Accueil Luc Michel Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Les rapports du CPI Le Hamas Les vidéos BDS Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité

 

 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





BDS



Solidarité



Produits palestiniens



Eurasie-Afrique


 
En direct d'Iran



Agence syrienne



Agence Russe


 
Radio Chine

Internationale
 
Palestine Solidarité
sur Facebook



 


   


Les 7 du Québec

Le Venezuela au crépuscule
de la « Révolution bolivarienne »

Robert Bibeau

Mercredi 16 août 2017

En 1998, une faction du capital vénézuélien, s’appuyant sur l’armée et bénéficiant de l’appui d’une large portion de la petite bourgeoisie nationaliste et gauchiste (charger de mobiliser la population pauvre des Barrios), a porté au pouvoir « El Comandante » Hugo Chavez après deux coups d’État ratés. Afin de consolider son pouvoir chancelant, Hugo Chavez a financé, à même la rente pétrolière nationalisée, un train de mesures sociales (crèches, écoles, enseignement supérieur, dispensaires, médicaments, aides alimentaires, etc.) qu’il a qualifié de « Révolution ». « La Révolution bolivarienne est le nom donné par ses partisans au mouvement de réformes et de redistribution de la rente pétrolière initié par Hugo Chávez au Venezuela après son arrivée au pouvoir » (1).

C’est par le développement de ces services publics que la petite-bourgeoisie de gauche trouva à s’employer et stopper sa migration à l’étranger. Ce type de services est courant dans les pays industriels avancés, mais inexistants, pour les pauvres du moins, dans les pays capitalistes « émergents ». Hugo Chavez a présenté cette mise à niveau des services sociaux nationaux comme une Révolution sociale populiste – un peu comme « l’Équipe du tonnerre » au Québec réalisa la « Révolution tranquille » en 1960. Après une phase de « take off », une économie industrielle en expansion réclame toujours une telle mise à niveau afin d’assurer la formation des travailleurs et la reproduction d’une force de travail de plus en plus dispendieuse et qualifiée. Ce que reconnaissent les experts gauchisants qui étudient la « Révolution bolivarienne » en tant que modèle de modernisation du mode de production capitaliste sur le continent latino-américain : « Au-delà du seul Venezuela, l’étude de la révolution bolivarienne est d’autant plus intéressante, qu’elle a amorcé le passage à gauche de nombreux pays d’Amérique latine en ce début de XXIe siècle, occasionnant des changements profonds et inédits à travers le continent, avec plus ou moins de succès selon les cas » (2).

Évidemment, les latifundiaires et une fraction du grand capital vénézuélien, incapable de comprendre que la paix sociale et leur expansion mondiale réclamaient cette mise à niveaux des services sociaux, s’insurgèrent contre ces « largesses » faites aux populaces démunies qu’ils avaient l’habitude d’affamer ou de réprimer. Ces riches, ignares, ne comprenaient pas que s’il est possible de faire exterminer par l’armée un million de paysans ruraux isolés, il en va autrement quand il s’agit de massacrer un million de prolétaires urbains solidarisés. Toujours est-il que les latifundiaires et une partie des capitalistes vénézuéliens organisèrent coups d’État et insurrections à répétition contre le pouvoir bolivarien. Ils en appelèrent à leur ami et protecteur étatsunien afin qu’il leur donne un coup de main pour mettre fin à ce « gaspillage » de capital en faveur des « vaut rien » des bidons villes (3). Hugo Chavez, porter par les cours élevés du pétrole, n’eut aucun mal à imposer son pouvoir au nom de sa classe sociale. Ainsi le pétrole contribue pour 25% du PIB du pays et pour 95% des entrées de devises (4).  Cependant, à sa mort en 2013, « El Comandante » laissait une économie vénézuélienne en difficulté et son successeur Nicolas Maduro vécu le cataclysme du baril de pétrole à 50 dollars US. Le gouvernement des réformistes bolivariens se retrouva en fort mauvaise posture vis-à-vis ses créanciers internationaux comme en fait foi cet extrait : « En janvier 2015, le site Dolar Today [archive] (dont l’accès est interdit par le gouvernement vénézuélien) annonce un taux de change de 180 VEF pour 1 USD sur le marché noir, ce qui correspondrait à une dépréciation de près de 98% de la valeur de la monnaie locale en 12 ans. Le secteur privé détient 70 % de l’économie. Selon le FMI, l’inflation pourrait bondir à 2068 % en 2018 après 720 % en 2017 ; le PIB vénézuélien devrait se contracter de 12 % en 2017 après une chute de 18 % en 2016. Selon les autorités colombiennes, 300 000 Vénézuéliens ont fui leur pays pour se réfugier en Colombie… » (5)

Comme elle le fait dans chaque pays capitaliste « émergent », la faction réactionnaire du capital mondial profite de cette conjoncture économique défavorable pour ébranler la pseudo « Révolution bolivarienne » et reprendre le pouvoir sous l’œil indolent de la population pauvre des Barrios indifférente au fait de se voir couper les services sociaux par Maduro le capitaliste de gauche, ou par les capitalistes de droite. Le prolétariat vénézuélien n’avait pas compris que sous le capitalisme en phase impérialiste ces soi-disant « acquis sociaux » ne sont jamais acquis, ni en pays pauvres ni en pays riches,  et que le prolétariat doit mener une guerre permanente pour défendre ses conditions de vie et de travail. La petite-bourgeoisie gauchiste mondiale monte aux barricades afin de préserver et prolonger la vie de son plus récent « miracle » réformiste électoraliste qui s’effrite comme tous les précédents gouvernements nationaleux – chauvinistes – progressistes de l’histoire…le prochain pourrait bien être la Bolivie de Morales, ou Cuba, ou …

Le truc de l’Assemblée constituante (référendum que le prolétariat vénézuélien a boudé) ne sauvera pas la gouvernance de la gauche vénézuélienne bêlante pas plus qu’éventuellement elle ne sauverait le pouvoir réformiste de Mélenchon en France, ou le pouvoir « solidaire réformiste » au Québec, bref, partout où la go-gauche propose de partager le pouvoir des riches en faisant croire au « peuple » qu’il détient un pouvoir quelconque au bout de son crayon de votation ou en présence d’une assemblée constituante. Les prolétaires vénézuéliens, comme les autres contingents du prolétariat international, ne feront pas l’économie d’une véritable révolution prolétarienne mondiale, probablement après une sévère guerre nucléaire…malheureusement.

NOTES

 

 

   

Le sommaire de Robert Bibeau
Le dossier Amérique latine
Les dernières mises à jour



Source : Robert Bibeau
http://www.les7duquebec.com/...

Abonnement newsletter: Quotidienne - Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Toumi Djaidja

Analyses

René Naba

Analyses
 
Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Bruno Guigue

Analyses

Chems Eddine Chitour

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Manlio Dinucci

Analyses
 
Mohsen Abdelmoumen

Analyses