Opinion
Des ouvriers en colère
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 25 février 2015
Quand prospérité
rime avec austérité, le printemps des
désillusions
Le lecteur trouvera en annexe du
présent texte une lettre ouverte que
deux syndicalistes ont diffusée sur les
réseaux sociaux. Le tract est intitulé :
«Quand prospérité rime avec austérité
! Deux syndicalistes en colère».
Nous commenterons leur texte. D’abord,
rappelons quelques faits. En septembre
2014,
Les 7 du Québec ont
critiqué quelques militants regroupés
dans le collectif Offensive
syndicale pour avoir lancé le
mot d’ordre de chasser les patrons
syndicaux de leurs bastions. Ce texte
intitulé «Lutte gréviste dans la
fonction publique» est
disponible sur notre webmagazine à cette
adresse :
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-lutte-greviste-dans-la-fonction-publique/
Nous avions alors écrit que : «C’est
dans le cours même de la lutte que les
tergiversations et les trahisons des
bureaucrates syndicaux seront mises au
jour, exposées aux yeux des
travailleurs. Il sera alors temps de les
afficher de façon que les ouvriers
apprennent et se souviennent. Inutile
toutefois pour les militants de gauche
de tenter de s’emparer des postes des
bureaucrates syndicaux évincés. Un
militant de gauche qui devient agent
syndical de combat se transformera plus
tard en syndicaliste d’affaires,
négociateur bien payé de conventions
collectives pour ouvriers sous-payés.
Il ne peut en être autrement sous
l’hégémonie de la classe capitaliste»
(1).
Grève générale
illimitée
Nous indiquions aussi que les
travailleurs et les travailleuses
syndiquées n’étaient pas pour l’heure
massivement favorables à la répudiation
des bureaucrates syndicaux. Nous
suggérions de lancer plutôt un mot
d’ordre militant.
Non pas d’expliquer aux gens que
l’austérité est une mauvaise panacée –
cela, tous le savent déjà. Nous
suggérions de lancer le mot d’ordre de
grève générale illimitée sans
services essentiels. Ce que la
classe ouvrière attend ce n’est pas du
prêchi-prêcha sur la méchanceté avérée
des capitalistes et de leurs affidés
politiques. La classe ouvrière attend un
mot d’ordre clair d’engager la lutte
ouvrière et non pas de tenir des
assemblées de marguillers de la charité,
pleureuses indignées des inégalités
constatées dans la société.
Le texte en annexe est une
première manifestation où deux militants
ouvriers intégrés à la structure
syndicale constatent, éberlués, que les
chefs syndicaux jettent le masque
(avaient-ils même un masque ?) et
s’affichent tels qu’ils sont – des
poltrons – des courroies de transmission
– des chiens de garde des patrons, des
chargés de mission – de maintenir la
lutte de classe entre ouvriers et
patrons dans les limites de la légalité
juridique et syndicale bourgeoise (2).
Quelle est la mission des philistins
petits-bourgeois gauchistes qui trainent
à la remorque des syndicalistes en émoi
? Nous y répondrons par des
commentaires en phylactères au fil du
texte qui suit.
ANNEXE : «Quand
prospérité rime avec austérité! Deux
syndicalistes en colère»
«Jacques Létourneau
(Président de la CSN)
était sur le plateau de RDI
économie avec le PDG du Conseil du
Patronat du Québec Yves-Thomas
Dorval le 16 février 2015. Fallait voir
ça, la belle entente. La belle
atmosphère de «collaboration
constructive». Jacques Létourneau
président de la CSN est tombé dans le
piège, il a servi de faire-valoir au
lancement d'une campagne de propagande
patronale longuement mijotée qui
s’appelle «Prospérité Québec» Le
Conseil du patronat martèle: « Ça ne
sert à rien de se battre sur la pointe
de tarte il faut agrandir la tarte et il
y en aura pour tout le monde » [les
syndiqués et les
ouvriers auront compris que
Letourneau ne tombe pas dans le piège.
Complice, il s’y précipite. NDLR].
«C’est bien joli,
mais pas nouveau comme discours. Dès
1981 le président
Ronald Reagan annonçait la «
trickle down economy » l’économie
de «Ruissellement vers le bas».
La théorie de Reagan était que si la
piscine des riches se remplissait
d’argent jusqu’à déborder, il «
ruissellerait » de la richesse vers les
pauvres. 30 ans plus tard les
riches sont plus riches et les pauvres
plus pauvres. Et le Conseil du
Patronat qui veut en remettre, et
Jacques Létourneau n’a rien d’autre à
dire que «Je n’ai pas de problème à
mettre la prospérité au poste de
commande ». [Remarquons
au passage que toute cette bouffonnerie
à la télé-RDI à propos de la prospérité
est d’un ridicule consommé. Qui les
polichinelles Letourneau – Dorval et
Gérald Filion (l’économiste en
salopette) veulent-ils berner ? Il n’y a
aucune prospérité à partager. La crise
économique est systémique et elle
s’approfondit chaque jour
davantage. Les richesses que
convoitent les bobos de la go-gauche et
que détiennent les 1%
n’est qu'argent spéculatif. Les
syndicalistes indignés devraient
s’offusquer de cette mystification
plutôt que de la propager. NDLR].
LA SUITE DE L’ARTICLE
EST ICI »
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/des-ouvriers-en-colere/
La
question nationale (2014).
Gratuit en format PDF :
http://www.robertbibeau.ca/imperialisme.pdf
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