Opinion
PKP-Péladeau, la menace du fils à papa
Robert Bibeau
Photo:
D.R.
Vendredi 14 mars 2014
Les élections
démocratiques bourgeoises sont des
moments forts de la vie politique pour
les capitalistes. Nous l’écrivions dans
un texte récent, chacune de ces
élections est une rixe où les différents
segments de la classe dominante,
regroupée sous différentes bannières
politiques (libéral,
PQ, CAQ, QS, ON) s’affrontent,
se chicanent, se crêpent le chignon, se
dénigrent publiquement, et mentent
effrontément, s’exposant ainsi
publiquement dans toute la laideur de
leur opportunisme sans principes. Tous
les coups sont permis pour tromper les
salariés et pour les amener à voter (1).
Le temps d’une mise en scène
coûteuse (33 jours de mascarade et 100
millions de dollars), le temps du lent
déroulement de ce «spectacle» médiatique
navrant – que les médias à la solde ont
mission de rendre excitant alors qu’il
n’est qu’ennuyant et une perte de temps.
Les ténors politiques bourgeois espèrent
que quelques milliers d’électeurs
trompés leur accorderont leur bulletin
et une visite au bureau de scrutin.
Puis, le figurant député d’arrière-ban,
enfin sélectionné, vous oublierez cher
électeur
promesses, mensonges et duperies,
et le spectacle de l’impuissance se
poursuit.
Pour comprendre le motif de cette
mise en candidature du milliardaire des
communications (50% des médias au
Québec), il faut se rappeler les raisons
de cette prise de bec électorale entre
les différentes factions bourgeoises.
Par cette billevesée électoraliste, la
faction péquiste espère arracher
quelques comtés supplémentaires afin
d’obtenir une majorité à l’Assemblée des
simagrées pour ensuite mieux attaquer
les salariés.
En effet, à l’élection bidon de
2012, la population québécoise, dans sa
grande sagesse,
avait refusé d’accorder une
majorité aux fourbes péquistes, plaçant
la clique «souverainiste» en état de
vulnérabilité. Situation de faiblesse
gouvernementale que les autres factions
de la bourgeoisie représentées à
l’Assemblée (PLQ,
CAQ, QS)
utilisent pour faire «chanter» la
clique péquiste. La présente mascarade
électorale vise, non pas à résoudre les
problèmes de la crise économique
systémique et du chômage endémique, mais
à changer l’allégeance de quelques
députés d’arrière-ban, en profitant de
l’effondrement de la clique Caquiste,
de laquelle le grand capital désespère,
et ceci afin de forger une majorité à la
botte de la matrone multimillionnaire et
de son mari, petit homme d’affaires
fédéraliste stigmatisé, et de leur
poulain milliardaire (ex-maoïste du
PCO) afin de mener
sereinement toutes les agressions
requises contre les salariés victimes de
la crise.
Le milliardaire des médias est
donc assigné dans un comté Caquiste,
une
transfuge étudiante, ayant
acquise sa notoriété sur le dos des
étudiantes en guerre contre toutes les
cliques bourgeoises de l’Assemblée
nationale, est aussi assignée à un comté
Caquiste (voilà bien l’indice
qu’il ne suffit pas d’être féministe
pour participer à la lutte de
libération féminine).
La chose est toute simple à
analyser, cette élection bidon constitue
la mise à mort de la clique Caquiste
qui n’est plus utile à la grande
bourgeoisie d’affaire chauvine
québécoise qui a décidé de reconcentrer
ses appuis – ses acquis – dans ses deux
paniers préférés, les péquistes et les
libéraux. Les cliques solidaristes et
nationalistes servant de faire valoir et
de repoussoir pour les deux précédentes.
Pour distraire la galerie des
électeurs aigris, les commentateurs
politiques hypocrites ergotent et
s’agiotent à propos de la foi
«souverainiste» du milliardaire
converti; de la vocation éthique
«démocratique» de ce poncif qui n’a
jamais hésité à congédier un plumitif
qui ne chantait pas selon le cantique
imposé lors de la cérémonie des
supplétifs.
Depuis quelques jours d’ex-pseudo
progressistes pétitionnent pour que leur
maître séant – et ex-camarade maoïste,
devenu par son père milliardaire, – ne
se départissent pas de ses actions
monopolistiques sur l’empire médiatique
québécois nationaliste chauvin. C’est
vous dire jusqu’à quel niveau de
caniveau peuvent s’affaisser ces
dégénérés.
N’ayez crainte peuple
circonspect, ce matamore capitaliste ne
songe nullement à séparer le Québec du
Canada, «option» réactionnaire que vous
êtes plus de 61% à rejeter ex cathedra.
Le Parti québécois n’a jamais œuvré pour
l’indépendance du Québec, il ne milite
même pas pour la «souveraineté» des
Québécois, et ce n’est pas aujourd’hui
que ce parti va s’atteler à séparer le
Québec de la Confédération canadienne
qui lui apporte des milliards de dollars
à partager entre les amis du régime
(interrogez le mari de Pauline).
Récemment, la «souverainiste» Marois
déclarait vouloir conserver le dollar
canadien honni (l’instrument le plus
important d’une politique économique
«souveraine») et se battre, in fine,
pour obtenir un siège de thuriféraire à
la Banque du Canada (2).
Les péquistes espèrent simplement
rallier quelques votes d’électeurs
mystifiés par leur phraséologie
nationaliste esquintée, ce en quoi les «faiseux
d’élections nationalistes» visent une
frange de l’électorat de
Québec Solidaire et
d’Option Nationale, pas
grand-chose électoralement parlant
direz-vous, mais n’oubliez pas que dans
certains comtés convoités la joute
électorale se perdra ou se gagnera par
quelques voix.
Pour le reste, la candidature du
fils à papa milliardaire ne présente
aucun intérêt que de savoir que les
menaces d’attaques contre la classe
ouvrière et les autres salariés va
s’accentuer après la présente mascarade
électorale de cette élection bidon. Mais
nous de la classe ouvrière nous les
attendons de pied ferme dans la rue et
dans nos usines, dans nos chantiers et
nos ateliers, dans nos quartiers et nos
cités. Ça va chauffer cet été.
Pour information :
http://www.les7duquebec.com/
(1)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/le-sept-avril-2014-une-autre-election-bidon/
(2)
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/402400/quebec-independant-pauline-marois?utm_source=infolettre-2014-03-12&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
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