Opinion
Le manifeste des économistes
«progressistes»
contre l'austérité
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Samedi 15 février 2014
Je suis athée, je ne fréquente aucune
mosquée – aucune synagogue – aucun
temple – aucune chapelle – mais je
visite l’agora des réseaux sociaux ou la
petite-bourgeoise sévit impunément. Mes
pérégrinations m’ont amené sur un site
web qui se «Presse
à gauche»…un peu trop pressé
semble-t-il car ces propagandistes
diffusent un communiqué annonçant la
parution du
manifeste publié par quelques
«économistes gauchistes keynésiens»
(sic) implorant le gouvernement de
changer ses politiques d’austérité. Le
gouvernement Harper a-t-il la
possibilité de modifier ses politiques
économiques, en a-t-il la volonté et
doit-il en changer ?
Quelle serait la volonté de ce
groupe d’économistes universitaires
«progressistes» canadiens qui d’un élan
du cœur font appel à Stephen Harper pour
qu’il abandonne ses politiques
d’austérité et fasse preuve de
générosité envers le secteur privé ?
Lisez le communiqué publié par ces
écervelés : «Ceci aidera le secteur
privé à solidifier sa santé financière
et l’incitera à accroître ses propres
investissements, menant ainsi à une
reprise de la croissance du secteur
privé. Au contraire, la
réduction des dépenses gouvernementales
créera davantage d’incertitude chez un
grand nombre de ménages et d’entreprises
au Canada et elle affaiblira l’activité
économique» (1).
Misérables universitaires, Harper
applique exactement la politique que les
banquiers, les financiers et les PDG des
entreprises monopolistes canadiennes et
québécoises lui réclament, celle que
vous lui suggérez.
Ce qu’énoncent les économistes
patentés est faux, à savoir que : «pendant
la guerre, la crainte des déficits
budgétaires a été mise de côté, et
l’économie canadienne s’est vite
rétablie». Cinquante millions de
morts plus tard l’économie canadienne
n’était toujours pas rétablie
contrairement à ce que prétendent ces
malappris. Au contraire, au sortir de la
guerre la dette publique était
catastrophique et c’est la
reconstruction d’après-guerre, en Europe
et en Asie, après toutes ces tueries,
qui a permis aux monopolistes d’Amérique
(USA + Canada) de profiter de la relance
de l’économie d’après-guerre et de la
guerre de Corée. Suggèrent-ils ces
petits-bourgeois anémiés que les
gouvernements des pays industrialisés
devraient amorcés une troisième guerre
mondiale pour relancer l’économie
tétanisée ?
Les économistes polémistes
racontent dans leur missive adressée au
Premier ministre que : «Nous croyons
que ces politiques d’austérité
constituent une grave erreur. Non
seulement la réduction des dépenses
gouvernementales est inappropriée dans
le contexte actuel, mais de plus la
préoccupation première du gouvernement
fédéral devrait être l’obtention de
revenus élevés et le plein emploi pour
tous les Canadiens» (2).
Prenez note que tous les
signataires de cette supplique sont des
PHD en économie – de ces gens invités à
vous expliquer comment faire marcher
l’économie et comment remédier à
l’anarchie du système. Pourtant, pas un
de ceux-ci ne sait que le système
économique fonctionne normalement en ce
moment, obéissant aux lois impératives
de sa gouvernance interne et que le
gouvernement Harper en recevant le
pouvoir politique des mains des
capitalistes monopolistes qui ont
financé son élection a reçu la mission
de développer les politiques requises
pour que ce système poursuive sa mission
suprême. Si Stephen Harper impose des
politiques d’austérité c’est que
l’économie canadienne est engagée dans
une crise systémique globale et mondiale
face à laquelle l’impérialisme canadien
ne possède aucun levier pour inverser
cette panade (3).
Le gouvernement canadien ne peut
que réguler afin de pallier au plus
pressé, soit tenter de maintenir la
profitabilité des entreprises privées
canadiennes et étrangères implantées au
pays. Il est terminé le temps de
l’essaimage des subsides gouvernemental
pour gonfler un marché paralysé. Cette
«solution» a été tentée par
l’État-providence au cours des
trente dernières années. Désormais,
l’État-corporatiste
transmet directement – sans aucun
intermédiaire – le fruit des impôts et
des taxes arrachés aux salariés et le
dépose dans l’escarcelle des
multimilliardaires et des banquiers. Le
Québec s’est fait le champion de ces
subsides aux entreprises mais les autres
gouvernements en font autant.
Ces économistes universitaires
sont tellement incompétents qu’ils sont
incapables d’observer la réalité. Ainsi,
ils pleurnichent que : «la
préoccupation première du gouvernement
fédéral devrait être
l’obtention de revenus élevés et le
plein emploi pour tous les Canadiens»
(4).
Prétentieux petits Phd, il n’y a
aucune réduction des dépenses
gouvernementales d’annoncées, au
contraire, le budget fédéral déposé à la
chambre des Communes le 12 février 2014
annonce une stabilité des dépenses
fédérales soit 280 milliards $ de
déboursés (prévisions dépassées chaque
année) alors qu’elles ont été de 282
milliards en 2013-2014 et elles étaient
de 277 milliards $ en 2011-2012 tandis
que
les
revenus élevés s’accroissent
chaque année depuis dix années (5).
En résumé, le gouvernement Harper
fait exactement ce que vous lui
recommandez et pourtant la crise
systémique sévit depuis. Quant au «plein
emploi pour tous les canadiens»
dont vous vous gargarisez, aucun
canadien ne l’a jamais vu ni ne le verra
jamais car ce «grigri» est proscrit par
la loi du profit.
De grâce retournez à vos cahiers
dans vos universités écoliers
déjantés(6).
Autres analyses
économiques»
http://www.robertbibeau.ca/Palestine.html
(1)
http://www.pressegauche.org/spip.php?article16597
(2)
http://www.progressive-economics.ca/2014/02/11/economists-against-austerity/
(3)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/crise-economique-et-austerite-2e-partie/
(4)
http://www.pressegauche.org/spip.php?article16597
(5)
http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2010-08-f.htm#a2
(6)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/speculation-contre-la-devise-canadienne/
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