Opinion
Le dessous des cartes
au Moyen-Orient meurtri
Robert Bibeau
Vendredi 18 juillet 2014
La situation au Moyen-Orient est très
compliquée ! Les enjeux y sont énormes
et les hyènes sont nombreuses autour de
cette proie pétrolière et gazière. Tout
ce qui se passe là-bas tourne autour du
contrôle et du partage de l’énergie
fossile. Mais, direz-vous, il y a dix ou
vingt ans, il y avait plus d’or noir
qu’il y en a présentement et pourtant
moins d’escarmouches et de conflits
armés qu’en ce moment. C’est qu’à cette
époque il y avait moins de chacals
impliqués dans le dépeçage. Et surtout,
une superpuissance reconnue par tous les
belligérants jouait le grand commandant.
Il y a vingt ans,
une super puissance hégémonique
contrôlait sans partage tout le
Moyen-Orient ou presque. Un larbin fit
mine de jouer sa partie en solo et de
vendre la deuxième plus grande réserve
de pétrole de la planète à qui il
voudrait, usant des devises qu’il
souhaitait. La riposte ne se fit pas
attendre et l’homme finit sa vie comme
il l’avait vécue – dans la violence et
sous la potence. Un pékin libyen jouant
le même refrain subit le même destin
(1). En ce temps-là, le Roi Lion était
reconnu et respecté de tous.
Les étatsuniens ne
savaient pas qu’ils ne possédaient pas
la puissance militaire suffisante pour
écraser toute velléité de résistance.
C’est la guerre dans le désert – le
désert de pierres de l’Afghanistan et du
Pakistan, le désert de sable de l’Irak
et de la Libye-Somalie-Yémen-Soudan, le
désert des sous-fifres crédibles en
Syrie, qui apprit à Georges W. Bush, à
ses supplétifs et à ses succédant, que
l’armée américaine suréquipée était
vaurienne pour occuper et administrer
sur le pavé clouter. On ne peut occuper
un pays avec des drones. On le détruit
c’est tout, et après coup on
l’abandonne.
Quand une
superpuissance s’expose faible et
démunit comme le firent les États-Unis –
invariablement, tous les surintendants
se voient comme le prochain capi di capo
et chacun tente de tirer les marrons du
feu. Chacun compte ses alliés, ses
affidés, ses lieutenants, tout en se
positionnant pour le prochain
changement. C’est ce prochain agenda qui
devrait préoccuper les analystes dépités
par la complexité des jeux d’alliés.
Allez donc vous y
retrouver dans ce guêpier. Les
États-Unis qui font les yeux doux à
l’Iran des mollahs milliardaires
et qui s’éloignent de son ancien compère
israélien comme nous l’avions prédit
(2).
Le Président
Poutine qui appuie l’agression d’Israël
contre le peuple palestinien sacrifié
dans Gaza emmurée. La Russie qui
a tout juste préservé sa base maritime
syrienne sur la Méditerranée ne peut
prétendre à l’hégémonie.
La Turquie
qui tolère à sa frontière la création de
l’État croupion du Kurdistan irakien
sous mandat israélien. La Turquie
qui ne sait plus trop ce qu’elle pourra
tirer de cette esbroufe syrienne qui ne
lui apporte que des réfugiés. Le
Qatar qui après avoir pêché en eau
trouble toutes ces années se demande
s’il lui restera quelques avantages
après avoir tant déboursé pour supporter
ces assassins ingrats aujourd’hui
accrochés à leur butin. L’Arabie
saoudite qui fait de l’urticaire de
voir l’Iran étendre son influence
au Levant. L’Arabie qui a
pourtant payé de ses deniers pour
équiper et entraîner tous ces
meurtriers. L’Arabie qui
n’espérait rien sinon que de nuire à
l’Iran l’autre puissance du Golfe Persan
encerclé.
L’Iran
embêté par cet État islamique troufion
en terre irakienne et syrienne qu’elle
croyait pourtant contrôlé. L’État des
mollahs n’avait-il pas adoubé Nouri al-Maliki,
l’homme en sursis, soutenu et maintenu
Bachar al Asad, l’autre homme en sursis,
et financé le Hezbollah vainqueur
d’Israël sur la côte
Méditerranéenne.
Israël qui
parraine la création de l’État
Islamique en Irak et au Levant,
dirigé par un agent de la CIA (3).Israël
qui se cherche un nouveau mentor, vend
des secrets militaires à la Chine
et à la Russie et attaque le Djihad
islamique et le Hamas (bras filouté
du Qatar) dans Gaza pour
leur refus de soutenir l’État islamique
et son sultan «Rantanplan» (sic). Le
Djihad islamique qui récupère les
militants mécontents du Hamas qu’il
boutera hors de la Bande de Gaza. Ne
parlons pas de Mahmoud Abbas de l’Autorité
sans autorité que plus personne ne prend
la peine de soudoyer tant son cul de
chemise est délavé.
L’Égypte qui
peine à massacrer tous les résistants
qui se terre en attendant de reparaître
plus menaçants. La Jordanie qui
en a marre de servir de camp
d’entrainement pour tout ce que la
France, les États-Unis, le
Royaume-Uni et Israël lui
expédient de bandits entremêlés de
réfugiés affamés de plus en plus lourd à
supporter.
Ce qu’indique cet
imbroglio aux multiples embardés c’est
que nous sommes sortis d’un monde divisé
en deux camps impérialistes équilibrés
par la terreur; pour passer un bref
instant sous l’hégémonie impérialiste
américaine; pour tomber aujourd’hui dans
le monde de la «Croisière en folie» où
aucune puissance économique, politique
et militaire ne se démarque pour imposer
son autorité aux pays belligérants, aux
puissances impérialistes dominantes et
aux pays impérialistes assujettis.
Alors, chaque petit potentat régional se
croit autoriser à soutenir sa bande de
mercenaires déloyale pour porter la
guerre à ses frontières, sans trop
savoir si sa meute de djihadiste lui
restera complice ou ne sera pas soudoyé
par un autre prétendant pêchant en eau
trouble.
Cette réalité bien
visible au Moyen-Orient s’étend peu à
peu à l’Afrique, l’Europe du glacis
russe (Ukraine, Biélorussie et pays du
Caucase), et demain, ce sera en Asie si
la puissance chinoise n’élève pas la
voix d’ici là.
La classe ouvrière
n’a que faire de ces jeux de massacre et
doit parfaire sa préparation pour le
grand soulèvement sinon la guerre
mondiale qui se prépare
l’entraînera en enfer.
(1)
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-parricide-la-guerre-civile-en-89871
(2)
http://www.alterinfo.net/Snowden-Le-chef-de-l-EIIL-Al-Baghdadi-a-ete-forme-par-le-Mossad_a104140.html
(3)
http://www.mondialisation.ca/le-combat-obama-netanyahu-la-revanche/25068
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