Opinion
Crise, austérité et résistance à leur
gouvernance
(Nous sommes tous prolétaires)
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 25 mars 2015
http://www.les7duquebec.com/...
[Ce texte sera
présenté au teach-in «En
marche vers le 1er Mai 2015».
UQAM-Montréal, le 29 mars 2015 à 13 h
00. Pavillon AQUIN - A-2445.
Le 1er Mai est un
moment de ralliement de tous ceux qui
militent en faveur de la révolution
prolétarienne mondiale. La classe
prolétarienne est la seule classe
révolutionnaire que l’histoire a
désignée comme fossoyeur du capitalisme
et mère du socialisme. C’est pourquoi,
ce 1er Mai 2015, nous
proclamerons «Nous
sommes tous prolétaires»].
BIENVENUE À TOUS.
Pour comprendre l’austérité,
il faut d’abord comprendre
la crise
économique, ses origines, son
évolution et sa finalité.
Si nous comprenons le pourquoi et
le comment de la crise économique
systémique, et de quelle façon elle
frappe toutes les classes de la société,
nous saurons pourquoi les États
capitalistes nous imposent des mesures
d’austérité drastiques et nous pourrons
décider de quelle manière résister le
plus efficacement aux gouvernements.
La crise systémique
Toutes les classes
sociales sont affectées par la crise
économique et par ses effets. Ainsi, les
médecins et les cadres
sont présentement sous le feu
croisé du ministre de la Santé et du
ministre du Revenu qui souhaitent
augmenter leur charge de travail et
réduire leur rémunération. Les 400 000
travailleurs de la fonction publique
québécoise se sont fait présenter des
offres salariales de 3 pour cent sur 5
ans et la retraite à 62 ans (1). Le
tiers des employés de la fonction
publique québécoise sont à statut
précaire, sans sécurité d’emploi, sans
sécurité du revenu.
Les chômeurs ne
parviennent plus à se qualifier pour
l’assurance emploi (sic). Seulement le
tiers des chômeurs y parviennent, les
autres ont recours au bien-être social
dont les prestations dérisoires se
déprécient chaque année. Les services de
santé et d’éducation se dégradent et
coûtent pourtant de plus en plus cher.
En 2012, les étudiants ont bloqué la
hausse drastique des frais de scolarité
et voici que le gouvernement reprend
l’offensive, augmente les frais dérivés
et réduit les subventions aux
universités, les forçant à couper dans
les services, dans les programmes et à
geler les salaires des professeurs une
autre frange de la petite bourgeoisie
ciblée par l’État.
L’Hydro Québec
hausse ses tarifs malgré des profits
record. Les tarifs des garderies
augmenteront bientôt. Les tarifs dans
les résidences pour personnes âgées ont
augmenté alors que les services ont
diminué, au point qu’il devient risqué
de résider dans un centre pour retraité.
L’assurance automobile a augmenté, les
frais d’enregistrement également. Les
frais de télécommunication, les tarifs
de transport en commun et la TVQ n’en
finissent plus de grimper. Bref, tout
augmente alors que les services
diminuent. L’attaque de l’État des
riches contre les régimes de retraite
des employés, y compris celui des
policiers, leur bras armé terroriste, en
dit long sur la situation désespérée des
finances publiques de l’État
capitaliste.
L’équité fiscale et les paradis fiscaux
On débat du
Rapport Godbout sur la
fiscalité qui propose une baisse de 4,4
milliards de dollars de l'impôt sur le
revenu des particuliers en contrepartie
d'une hausse des tarifs des services et
des taxes pour les salariés et les gens
«défavorisés». Ce rapport constitue une
charge en règle contre les ouvriers et
les autres salariés du Québec. Le
Rapport Godbout constitue la réponse
de la classe capitaliste québécoise aux
supplications d’une certaine «gauche
citoyenne électoraliste» à propos de
l’équité fiscale, de l’abolition des
abris et des paradis fiscaux (2).
L’argument présenté
par le fiscaliste Godbout pour
réduire les impôts de 4,4 milliards de
dollars et pour augmenter les taxes et
les tarifs des services publics est à
l’effet qu’on réduira ainsi les charges
fiscales pour les riches qui pourront
alors investir leur argent – leur
capital – créer des emplois et relancer
l’économie (3).
Cet argument
s’appuie sur la thèse frauduleuse qu’il
y aurait
pénurie de capital sur le marché
immobilier, sur le marché commercial,
sur le marché industriel et sur le
marché boursier. Ce qui est totalement
faux. La présente crise économique du
capitalisme est une crise de
surproduction de marchandises et de
surplus de capital qui ne trouve
plus à se valoriser. Laisser davantage
d’argent dans les poches des riches et
des entreprises monopolistes pendant que
l’on retire l’argent aux salariés pour
consommer, réduisant d’autant leur
pouvoir d’achat, c’est le contraire de
ce qu’il faut faire pour relancer
l’économie en léthargie faute de
marchés.
Ainsi, le dernier
budget Leitao (2014-2015) propose
des crédits de 1,5 milliard de dollars
pour étayer les investissements privés
dans le Nord québécois et pourtant rien
ne se passe de ce côté. La Chine a
annulé un projet minier d’un milliard de
dollars faute de marchés pour écouler
l’acier
dans une économie atrophiée. Pour
conclure, il n’y a pas de pénurie de
capitaux, il y a surabondance de
capital. Ce qui fait défaut, ce sont les
occasions pour les milliardaires
d’investir « profitablement ».
Par contre, baisser
les taxes et les tarifs des services
publics et hausser les impôts pour les
riches n’est pas non plus une option
envisageable en économie impérialiste en
panade. Pourquoi ? Parce que sous
l’économie impérialiste globalisée et
mondialisée, les capitalistes ont
abattus les frontières, brisés les
barrières tarifaires et douanières par
une multitude de traités de
libre-échange (4). Les capitalistes ont
imposé la
concurrence internationale entre
tous les contingents d’ouvriers et sur
tous les marchés. Les ouvriers d’Alcan
font concurrence aux ouvriers russes et
chinois pour conserver leurs emplois.
L’accélération des transports et des
communications augmentent les
possibilités d’échange et de
concurrence. Si un gouvernement s’avise
de hausser les impôts des entreprises ou
de stopper la fraude fiscale, les
multinationales s’échapperont vers des
cieux plus obséquieux.
D’où vient la richesse dans notre
société ?
La seule et unique
source de richesse et de prospérité
c’est le travail salarié. L’ouvrier
travaille 8 heures à l’usine ou sur un
chantier, un
salaire nécessaire à sa survie lui
est remis (disons la valeur de 3 heures
de travail), la
valeur créée le reste du temps, la
plus-value, ne lui est jamais
remise. Cette valeur supplémentaire est
expropriée
par le patron – propriétaire
privée des moyens de production – pour
payer l’impôt;
pour payer les taxes sur la masse
salariale; pour rembourser les
moyens de production (énergie,
matières premières); pour payer l’amortissement
sur l’outillage et les bâtiments;
pour rembourser les
emprunts; pour défrayer les
coûts de mise en marché, et
finalement pour son
profit qu’il espère
investir dans un nouveau cycle de
production si les marchés lui sont
favorables. Même les économistes
bourgeois admettent que toute richesse
provient du travail salarié. Voici ce
qu’ils écrivent dans un rapport du
Conseil du patronat du Québec : « Les
économistes s’entendent pour affirmer
que la majorité du fardeau économique
retombe en bout de piste sur les
employés. » (5)
L’équation de ce cycle de
reproduction productif va comme suit :
C =»salaire + [plus-value =
(moyens de production + impôt +
rente) + profit]=»C’
|
La contradiction mortelle – l’élévation
de la composition organique du capital
Si le mode de
production capitaliste (MPC) ne reposait
pas sur une
contradiction fondamentale, ce cycle
économique pourrait se perpétuer pour
l’éternité et vous ne connaitriez aucune
crise ni aucune mesure
d’austérité pour la contrée. Le
problème surgit quand chaque
capitaliste, est forcé malgré lui, par
la concurrence d’autrui, d’augmenter ses
profits afin d’attirer à lui le capital
d’investissement qui lui permettra de
reproduire ce cycle économique élargie,
seule et unique raison de vie du
capital. Si un capitaliste charitable
décidait de ne pas chercher à accumuler
davantage de profit, il serait éliminé
par ses concurrents.
Étant donné que
seul le
travail salarié – le
surtravail vivant de l’ouvrier –
engendre de la
plus-value, unique source de
profit, le
patron (propriétaire privée) est
forcé de réduire la portion du
salaire nécessaire à l’achat de la force
de travail s’il souhaite accroître
la portion de
surtravail spoliée, et ainsi
augmenter ses profits (Figure 1). Ce
faisant, chaque capitaliste réduit le
pouvoir d’achat de ses employés soit en
diminuant leur salaire net (inflation
déduite), soit en réduisant leur salaire
relatif (productivité absolue et
relative accrue), soit en diminuant
ses charges sociales (impôts et
taxes) et en augmentant les taxes payées
par les salariés (on revient au
Rapport Godbout).
Profit capitaliste versus «coût du
travail» (sic)
Il paraît aberrant
de confronter le
coût du capital avec le
coût du travail. C’est un peu comme
si un braqueur comparaît ses coûts
d’opération (armement, munitions,
véhicules, frais divers) avec ce qu’il
en coûte aux épargnants pour protéger
leurs épargnes, et le braqueur de
conclure qu’il y a déséquilibre dans le
«partage» des coûts compte tenu de ses
«revenus» prévus (sic) ! Tout de même,
afin d’étayer notre argumentation nous
étudierons l’exemple de la France
sachant qu’au Québec, au Canada et dans
la plupart des pays industrialisés la
situation est similaire. L’an dernier,
le webmagazine
Mondialisation publiait ceci
:
«Le problème de la
France n’est pas le
coût du travail, mais le
coût du capital, c’est-à-dire la
part des bénéfices versée aux
actionnaires, qui a augmenté bien plus
vite que les salaires et qui a atteint
des sommets inégalés depuis trente ans.
En effet, selon l’INSEE, de 1980 à 2010,
la part de dividendes est passée de 3%
de la richesse nationale à 9%, ce qui
représente une hausse de 180 milliards
d’euros par an pendant trois décennies.
En 30 ans, les dividendes payés aux
actionnaires ont augmenté de 200%. Sur
la même période, en euros constants,
les salaires n’ont progressé que de 20%.
Sur les cinq
dernières années, de 2007 à 2011, les
dividendes ont augmenté de 27% alors
que
les salaires n’ont augmenté que de 12%.
En 2010, toujours selon l’INSEE, 210
milliards d’euros ont été versés en
dividendes aux actionnaires et seulement
182 milliards ont été investis dans la
production. Ainsi, le coût du capital
est supérieur aux investissements
productifs. Sur cent euros de richesse
créée par les travailleurs, 25 euros
partent en dividendes pour les
actionnaires, alors que
la part des salaires a baissé de 10
points depuis 1980 et est
proportionnellement similaire au niveau
de 1960, au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale.» (6)
Ces données
confirment l’érosion des salaires et du
pouvoir d’achat des salariés en France,
et elles confirment également qu’il n’y
a pas pénurie, mais bien surabondance de
capitaux à investir. Nous pouvons en
déduire que de favoriser les «
investissements » n’est pas la solution
à l’augmentation de la composition
organique du capital et à la baisse du
taux de profit moyen qui s’ensuit. La
preuve en est qu’au Canada seulement, et
vous pouvez généraliser cet exemple à
tous les pays impérialistes, les banques
déclarent des profits records année
après année comme le montre la figure 2.
Comment les profits
des banques canadiennes et mondiales
peuvent-ils croître alors que l’économie
réelle stagne – que la production de
marchandises et de services périclite ?
En termes d’économie politique
capitaliste ceci est absolument
incompréhensible et inexplicable. C’est
comme si un ménage gagnait de moins en
moins d'argent, mais verrait son livret
bancaire s’enrichir. Ce que ces chiffres
révèlent c’est que les banques
canadiennes – comme celles de toutes les
autres puissances – créent de l’argent –
du capital virtuel-fictif. Des papiers à
ordre, des bons du Trésor, des actions,
des obligations, des prêts, des produits
dérivés, du crédit de façon tout à fait
désordonnées, et ce phénomène, qui
existait déjà au début du capitalisme
britannique, a pris une ampleur
inimaginable au tournant des années 1970
– au moment de l’amorce de la présente
séquence de crises économiques
systémiques du capitalisme. L’abolition
des Accords monétaires et financiers de
Breton Woods
marque le commencement de la fin
du capitalisme (7).
Attention, nous ne
disons pas que le capitalisme
s’effondrera de lui-même, sous le poids
de ses propres contradictions. Non, le
capitalisme à son stade impérialiste
décadent aura besoin d’un sérieux coup
de main pour en venir à sa fin. Cette
mission historique est dévolue à une
classe sociale révolutionnaire, la
classe ouvrière que nous fêterons ce 1er
Mai comme chaque année.
Surabondance de «capital» parasitaire
Ce que nous venons
d’expliquer – cette dichotomie entre la
production de valeur réelle
tangible – marchandisable
– et l’accumulation d’immenses
sommes de capitaux virtuels – ne
représentant rien – aucune valeur réelle
– peut aisément s’observer à l’échelle
québécoise et canadienne, mais encore
plus facilement à l’échelle mondiale. Il
faut toujours se rappeler que l’on ne
peut comprendre, analyser et expliquer,
les phénomènes économiques et les
politiques nationales si on ne les
confronte pas avec les données, les
phénomènes économiques et les politiques
internationales. Le Canada et le
Québec ne sont que des microcosmes d’un
monde impérialiste globalisé et
mondialisé.
Ainsi, aujourd’hui,
la somme des produits intérieurs bruts
(PIB) des pays de la planète totalise
50000 milliards de dollars US
alors que la somme des produits
boursiers dérivés (l’argent de
pacotille) totalise 600 000 milliards de
dollars US, soit douze fois plus au
passif qu’à l’actif (8). Ce « capital »
fictif est tellement volatile que
pendant la crise boursière de 2009, 23
000 milliards de dollars de soi-disant
«valeurs boursières» s’est envolée en
fumée sans que personne ne puisse
retracée cet argent inexistant. C’est
exactement comme ces banques chypriotes
qui un jour affichaient dix milliards de
dollars de crédits et de dépôts alors
qu’elles ne possédaient que 500 millions
de dollars d’actifs. Quand un jour les
épargnants de Chypre se sont présentés à
leur succursale bancaire pour retirer
leurs épargnes – les banques ont fermé
leurs portes et l’État chypriote a
décrété que chaque épargnant –
actionnaire – perdait 40% de la valeur
de ses épargnes.
Les millionnaires chypriotes
avaient déjà déplacé leurs avoirs vers
les banques suisses quelques jours avant
l’arnaque. Des scénarios semblables vous
en verrez à profusion dans la plupart
des pays du monde. La dévaluation
généralisée des monnaies – à commencer
par le dollar américain – sera la
prochaine étape de la déchéance
impérialiste étatsunienne.
Comment les
Robin des bois de l’ère moderne
pourraient-ils taxer et confisquer cette
monnaie de singe, ces avoirs
inexistants, pour renflouer les budgets
des états capitalistes et investir dans
les services publics ? L’État des
riches, à supposer qu’il le souhaite, ne
peut exproprier ce qui n’existe pas. La
figure qui suit présente quelques
chiffres illustrant la croissance de la
masse monétaire et du crédit en
circulation dans le monde entre 2000 et
2014. Chacun comprendra qu’il est tout à
fait illusoire de penser qu’un jour des
pays pourront rembourser la totalité de
ces dettes boulimiques. Par contre,
cette dette cumulative, hors contrôle,
aura servi de prétexte pour imposer des
mesures d’austérité aux ouvriers du
monde entier.
Le rôle de l’État dans le cycle
économique
Au Québec, l’État
capitaliste (fédéral, provincial,
régional et municipal) génère 50% du PIB
provincial. L’état-major du capital a
donc un rôle crucial à jouer dans
l’économie (9). Cependant, l’État n’a
pratiquement aucune latitude quant aux
politiques et aux mesures qu’il peut
mettre en œuvre pour « stimuler et faire
progresser » l’économie. Le mantra de
l’économie capitaliste n’est pas de
satisfaire les besoins de la population,
mais d’assurer la reproduction élargie
du profit. Donc, de faire croître la
plus-value afin de réinvestir les
profits qui seront valorisés pour
être ensuite réinjectés dans un nouveau
cycle économique productif. C’est ce
cycle capitalistique qui est rompu par
la contradiction que nous avons décrite.
Voyons maintenant comment l’État
intervient afin de prolonger l’agonie du
capitalisme.
Les taxes et les
impôts collectés par l’État capitaliste
servent à deux choses : 1) à assurer la
reproduction de la force de travail des
salariés (éducation, formation, soins de
santé, services et divertissements,
ordre public et répression). 2) à
fournir un certain nombre de moyens de
production requis par le capital privé
tel que routes, voies ferrées, ports,
aéroports, aqueduc, égouts,
télécommunication, et capital de risque
afin d’éponger les pertes et d’assurer
les profits accrus (activités de la
Caisse de dépôt et placement et d’Investissement
Québec).
Tableau 1
Québec
PIB
375 M$
Budget
gouvernemental (province)
77 M$
(+ portion fédéral
70 M$)
Masse salariale
160 M$
Dette souveraine
274 M$
Dette des
particuliers
165% de leur revenu annuel
Investissement
Québec
2,2
M$
Caisse de dépôt
(actif)
226 M$
L’État des riches
par ses taxes, ses impôts et par ses
tarifs sur les services publics (70% de
ces revenus proviennent des particuliers
et 30% transitent par les entreprises,
alors que 100% proviennent du travail
salarié) contribue lui aussi à
réduire le pouvoir d’achat des
salariés et de leur famille qui voit
fondre leur capacité d’acheter des
marchandises et des services. Pire,
quand de nouveaux emplois sont créés la
masse salariale globale (celle qui fait
foi du pouvoir d’achat des salariés)
n’augmente pratiquement pas. C’est que
très souvent des emplois à temps plein,
mieux rémunérés, sont abolis, pour être
remplacés par des emplois précaires et
sous-payés.
Une nouvelle
catégorie de travailleurs est apparue
aux États-Unis, en Australie et au
Canada, les «
poor workers », des ouvriers si mal
payés que malgré qu’ils s’échinent
quarante heures par
semaine, ils ne gagnent pas
suffisamment pour assurer la
reproduction de leur force de travail.
Le capitalisme à sa phase impérialiste
est revenu à son stade initial du « Take
off » misérabiliste. La figure 4 indique
la proportion en pourcentage des
travailleurs pauvres par secteur
d’emplois aux États-Unis.
Depuis les années
soixante (1960),
l’État «providence» (sic) assurait,
par ses prestations et ses services,
plus de la moitié du revenu des ménages
au Québec, au Canada et dans nombre de
pays occidentaux. Aujourd’hui,
l’État capitaliste «policier et
totalitaire», par ses mesures
d’austérité, tend à réduire sa
participation au revenu familial. Tout
ceci implique que lorsque l’État réduit
ses prestations de revenu et de services
il réduit le marché solvable pour les
marchandises offertes sur les marchés de
moins en moins lucratifs et de plus en
plus exigus. D’une main, l’État fournit
du capital de risque pour produire des
marchandises qui s’entassent dans les
entrepôts –les invendus –. De l’autre
main, l’État endetté tout autant que les
particuliers pressurent les salariés,
réduit leur pouvoir d’achat et
empruntent aux banquiers qu’il ne
parvient pas à rembourser, car malgré
les coupes sombres que l’État effectue
dans les services publics les déficits
ne s’estompent pas (la baisse du prix du
pétrole vient d’offrir la démonstration
d’un budget fédéral «équilibré»
soudainement déficitaire) et l’État est
contraint d’emprunter afin de continuer
à assurer les services essentiels au
maintien des conditions de la production
capitaliste (sa première mission) et de
la reproduction de la force de travail
salarié (sa seconde mission).
L’écart entre
revenus et dépenses – le
déficit fiscal des gouvernements
occidentaux n’est pas conjoncturel, il
est structurel. Ces déficits récursifs
sont le résultat de la baisse des
revenus suite à la baisse de l’activité
économique, à la baisse de la valeur des
marchandises et à l’accroissement des
dépenses pour le service de la dette, la
« défense » nationale et autres dépenses
improductives qui dévalorisent le
capital (9).
Comment l’ouvrier peut-il résister aux
mesures d’austérité ?
Puisque les
ouvriers n’ont aucune prise sur les
leviers de l’économie, aucune prise sur
les centres de décision bancaires,
financiers, industriels et politiques;
aucun moyen de modifier le mode de
production capitaliste, qui de toute
manière ne peut être
réformé, il ne lui reste qu’à
résister jusqu’à obliger le gouvernement
à reculer et à modifier ses politiques
d’austérité de peur d’enclencher une
révolte généralisée. Le prolétariat ne
possède qu’une seule arme dans sa lutte
sur le front économique de la lutte de
classe – c’est la grève générale –. La
cessation du travail – le refus de
reproduire le capital et de produire la
plus-value et les profits. Seule la
grève générale peut faire reculer la
classe capitaliste et son État.
Le 1er Mai, manifestons pour
la reconquête du droit de grève pour la
classe ouvrière.
Nous sommes tous prolétaires.
_______
(1)
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201412/15/01-4828467-secteur-public-quebec-offre-3-daugmentation-salariale-en-5-ans-la-retraite-a-62-ans.php
(2)
http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201503/20/01-4854111-rapport-godbout-martin-coiteux-se-montre-evasif.php
(3)
https://www.cpq.qc.ca/wp-content/uploads/files/dossiers/2009/dossier0509_fr.pdf
(4)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-vrais-patrons-sont-derriere-les-rideaux-quatre-traites-inegaux/
(5)
http://www.pressegauche.org/spip.php?article21236#.VQrP45X0aAE.facebook
(6)
http://www.stat.gouv.qc.ca/docs-hmi/statistiques/economie/bulletins/se17-10.pdf
(7)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/leconomie-toujours-moins-compliquee-3/
(8)
https://www.youtube.com/watch?v=_UGQ9jAK1W8
(9)
http://www.ccmm.qc.ca/fr/metropole/statistiques-economiques/produit-interieur-brut-%28pib%29/
Et
http://www.mondialisation.ca/france-cout-du-travail-ou-cout-du-capital/5320214
MANIFESTE DU PARTI OUVRIER »»
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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