Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N° 19 - Août 2017
Rim al-Khatib
Les Palestiniens fêtent leur victoire
dans la mosquée al-Aqsa
Mercredi 30 août 2017
CIREPAL
« Israël va-t-il demeurer deux
perpétuités et 40 ans ? C’est leur rêve,
mais ils (les « Israéliens ») ne
resteront pas ici. Mohammad sera bientôt
libéré et nous reviendra prochainement »
(la mère du prisonnier Muhammad Abu
Shahine, 29 ans, condamné pour avoir
résisté à l’occupation en tuant un colon
en juillet 2015).
La résistance aux sionistes se poursuit
sans relâche dans la ville d’al-Quds et
les autres territoires occupés, placés
sous administration de l’Autorité
palestinienne issue des accords d’Oslo,
ou directement gérés par les sionistes.
C’est une résistance multiforme, qui va
des opérations à l’intérieur des
colonies de la Cisjordanie, aux coups de
poignard sur les barrages, aux
lancements des bouteilles incendiaires,
jusqu’aux rassemblements et
manifestations dans diverses villes et
localités. Les affrontements entre les
forces coloniales et la population sont
quotidiens, et notamment dans les camps
palestiniens où les raids sionistes
deviennent de plus en plus meurtriers.
Les Palestiniens de 48 participent à ce
soulèvement, que ce soit dans al-Quds ou
bien dans les villes et villages occupés
en 48, par des opérations armées, des
protestations contre la judaïsation de
leur environnement, dans les écoles ou
dans leurs villes et villages, où les
démolitions, les retraits de la
« nationalité israélienne », les
assassinats et arrestations se
poursuivent, dans un silence médiatique
international total.
La victoire remportée par les
Palestiniens unis sous la direction
religieuse et politique contre les
sionistes, au mois de juillet dernier, a
dévoilé le potentiel combatif du peuple
palestinien, abandonné par les régimes
arabes et la communauté internationale.
Même si ces régimes et l’Autorité
palestinienne essaient aujourd’hui de
s’emparer de cette victoire, pour faire
avancer leurs propres projets, qui ne
sont certainement pas ceux du peuple
palestinien, ce potentiel combatif les a
mis à nu, au moment décisif, montrant
leur faiblesse intrinsèque, étant liés
aux projet américano-sioniste dans la
région. L’Autorité palestinienne de
Mahmoud Abbas essaie coûte que coûte de
faire valoir son droit à un Etat, en
serrant la vis contre la bande de Gaza,
soumise à un blocus meurtrier depuis au
moins dix ans. Mahmoud Abbas pense
pouvoir obliger Hamas à rentrer dans le
rang, sous sa coupe, en coupant les
vivres et l’électricité et en empêchant
les soins aux enfants (plusieurs sont
morts), alors que ses forces
sécuritaires mènent une nouvelle
campagne d’arrestations des militants et
prisonniers libérés des mouvements du
Hamas et du Jihad islamique, en
Cisjordanie, tout cela pour se faire
accepter par la communauté
internationale et les sionistes comme un
partenaire « acceptable ». Tout ceci n’a
servi et ne servira à rien, car
l’administration de Trump n’est pas
opposée à l’extension de la colonisation
à toute la Cisjordanie et à la
judaïsation de la Palestine, favorisant
ainsi la bestialité des colons et de
leur gouvernement. Mais le peuple
palestinien, qui a levé le verrou le
plus important pour sa lutte, celui de
la peur, ne craint ni les colons venus
d’Europe, d’Amérique, d’Asie et
d’Afrique, ni leurs complices. Au fur et
à mesure que ces colons prennent le
chemin de la bestialité, les P
alestiniens s’engagent encore
plus profondément sur le chemin de la
résistance, seule réponse valable à
l’entité coloniale sioniste.
Martyrs palestiniens tombés
au cours
des mois d’avril à août 2017
Avril : Le
combattant Malik Hamid (21 ans) de
Selwad (Ramallah), 5/6 ; Jassim Nakhle
(17 ans), camp al-Jalazon (Ramallah),
9/4 ; combattant Suhayb Mashahra (21
ans), Sheikh Saad (Bayt Lahem), 19/4 ;
Mai : le
prisonnier libéré Mazen Mughrabi (45
ans), Abwin (Ramallah), 2/5 ; Fatima
Hagigi (16 ans), Ramallah, 7/5 ;
Mohammad Kasji (57 ans), Jordanie,
13/5 ; Mu’taz Bani Shamsa (23 ans),
Beita (Nablus), 18/5 ; Saba’ Qarawa bani
Zayd ; Fatima Taqatqa (15 ans), Bayt
Fujjar (Bayt Lahem), 21/5 ; Mohammad
Bakr (25 ans), Gaza, assassiné en mer de
Gaza ; Raed Radayda (15 ans), Ubaydiye (Bayt
Lahem), 22/5 ;
Juin :
Mohammad Taha (27 ans), Kfar Qassem
5/6 ; A’ed Jumaa (35 ans), Gaza, 10/6 ;
Mohammad Tarayra Adel Ankoush, de
Deir Abu Meshaal, exécuté le 16/6; Bara’
Ata, de Deir Abu Meshaal, exécuté le
16/6; Ussama Ahmad Ata, de Deir Abu
Meshaal, exécuté le 16/6; Iyad Ghaith
(23 ans), al-Khalil, 29/6 ;
Juillet :
Omar Issa, 37 ans, d’al-Khodr (Bayt
Lahem), écrasé par un colon sur la route
coloniale 60, le 7 juillet 2017 ;
Mohamad Ibrahim Jibril, 24 ans, Taqu’ (Bayt
Lahem), exécuté par les soldats
sionistes 11/7 ; Sa’d Salah (20 ans) et
Awas Youssef Salama (17 ans) assassinés
dans le camp de Jénine le 12/7 ;
Mohammad Jabbarin (30 ans), Ahmad
Jabbarin (20 ans), Mohammad Jabbarin (19
ans) de Umm al-Fahem, combattants
exécutés par les sionistes aux alentours
et dans la mosquée al-Aqsa 14/7 ; Bara’
Hamamde (18 ans), camp de Dheyshe (Bayt
Lahem) 14/7 ; Amr Ahmad Khalil (34 ans),
Nabi Saleh (Ramallah), 16/7 ; Rafa’t
Shukri Hirbaw (29 ans), al-Khalil,
18/7 ; Muhammad Sharaf (18 ans), Silwan
(al-Quds), 21/7 ; Muhammad Abu Ghanam
(20 ans), al-Tur (al-Quds), 21/7 ;Muammad
Khalaf (17 ans), al-Tur (al-Quds),
21/7 ; Muhammad Tnouh (26 ans), Tuqu’,
20/7 ; Youssef Kashur
(24 ans), Izariyyé (al-Quds), 22/7 ;
Uday Nawajaa (17 ans), tué par une mine
de l’occupation, Tubas, 23/7 ; Mohammad
Fathi Kanaan (26 ans), Hizma (al-Quds),
27/7 ; Abdullah Taqatqa (24 ans), Bayt
Lahem, 28/7 ; Mahdi al-Saadi (22 ans),
assassiné par la police, Yafa, 30/7 ;
Hussayn Abu Hasima (16 ans), Gaza,
28/7 ;
Août :
Qutayba Zahran (17 ans), de Allar (Tulkarm),
exécuté le 19/8; Assil Abu Aoun (8 ans),
écrasée par un colon, Jaba’ (Nablus),
gravement blessée et décédée une semaine
plus tard.
Corps de martyrs
confisqués par l’occupation
Abdel Hamid Abu
Srour (19 ans), Mohammad Tarayra (16
ans), Mohammad al-Faqih (29 ans), Rami
Awartani (31 ans), Musbah Abu Sbeih (39
ans), Fadi Qunbur (28 ans), Adil Ankoush
(18 ans), Bara’ Ata (18 ans), Ussama Ata
(19 ans), tombés au cours de l’Intifada
al-Quds. Mais l’entité de l’occupation
maintient en tout 249 martyrs en sa
possession. Une campagne a commencé il y
a quelques années pour récupérer les
corps des martyrs confisqués, enterrés
dans des cimetières « à nombre ». Même
les martyrs sont des monnaies d’échange,
pour les autorités de l’occupation. Une
des raisons du refus des sionistes de
rendre les corps des martyrs à leurs
familles et leur pleuple, est
l’utilisation ou la vente frauduleuse de
membres et organes des martyrs.
Récemment, Liberman a proposé d’enterrer
deux corps de martyrs de l’Intifada al-Quds
dans le «cimetière à nombre ».
Résistance et
résistants
Dans la suite de
l’opération héroïque menée par les trois
martyrs de la famille Jabbarin, de Umm
al-Fahem, aux portes de la mosquée al-Aqsa,
le combattant Omar Abdel Jalil Abd, 18
ans, de Kubar (Ramallah), a tué trois
colons dans la colonie Halamish,
implantée dans la région de Ramallah, le
21 juillet. Le combattant a été
gravement blessé et emmené à l’hôpital
par l’armée de l’occupation. Sa mère a
été arrêtée et détenue pendant 31 jours,
et d’autres membres de la famille, dont
son frère, sont toujours arrêtés.
Le martyr Qutayba
Zahran, (17 ans) de Allar, dans la
province de Tulkarm, a poignardé un
sioniste, au barrage de Zaatara, le 19
août. Il s’est adressé aux membres de sa
famille dans son message d’adieu, leur
demandant de lui pardonner ses actes
dans cette vie, et annonçant son désir
d’être martyr pour la cause de Dieu.
Le vendredi 21
juillet, les Maqdissis et les
Palestiniens accourus pour sauver la
mosquée al-Aqsa remportent une victoire
sur l’occupant, son gouvernement et ses
forces armées. Des dizaines de milliers
de Palestiniens ont tenu tête à
l’occupant, refusant ses directives de
contrôle de la mosquée. La bataille
populaire s’est soldée par le recul de
l’occupant, qui a craint une flambée de
solidarité avec la résistance, dans les
pays arabes voisins, et même au-delà.
Des affrontements entre Palestiniens et
sionistes dans la région d’al-Quds ont
eu lieu, faisant plus d’un millier de
blessés parmi les Palestiniens, trois
martyrs tombés ce jour-là et des
centaines arrêtés.
Cette victoire palestinienne a suscité
une crise interne dans l’entité
coloniale. Pour masquer leur défaite et
se venger des Palestiniens et notamment
des Maqdissis, les sionistes mènent
provocations sur provocations,
envahissent la mosquée al-Aqsa, mènent
des rafles, volent des maisons et
envisagent des plans coloniaux de plus
en plus élargis.
La sauvagerie de
l’occupant n’empêche cependant pas les
Palestiniens de poursuivre leur
résistance. Au mois d’août, plusieurs
attaques contre les colons ont eu lieu
dans plusieurs endroits de la
Cisjordanie, al-Quds y compris, dans les
territoires occupés en 48 et aux
bordures de la bande de Gaza. Au cours
de la première semaine du mois d’août,
11 opérations ont eu lieu, blessant 9
sionistes. Le résistant Isma’il Naamin,
19 ans, a poignardé un colon dans le
village de Yabna, des sionistes ont été
blessés par des pierres lancées dans al-Quds,
un soldat a été blessé à Kharsa, lors
d’affrontements dans le village, et un
autre a été blessé lors d’affrontements
à Bab al-Amoud, dans al-Quds. Au cours
de la seconde semaine du mois d’août, la
résistance Fadwa Hamada (30 ans), a
poignardé un colon des forces
sécuritaires, à Sour Baher. Dans la
ville d’Ariha, un colon soldat a été
blessé par des pierres, au cours
d’affrontements avec les jeunes.
Au cours de la
troisième semaine du mois d’août, un
soldat sioniste a été blessé par des
pierres lancées par les jeunes dans le
camp de Dhayshe (Bayt Lahem), un autre a
été blessé dans le village de Umm Safa
(Ramallah), par des pierres, lors
d’affrontements avec les Palestiniens.
Un groupe de jeunes a attaqué un convoi
militaire sioniste en lançant des
grenades près de la Tombe de Rachel. 14
bouteilles incendiaires ont été lancées
contre les sionistes, dans plusieurs
régions de la Cisjordanie. Au cours de
la quatrième semaine d’août, trois
soldats sionistes ont été blessés par
des grenades, des bouteilles
incendiaires et des pierres, lancés sur
des attroupements.
Scènes de l’Intifada
al-Quds
Le calvaire de
Shirine Issawi : Arrêtée il y a 4
ans, Shirine Issawi (39 ans) a subi un
traitement des plus sauvages par les
geôliers de l’occupation. Elle fut
isolée, accusée d’avoir levé le drapeau
palestinien, dans la prison de Jalame
pendant 55 jours, puis dans une cellule
de la prison de Hasharon, qui était dans
un état sordide. Elle fut sauvagement
battue par un soldat, au cours de sa
détention, provoquant des hémorragies à
répétition. Lors de la visite de ses
parents, elle leur a paru comme un
fantôme, tellement elle avait maigri.
Elle a raconté son calvaire au cours de
son isolement, où une caméra suivait ses
gestes à longueur de journée, et où elle
ne pouvait même pas s’isoler pour se
laver. La cellule était sombre, sans
aération aucune, « sans vie ». Dans
quatre mois, elle devrait être libérée.
Rapport :
17 martyrs d’al-Quds
et 1458 arrestations, depuis le début de
l’année 2017. Les points d’affrontements
entre les Palestiniens et l’occupant ont
augmenté. Le rapport dénombre 719 points
d’affrontements, dans les villages et
bourgs situés autour de la ville
ancienne. 8 sionistes ont été tués et
125 blessés. Le rapport précise que les
autorités de l’occupation poursuivent la
politique du fait accompli dans la
ville, comme la démolition des
structures (maisons, magasins et
autres), la colonisation, les mesures
répressives de toutes sortes. 105
maisons et autres structures ont été
démolies depuis le début de l’année, et
214 autres maisons sont placées sous la
menace de la destruction. Les autorités
de l’occupation ont obligé
7 Palestiniens à démolir
eux-mêmes leurs maisons, et les colons
se sont emparés de 6 maisons au cours de
la même période.
Commémoration de
l’incendie de la mosquée al-Aqsa, le
21 août 1969, deux ans après son
occupation par les sionistes. Un colon
est parvenu, ce jour-là, à mettre sur le
feu sur la partie est de la mosquée, qui
a détruit tout ce qui s’y trouvait, y
compris le minbar de Salaheddine. Les
Palestiniens ont accouru pour aider les
fonctionnaires de la mosquée à éteindre
le feu, les pompiers sont arrivés
d’al-Khalil, de Bayt Lahem et d’autres
régions de la Cisjordanie, malgré
l’interdiction et les entraves mises par
l’occupant.
Répression et
purification ethnico-religieuse
De plus en plus
fréquemment, les colons sionistes
installés en Cisjordanie et dans la
ville d’al-Quds écrasent les passants
palestiniens avec leurs voitures, dans
l’intention de les tuer. Une nouvelle
guerre qui ne veut pas dire son nom est
engagée. Des dizaines de Palestiniens
ont été écrasés au cours des derniers
mois, des enfants, des femmes, des
hommes âgés, 2 martyrs sont déjà tombés,
et plusieurs palestiniens ont été
gravement blessés.
L’occupant sioniste
démolit la nouvelle école du village
Jibb al-Dhib. Construit avec l’aide de
l’Union européenne, le bâtiment devait
accueillir plus de 64 enfants dans la
région de Bayt Lahem. L’école a quand
même ouvert ses portes en tissu, sous
une tente.
Plus de 200
Palestiniens sont arrêtés par mois,
selon les chiffres quotidiens relevés
dans la presse. Les sionistes
envahissent villes, villages et camps en
Cisjordanie occupée, et arrêtent des
Palestiniens de tout âge, de jour et de
nuit. Ils craignent l’extension de
l’Intifada al-Quds.
Le nombre des
ordres de détention administrative de
Palestiniens a atteint 84, dès le début
du mois d’août 2017. Mohammad Abu Tir,
député membre du Hamas, de la ville
d’al-Quds, au conseil
législatif, déporté vers Ramallah, et
ayant été interné pendant 34 ans, a été
arrêté et placé en détention
administrative. Pour les sionistes, la
détention administrative est une forme
de « punition » collective, que
l’occupant pratique
de plus en plus fréquemment, pour
stopper l’Intifada al-Quds. Khalida
Jarrar (52 ans) de la direction du FPLP,
a de nouveau été arrêtée par l’occupant
au mois de juillet. Elle a été condamnée
à 6 mois de détention administrative.
La démolition des
maisons et autres bâtiments appartenant
à des Palestiniens se poursuit : Les
sionistes visent la zone appelée Jabal
Baba dans Izariyé, pour y construire une
colonie qui séparerait la ville d’al-Quds
de la Cisjordanie. Une crèche pour
enfants a été démolie le lundi 21/8.
L’occupant a démoli
la maison de Abdel Karim Abu Snayne dans
le quartier al-Bustan, au sud de la
mosquée al-Aqsa, dans al-Quds. Après une
première démolition et un reconstruction
de la maison par des militants, la
municipalité sioniste l’a démolie une
seconde fois, le 21/8. Les habitants du
quartier al-Bustan craignent que la
démolition de cette maison ne soit le
prélude à la démolition de tout le
quartier, menacé par la colonisation et
la judaïsation, depuis plusieurs années.
L’occupant a démoli, au cours de la
troisième semaine du mois d’août, 5
maisons dans le village de Qubar
(Ramallah), Barta’a (Jénine), et Jénine.
Parmi ces maisons, celle du résistant
fait prisonnier, Omar Abdel Jalil al-Abd.
Les sionistes se
sont emparés d’une partie de la maison
de la famille Abou Rajab dans la ville
d’al-Khalil, malgré la décision de la
cour suprême sioniste, qui a annulé la
décision des colons. En protestation à
la décision de cette cour, les colons
mènent des provocations, et des dizaines
de colons se massent dans la partie
occupée. Selon les défenseurs de la
famille, seule une décision politique
ferme, que le gouvernement Netanyahu
n’est pas prêt à prendre, peut dégager
les colons de la maison.
Le conseil islamo-chrétien de soutien à
la ville d’al-Quds a mis en garde contre
le nouveau plan des autorités sionistes,
qui vise à abaisser le nombre
d’habitants palestiniens dans la ville
d’al-Quds, en séparant des quartiers où
vivent 100.000 Palestiniens de la
municipalité coloniale élargie de la
ville, en contrepartie de l’accueil de
150.000 colons.
Colonisation
dans les régions de la Galilée et d’al-Naqab :
Le département de la colonisation
(syndicat Histadrout) dans l’entité
sioniste prévoit de construire de
nouvelles colonies dans certaines
régions de la Galilée et du Naqab, pour
modifier l’équilibre démographique entre
les colons et les Palestiniens. Dans la
Galilée, les sionistes prévoient de
constuire une colonie près de Majd el-Kroum,
autour de deux colonies existantes, pour
faire habiter 3000 colons. Dans al-Naqab,
c’est le village de Umm al Hiran qui est
menacé par la volonté d’installer une
colonie juive sur ses terres et à sa
place. Et pour mettre en place une ligne
de chemin de fer dans le Naqab, les
sionistes ont l’intention de voler 4700
dunums et d’expulser 50.000 Palestiniens
du Naqab, selon le nouveau plan régional
de l’entité. Au mois
d’août, le village d’al-Araqib a été
démoli pour la 117ème fois.
L’occupant réclame à présent que les
habitants du village paient les frais
des démolitions successives de leurs
maisons, et les frais de surveillance du
village par les « troupes vertes »,
milice agricole de l’occupant.
Des associations palestiniennes dans les
territoires occupés en 48 ont dévoilé
que les autorités coloniales ont
supprimé des centaines de
« nationalité » à des Palestiniens du
Naqab, sous le prétexte qu’ils auraient
obtenu cette « nationalité israélienne »
de manière détournée. C’est la politique
du nettoyage ethnique qui se poursuit
dans cette partie de la Palestine.
Au mois de juillet, l’occupant détruit
le monument commémoratif du martyr
Khaled Nazzal, du FDLP, dans la ville de
Jénine. Les militants de toutes les
organisations palestiniennes le
construisent à nouveau, qui est à
nouveau démoli. Les militants le
reconstruisent dans la ville de
Ramallah.
Profanation des
lieux saints
Après la victoire
de la révolte populaire dans al-Quds et
ses environs, les sionistes se vengent
en multipliant les profanations de la
mosquée al-Aqsa, pour affirmer que la
souveraineté appartient à ceux qui
possèdent des armes sophistiquées et non
à leur propriétaire légitime. Les
sionistes ont autorisé à nouveau les
membres de leur « parlement » à profaner
la mosquée. Ils ont profané la mosquée,
officiellement, le mardi 29 août, sous
haute protection des hommes armés de
l’occupation. Les colons envahissent
quotidiennement la mosquée et la
profanent, pendant que les policiers de
l’occupant poursuivent les fidèles
musulmans et les arrêtent.
Un millier de
colons a envahi le village de Kfal Hares,
au nord de la ville de Salfit,
prétendant y avoir trouvé un site juif
religieux (21 août). Les provocations
sionistes se poursuivent à Nablus, où
des colons envahissent régulièrement,
sous haute protection, le site appelé
tombeau de Joseph, qu’ils considèrent
comme étant un lieu juif.
Dans les prisons de
l’occupation
L’autorité
carcérale a transféré des prisonniers de
la section 6 de la prison Ramon vers la
prison du Naqab. Une large campagne de
provocations et de répression est menée
par les autorités carcérales, contre les
prisonniers, par vengeance envers la
lutte collective qu’ils ont menée il y a
quelques mois, et envers la détention
par le Hamas de soldats sionistes, en
vue de les échanger contre des
prisonniers.
Sheikh Raed Salah a été arrêté il y a
quelques semaines. Avant son
arrestation, il avait prévenu l’opinion
internationale que sa vie était en
danger. En prison, des gardiens l’ont
menacé de mort. Les sionistes se vengent
de lui en le rendant responsable de la
dernière victoire des maqdissis contre
leur projet de judaïsation de la mosquée
al-Aqsa.
Des unités
spéciales de répression ont mené un raid
sur la section 13 de la prison du Naqab,
et obligé les prisonniers à en sortir
pour des fouilles, en utilisant les
chiens (début juillet).
L’avocat membre du
Jihad Islamique, Mohammad Allan, arrêté
le 8 juin dernier, a entamé une grève de
la faim pour réclamer la fin de la
détention administrative. Sa lutte s’est
soldée par un accord de non
renouvellement de sa détention. Le cadre
du Jihad Islamique, Bilal Diab, a entamé
une grève de la faim pour réclamer la
fin de la détention administrative.
A l’occasion de la
rentrée scolaire en Palestine occupée,
les organisations de solidarité avec les
prisonniers palestiniens rappellent que
300 enfants palestiniens sont privés de
leur droit à l’éducation, étant détenus
par l’armée d’occupation dans ses
prisons. 800 enfants ont été arrêtés
depuis le début de l’année, la majorité
dans la ville d’al-Quds. Quand ils sont
libérés, ils sont placés en détention à
domicile, loin de leurs familles et
quartiers, ce qui les prive de
scolarisation.
La liste noire
des normalisateurs et lutte contre la
normalisation
Au Soudan, le
ministre de l’investissement approuve
les relations entre son pays et l’entité
sioniste. Selon Mubarak al-Fadel, les
Palestiniens auraient vendu leurs
terres, et ils détesteraient les
soudanais. Pour lui, la question
palestinienne a retardé le
« développement » des Arabes. De vives
réactions palestiniennes et soudanaises
ont suivi ces déclarations, et des
partis soudanais réclament sa démission.
Au Liban, la femme
élue miss par la communauté libanaise à
l’étranger a été immédiatement déchue de
son titre, lorsque le jury a appris
qu’elle avait fait un séjour dans la
colonie sioniste. Le festival Pop
Kultur en Allemagne est boycotté par
plusieurs artistes arabes, car étant
financé par l’ambassade sioniste. En
Jordanie, une campagne est à nouveau
lancée pour boycotter les produits
agricoles sionistes, que des commerçants
sans conscience font entrer au pays.
Au Maroc, un parti
a invité le sioniste Simon Skira aux
travaux de son congrès, sous le prétexte
d’intégrer les juifs marocains dans la
vie publique. Or, ce sioniste est le
président d’une association solidaire
avec l’entité coloniale.
Les festivals de
musique pendant les mois d’été ont été
l’occasion, dans de nombreux pays, dont
la Tunisie et le Liban, de passer outre
le boycott arabe de l’entité sioniste.
Parfois, comme à Baalbeck au Liban,
l’artiste étranger a dû annuler sa
prestation, ayant participé à des
festivals dans l’entité sioniste.
La presse
palestinienne
Dans la revue
al-Istiqlal (Gaza), le journaliste
Radwan Abu Jamus consacre son article au
village martyrisé d’al-Araqib, qui vient
d’être démoli pour la 117ème
fois par l’occupant. Al-Araqib est
devenu le symbole de la bataille des
volontés menée par les Palestiniens de
l’intérieur pour rester sur leur terre
et la protéger, et maintenir leur
identité face à la politique de
judaïsation. Le village d’al-Araqib
dévoile la crise de l’entité sioniste,
due à la balance démographique, puisque
les prévisions montrent que les
Palestiniens dépasseront les 58% de la
population dans l’entité coloniale en
2020, contre 42% de colons juifs.
A l’occasion de la
rentrée scolaire en Palestine, les
journalistes sont nombreux à dénoncer la
judaïsation de l’enseignement dans la
ville d’al-Quds et les territoires
occupés en 48, mais aussi la destruction
des écoles et l’arrestation des écoliers
par les autorités sionistes. Rassem
Ubaydat a consacré un article à la
guerre menée contre les écoles
palestiniennes dans la ville d’al-Quds.
Il dénonce la politique de la
municipalité de l’occupation qui a nommé
des contrôleurs sionistes sur
l’enseignement qui examinent les
nominations d’enseignants, en vue
d’activer la judaïsation des écoles et
de l’enseignement des Maqdissis, dans
les écoles publiques. Même dans les
écoles privées et semi-publiques, la
politique de la judaïsation semble avoir
avancé, avec la fermeture des écoles des
Awqaf musulmans de la ville. L’auteur
craint la dé-conscientisation des élèves
maqdissis qui suivent désormais les
programmes scolaires sionistes, à cause
du manque de stratégie politique de
l’Autorité palestinienne envers al-Quds
et ses habitants.
Communiqués et
déclarations
Azzam al-Ahmad, de
la direction du Fateh, admet que son
organisation ne refuse pas un accord
d’échange de terres avec les sionistes,
dans une déclaration de début juillet.
Il insiste cependant sur le fait que les
terres échangées devraient être de même
importance et même valeur.
A
l’occasion de la commémoration de
l’incendie de la mosquée al-Aqsa,
exécutée par un sioniste en août 1968,
les communiqués des organisations de la
résistance palestinienne affirment que
la mosquée al-Aqsa est un lieu
exclusivement musulman, et qu’elles
empêcheraient les sionistes de s’en
emparer ou de le partager.
Du côté de
l’Autorité palestinienne
Rassemblement de
protestation des prisonniers libérés au
centre de Ramallah, pour protester
contre la décision de Mahmoud Abbas de
supprimer leurs revenus, suite aux
pressions exercées par les US et
l’entité coloniale, considérant que les
prisonniers palestiniens sont des
« terroristes ».
Sheikh Khodr Adnane
dénonce l’arrestation de la journaliste
Na’ila Khalil par les forces
sécuritaires, et dénonce la politique de
répression de la liberté d’expression.
Le mouvement du Jihad Islamique en
Palestine dénonce la campagne
d’arrestation de ses militants dans
plusieurs villes de la Cisjordanie
occupée, notamment à Nablus, Tulkarm et
al-Khalil.
Mahmoud Abbas prend
des mesures punitives contre le peuple
palestinien de la bande de Gaza, sous le
prétexte de lutter contre le Hamas. Il
considère que ses mesures d'étouffement
de la population auront pour résultat
une révolte populaire contre
l'administration du Hamas de la bande de
Gaza.
Dans la colonie
L’association
sioniste « caisse Segal israel »,
soutenue par plusieurs colons proches de
Netanyahu utilise ses fonds pour
soutenir la droite extrémiste dans
l’entité, et les colonies. Cette
association est financée par la famille
Filk, au Panama, une des familles les
plus riches dans le monde, qui soutient
également les campagnes électorales de
Netanyahu. La famille Filk a financé des
colonies dans le quartier Selwan, dans
al-Quds.
La presse sioniste
a consacré plusieurs études et analyses
sur la situation en Syrie et la présence
iranienne dans ce pays, qu’elle juge
menaçante envers l’entité coloniale. Les
rencontres entre sionistes et américains
ou sionistes et russes ont montré la
nouvelle phobie de l’occupant, la montée
en force de la présence iranienne dans
la région, et même dans les territoires
occupés en 48, selon le Maariv du 8/8
qui clot un article par « la menace
iranienne sur Israël ne se trouve pas
uniquement dans son programme nucléaire
et son soutien au Hezbollah, mais dans
l’environnement hostile à Israël et le
sionisme dans le monde musulman, à
propos de la mosquée al-Aqsa. »
L’éditorial du
quotidien sioniste Haaretz daté du 8/8
met en cause la politique du tribunal
sioniste qui a déchu le résistant Alaa
Zayoud, né à al-Nasra, de la
« nationalité israélienne ».
Condamné à 35 ans de prison,
l’éditorialiste considère que déchoir de
la nationalité une personne qui n’en
possède pas une autre est un acte
barbare.
Accusé de
corruption, Netanyahu refuse de
démissionner et affronte sa propre
opinion locale. Il pense s’en sortir en
lançant une guerre, contre Gaza
probablement.
La bibliothèque
« nationale » de l’occupant admet, en
juillet, détenir dans ses locaux 8000
livres appartenant à des Palestiniens
que les forces sionistes avaient volés
des maisons et bibliothèques
palestiniennes en 1948.
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