Opinion
Pour en finir avec Piketty
et ses hérésies
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Dimanche 6 juillet 2014
Défi redoutable que de faire à la fois
la critique de l’économiste et la
critique de ses critiques. Nous faisons
face ici à un économiste défenseur d’un
capitalisme bridé et réformé, lui-même
critiqué par des parangons d’un
capitalisme débridé et néo libéré.
Les deux formant le chœur d’une
communauté désespérée. La mission du
premier est de tout mélanger pour
contenter ses amis réformistes, et la
mission des seconds est
de tout mystifier afin de tout
justifier, le crime et le châtiment.
Notre mission à nous sera de tout
expliquer nous préparant à résister au
moment de l’implosion de ce mode de
production en fort mauvaise position.
Merci, cher lecteur, de nous indiquer
les théorèmes qui ne seraient pas
prolégomènes ou de nous signaler une
mésinterprétation des lois de l’économie
politique capitaliste, selon la théorie
marxiste évidemment.
Piketty le proudhonien
À l’inverse des socialistes utopistes et
en accord avec les socialistes
scientifiques (Marx, Engels,
Luxembourg), nous croyons que le
problème du capitalisme ce n’est pas son
mode de répartition de la richesse, mais
son mode d’appropriation (privé) et son
mode de production-reproduction de la
richesse, c’est-à-dire, des marchandises
transformées en capital. Les socialistes
utopistes prémarxistes (1789–1867),
ainsi que les socialistes utopistes
postmarxistes (1867–2014) croient
sincèrement au mythe de Robin des Bois.
Ils souhaitent qu’un «justicier masqué»
pur dur intègre chef d’un parti
politique providentiel vienne sauver le
rafiot capitaliste de la perdition,
rappelant aux riches leur devoir de
charité et de compassion. Dans le cas
contraire les socialistes utopistes
obséquieux – les sociaux-démocrates
contrits, les gauchistes outrés,
comptent bien imposer le «tintamarre des
casseroles» à la populace excédée
jusqu’à la soulever, indignée.
Pour notre part, à l’instar de maître
Piketty, nous avons observé qu’à chaque
période de croissance économique tout le
monde (ou presque) en profite. Au cours
des «Trente glorieuses» les capitalistes
engrangeaient leurs profits et les
réinvestissaient comme le leur impose
les lois de la valorisation et de la
reproduction élargie du capital. Les
ouvriers travaillaient et exigeaient des
augmentations salariales, ainsi que
des améliorations au plan social
(leur deuxième source de revenus
familial). Ce qu’ils obtenaient
généralement, du moins dans les pays
industrialisés avancés. Vous aurez
remarqué que la Chine contemporaine vit
présentement une telle période de «Take
off» alors que l’Occident périclite
irrémédiablement.
Il est à noter que les chiffres alignés
par le professeur Piketty concernent
fortement l’Occident même si par moment
il tente d’élargir son horizon vers les
pays du tiers-monde (Asie, Afrique,
Amérique Latine). Car l’État providence
c’était pour les sociétés dominantes et
l’État policier, c’était pour les
sociétés dominées. Ce n’est plus le cas
à présent. Devinez pourquoi les
États-Unis ont incarcéré 25% des
prisonniers de la planète alors qu’ils
ne constituent que 5% de la population
mondiale. Vous ne percevez pas les
changements qui s’opèrent ?
Nous ne croyons pas que Marx nous
contredira si nous affirmons que lorsque
le capitalisme prospère les salariés en
profitent et la poule au pot est assurée
sous la cheminée de chaque foyer. Ne
comptez pas sur les ouvriers pour
déclencher une insurrection dans ces
conditions.
La prospérité capitaliste n’a qu’un
temps
Heureusement, la prospérité capitaliste
n’a qu’un temps et fort limité
par-dessus le marché. Voici que de bon
droit Monsieur Piketty s’interroge lui
aussi sur la pérennité du modèle de
croissance économique capitaliste. Pas
fou le trublion, il perçoit bien que
rien ne va plus et que les crises
succèdent aux crises et que tout va de
mal en pis aux pays de Stephen, de
François, de Barack et d’Angela.
En bon petit-bourgeois universitaire –
courroie de transmission – le professeur
Piketty aborde le problème sous l’angle
de l’équité et de la justice sociale
citoyenne (la chose la moins bien
partagée en ce monde de souffrance) :
«Obtiennent-ils, lui et sa bande, leur
juste part dans la distribution des
richesses (du capital) produites et à
reproduire ?» s’interroge les
petits-bourgeois. (1) Et l’économiste de
mesurer, de quantifier, de dresser des
tableaux et de dessiner des graphiques,
de chercher et d’ausculter pour à la fin
redécouvrir l’évidence, celle qui crève
les yeux de tout ouvrier lambda; en
phase de crise économique systémique et
systématique, les riches s’enrichissent
et les pauvres, et la classe
prolétarienne, et la petite-bourgeoisie
urbaine s’appauvrissent plus vite que
les riches.
Même l’ONU a su constater et quantifier
ce fait avéré. Dans un récent papier,
nous signalions que le monde compte
désormais 11 millions de millionnaires
et quelques milliers de milliardaires
dont les 85 plus riches cumulent autant
de patrimoines que 3 milliards d’humains
sur Terre. (2)
Alors, on nous permettra de ne
pas nous attarder aux simagrées des
coryphées à l’effet que les salariés
depuis vingt années s’enrichiraient plus
vite que les capitalistes (sic). (3)
Toutefois, les critiques de Thomas
Piketty sont venues bien près de
découvrir la faille fondamentale dans sa
démonstration bancale. Nous y
reviendrons.
Pour le moment, venons-en à la thèse
fondamentale de l’économiste Piketty. Le
professeur tente de démontrer que sur la
durée, le «rendement du capital» (r)
a tendance à être plus élevé que la
croissance économique globale (g);
donc : r > g (4) nous pourrions
remplacer (r) par le taux moyen
de profit global (TP) et (g)
par le taux moyen de
croissance du PIB mondial.
Si un seul des critiques ou des
apologistes de Thomas Piketty avait
connu ne serait-ce qu’un iota de la
théorie marxiste il aurait déclaré
antimarxiste ce socialiste utopiste
proudhonien. En effet, Marx a écrit des
centaines de pages pour expliquer que
sous le mode de production capitaliste
la baisse tendancielle du taux moyen de
profit allait détruire et emporter ce
modèle économique périmé. Voilà qu’un
homme se lève pour contredire Marx et on
le proclame marxiste ! (5)
Heureusement pour nous, les critiques
éclectiques sont venues à notre
rescousse. Citons une critique cinglante
du modèle proposé par monsieur Piketty :
«Piketty utilise des bases de calculs
différentes pour le rendement (r)
et la croissance (g) : l’un est
en prix courants non-ajustés pour
l’inflation, alors que l’autre est
ajusté pour l’inflation. Cela a pour
conséquence d’accentuer l’écart entre
r et g. Selon les calculs de
Jean-Philippe Delsol de l’IREF, en
utilisant des chiffres comparables,
Piketty n’aurait pas pu corroborer sa
thèse». Ailleurs, le critique acerbe
ajoute que : «Piketty ne tient pas
compte des rendements décroissants du
capital : plus il y a de capital, plus
le rendement diminue. Dans ses
projections, il estime que le rendement
du capital ne va pas diminuer même si le
stock de richesse [capital NDLR]
augmente». (6)
La loi du «rendement
décroissant du capital», c’est la
formulation que les économistes
bourgeois ont choisi afin de digérer la
loi marxiste de la baisse tendancielle
du taux de profit. Libre à eux de
choisir l’expression qui leur convient.
Quant à nous, nous prenons note qu’ils
adhèrent tous – sauf les socialistes
utopistes – à la thèse marxiste qui va
comme suit :
écrit autrement : TP =
pl/ c + v
TP = Taux de profit
pl = plus-value, et c = capital constant
(moyens matériels de production ou
capital mort), alors que
v = capital variable ou salaire
ou capital vivant. (7) Selon cette
équation, si (c)
augmente, le taux de profit (TP)
diminuera, sauf, si le capitaliste
parvient à réduire proportionnellement
la valeur de (v).
Le hic étant que (v)
ne peut être réduit à zéro. C’est-à-dire
que les ouvriers ne recevraient plus
aucun salaire et devraient travailler
affamés – une journée ça peut passer –,
mais toute une année (?) Il y a fort à
parier que la révolte gronderait dans
les quartiers.
Le rendement ne peut dépasser
indéfiniment la croissance
Pourtant, indéniablement, le professeur
de la London School of Economics a mis
le doigt sur une contradiction du
système qu’il n’a pas su ou n’a pas
voulu exploiter. La masse d’argent
circulante augmente constamment, plus
vite que les marchandises (biens et
services) disponibles. Ainsi, le Banque
des Règlements internationaux (BRI)
annonçait 693 000 milliards de dollars
US de «produits dérivés», d’éventuels
Credit Default Swaps (CDS), des «actifs»
sulfureux ou suspects, représentant neuf
fois le PIB global des pays du monde
entier. Un non-sens évidemment. (8)
Et cette masse d’actifs
cauteleux, dangereux, gonflés comme des
baudruches, risque à tout moment
d’éclater comme la crise des «subprimes»
l’a démontré en 2008. Simplement, la
prochaine débandade battra la chamade.
Pourtant, depuis des années, et surtout
depuis la plus récente intensification
de la crise économique (2008) (r) est
plus grand que (g) = r > g
Piketty a raison sur ses
détracteurs, cependant, cette équation
ne peut tenir longtemps. Comment
résoudre ce paradoxe ?
Le critique du critique ne manque pas de
démontrer que tout cela est insensé et
que le rendement sur le capital ne peut
pas continuellement dépasser la
croissance de
l’économie en général. Si tel
était le cas on se retrouverait comme le
souligne un critique de l’apologiste du
capitalisme : «Charles Gave explique que
r et
g sont deux choses totalement
différentes. Si
r est constamment plus élevé que
g pour toutes les entreprises, on se
retrouvera vite avec des profits
équivalents à près de 100% du PIB, ce
qui est impossible!» Pire, toutes les
richesses du monde se retrouveraient
éventuellement entre les mains d’une
poignée de spéculateurs avec plus rien à
se partager pour les autres facteurs de
production. (9)
Marx se serait donc trompé, le taux de
profit augmente sans cesse et ne diminue
jamais (?)
Que nenni, désolé de vous détromper. La
baisse tendancielle du taux de profit,
résultante de l’augmentation de la
composition organique du capital est
bien réelle et confirmée. En voici
l’équation :
(10)
ou écrit autrement
co =
c/v
co =
composition organique du capital.
c = capital constant
(investissement ou moyens de production)
et v = capital variable (salaires ou
capital vivant).
L’arnaque qui a prolongé l’agonie du
monde capitaliste
Mais les capitalistes monopolistes en
déroutent ont été forcés par les lois
obligées du système impérialiste
d’organiser deux parades pour tenter de
contrer cette loi inexorable qui les
entrainent dans la panade.
1) D’une part, ils ont opéré la fusion
du capital marchand, du capital
industriel et du capital bancaire pour
former une seule masse de capital
intégrée, globalisée, et mondialisée, le
capital financier. Cette opération de
fusion s’est faite via les banques
d’affaires et d’investissements,
principalement depuis
l’entre-deux-guerres mondial. Elle a été
bien décrite par Lénine dans son œuvre
L’impérialisme stade suprême du
capitalisme. Analyse que nous avons
actualisée récemment. (11)
2) D’autre part, et par la suite, les
capitalistes monopolistes financiers ont
opéré la séparation du capital financier
(toutes les formes de capital, soient
les papiers sur ordre ou effets de
change ou actions et obligations, les
produits dérivés et le crédit sous ses
multiples dénominations, etc.) et du
capital argent circulant, créant ainsi
le capital financier boursier de
pacotille, souvent adossé à rien du tout
– que du vent spéculant qui un jour
s’évaporera comme il est venu – de nulle
part. Cette opération de scission
officielle des attaches obligataires
obligatoires entre les valeurs
monétaires et les valeurs boursières
s’est faite vers 1973 lors de la
répudiation des
Accords de Breton Woods. (12)
Veuillez prendre note chers lecteurs,
que ce n’est pas l’abrogation des
Accords de Breton Woods qui a libéralisé
le crédit et décharger les banquiers des
contraintes normatives concernant
l’obligation de conserver sous forme
monétaire, sous voûtes, une certaine
proportion des épargnes accumulées et
surtout qui contraignait les banques
centrales des États souverains – au
premier chef les États-Unis d’Amérique –
à garantir la convertibilité en or des
avoirs de leurs partenaires commerciaux
payés en dollars ($), monnaie
aujourd’hui suspecte ou honnie. C’est
exactement l’inverse qui s’est produit.
Toutes ces choses étaient déjà
abandonnées dans les faits, depuis des
années. L’entente de répudiation de cet
ensemble de traités est venue entériner
et
légaliser ces pratiques courantes
et généralisées.
Voilà pour les oracles qui, comme
monsieur Piketty, croient pouvoir
imposer aux maîtres du monde une taxe
globale sur le capital de 80% et
davantage, ou une taxe Tobin sur les
transactions financières (déjà en
vigueur, incidemment, sous le nom de
commission), avec l’aide des
altermondialistes, des indignés, des
socialistes utopistes et des gauchistes
de tout acabit en poussant dans le dos
des gouvernements à la solde du capital.
L’adjudant n’ordonne pas au commandant.
C’est le commandant qui ordonne au
régiment. Il n’en va pas autrement en
politique, les gouvernants nommés ou
élus ne commandent pas aux «grands
électeurs» milliardaires. Le reste n’est
que frime électorale. (13)
Sur ce point précis, les critiques du
critique «marxiste» (sic) ont totalement
raison de s’offusquer : «La
redistribution [par la taxation du
capital NDLR] aurait comme impact de
nuire à l’investissement et, par
ricochet, à la croissance future (sic).
Elle réduira les incitatifs à prendre
des risques pour créer de la richesse
(sic). La prise de risque par les
entrepreneurs en quête d’enrichissement
est un moteur important d’innovation (…)
et ils ajoutent, hargneux, que : «C’est
d’ailleurs ce que démontrent les
tableaux suivants, qui comparent la
croissance des revenus pour la
population de pays plus inégaux à celle
de pays où davantage de redistribution
prévaut. On constate que les revenus
croissent plus rapidement dans les pays
où les inégalités sont plus élevées,
même pour les plus pauvres» (14). Vite
que l’on s’appauvrisse afin de pouvoir
s’enrichir serions-nous tenté de clamer
après cette piteuse démonstration. En
effet, le polémiste a raison, il y a
toujours des miettes qui tombent de la
table des puissants dont se repaissent
les indigents. Quoi qu’il en soit – la
redistribution d’une richesse
inexistante – fumeuse et évanescente ne
peut pas être la solution aux problèmes
de croissance.
La richesse – le capital – dont on parle
n’existe pas
Donc, Monsieur Piketty se retrouvait
devant deux univers économiques
divergents – quasi, étanche apparemment
– (ce qui n’est pas le cas toutefois –
les deux économies sont bien
interreliées comme vous le verrez) –.
A) D’un côté, le
monde des capitalistes de la finance et
de l’argent facile, omniprésent,
omnipuissant, disponible infiniment –
promesses de hauts rendements et de
risques de placements déments. Leur
cycle s’écrit
(R),
pour rendement de pacotille, gonflement
des dividendes et des actions
inflationnistes. Le monde de l’économie
virtuelle, irréelle et improductive dit
les économistes lucides, et ils ont
raison.
B) De
l’autre côté du miroir, le monde de ce
que les économistes utopistes appellent
la «vraie» économie, celle de la
production stagnante, du chômage et de
ses ravages, de la surproduction dans un
monde de famine; et de la dilapidation
des ressources au milieu de la rareté;
du gaspillage des moyens de production
et des forces productives. Le monde du
capital productif en définitive, mais
gaspillé et inemployé, parce qu’à court
d’occasions d’affaires, à court de
marchés.
Bien entendu, l’essaimage de nouvelles
monnaies de pacotille, de «monkey
money», de quantitative easing (QE), la
diffusion du crédit à profusion, sans
provision, a permis de faire tourner le
«mobile» et d’acheter du temps avant
l’implosion de la «matrice», mais pour
encore combien de temps ? (15)
C’est le cri d’alarme que lance
gauchement le professeur Piketty,
croyant naïvement que le problème en est
un de distribution de la richesse alors
que le problème en est un de production
de la richesse. Nous l’avons démontré,
quand il y a prospérité économique
capitaliste et production – mise en
marché – de marchandises capitalisées –
la richesse se répartit, inégalement
c’est évident, mais il y en a assez pour
tous ces gens. Même les assistés sociaux
reçoivent leur pitance de l’État
providence. La classe ouvrière, qui
n’est ni cupide ni envieuse, se contente
de ce qu’il lui faut pour vivre et se
reproduire.
Tout ceci est présentement remis en
cause non pas parce que les riches sont
très riches et que les pauvres sont de
plus en plus pauvres, mais parce que
ceux qui dirigent vraiment les
gouvernements, les capitalistes
monopolistes, ne sont pas dupes. Ils
savent que cette explosion des valeurs
boursières qui fait gonfler
temporairement leur patrimoine d’actions
bidon tire à sa fin et que la difficile
réalité de la baisse tendancielle du
taux de profit et de l’impossibilité de
valoriser le capital accumulé va les
rattraper. L’austérité frappe à la porte
des possédants après avoir détroussé les
salariés.
Bon diagnostic mauvais pronostique
Le professeur Piketty, et ses égéries ne
se sont pas trompés de diagnostic, ils
se sont trompés de pronostic. Le
professeur Piketty a compris que la
bourgeoisie a rompu le contrat social
qui la lie aux gagnes petits. Ce contrat
social, tacite, jamais écrit, mais
toujours compris, stipule que le
travailleur offre sa force de travail
contre salaire (temps nécessaire) et
qu’il abandonne son surtravail
(plus-value) au propriétaire des moyens
de production; qui, de son côté, doit
faire fructifier-valoriser ce capital
spolié au monde du travail, pour un
nouveau cycle profitable. Ainsi va la
vie dans la «patrie» du capital.
La classe capitaliste monopoliste
mondialisée, globalisée, interreliée ne
parvient plus à remplir sa part du
contrat social. Elle ne parvient plus à
valoriser – reproduire –, enrichir de
plus-value – le capital que par ailleurs
elle continue d’accumuler, en papiers
«mâchés», à la bourse déglinguée – en
dehors des circuits de production, de
valorisation et de capitalisation.
C’est que le système capitaliste est
condamné à échouer et à s’enliser. Plus
l’ouvrier est productif, plus il
fabrique de marchandises dans un laps de
temps déterminé, plus il devient inutile
et se sent menacée puisqu’à la longue sa
production excède la demande sociale
solvable. Pourtant, l’entrepreneur fera
tout pour l’obliger à augmenter sa
productivité. L’entrepreneur y est
contraint par les lois du marché et de
la reproduction élargie. Cependant, plus
l’ouvrier remplit sa mission de
production tel qu’exigé par son patron
et
plus il est menacé d’être
congédié pour sa trop grande
productivité. Par ailleurs, si dans
l’usine d’à côté, un ouvrier ne parvient
pas au même standard de productivité il
sera lui aussi congédié pour rentabilité
insuffisante. À terme, l’esclave salarié
est condamné à la mendicité par ce mode
de production déséquilibré.
Ici, l’économiste bourgeois futé, qui
nous attendait dans ce dernier droit,
nous expliquera que les emplois perdus
ici seront récupérés là-bas à l’anode
positive de l’entreprise florissante en
pleine croissance. Ce qui est faux.
Chacun l’aura constaté, le nouvel emploi
créé est très souvent délocalisé, vers
les pays impérialistes émergents aux
salaires de misère (v), ce qui fait que
le pouvoir d’achat de l’ouvrier d’ici ne
sera jamais rétabli et que lui et sa
famille seront appauvris. Par contre, la
menace est grande que l’ouvrier
n’accepte pas cette rupture de
confiance. Les conditions de
l’insurrection se précisent au fur et à
mesure que l’économie dépérit. Ne
préjugez pas des probabilités
d’insurrection ouvrière d’après ce que
vous avez vu jusqu’à présent, mais
d’après ce que vous pouvez subodorer
pour l’avenir.
Le système économique capitaliste, à son
stade impérialiste, n’a pas été créé
pour produire des marchandises, mais
pour produire du capital, à valoriser et
à reproduire de manière augmentée, et
s’il ne sait plus le faire il devra se
taire et nous laisser faire. Nous,
ouvriers, avons un plan pour une société
sans propriété privée des moyens de
production, sans capital, une société
collectivisée, planifiée, intégrée,
globalisée, mondialisée, sécuritaire,
écologiste et sans misère pour les
prolétaires, ces damnés de la Terre.
VIENT DE PARAÎTRE
MANIFESTE DU PARTI OUVRIER
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782753900073
(1)
La petite-bourgeoisie pervertie et
trahie (25.12.2013)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-petite-bourgeoisie-pervertie-et-trahie/
et deuxième
partie de l’article
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-petite-bourgeoisie-pervertie-a-trahi-2e-partie/
(2)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/austerite-mon-oeil-ah-oui-vraiment/
et
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/la-speculation-boursiere-entraine-la-crise-financiere/
et
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/reguler-les-banquiers-cest-reve-eveiller/
(3)
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/les-critiques-de-thomas-piketty/
(4)
r = le rendement du capital investi
(RCI) est une mesure clé de la
performance et de la santé financières
d'une industrie. C'est un ratio qui
indique l'efficacité et la rentabilité
des investissements en capital d'une
entreprise ou d'une industrie. On le
calcule en divisant le bénéfice avant
intérêts et impôts (BAII) par la
différence entre le total des actifs et
le passif à court terme. Source :
http://www.ccfm.org/ci/rprt2005/French/pg89-115_5-3-3.htm
g = Le
taux de
croissance
est un indicateur économique utilisé
pour mesurer la croissance de l'économie
d'un pays d'une année sur l'autre. Il
est défini par la formule suivante qui
relie les produits intérieurs bruts
(PIB) de l'année N et de l'année N-1
Voir la formule ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_croissance
(5)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baisse_tendancielle_du_taux_de_profit
(6)
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/les-critiques-de-thomas-piketty/
(7)
http://www.wikirouge.net/Baisse_tendancielle_du_taux_de_profit
(8)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/reguler-les-banquiers-cest-reve-eveiller/
et
http://www.robertbibeau.ca/VolumeDeclin.html
(9)
http://institutdeslibertes.org/piketty-ou-quand-un-oint-du-seigneur-se-prend-les-pieds-dans-le-tapis/
(10)
http://www.wikirouge.net/Composition_organique_du_capital
et
«La
composition du capital se présente à un
double point de vue. Sous le rapport de
la valeur, elle est déterminée par la
proportion suivant laquelle le capital
se décompose en partie constante (la
valeur des moyens de production) et
partie variable (la valeur de la force
ouvrière, la somme des salaires). Sous
le rapport de sa matière, telle qu'elle
fonctionne dans le procès de production,
tout capital consiste en moyens de
production et en force ouvrière
agissante, et sa composition est
déterminée par la proportion qu'il y a
entre la masse des moyens de production
employés et la quantité de travail
nécessaire pour les mettre en oeuvre La
première composition du capital est la
composition-valeur,
la deuxième la
composition technique».
Le
Capital livre I, Chapitre XXV, Karl
Marx.
(11)
Bibeau,
Robert (2014)
Manifeste
du parti ouvrier. Publibook. 186 pages.
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782753900073
(12) Le lecteur peut consulter ces
tableaux sur le webzine :
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/les-critiques-de-thomas-piketty/
(13) Les grands électeurs sont des
personnalités du monde politique
étatsunien qui ont pour tâche de nommer
le Président des États-Unis en
respectant ou non le vœu exprimé par
l’électorat.
(14) Il n’est pas difficile de
comprendre que plus une population est
pauvre, plus la moindre aumône accroit
proportionnellement sa dotation. Ainsi,
pour deux milliards d’humains sur Terre,
vivant avec moins de 2$ par jour, une
augmentation de revenu de 1$ par jour
constitue une hausse de 50% de leur
revenu, qui reste tout de même un
salaire de famine.
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/les-critiques-de-thomas-piketty/
(15) Un
mobile
est un jouet tournant dans la chambre
d’un enfant afin de l’endormir et la
matrice
est une expression de science-fiction,
un avatar, une forme évoluée d’univers
numérique virtuel interconnecté.
Quantitative easing
http://en.wikipedia.org/wiki/Quantitative_easing
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