Les 7 du Québec
Les attentats terroristes indiquent
le désespoir des capitalistes
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Samedi 14 novembre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Des attentats du
onze septembre 2001 à ceux du 13
novembre 2015.
Les attentats du 11
septembre 2001 aux États-Unis,
l’attentat de janvier 2015, au bureau
de Charlie Hebdo, et ceux du 13 novembre
2015 à Paris marquent-ils un tournant
important indiquant l’ouverture d’une
nouvelle période historique dans la
lutte de classes opposant le prolétariat
mondial au capital international?
Non assurément !
Ces évènements résultent de la lutte de
classe qui se déroule au sein même de la
bourgeoisie, entre ses différentes
factions nationales entre pays
capitalistes avancés et les segments
nationalistes des pays capitalistes
« émergents », avec comme enjeux les
sources de matières premières, et
surtout, la plus-value que ces
ressources permettront de réaliser. La
classe prolétarienne n’a eu aucun rôle à
jouer dans ces évènements terroristes,
pas plus qu’elle n’a eu un rôle à jouer
lors des vagues d’attentats « rouges »
des années quatre-vingt par des sectes
terroristes gauchistes
petites-bourgeoises. Ceux d’aujourd’hui
sont le pendant de ceux d’hier et nous
mène à la même galère réformiste
–orientation politique de la petite
bourgeoisie paupérisée et désespérée.
Le réformisme de
Mai-68
Les compromis
ouvriers signés à Grenelle suite aux
troubles de Mai-68 en France et en
Europe ; la défaite des États-Unis au
Vietnam en 1975 ; la succession de
défaites d’abord russe en Afghanistan,
puis américaine en Afghanistan, en Irak,
et en Syrie ; la liquidation des
révoltes populaires arabes, en Égypte
notamment, et enfin la crise économique
systémique de 2008, sont, du point de
vue de la lutte des classes
antagonistes, infiniment plus
significatifs.
Dans chacun de ces
affrontements, les sections nationales
du prolétariat international, même quand
elles ont accepté des compromis
syndicaux, ou des compromis électoraux
bourgeois, ont démontré qu’elles
pouvaient combattre leur bourgeoisie et
ne pas combattre pour leur bourgeoisie
nationaliste chauvine. Au Vietnam,
ce sont des paysans qui ont affronté les
troupes américaines formées de
prolétaires embrigadés contre leur gré
et démoralisés, résistantes à leur
encadrement en « schlagant » leurs
officiers (1). Il en fut de même des
salariés enrégimentés dans l’armée
soviétique qui se sont enfuis
d’Afghanistan avant d’être massacrés par
des paysans et des artisans du siècle
passé. Tout le contraire de ce qui
s’était produit au cours de la période
coloniale du siècle précédent.
Aujourd’hui, les États-Unis sont obligés
de sous-traiter leurs guerres mortifères
à des mercenaires « djihadistes »
patentés devant les piètres performances
de leurs soldats suréquipés, et surtout
découragés, refusant de se sacrifier
pour spolier la plus-value des salariés
de ces pays étrangers. Et voici que les
pays capitalistes émergents envoient
leurs troupes de chocs djihadistes
jusque dans les capitales occidentales
pour porter des coups à leurs
concurrents monopolistes sur les vieux
continents. Ces actes de « martyrs »
désespérés sont vite récupérés par les
politiciens occidentaux véreux espérant
ainsi rallier leur prolétariat national
sous leur étendard nationaliste chauvin
jusqu’à les mener à une nouvelle guerre
impérialiste totale.
La pessimiste
résistance prolétarienne
Tout ceci
indique que la classe capitaliste ne
peut entreprendre une troisième guerre
mondiale dans les présentes conditions
économiques, politiques, idéologiques,
diplomatiques et militaires alarmantes.
La résistance prolétarienne à une
nouvelle grande guerre prochaine est
certaine. C’est la raison pour
laquelle la tactique des sections
locales de la bourgeoisie internationale
en Ukraine, en Syrie, en Égypte, en
Tunisie, en Libye, en France, en Italie,
en Grèce, en Espagne, au Portugal, au
Canada, en Russie, en Chine et aux
États-Unis consiste à exciter la
vindicte populaire, contre les
immigrants ; contre la menace terroriste
patentée ; contre la concurrence des
prolétaires des pays étrangers ; bref, à
tenter de stimuler le chauvinisme
national et à mobiliser les salariés
derrière l’État des riches et en
faveur de la démocratie bourgeoise
éventée – éculée – répudiée
par de plus en plus d’ouvriers
dans le monde entier. La mission de la
gauche prolétarienne est de renforcer ce
mépris et d’accréditer ce rejet de
l’État capitaliste et de ses
institutions d’austérité et certainement
pas de les encenser.
La résistance
est souvent passive, mais elle effraie
tout de même la bourgeoisie
Certains camarades
observent que « C’est à
grand-peine qu’individuellement les
salariés se considèrent comme
« ouvriers » et s’ils ne brandissent pas
le drapeau rouge, ils tendent à résister
aux impératifs des sacrifices derrière
l’État capitaliste. Vont-ils plutôt vers
une adhésion large derrière des thèmes
idéologiques bourgeois (la lutte contre
le terrorisme et la défense de la
démocratie par exemple), vers une
participation active dans des
organisations politiques bourgeoises
(particulièrement de gauche ou
syndicale), vers un enrôlement derrière
l’État et la nation ? Et tendent-ils à
abandonner la défense de leurs intérêts
de classe ? Ou bien vont-ils plutôt vers
une défense de leurs intérêts immédiats
de classe, vers une indifférence à
l’égard des grandes campagnes
idéologiques, vers une désaffection des
politiques et syndicats bourgeois, un
détachement et une méfiance envers
l’État ? » (2) Et les camarades de
conclure que les deux tendances
existent, mais que la seconde tendance
est dominante et qu’elle détermine le
cours des évènements sociaux et
politiques contemporains.
Pourquoi ? Parce
que l’action sociale des hommes est
déterminée par leur situation matérielle
– économique – et il en va de même pour
leurs idées. Et quelles sont les
conditions matérielles de survie et de
reproduction élargie des travailleurs
dans la société impérialiste moderne ?
Elles sont catastrophiques et elles se
compliquent chaque jour davantage,
conséquence de la crise systémique qui
s’approfondit. La classe capitaliste
sait qu’à l’avenir il n’en sera pas
autrement et la classe prolétarienne le
comprend aussi. Il n’y a que la
go-gauche bourgeoise pour laisser croire
que l’arrêt des mesures
d’austérité, le quémandage de réformes
et la défense des soi-disant « acquis »
sont autorisés.
Si l’on excepte les
luttes de résistance sur le front
économique pour la défense des
conditions de vie et de travail, la
résistance de la classe prolétarienne
internationale aux politiques
réactionnaires, guerrières et
terroristes des oligarques du capital
international est pour le moment passive
et inconsciente, mais la plus grande
crainte de la bourgeoisie est à l’effet
de stimuler cette conscience de classe
pour qu’elle devienne active,
politiquement engagée en faveur du
renversement de l’État et du mode de
production qui le sous-tend. C’est là un
signe qu’une nouvelle période historique
est ouverte depuis que la période de la
Révolution bolchévique d’octobre 1917
s’est fermée.
La nouvelle
période des révolutions sociales
Assurément,
l’insurrection sera populaire et
spontanée, mais la révolution sera
prolétarienne et organisée, car pour
nous la révolution est un processus qui,
dès ses premières phases
insurrectionnelles populaires nous
demande d’aller de l’avant, car le
prolétariat en tant que classe
dirigeante ne peut être rassemblé,
aguerrie, organisé de manière à
conquérir le pouvoir d’État que dans le
combat pour le pouvoir lui-même (3).
- 1. « Schlaguer »
signifiait lancer une grenade dans
un mess d’officiers ou dans la tente
de l’adjudant.
- 2. Révolution
ou guerre No 4. Septembre 2015.
Réponses aux commentaires du
camarade MG. Page 16. Revue du
Groupe International de la Gauche
Communiste (GIGC).
http://igcl.org/IMG/pdf/fr_rg04.pdf
- 3. Robert
Bibeau (2014). Manifeste du
Parti ouvrier. Publibook.
Paris. 183 pages. http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
Robert Bibeau
Directeur
Les7duQuebec.com
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