Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Mardi 28 juillet 2015
N°23 – Juillet
2015
La profanation de
la mosquée al-Aqsa a pris une nouvelle
tournure le dimanche 27 juillet, lorsque
les forces d’occupation ont sauvagement
attaqué les fidèles musulmans qui s’y
trouvaient. Des dizaines de Maqdissis
ont été blessés, d’autres arrêtés, y
compris les femmes et les enfants venus
protéger leur mosquée. Une fois de plus,
les Palestiniens affrontent seuls
l’occupant sioniste, sans même pouvoir
compter sur une couverture politique
officielle arabe ou musulmane. Malgré
cette absence, les Maqdissis résistent
et empêchent les autorités coloniales de
proclamer ou même de rêver à la
pacification de la ville colonisée. Al-Quds
est en révolte, que ce soit par les
actes individuels de résistance
(écrasement, coups de poignard) ou par
la révolte de ses enfants et ses jeunes,
ciblés par l’occupant qui vient de
promulguer une loi condamnant tout
lanceur de pierres à 20 ans de prison.
Plus sauvage est la répression, plus la
résistance s’intensifie et tous les
moyens utilisés par les sionistes ne
peuvent parvenir à briser l’âme de la
résistance dans al-Quds et la Palestine.
Le sang des martyrs tombés récemment ne
peut que creuser encore plus le fossé
entre les colonisateurs et la population
autochtone, et dénoncer tous les projets
de pacification, de normalisation des
relations, ainsi que tous les projets
« mixtes » concoctés par les
impérialismes, notamment français. Le
sang des martyrs rappelle que la lutte
armée contre le colonisateur reste la
meilleure alternative pour au moins
stopper la barbarie coloniale.
I - Al-Quds
occupée : résistance palestinienne
La journée du
dimanche 27 juillet a été marquée par
une résistance généralisée dans la
mosquée al-Aqsa, contre sa profanation
par les sionistes. Pendant toute la
journée, les fidèles ont affronté colons
et forces armées sionistes, qui ont
utilisé des balles incendiaires pour
réprimer les Palestiniens et instaurer
de nouvelles règles dans la mosquée.
Seuls, les Maqdissis poursuivent leur
résistance. Plusieurs organisations
palestiniennes (FPLP, Mouvement du Jihad
islamique, Hamas, Fateh) ont salué le
courage et la détermination des
Maqdissis, notamment au cours de leur
bataille à mains nues contre les
sionistes. Le mouvement du Jihad
islamique a mis en cause le silence
arabe et la division interpalestinienne,
responsables de la vague coloniale dans
la ville d’al-Quds : « la situation
vécue dans al-Quds et al-Aqsa est la
conséquence des années d’impuissance et
d’échec dans l’affrontement aux plans
sionistes… Les tentatives palestiniennes
individuelles pour protéger al-Aqsa ne
sont plus suffisantes pour affronter la
question la plus grave des Arabes et
musulmans ». Le mufti d’al-Quds,
Mohammad Hussein, qui se trouvait parmi
les fidèles dans la mosquée, a mis en
garde les sionistes contre leurs
provocations, affirmant que de tels
actes ne peuvent qu’embraser la ville et
la région dans son ensemble tout en
appelant les Maqdissis à multiplier leur
présence dans la mosquée. Le mouvement
Fateh a salué les fidèles et leur
résistance aux profanateurs. Le
mouvement Hamas a déclaré que les forces
de la résistance palestinienne savent
comment riposter à de tels actes,
dénonçant en même temps la collaboration
sécuritaire entre l’Autorité
palestinienne et l’occupant. Abu Ubayda,
porte-parole des Brigades d’al-Qassam,
branche militaire du Hamas, a déclaré
que l’ennemi ne comprend que le langage
de la force, ajoutant : « al-Aqsa est
une ligne rouge, et le profaner ne
passera pas ainsi ».
350.000
Palestiniens ont célébré dans la mosquée
al-Aqsa « Laylat al-Qadr » cette année,
alors que l’occupant avait interdit
l’année dernière cette célébration très
importante du mois de Ramadan. Les
restrictions des autorités sionistes ont
empêché de nombreux Palestiniens à se
rendre dans al-Quds et la mosquée al-Aqsa
pour cette célébration.
Sheikh Khodr
Adnane, sitôt libéré de prison, grâce à
la lutte menée pendant 56 jours de grève
de la faim, s’est rendu à al-Quds pour
se diriger vers la mosquée al-Aqsa pour
« Laylat al-Qdr ». Il a été aussitôt
arrêté et détenu pendant la nuit. Mais
il avait réussi auparavant à se rendre
dans al-Issawiya et visiter la famille
de Samer et Shirine Issawi, dont les
enfants sont tous détenus.
Des affrontements
ont eu lieu le 16 juillet à Abu Diss,
après les incursions de l’occupant et
l’arrestation du jeune Salame Arafat
Hadidoun (20 ans). Les affrontements se
sont étendus jusqu’à al-Izariyyeh.
La police sioniste
a annoncé le 17 juillet qu’un colon a
été poignardé dans « Neve Yacoub » mais
qu’il s’en est sorti, avec des
blessures.
II - Al-Quds
occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
La colonisation
s’étend autour de la colonie sioniste « Beit
Orot », située dans le quartier Sawwane,
à l’est d’al-Quds. Selon Khodr Abu
Sbaytan, les colons se sont emparés il y
a plus de trente ans d’un ancien
bâtiment qui faisait office de couvent
et des terres autour, qui appartiennent
à la famille Sbaytan,. Depuis les colons
y ont bâti des logements et ont posé des
caméras et un poste de police. Mais ce
terrain était prévu pour y construire
une école. A présent, le gouvernement
sioniste a approuvé un plan de
construction de 40 logements coloniaux.
Depuis leur installation dans ce
quartier, les colons et les forces
armées sionistes lancent régulièrement
des attaques contre la population
palestinienne.
Un rapport du
« International Crisis Group » du mois
de juin 2015, sur la ville occupée d’al-Quds
apporte son soutien à la version
sioniste concernant la ville sainte.
Sous prétexte de neutralité, le rapport
ne mentionne pas une fois que la ville
est occupée, et traite les événements
qui s’y déroulent comme s’il s’agissait
de « forces de l’ordre » envers « leurs
citoyens » et non pas comme des
occupants envers une population occupée.
Non seulement le rapport ne prend pas en
compte les résolutions internationales
concernant au moins la partie Est de la
ville, mais il utilise les termes et la
logique sioniste pour décrire la mosquée
al-Aqsa et les lieux saints, ayant
intégré la version mensongère et
falsifiée sioniste de l’histoire.
Le mardi 28
juillet, les bulldozers de l’occupation
détruisent des magasins dans le quartier
Ayn Lawze, à Selwan, au sud de la
mosquée al-Aqsa, sous prétexte qu’ils
n’ont pas reçu d’autorisation de
construire. Ces magasins appartiennent à
la famille al-Absi, qui vit à l’étage
au-dessus.
La municipalité de
l’occupation a l’intention de réaliser
un projet colonial sur un cimetière
musulman datant de la période mamelouke
(pré-ottoman). Le cimetière Zaytoun
al-Malek est une extension du cimetière
historique de Ma’manullah. Selon la
presse sioniste, le plan colonial
consiste à construire 192 unités de
logements et un hôtel ainsi qu’un centre
commercial sur le cimetière.
L’occupant a décidé
de confisquer 25 dunums de She’fat au
profit d’un projet colonial et 30 dunums
de Issawiya au profit de la colonie « Tallat
al-Faransiya ». Par ailleurs, des ordres
d’expulsion ont été remis aux habitants
de l’agglomération Abu Nawwar des
Bédouins Jahhalin le 8 juillet dernier.
Le projet de l’occupation consiste à
regrouper tous les Bédouins dans la zone
située à l’est d’Abu Diss, zone
inhabitable située près d’une
déchetterie.
Une responsable du
ministère sioniste des affaires
étrangères aurait envoyé, selon la
presse sioniste, un courrier aux
fonctionnaires du ministère leur
demandant de mettre la vieille ville et
la mosquée al-Aqsa dans le programme des
visites à effectuer par les diplomates
étrangers qui se rendent dans l’état
sioniste.
III – Al-Quds
occupée : répression
12
Palestiniens maqdissis, dont 7
enfants, ont perdu un œil, depuis un an,
ayant été touchés par des balles
« spongieuses » noires utilisées par
l’armée d’occupation. La plus jeune
victime est un enfant de 6 ans. La
dernière victime est un homme âgé de 55
ans, Nafez Dumayri, de Ras al-Khamis,
dans al-Quds.
Le tribunal
sioniste dans al-Quds a condamné le 8
juillet le prisonnier maqdissi Mohammad
Khways, 19 ans, à 13 mois de prison, et
Anas Ahmad Ubayd, 22 ans, à 5 mois de
prison. Le 12 juillet, Mohammad Salayma,
22 ans, a été condamné à 25 ans de
prison, accusé d’avoir écrasé 5 colons
il y a quelques mois.
Le tribunal de
l’occupation a prolongé la détention de
Akram Sharfa, sous le prétexte d’un
dossier secret l’incriminant. Le
Maqdissi Anouar Jamjoum (33 ans) de
Issawiya a été condamné à 17 mois de
prison, accusé d’avoir affronté les
colons dans la mosquée al-Aqsa.
Des dizaines de
Maqdissis ont été arrêtés au cours de ce
mois, parmi eux, Sulayman Qara’in, 17
ans, dans Ras al-Amoud, Ahmad Ghoul, 17
ans, Fathi Nasser, 18 ans, Nour Zaghal,
17 ans. Sanaa Rajabi a été arrêtée dans
la mosquée al-Aqsa, pour avoir protesté
contre la profanation des colons et
Mohammad Bayoumi a été arrêté à Bab
Hatta.
Le 13 juillet,
l’occupant a arrêté Taysseer Hijazi, 17
ans, et Mohammad Tufaha, 16 ans, dans la
vieille ville, et 3 jeunes dans al-Issawiya :
Firas Mahmoud (17 ans), Abdel Razek
Mustafa (15 ans) et Imad Mahmoud Abu
Sbaytan (16 ans).
L’occupant installe
des caméras de surveillance dans
plusieurs endroits de la ville occupée
d’al-Quds, pour maîtriser la situation,
et notamment dans la mosquée al-Aqsa.
Les anciennes caméras installées autour
de la mosquée ont été remplacées par des
caméras high-tech mobiles à laser, pour
la nuit. L’institution des Awqaf a
protesté et empêché d’installer ces
caméras à l’intérieur de l’esplanade de
la mosquée, mais la police de
l’occupation a réussi, par la force des
armes, à en installer une près du poste
de police, sur le Dôme des Rochers.
Les forces
sionistes ont lancé une vague de
répression le dimanche 27 juillet pour
empêcher les Palestiniens de se rendre à
la mosquée al-Aqsa et la protéger contre
les incursions profanatrices de la
mosquée par les colons. Des dizaines de
fidèles ont été blessés et plusieurs
d’entre eux ont été arrêtés.
IV - Al-Quds
occupée : les lieux saints
Juste après la fin
du mois de Ramadan, les autorités
sionistes autorisent les colons à
profaner la mosquée al-Aqsa, en y
pénétrant par plusieurs portes.
L’attaque sioniste a culminé le dimanche
27 juillet qui a vu plusieurs centaines
de colons déferler dans la mosquée, sous
la protection des forces armées de
l’occupation. Les fidèles musulmans qui
avaient passé la nuit dans la mosquée
dans l’attente des profanateurs ont été
sauvagement tabassés par les sionistes
et expulsés.
Le cimetière
historique musulman de Ma’manullah est
la cible d’une nouvelle destruction et
judaïsation. D’une superficie de 200
dunums, le cimetière est l’un des plus
grands en Palestine. Après les vagues de
destruction, il n’en reste à présent que
10 dunums. Parce que le cimetière est
situé dans la partie ouest de la ville,
l’occupant agit comme s’il s’agissait
d’un lieu qui lui appartiendrait, alors
qu’il fait partie du waqf musulman,
ainsi que tous les lieux saints situés
dans la partie de la Palestine occupée
en 1948.
L’association
estudiantine fasciste Im Tirzu a
organisé un sondage d’opinion auprès des
étudiants sionistes pour prouver que 63%
d’entre eux souhaitent instaurer une
« souveraineté israélienne » sur la
mosquée al-Aqsa.
L’Union des
« institutions du temple » a appelé à
une manifestation de protestation le 14
juillet pour protester contre la
fermeture temporaire de Bab al-Maghariba,
donnant sur la mosquée al-Aqsa, mesure
prise par les autorités sionistes au
cours du mois béni de Ramadan, afin
d’éviter les heurts entre les fidèles et
les sionistes.
Le centre Qpress a
signalé que l’occupant a transformé les
abords de la mosquée al-Aqsa, du côté
ouest, en une salle d’activités pour les
juifs. Cette zone est située au bas de
« Hammam al-‘Ayn » et Bab al-Mutahhara,
où se trouvent des vestiges musulmans de
toutes les époques). Les excavations
sionistes durent depuis 2002 dans cette
zone, l’occupant voulant construire des
salles au-dessus et au-dessous du sol
pour présenter une histoire falsifiée de
la ville.
V – Al-Quds
occupée : la bataille de la libération
d’al-Quds en 1938
Le commandant de la
révolution Aref Abdel Razeq décide en
1938 de libérer la ville d’al-Quds de la
présence britannique, après avoir libéré
d’autres villes et régions
palestiniennes. Les révolutionnaires
n’ont pas tenu compte de la féroce
répression lancée par l’occupant
britannique (pendaisons, démolition des
maisons), au contraire, ils ont
multiplié leurs efforts pour expulser
les forces britanniques hors des villes,
ce qui fut réalisé pendant des semaines.
Les
révolutionnaires ont commencé de
l’intérieur de la ville, attaquant les
hommes des renseignements. Plusieurs
d’entre eux furent assssinés. Les
révolutionnaires sont parvenus, en
quelques jours (13 – 20 septembre 1938),
à nettoyer la vieille ville de toute
présence britannique, en attaquant toute
force essayant d’y entrer. Sous la
direction de Aref Abdel Razeq, les
révolutionnaires de l’intérieur ont
coordonné leurs efforts avec ceux de
l’extérieur de la ville, en founissant
tous les renseignements nécessaires pour
une attaque à partir de l’extérieur.
Parmi les révolutionnaires de
l’intérieur, ont figuré Bahgat Abu
Gharbiyyé, Fawzi et Shaqib al-Qutb.
Les
révolutionnaires sont parvenus à libérer
la ville pendant plus de trois jours,
maîtrisant tous les postes de police,
abandonnés par les Britanniques et leurs
subordonnés. Les révolutionnaires se
sont emparés des armes qui s’y
trouvaient. Au cours de ces trois jours,
les drapeaux palestiniens ont flotté
dans la ville et ses murs, au-dessus des
postes de police et des minarets. Seul
le poste de police d’al-Qishali, situé
dans Bab al-Khalil, est demeuré entre
les mains des britanniques.
Bahgat Abu
Gharbiyyé raconte comment les
Britanniques sont parvenus ensuite à
réoccuper la ville, d’abord en
bombardant les divers quartiers au
canon, puis en lançant des bombes et
tirant à la mitraillette en survolant la
ville, ce qui a permis aux forces
britanniques de réoccuper certaines
rues. Le 18 septembre, l’aviation a
balancé des tracts menaçant la
population, mais les révolutionnaires
ont refusé de se rendre, alors que les
morts et blessés se comptaient par
dizaines, abandonnés dans les rues. Les
britanniques ont réoccupé la ville par
la ruse, après avoir annoncé la fin des
batailles. La population est sortie dans
les rues, et les forces britanniques s’y
sont mêlées pour éviter d’être visées
par les révolutionnaires. La répression
s’est alors abattue, et le
révolutionnaire Shakib al-Qutb fut
arrêté et sauvagement torturé dans la
prison de Akka, puis d’al-Mazraa. (à
partir d’un article paru dans Hawliyyat
Maqdissiya, 2013).
VI – Al-Quds
occupée : solidarité
Plusieurs partis et
associations politiques en Jordanie ont
appelé à un « vendredi de la colère » en
soutien aux lieux saints d’al-Quds, et
notamment la mosquée al-Aqsa, contre la
profanation systématique menée par les
sionistes. De son côté, l’institution
d’al-Azhar a condamné la profanation de
la mosquée le 27 juillet dernier et
appelé à l’intervention de la
« communauté internationale » pour
protéger la mosquée et tous les lieux
saints. Le parlement du Koweit a
également protesté contre la profanation
de la mosquée et la répression sioniste.
Le ministère des affaires étrangères de
la Turquie a dénoncé la profanation de
la mosquée al-Aqsa appelant l’Etat de
l’occupation « Israël » à mettre fin à
« ses agissements illégaux ».
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
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N° 5 - 23.01.14
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28.06.14
N°
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N°
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N°
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13 - 19.10.14
N°
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N°
15 - 20.11.14
N°
16 - 28.12.14
N°
17 - 28.01.15
N°
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