appareils d’État, au prolétariat
international, pour l’éradication du
mode de production capitaliste et
l’édification du nouveau mode de
production communiste.
Références
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ralliement de l’Iran par les accords
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http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-ralliement-de-liran-par-les-accords-sur-le-nucleaire/
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« question nationale »
palestinienne, bourgeoise et
réactionnaire. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-question-nationale-palestinienne-bourgeoise-et-reactionnaire/
-
http://www.20minutes.fr/monde/151104-20070411-15-ans-guerre-civile-algerie
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http://www.lefigaro.fr/actualites/2015/11/24/01001-20151124LIVWWW00087-en-direct-avion-russe-abattu-Turquie-Syrie-s-24-avion-de-chasse-abattu.php
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La France et Israël lancent
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-
http://www.voltairenet.org/article189360.html
-
Sauf pour les jeux de massacres que
la bourgeoisie israélienne organise
régulièrement contre les résistants
nationalistes palestiniens dans les
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Cisjordanie et de Gaza.
-
Robert Bibeau (2011) Le
parricide, la guerre civile en
Libye.
http://www.mondialisation.ca/le-parricide-la-guerre-civile-en-libye/23498
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Robert Bibeau (2012) Le
« Printemps arabe » bilan d’un
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http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-printemps-arabe-bilan-dun-avortement-2/
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Robert Bibeau (2011) La lutte de
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libyen se poursuit.
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-lutte-de-liberation-neo-100583
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http://mai68.org/spip/spip.php?article7949
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http://www.mondialisation.ca/washington-se-prepare-a-la-troisieme-guerre-mondiale/5487295?utm_source=Infolettre+Mondialisation&utm_campaign=396d25a961-Infolettre_08_11_1511_8_2015&utm_medium=email&utm_term=0_24340f1e06-396d25a961-82720701&ct=t(Infolettre_08_11_1511_8_2015)&mc_cid=396d25a961&mc_eid=74b176f7a
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Jules Dufour (2015) Le réarmement
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29. Larry Chin.
19.11.2015 Pousser les masses
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http://www.mondialisation.ca/pousser-les-masses-vers-la-guerre-totale/5490191?utm_source=Infolettre+Mondialisation&utm_campaign=61c2cb15c5-Chin_article11_23_2015&utm_medium=email&utm_term=0_24340f1e06-61c2cb15c5-8272070
30 Samuel
Huntington. (1997) Le choc des
civilisations.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choc_des_civilisations
31. Robert Bibeau
(2015) Les attentats terroristes
indiquent le désespoir des capitalistes.
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/les-attentats-terroristes-indiquent-le-desespoir-des-capitalistes
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