Opinion
Ukraine - Les ouvriers n'ont pas encore
parlé
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Vendredi 21 février 2014
Que voilà une affaire compliquée que ce
calvaire ukrainien meurtrier. La guerre
civile n’est pas enclenchée malgré ce
que colportent les médias (à la solde
des puissances occidentales). Quelques
milliers de casseurs, dirigés par un
ex-officier du Mossad, encerclés dans
Kiev ne font pas une insurrection
populaire, insurrection que le peuple
ukrainien ne souhaite pas de toute
manière.
L’Ukraine,
c’est 600 000 km2 de
plaine généreuse. Mais c’est surtout 46
millions d’habitants dont 8 millions
d’origine russe et 25 millions de
russophones, alors que l’on ne compte
pratiquement aucun étatsunien, aucun
français, aucun anglais dans le pays mis
à part quelques germanophones arrivés
suite à l’écroulement de l’empire
soviétique.
L’Ukraine est voisine de la Russie (1500
kilomètres de frontières communes) dont
il dépend pour son approvisionnement en
énergie, et avec qui il fait le gros de
son commerce extérieur et de son profit,
et avec qui il conserve des liens
historiques profonds. Rien de tel entre
le peuple ukrainien et les peuples de
France, des États-Unis ou du
Royaume-Uni. Les russes ont libéré les
ukrainiens pendant que Churchill
tergiversait devant les plages
normandes.
À côté de l’Ukraine c’est la
Biélorussie, puis la Russie
impérialiste, qui est revenue de sa
torpeur post-glasnost, et qui commence à
résister aux assauts de l’impérialisme
occidental pour protéger les
néo-colonies de son glacis continental.
À des milliers de kilomètres de Kiev –
il y a Washington et le Pentagone. Plus
près, mais lointain tout de même, il y a
Paris et Bernard-Henry Lévi – encore lui
(!) qui, quand tout sera détruit place
Maïda
à Kiev, retournera au café Les
deux Margot siroter un bourbon et sucer
quelques bonbons.
L’impérialisme occidental croyait au
lendemain du Mur de 1989 que l’empire
Russe était défait – éteint à tout
jamais et pour lequel Zbigniew
Brzezinski
avait émis des projets de
partition en États, provinces,
départements, dépendances, colonies et
no mans land comme si l’impérialisme
russe trépassait. Brzezinski
se meurt et la Russie aligne ses
pions en Syrie, en Serbie, en Ossétie,
au Kazakhstan, en Biélorussie et en
Ukraine.
Rien pour rassurer le peuple ukrainien
pris en otage – entre deux feux – entre
deux belligérants sur son sol national
sanglant. D’un côté ce sont les bandits
et les mercenaires libertaires
armés-entraînés-payés et pour certains
exfiltrés par quelques puissances
impérialistes étrangères, excluant
l’Allemagne, mais incluant la France
impériale – et le royaume de Cameron qui
tire à l’aveugle dans cette affaire.
Selon certaines sources peu crédibles,
le Département d’État étasunien aurait
allongé 5 milliards de dollars dans ce
coup d’État foireux. Personnellement je
ne crois pas que la somme soit aussi
importante
mais des subsides aux
magouilleurs de
la «révolution colorée rouge
sang» il y a eu c’est évident. C’est la
réponse américaine à l’échec de
l’invasion syrienne.
De l’autre côté des barricades, de la
révolte importée et imposée,
un pouvoir présidentiel et
législatif inféodé à l’ours Russe son
allié naturel. Un pouvoir faible que le
sort a placé au mauvais endroit à un
mauvais moment et qui prend ses ordres
directement du Kremlin c’est assuré. Une
chose est certaine toutefois quel que
soit l’endroit où la potiche
Ianoukovitch prend ses ordres
cela ne concerne que le parlement et le
peuple ukrainien et nullement ces
vauriens que le pouvoir ukrainien a
commencé à identifier et à éliminer
physiquement, systématiquement, comme
d’autres à Homs au Proche-Orient….Vous
connaissez ?
Les ouvriers
ukrainiens n’ont pas la main dans
cette affaire. Ils n’ont aucun contrôle
sur aucun des camps, ils n’ont pas
d’organisation de classe et ils n’ont
pas l’initiative révolutionnaire. Les
ouvriers ukrainiens ne serviront que de
chair à canon dans cette guerre des
canonnières. Ils mourront sans gloire et
sans avantage...inutilement.
Il est temps que le prolétariat
ukrainien expulse ces troublions
infiltrés, ces assassins venus
d’Occident avec leurs chaînes dorées
pour remplacer celles que le nouveau
tsar du Kremlin leur a tissé. Les
ouvriers doivent tirer les conclusions
de ce coup fourré mal engagé et
apprendre de ce soulèvement avorté.
Qu’ils trouvent des armes et les
planques et qu’ils se préparent pour la
prochaine tournée où cette fois ils
devront dirigés l’action et ne pas
laisser des néo-nazis et des brigands
dirigés les ouvriers révoltés.
L’objectif sera alors «Tous le pouvoir
aux soviets».
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