Les 7 du Québec
Les femmes afghanes dans l’enfer
démocratique
des États-Unis et de l’OTAN
Left Radical of
Afghanistan
Lundi 12 mars 2018
Comment les USA
et l’OTAN justifient l’occupation de
l’Afghanistan?
Le 9 août 2010, le
New York Times a publié une photo
d’Aisha, une jeune fille de 18
ans dont le nez et l’oreille ont été
coupés par son mari parce qu’elle
s’était enfuie de chez elle, résultat de
la violence familiale. Le New York Times
a rapporté que c’était la cour des
talibans qui avait donné l’ordre d’une
telle violence. Cependant, plus tard, il
a été révélé que c’est la violence
familiale (tribale) qui a conduit à un
tel crime et que les talibans n’y
étaient pas engagés. (BBC Persian,
8 déc. 2010)
Avec un tel titre
et une photo sur le New York Times,
le gouvernement américain visait à
justifier sa présence de pillage en
Afghanistan et se prétendait le seul
défenseur des femmes afghanes. Il a
tenté de convaincre les Américains et
les Occidentaux que si les Etats-Unis
quittaient l’Afghanistan, les femmes
d’Afghanistan seraient confrontées au
sort d’Aisha!
Ci-dessous, nous
allons mettre en évidence quelques faits
et exemples, si les Etats-Unis et l’OTAN
défendent les femmes afghanes ? Si les
femmes afghanes ont obtenu leurs droits
sous l’occupation? Si les Etats-Unis et
l’OTAN soutenaient un régime
démocratique à Kaboul qui garantisse les
droits des femmes dans les lois et
agisse en conséquence?
L’Afghanistan est
occupé par les États-Unis et leurs
alliés depuis 2001. La coalition de
pillards dirigée par les États-Unis a
envahi l’Afghanistan sous prétexte de
mener la «guerre contre le terrorisme»,
de restaurer de la démocratie et de
droits des femmes. Les États-Unis et
l’OTAN ont collaboré avec des groupes
djihadistes et l’Alliance du Nord qui,
du point de vue de l’idéologie et de la
croyance, ressemblent beaucoup aux
talibans et à Daech.
Pendant
l’occupation de l’Afghanistan par les
États-Unis et l’OTAN, la situation en
matière de sécurité et les droits des
femmes n’ont pas été améliorés et il y a
très peu de différence avec le régime
taliban. Les rapports récents de la
Commission afghane indépendante des
droits de l’homme, de la
mission d’assistance des Nations Unies
en Afghanistan, d’Amnesty
International et de Human Rights Watch
et d’autres organisations locales
indiquent que la violence contre les
femmes augmente d’année en année sous
les yeux des États-Unis et de l’OTAN et
le régime fantoche à Kaboul.
Non seulement
Amnesty International a déclaré,
mais aussi Franz-Michael Mellbin,
représentant spécial de l’Union
européenne à Kaboul, a avoué que
l’Afghanistan est la pire place pour les
femmes et a critiqué le gouvernement
pour ne pas considérer la question des
femmes comme une priorité. De même, à
la fin de 2016, le FNUAP [Fonds
des Nations Unies pour la population
d’Afghanistan] a déclaré que 87%
des femmes afghanes avaient connu la
violence dans leur vie.
Amnesty
International signale qu’en 2016, 5
000 cas de violence contre les femmes
ont été enregistrés auprès du
gouvernement. En 2015, la MANUA [Missions
d’assistance des Nations Unies pour
l’Afghanistan] a signalé que
l’Afghanistan se classait au rang le
plus bas 152 sur 155 pays dans les
indicateurs mondiaux d’inégalité entre
les sexes. En moyenne, 150 femmes sont
tuées et 400 autres sont violées chaque
année en Afghanistan. De toute évidence,
la situation réelle des femmes en
Afghanistan est plus terrible que ce qui
est officiellement rapporté.
Miwa Kato, directrice régionale pour
l’Asie et le Pacifique de l’Entité des
Nations Unies pour l’égalité des sexes
et l’autonomisation des femmes, a
déclaré le 19 octobre 2017 que le niveau
de violence contre les femmes en
Afghanistan est incomparable avec celui
des autres pays. C’est une alarme.
L’OMS [Organisation
mondiale de la santé] a affirmé
que sur cent mille mères, plus de mille
six cents perdent la vie au moment de
l’accouchement en Afghanistan. (BBC 26
janv. 2009) Selon la même organisation,
le taux de mortalité infantile est de 91
pour 1000 nouveaux-nés (DW 12 déc.
2011).
Le gouvernement
fantoche afghan, les États-Unis et leurs
alliés comparent sans vergogne la
situation actuelle des femmes en
Afghanistan et au temps des talibans et
non des gouvernements d’avant 1992!
Ainsi, comme nous le voyons, ces détails
sur la situation des femmes en
Afghanistan ne sont pas simplement des
affirmations sans fondement de la part
des opposants, ce sont des faits
déclarés par des agences dépendantes des
Etats-Unis ou «indépendantes». Ainsi, la
présence des États-Unis et de l’OTAN en
Afghanistan n’a rien donné de positif
pour les femmes afghanes.
Les causes de la
violence
Les classes
dirigeantes, leurs patrons étrangers,
ainsi que leurs médias et idéologues ne
touchent jamais aux racines de la
violence et n’exposent pas les faits
réels derrière la violence familiale et
l’injustice sociale. C’est pour
réaffirmer que le système capitaliste
survit à travers l’exploitation de la
classe ouvrière et qu’il utilise la
religion et d’autres idéologies pour
camoufler sa nature et son visage
brutaux, sanglants et inhumains. Les
femmes ne peuvent pas jouir de la vraie
liberté et de la justice même dans la
société capitaliste très développée et
moderne où les moyens de production
appartiennent à une poignée de familles
riches. Pour être à l’abri de
l’exploitation, de la guerre et de la
violence et pour éliminer toute forme
d’oppression et de discrimination, il
n’y a pas d’autre alternative que de
construire le socialisme par
l’anéantissement de la propriété privée
des moyens de production.
La plupart des
violences résultent de la pauvreté
et de la situation économiquement
précaire des familles, ce qui affectent
les mentalités et créent des tensions et
des dépressions ainsi qu’une attitude
réactionnaire parmi les membres de la
famille. Alors que le soutien de famille
est sans emploi et attend un travail
quotidien dans la rue chaque matin au
soir et ne trouve finalement rien et
rentre chez lui les mains vides, en même
temps que ses enfants ont faim, cela lui
brise le cœur et l’esprit. La répétition
d’une situation aussi difficile avec des
estomacs vides fait que les membres
d’une famille se querellent pour des
choses élémentaires. Cela amène un mari,
un père ou un frère à prendre sa
revanche sur les membres les plus
vulnérables de la famille car il est
frustré parce qu’il doit faire face aux
défis croissants imposés par le système
social injuste et les classes
roturières. La plupart des familles ne
peuvent même pas se permettre le moindre
soin médical pour leurs enfants malades
et elles sont témoins de la mort de
leurs enfants causée par des maladies
triviales et curables. Dans certains
cas, un père est obligé de vendre ses
enfants ou de les tuer et de se suicider
ensuite faute de pain.
La Commission
indépendante des droits de l’homme
d’Aghanistan (AIHRC), l’une des
entités soutenues par le gouvernement,
tente de cacher les racines et les
facteurs réels derrière la souffrance
des femmes et elle camouffle les faits
réels. Dans son rapport annuel 2017,
l’AIHRC signale un analphabétisme
notable, l’addiction aux stupéfiants,
l’insécurité, l’immunité de punition, la
corruption administrative, le manque de
confiance dans le système judiciaire et
les coutumes ancestrales féodales comme
principales causes de violence contre
les femmes en Afghanistan. Il illustre
que 60% des auteurs des violences sont
illettrés, 18% sont moins lettrés, 25%
sont des toxicomanes.
Bien que le
gouvernement ait adopté des lois
apparemment astreignantes et signé
plusieurs conventions internationales
pour défendre les droits des femmes,
elles ne sont pas appliquées. C’est
parce que le gouvernement est composé de
féodaux djihadistes et de membres
d’anciens partis fondamentalistes qui
n’ont jamais cru aux droits humains, à
la démocratie et aux droits des femmes.
Par conséquent, la prétendue communauté
internationale et son régime d’affidés
corrompus à Kaboul ne veulent pas non
plus protéger les droits des femmes. De
plus, le gouvernement lui-même viole les
lois et encourage la violence sur le
territoire contrôlé par le gouvernement.
Entretiens de
paix et les femmes
Les États-Unis et
l’OTAN et leur régime fantoche à Kaboul,
ont indiqué que la question des droits
des femmes étaient une ligne rouge à ne
pas franchir. En novembre 2001, le
secrétaire d’État Colin L. Powell
a déclaré: «Les droits des femmes en
Afghanistan ne seront pas négociables.»
Mais aussitôt, les femmes ont été
ignorées dans leurs discours et
déclarations Donal Trump
dans la nouvelle stratégie des
États-Unis pour le Sud L’Asie n’a jamais
attiré l’attention sur la question des
femmes en Afghanistan, mais plutôt sur
les négociations de paix avec les
talibans et toutes les autres forces
misogynes : leur engagement envers
les droits des femmes était un slogan
vide et ils n’y ont jamais cru.
Gulbadin Hekmatyar, le leader du
parti islamiste afghan qui
est connu comme l’élément le plus
extrémiste et anti-femmes, a rejoint le
gouvernement en 2016. Il est responsable
de la pulvérisation d’acide sur les
visages des étudiants de l’université de
Kaboul dans les années 1970, imposant
des mesures strictes contre les femmes
dans les zones sous son contrôle en
Afghanistan dans les années 80 et de
pulvérisation d’acide sur les femmes et
de tuer des dizaines d’Afghans laïcs,
démocrates et de gauche dans les villes
pakistanaises de Peshawar et de Quetta
en 1980-1992. En outre, il y a des
allégations selon lesquelles lui et son
parti, comme d’autres partis islamiques,
ont violé, kidnappé et tué des femmes et
des civils à Kaboul pendant la guerre
civile de 1992-1996.
Le gouvernement
afghan et ses sponsors impérialistes ont
ignoré tous les crimes commis par son
parti. Le gouvernement de
Ghani-Abdullah avec le commandement
des États-Unis et l’accord de ses alliés
à l’OTAN a violé tous les principes des
droits humains pour se réconcilier avec
le Parti islamique sous Gulbadin
Hekmatyar et lui ont accorder 500
000 $ US par mois en plus de d’autres
privilèges.
Environnement
juridique contre les femmes
La plupart des lois
en Afghanistan sont dérivées de la
charia islamique qui prive totalement
les femmes de leurs droits en tant
qu’êtres humains. La nouvelle
constitution de l’Afghanistan, qui a été
élaborée en 2003 sous les directives des
conseillers des États-Unis et de l’OTAN,
est fondée sur des éléments
discriminatoires à l’égard des femmes.
H. Karzai a accepté la
proposition de certains érudits
islamiques de créer une police
religieuse pour appliquer les lois
islamiques comme à l’époque des talibans
(BBC 14 juill. 2006). En avril 2011, le
gouvernement de l’Afghanistan a fait des
efforts pour rétablir l’administration
islamique spéciale de l’application de
la loi de l’époque des talibans. Son
projet de copie a été développé, qui
ordonne à la mariée de porter le Hejab
islamique dans les mariages, la musique
étant interdite lors des cérémonies de
mariage. De même, il était sérieusement
interdit de célébrer le mariage dans un
groupe mixte d’hommes et de femmes. Les
centres commerciaux qui vendent des
vêtements non-islamiques ont fait face à
des amendes. Au milieu de l’année 2017,
dans la ville de Jalalabad dans la
province de Nangarhar, le gouvernement a
rassemblé toutes les grosses poupées des
centres commerciaux parce qu’elles ne
portaient pas de vêtements appropriés!
En 2009, le
gouvernement afghan a signé la
convention internationale sur la
violence contre les femmes, tout en
approuvant une loi sur la famille très
discriminatoire proposée par les savants
chiites qui a provoqué la colère de la
«société civile» et des groupes de
femmes militantes en Afghanistan.
En mars 2012, les
érudits religieux ont proposé au
gouvernement d’approuver une loi
enfermant les femmes dans leurs foyers.
Ils ont proposé une loi imposant la
ségrégation des filles et des garçons
dans les écoles, les universités et les
lieux de travail. Il a exhorté les
femmes et les filles à ne pas voyager
sans un membre de la famille masculin.
Dans ce projet de loi, les hommes
étaient reconnus comme les premiers et
les femmes comme des êtres humains de
second degré. L’article 132 de cette loi
stipule qu’une femme doit répondre aux
besoins sexuels de son mari à tout
moment. Dans cette loi, l’âge du mariage
pour une fille est passé de 18 à 16 ans
et supprime le droit de divorcer et pour
les femmes de garder leurs enfants.
Selon cette loi, le deoir de la femme
est d’obéir à l’homme. Selon la loi, si
une femme veut divorcer, l’accord de son
mari est obligatoire.
Malgré l’imposition
de lois anti-femmes dans le pays, le
gouvernement a fait de nouveaux efforts
contre les femmes. Plus de 90% des
conflits civils et des conflits qui
incluent également les questions
familiales ont été délégués aux
tribunaux locaux. Ces tribunaux locaux
qui sont dirigés par le personnel
fanatique ignore les lois et émet des
verdicts et prends des décisions fondées
sur les coutumes et les lois islamiques.
Ces tribunaux corrompus et anti-femmes
sont financés par le gouvernement
américain à hauteur de 15 millions de
dollars par an (Guardian 13 janv. 2013).
L’une des décisions de cette cour a été
une sentence 100 coups de fouet contre
une jeune fille et un garçon qui
s’aimaient dans la province de Ghor. Au
moment de la mise en œuvre de la
sentence, les autorités locales étaient
présentes. De même, dans la même
province, le tribunal local a condamné
une fille à être lapidée à mort.
Les lois dites
modernes, qui découlent des coutumes et
traditions existantes et des principes
et valeurs islamiques, justifient
légalement la violence et la
discrimination à l’égard des femmes et
les privent de leurs droits fondamentaux
dans la société et la famille. Dans une
société dominée par le patriarcat comme
l’Afghanistan, les femmes sont
discriminées et considérées comme des
êtres humains secondaires. Les femmes
sont traitées comme des animaux.
La religion et les
coutumes sont deux éléments fondamentaux
qui justifient la violence et la
discrimination à l’égard des femmes dans
la société. Selon l’Islam, une femme a
la moitié des droits dont jouit un
homme. Une femme n’est pas autorisée à
gouverner une société ou à se voir
attribuer une position de leader. Les
femmes sont restreintes pour occuper le
poste de juge. Un frère hérite du double
d’héritage part par rapport à sa sœur.
Il faut le témoignage de deux femmes
contre celui d’un homme. Dans le cas
d’un crime, les punitions contre les
femmes sont plus sévères que celles
contre les hommes. Une femme sans la
permission de son mari ne peut pas
sortir de la maison et communiquer avec
les autres. Les meilleures femmes sont
celles qui s’occupent de leurs enfants,
lavent les vêtements, cuisinent la
nourriture et obéissent à tous les
ordres de leur mari et répondent à son
désir dans n’importe quelle situation.
Les femmes sont
vendues et comptées comme la propriété
des hommes. Un homme de 60 ans peut se
marier avec une fille de 10 ans s’il
paye le prix! Les filles / fillettes
sont données en mariage à une famille
victime en guise de compensation pour un
meurtre commis par son père ou son
frère. Une femme n’a pas le droit de
décider de son mariage et de la personne
qu’elle aime. En cas de nécessité de
voyager, une femme doit couvrir
entièrement son corps et être
accompagnée par un homme de sa famille.
Les lois afghanes
ne reconnaissent pas les abus sexuels
comme des crimes, des centaines de
femmes et de filles sont quotidiennement
confrontées à de telles violences. Les
auteurs de tels crimes sont les forces
armées liées au gouvernement et les
forces liées aux djihadistes et aux
chefs de guerre qui reçoivent le soutien
des gouvernements, des États-Unis et de
l’OTAN. Par exemple: dans le district de
Zari de la province de Balkh, Maryam
a été violée par un homme du peuple
d’Akram Zari, un commandant lié à
Ata Noor l’actuel gouverneur de
la province de Balkh. Shakila
une autre fille a été violée puis
exécutée dans la province de Bamyan par
Wahid Beheshti, un membre
du Conseil provincial de Bamyan et un
frère du député Fakoor Beheshti.
Le fils de Painda Mohammad,
membre du parlement, a violé
Bashira, une fillette de 12 ans
dans la province de Sari Pul. Le neveu
de Kabir Marzban, un autre
membre du parlement, a violé et tué
Zainooran dans la province de Takhar.
Taliban, Daesh,
Jihadistes et les femmes en Afghanistan
Daech
dans les zones sous son contrôle a un
comportement plus dur que les talibans
contre les femmes et les filles. Il n’y
a pas d’écoles et les femmes n’ont pas
le droit d’apparaître en public. Il y a
plusieurs rapports que les forces de
Daesh ont enlevé des femmes et des
jeunes filles dans plusieurs districts
des provinces de Nangarhar, Kunar,
Nooristan, Laghman, Sari Pul et Faryab
pour les utiliser comme domestiques et
esclaves sexuelles. Ils légitiment
l’esclavage des femmes sur la base de
leur interprétation des textes
islamiques qui leur permettent de tout
piller de votre ennemi!
Les talibans qui
contrôlent plus de territoire que le
gouvernement, brûlent les écoles des
filles, appliquent la Charia et
interdisent aux filles d’aller à l’école
et de punir toute femme si elle est
connue comme enseignante, ou si elle
travaille pour une ONG ou le
gouvernement. Daech et les
talibans dirigent leur gouvernement et
se comportent envers les femmes selon
leur propre perception de l’Islam. Ils
exécutent, lapident et fouettent les
femmes qu’ils attrapent en «relation
sexuelle illégale» ou si elles sont hors
de chez elles sans un homme de leur
famille.
– Le 18 octobre
2011, une veuve de 40 ans a été accusée
d’adultère et exécutée dans la province
de Badghis par les talibans.
– Le 4 février
2011, les talibans ont lapidé Sadiqa, 23
ans, et Abdul Qayoum, 28 ans, dans le
district d’Archi de la province de
Kunduz, les accusant d’amour et de
fugue.
– Le 8 juillet
2012, des talibans ont abattu Najeeba
dans le village de Shinwary, dans le
district de Ghorband, dans la province
de Parwan, en raison de « relations
illégales » avec un homme. Derrière cet
incident, il y avait Abdul Star Khawasi,
membre du parlement afghan.
– Le 25 mai 2015,
Najiba, 25 ans, et Murad, 32 ans, ont
été exécutés dans le district de Mardian
dans la province de Jawzjan par des
talibans pour s’être aimés.
– Le 13 septembre
2015, une femme et un homme ont été
exécutés par des talibans à Sozma Qala,
dans la province de Saripol, accusés de
relations illégales.
Le gouvernement des
Afghans contrôle moins de 40% du
territoire et il n’y applique pas ses
propres lois. En raison du système
judiciaire corrompu du régime fantoche
soutenu par les États-Unis et l’OTAN, la
plupart des habitants des zones
contrôlées par le gouvernement préfèrent
soumettre leurs différends aux tribunaux
des Tabliban.
Le clergé et le
Conseil des érudits religieux
d’Afghanistan, organe gouvernemental,
ont plusieurs fois exprimé leur
désaccord avec le programme « Afghan
Star » d’une télévision locale,
qui encourage les jeunes afghans
(garçons et filles) à jouer de la
musique et à chanter. L’année dernière,
les islamistes extrémistes ont manifesté
dans la ville de Kaboul pour annuler le
concert d’une célèbre chanteuse afghane,
Ariana Saeed, qui
cherchait à venir en aide aux personnes
touchées dans la province de Faryab,
tuées, blessées et déplacées par
Daech et les Talibans
en août 2017.
Les femmes et
les forces de l’ordre
La police du régime
fantoche en Afghanistan administre selon
les traditions et les coutumes féodales
avec les femmes et les prisonniers. Les
lois sont en quelque sorte meilleures
que les traditions et les coutumes
millénaires, mais non seulement les
forces de l’ordre et le personnel du
système judiciaire ne connaissent pas
les lois gouvernementales mais dans le
cas où certains les connaissent, ils ne
croient pas aux droits des femmes. Ils
préfèrent se comporter envers les femmes
et en particulier les femmes condamnées
sur la base de leurs désirs personnels
dérivés du principe et des règles
islamiques et des coutumes de la
tradition féodale. Ainsi, les femmes
sont reconnues coupables avant que toute
décision soit prise par le tribunal.
En fait, ce
comportement officiel encourage les
hommes à pratique la violence contre les
femmes; ce facteur accorde aux hommes
une sorte d’immunité en cas de violence
perpétrée. Cette approche archaïque de
la justice conduit le plus souvent à
punir les victimes de violence plutôt
que leurs auteurs. Si un membre de la
famille tue un membre de sa famille en
raison d’un doute ayant des relations
amoureuses avec quelqu’un, il ne sera
pas poursuivi par la loi et, de plus, il
sera apprécié par la communauté.
L’agresseur ne se sent jamais coupable,
mais il est honoré car soi-disant il
«sauve l’honneur de sa famille».
Si une femme tente
d’échapper à la brutalité ultime et à
l’enfer de la violence, il n’y a
personne pour l’assister officiellement.
Prendre une telle mesure pour une femme
dans une société dominée par les
coutumes féodales avec de fortes
coutumes et de forts principes
religieux, conduit le plus souvent à la
punition grave et à la peine de mort.
Dans ce cas, la femme est poursuivie à
la fois par sa famille et le
gouvernement. Bien que dans les lois
officielles il n’y ait aucune
interdiction de fuir la maison, les
prisons du gouvernement sont pleines de
femmes et de filles qui ont été
emprisonnées pour s’être enfuies de chez
elles. Pendant l’évasion, s’ils sont
capturés par la famille, sous le
prétexte d’atteinte à la dignité de la
famille, elles seront tuées ou
confrontées à une condition pire
qu’auparavant, mais s’ils sont arrêtés
par le gouvernement, sur la base de lois
non écrites les femmes sont emprisonnées
et confrontées à l’insulte et à l’abus
sexuel par les autorités pénitentiaires.
Dans la province de
Balkh, une femme enceinte de 5 mois a
été battue par son mari alors qu’elle
avortait. Elle n’avait pas d’autre choix
que de retourner chez son mari malgré un
incident aussi brutal (Gauardian 13
janv. 2013). Maryam une
autre femme qui a toujours été battue
par son mari cruel qui la pendait au
plafond par les cheveux et plusieurs
fois elle a été menacée de mort avec un
fusil. Une fois, elle s’est plainte à la
police et ils ont arrêté le mari mais il
a été libéré en quelques heures.
Types de
violence faites aux femmes afghanes
Malgré
l’investissement de milliards de dollars
au nom des femmes afghanes, malgré
l’existence de centaines d’ONG et d’OSC
nationales et internationales défendant
les droits des femmes en Afghanistan,
les femmes et les filles afghanes ont
été confrontées à différents types de
violence. Le taux d’alphabétisation des
femmes et des filles est inférieur à 10%
et moins de 15% des filles ont accès à
l’école. Dans certaines grandes villes,
les femmes sont autorisées à travailler
dans les bureaux du gouvernement et dans
le secteur privé, mais ne se sentent
jamais en sécurité. La plupart des
familles refusent d’autoriser les filles
à aller à l’école et à l’université pour
finalement travailler en dehors des
foyers.
Le droit à
l’éducation, le choix d’un partenaire de
vie, le travail à l’extérieur, l’option
d’expression et de prise de décision, la
présence dans le système national et le
leadership sont des domaines où les
femmes sont fortement restreintes. Les
femmes sont vendues et utilisées comme
moyen de régler les conflits, elles sont
insultées, menacées de mort, battues,
emprisonnées, violées, décapitées,
aspergées d’acide, mutilées, lapidées et
tuées sans qu’un jugement n’ait été
prononcé.
Rohina
d’une organisation dirigée par une femme
en Afghanistan, estime que cinq mille
cas de violence contre les femmes sont
enregistrés chaque année. Elle
précise que les violences sont
principalement commises par les chefs de
guerre et les dirigeants. La
violence laisse des effets
psychologiques à long terme sur les
femmes victimes, en plus des blessures
physiques et des handicaps.
Les conclusions de
l’AIHRC montrent qu’au cours des dix
derniers mois de 2017, 3 800 cas de
violence ont été enregistrés auprès de
cette organisation. Plus de 1 900 cas de
violence ont conduit à un sort inconnu
des victimes, plus de 500 cas ont
conduit à la séparation, plus de 280 cas
les ont amenés à quitter leur domicile
et 270 autres cas les ont conduits à
s’enfuir de chez elles. Les cas
enregistrés de violence par cette
organisation révèlent également que 52
d’entre eux ont eu recours au suicide,
220 à l’auto immolation, 30 à laisser
leurs études, 40 ont quitté leur emploi,
110 ont été blessés et 45 ont été
contraints à la mendicité.
Un rapport de
l’Afghanistan Attoney Bureau de la
violence contre les femmes
a déclaré que dans les 6 années de 2009
à 2015, 9 500 cas de violence contre les
femmes ont été enregistrés auprès du
gouvernement. Parmi eux, 826 tuées, 2
400 violées, 100 avortées, 75 enlevées,
250 sont des mariages forcés, 2 000
frappés, plus de 3 000 cas de blessures
et 914 ont pris la fuite. Si une femme
ou une fille est surprise en train de
parler avec un homme autre qu’un membre
de la famille, si elles refusent un
mariage forcé, si elles portent une
sorte de vêtement qui ne cache pas le
corps, elles seront facilement accusées
d’atteinte à la dignité de la famille et
tué. Les femmes n’osent pas se plaindre
d’une affaire de violence ou déposer
plainte auprès d’une autorité
gouvernementale. Elle serait menacée de
mort ou elle sera reconnue comme une
femme indécente. D’autre part, en raison
du taux élevé d’illettrisme, les femmes
et les jeunes filles ne connaissent pas
leurs droits et ne savent pas comment
faire une réclamation et se référer à
une autorité gouvernementale.
Dans la plupart des
cas de violence, les auteurs ne sont pas
poursuivis. Dans le pays, les victimes
ou leurs proches sont menacés. Par
exemple, dans le cas de Farkhunda,
une jeune fille a été battue, une
voiture l’a frappée et elle a été brûlée
sous les yeux de la police près du
palais présidentiel dans la ville de
Kaboul le 19 mars 2015. Les criminels
impliqués y compris la police ont été
temporairement détenus puis relâchés.
La présence
symbolique des femmes
Le gouvernement de
l’Afghanistan, les États-Unis et l’OTAN
afin de tromper les gens et les femmes
de l’Afghanistan et les gens du monde
entier, organisent des spectacles à
propos des droits des femmes en
Afghanistan. Tous ces spectacles sont
joués pour recueillir des fonds et
stipendiés les autorités et justifiés
l’occupation des troupes étrangères en
Afghanistan.
Soraya
Sobhrang, commissaire auprès de
la Commission afghane indépendante des
droits de l’homme au début de 2016, a
illustré la situation des femmes en
Afghanistan: Elle a dit que « si nous
dressons un tableau réel de la situation
afghane, c’est vraiment un sujet de
préoccupation. Vous entendez chaque jour
qu’une femme est tuée à cause de la
morale, violée et vendue, passée en
contrebande, fouettée, lapidée »
Zarghona Rasa,
une militante, a déclaré que la guerre
et le comportement irresponsable du
gouvernement ont provoqué l’augmentation
du nombre de veuves, de la mendicité et
de la prostitution, ainsi que la
pauvreté et l’austérité dans tout le
pays.
Ghotai
Sahibian, un membre du
Women Leadership Empowermet Network,
a déclaré à Azadi Radio (Radio of
Liberty) qu’il y avait des femmes au
gouvernement mais qu’elles ne
représentaient pas les femmes
d’Afghansitan. Leur présence dans le
gouvernement est symbolique. Leur vision
claire et leurs connaissances ne sont
pas prises en compte. Ils jouent à la
démocratie. (Radio Azadi 8 mars 2016)
Dilbar Nazary,
ministre des affaires féminines a
déclaré à Azadi Radio que si la
situation continue, peut-être que
l’année prochaine, les femmes n’auront
pas la chance d’entrer dans
l’enseignement supérieur.
Seules quelques
femmes des classes dirigeantes sont
annoncées dans les médias nationaux et
internes en tant que représentantes des
femmes afghanes. Ils soulignent le
nombre de femmes en tant que membres du
parlement, ministres et membres de la «société
civile» en tant que réalisation
pour le gouvernement et les
États-Unis/OTAN. Mais ils ne tournent
jamais leurs caméras sur les millions de
femmes défavorisées dans les banlieues
des villes et les régions rurales où
la vie est pire qu’à l’époque des
talibans, où les femmes vivent dans la
pauvreté, l’illettrisme et l’injustice.
Le régime fantoche
de Kaboul ainsi que les gouvernements
des États-Unis et de l’OTAN et leurs
médias parlent sans relâche des millions
de filles scolarisées. En réalité, il
n’y a pas d’écoles, d’enseignants et
d’équipements dans la plupart des
districts. Cette réalité est révélée
par les États-Unis eux-mêmes: le 31 mars
2015, Farooq Wardak, le
ministre de l’Education du gouvernement
Karzaï, a fourni des faux reportages,
des écoles fantômes, des enseignants et
des étudiants et des millions de dollars
investis.
Qui est
responsable?
Le régime actuel
à Kaboul est composé de chefs de guerre,
de criminels de guerre et de partis
djihadistes qui partagent une opinion
misogyne par les talibans, tous des
féodaux d’un autre âge. Ces éléments
essentiels du gouvernement s’opposent
toujours à la liberté et aux droits des
femmes et ils ont rejeté la loi sur
l’élimination de la violence faite aux
femmes en mai 2013.
Après la chute du
régime taliban à la fin de 2001, les
États-Unis et l’OTAN ont pleinement
soutenu les groupes criminels de guerre
et les partis djihadistes, connus pour
leur passé misogyne. Ce sont les
États-Unis et UNOCAL qui, avec
l’aide du Pakistan, ont créé les Taliban
en 1994. Pour les impérialistes, les
droits des femmes et les droits de
l’homme ne sont pas aussi importants que
leurs intérêts économiques. Ils
comptaient sur des forces très sombre
comme les talibans dans
les années 1990 et Daesh
actuellement pour atteindre leurs
intérêts stratégiques hier et
aujourd’hui. Tant que les forces
mercenaires obéissent pleinement aux
impérialistes américains, ils sont des
héros. Par exemple, Afghan Mujahin
et Alqaida Network dans les années
1980 et Taliban dans les années
1990, mais quand ils n’assurent pas
pleinement l’intérêt de l’impérialisme
et prétendent à l’autonomie alors ils
sont soudainement convertis en
terroristes! Pourtant, le jeu qu’ils
jouent (la soi-disant guerre contre
le terrorisme tout en soutenant
Daesh et d’autres criminels de guerre en
Afghanistan) a provoqué la réaction du
peuple en Afghanistan et dans les pays
de la région. En soutenant des forces
très sombres comme les partis islamiques
dans les années 1980 et les talibans
dans les années 1990, les États-Unis et
l’OTAN oublient intentionnellement
comment ils ont contribué à raviver et
renforcer les racines anti-femmes en
Afghanistan.
Il est clair que le
gouvernement de l’Afghanistan et ses
soutiens impérialistes au cours des 17
dernières années n’ont jamais amélioré
les conditions de vie des femmes
afghanes qui sont même en dessous du
niveau des régimes moudjahidin.
Les Afghans en
général et les femmes afghanes en
particulier ne s’attendent jamais à ce
que les régimes impérialistes et
pillards leur accordent des droits et
des libertés. La présence militaire des
États-Unis et de l’OTAN ainsi que leur
régime corrompu à Kaboul est l’une des
principales causes de l’oppression des
femmes en Afghanistan. Ce n’est qu’en
renforçant la conscience de classe, la
mobilisation et la lutte des classes que
les femmes d’Afghansitan peuvent rompre
les chaînes de l’exploitation et mettre
fin à toute forme d’oppression.
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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