Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Ecole à
Nabi Samu'il, village en cours de
purification ethnique
Jeudi 26 décembre 2013
N°4 - Décembre 2013
I - Al-Quds
occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
Dans la ville
occupée d’al-Quds, la politique de
l’apartheid menée par l’occupant a été
clairement dévoilée lors de la tempête
de froid qui s’est abattue dans la
région. Si la bande de Gaza a été
inondée par les pluies torrentielles et
les égoûts en provenance des colonies
situées dans la région du Naqab, dans la
ville d’al-Quds, la pratique coloniale
et raciste de l’occupant fut à son
comble, au cours de cette vague de
froid. Les rues de la partie Est de la
ville, et notamment celles où ne se
trouvent aucune colonie, n’ont pas été
déblayées par les engins de la
municipalité : la neige est restée des
jours entiers, bloquant toute
possibilité de circulation de la
population maqdisie. Suite à cela, la
neige s’est transformée en glace dans
ces parties de la ville où les colons
sont rares, et plusieurs accidents ont
eu lieu. De plus, la municipalité
sioniste a refusé de répondre aux
demandes des Palestiniens maqdisis
réclamant l’alimentation électrique,
préférant alimenter les quartiers des
colons, dans la partie de la ville
occupée en 48 et dans les colonies
construites après 1967.
Selon les
journalistes de la ville, les
Palestiniens ont été victimes d’une
politique de discrimination criante lors
de ces journées de tempête, payant le
prix de leur volonté de demeurer dans
leur ville. Considérés résidents mais
non citoyens « israéliens », les
Maqdisis ne furent pas pris en compte
par la municipalité de l’occupation lors
de la vague de froid. Leur présence dans
la ville fut tout simplement ignorée.
C’est par leur solidarité et leur
appartenance nationale que les plus
démunis d’entre eux furent secourus, les
équipes palestiniennes formées
spontanément ayant réussi à sauver des
dizaines de familles, qui seraient
mortes de froid. Après la tempête, ce
sont les Palestiniens qui ont déblayé
les écoles et non les services
municipaux de l’occupation.
Les pluies
torrentielles et la neige qui se sont
abattues sur la ville ont dévoilé les
dégâts occasionnés par les creusements
et les tunnels construits par
l’occupant, notamment à Selwan.
Destruction du
tissu social maqdisi : L’occupant
sioniste mène une guerre
multi-dimensionnelle contre la
population palestinienne de la ville.
Une de ces dimensions concerne l’unité
islamo-chrétienne, que l’occupant vise à
détruire, en propageant pour « le
service civil » des chrétiens
palestiniens, dans ses institutions.
Après les territoires occupés en 48,
c’est au tour de la population maqdisie
et de sa « minorité » chrétienne de
subir la politique coloniale sioniste.
Selon le journaliste et écrivain Maqdisi,
Rassem Ubaydat, de nombreuses soi-disant
écoles supérieures ont ouvert leurs
portes à la jeunesse maqdisie,
l’attirant par des tarifs de départ
attrayants, leur seul but étant de
normaliser avec l’occupation.
Assassinat d’un
enfant : Un colon juif extrémiste a
écrasé, samedi 21 décembre, un enfant de
14 ans, Amine Moussa Swaylem, qui est
décédé sur le coup.
L’occupation a
prolongé l’interdiction d’entrer dans la
ville d’al-Quds au sheikh Raed Salah,
une des principales figures de la
résistance populaire à l’occupation.
La guerre de
l’occupant contre l’éducation
Une récente étude
portant sur la situation de
l’enseignement dans la ville d’al-Quds
souligne la politique raciste et
discriminatoire de l’occupation sioniste
envers la population palestinienne
maqdisie. Non seulement des centaines
d’élèves sont obligés de passer les
barrrages et à travers le mur de
l’annexion pour se rendre à leurs
écoles, tous les jours, mais l’occupant
asphyxie l’enseignement palestinien en
refusant de construire de nouvelles
salles dans les écoles et de rénover les
salles existantes. Il a récemment démoli
4 nouvelles salles de cours dans l’école
Dar al-Aytam dans le quartier Thawri, et
obligé l’école à payer une amende de
56.000 shekels. Il a de même démoli la
cour dans l’école des filles dans Bab
al-Zahra, dans l’ancienne ville, en
faisant payer une amende de 30.000
shekels. L’exemple de démolition le plus
étrange est celui de la démolition des
toilettes dans l’école de Nabi Samu’îl.
Le rapport récent de l’ONU signale que
4329 à 5300 élèves maqdisis ne sont
inscrits dans aucune institution
éducative. Pour Hatem Abdel Qader,
responsable du dossier d’al-Quds dans le
mouvement Fateh, l’occupant est le
principal obsacle au développement de
l’enseignement dans la ville. Sulayman
Rabdi, directeur de l’école des
« Frères », ajoute que l’occupant refuse
d’accorder aux écoles des permis de
construire. « Nous avons fait une
demande de construire sur un bout de
terrain que nous possédons à Beit Hanina.
L’occupant réclame 1 million et demi de
shekels pour l’autorisation. Nous sommes
obligés de faire appel aux dons, ce qui
réclame beaucoup d’efforts et de temps.
D’autre part, le financement
international consacré à l’enseignement
est très maigre, et les donateurs
internationaux préfèrent financer les
programmes, ceux qui parlent de
démocratie, de droits de l’homme et de
l’égalité entre les sexes, mais ignorent
les principaux besoins de la
population ».
Umm Kamel, expulsée
de sa maison en novembre 2008 à Sheikh
Jarrah, qui a résisté à cette expulsion
en plantant une tente pendant un an,
devant sa maison envahie par les colons,
a été interdite d’entrée aux Etats-Unis
par les services de renseignements
américains. Umm Kamel, figure résistante
maqdisie, à cause de sa persévérance et
son courage, qui a fait reconstruire sa
tente démolie huit fois par
l’occupation, avait pourtant obtenu un
visa touristique pour les Etats-Unis où
elle devait recevoir le prix AMP et
intervenir au cours de réunions pour
populariser la lutte des Maqdisis. Elle
a été interpellée à l’aéroport
d’Istanbul, où elle était en escale,
pour se voir notifier qu’elle est
indésirable aux Etats-Unis.
Selon un rapport
récent, 100.000 Palestiniens Maqdisis en
possession de la carte de résidence
d’al-Quds délivrée par l’occupation
vivent à présent au-delà du mur de
l’annexion. Ce chiffre représente,
d’après le bureau palestinien central de
statistiques près d’un tiers des
Maqdisis enregistrés en tant que tels.
Selon le rapport de l’ONU au mois de mai
dernier, 77% des familles non-juives
dans la ville occupée d’al-Quds vivent
en-dessous du seuil de la pauvreté,
contre 25% des familles juives.
14.000 Maqdisis ont
perdu leur carte de résidence depuis
1967, plus de la moitié d’entre eux
depuis 2006.
En l’espace d’une semaine, 14 jeunes
sont arrêtés à Sour Baher au début du
mois de décembre.
L’occupation
détruit les maisons palestiniennes et
construit des colonies juives :
La municipalité de l’occupation colle
des ordres de destruction sur deux
immeubles dans le quartier Ayn Laouze,
dans Silwan, appartenant à la famille
Siyam. Ces immeubles ont été construits
il y a dix ans. La mère décédée depuis
deux ans, avait payé la taxe de 650
mille shekels pour avoir construit sans
« autorisation » de l’occupation. Les
membres de la famille ont expliqué
qu’ils essaient depuis des années
d’obtenir cette autorisation, mais en
vain. Par contre, les autorités de
l’occupation ont dévoilé leur intention
de construire de nouvelles colonies dans
la ville occupée : deux projets de
colonies sont à l’étude, l’un situé dans
Ras al-Amoud et l’autre dans Jabal al-Masharef.
II - Al-Quds
occupée : les lieux saints
Pour empêcher la
résistance populaire à la judaïsation de
la mosquée al-Aqsa, les autorités
coloniales éloignent des jeunes Maqdisis,
en leur interdisant de s’en approcher :
après avoir libéré trois jeunes ayant
été arrêtés, elles ont décrété leur
éloignement pour une période allant de
15 jours à trois mois, et le paiement de
lourdes amendes.
Les colons
sionistes poursuivent leurs incursions à
l’intérieur de la mosquée al-Aqsa. Le
rabbin colon Yehuda Galik a dirigé deux
incursions, les 4 et 19 décembre, avec
une vingtaine de colons, du côté de la
porte al-Maghariba, sous la protection
de la police de l’occupation. Les
fidèles musulmans et les étudiants sur
place ont réagi et refoulé les colons.
Des dizaines de
colons ont procédé le 3 décembre à
l’éclairage de la « chandelle du
temple » à quelques mètres de la partie
ouest de la mosquée al-Aqsa, mesure qui
prépare la judaïsation et l’invasion.
Les incursions des colons avec les
« chandelles » ont été stoppées par les
fidèles de la mosquée, qui les ont
empêchés d’entrer dans la mosquée. Mais
le lendemain, les forces de l’occupation
ont mené une incursion contre les
fidèles à l’intérieur de la mosquée,
tirant des bombes lacrymogènes et rouant
de coups les fidèles. 15 Palestiniens
furent blessés dont le journaliste Ata
Uwaysat.
De nouveaux
creusements sont menés sous la mosquée
al-Aqsa par le département archéologique
de l’occupation, près de la porte al-Silsila.
L’institution al-Aqsa et le patrimoine
dénonce la destruction des vestiges
musulmans.
L’occupant installe
des caméras de surveillance à
l’intérieur même de la mosquée al-Aqsa.
Après les caméras installées autour de
la mosquée et aux portes, à présent, ce
sont trois caméras que l’occupant a
installées à l’intérieur.
III - Al-Quds
occupée : résistance palestinienne
Une volonté
inébranlable, une patience infinie, un
esprit de sacrifice immense : c’est par
ces qualités que le résistant prisonnier
Samer Issawi a obtenu sa liberté. Samer
Issawi, du bourg maqdisi al-Issawiya,
avait mené une grève de la faim
illimitée, pendant 8 mois, pour exiger
sa libération. Fort du soutien de sa
famille, de ses proches, de son peuple
et des libres de ce monde, Samer Issawi
a donné une leçon aux occupants,
l’obligeant à reculer. Rien n’avait
ébranlé sa volonté. Ni les coups, ni les
mauvais traitements, ni les pressions
exercées par l’Autorité de Mahmoud Abbas
pour arrêter sa lutte, n’ont rien fait.
Il avait refusé toutes les propositions,
faites par les sionistes, les Etats
européens, les organismes
internationaux, pour cesser sa lutte. Il
a refusé son bannissement hors de sa
ville. La famille de Samer Issawi et les
habitants d’al-Issawiya ont subi
arrestations, incursions, destructions
des tentes de la solidarité à maintes
reprises. Cela ne les pas empêchés de
poursuivre leur soutien au héros. Les
sionistes craignent même leur joie. Ils
leur ont interdit de la manifester en
public. Mais la détermination des
Palestiniens à fêter le retour de leur
héros, jusqu’à l’aube, a défié
l’occupation.
Le colon russe
Lieberman a réclamé l’emprisonnement à
nouveau de Samer Issawi, qui a déclaré
que seule le kidnapping des sionistes
pouvait entraîner la libération des
prisonniers. Samer Issawi a répondu que
Lieberman n’était qu’un « chien
aboyant ».
Des dizaines de
jeunes ont démoli 4 mètres carrés du mur
de l’annexion dans la zone al-Shiyyah,
qui sépare al-Izariyeh de la ville al-Quds.
Des affrontements
entre les jeunes maqdisis et la police
sioniste ont eu lieu le 16 décembre dans
deux quartiers de Selwan. Alors que les
jeunes lançaient des pierres et des
cocktails molotov, les forces de
l’occupation envoyaient ds bombes
sonores et des balles en caoutchouc.
Un officier
sioniste a été poignardé près d’une
colonie au nord d’al-Quds.
« L’assaillant » a réussi à prendre la
fuite.
IV- Al-Quds
occupée : pages d’histoire
Juste après avoir
occupé la partie orientale de la ville
d’al-Quds, l’occupant procède à la
destruction du quartier « maghrébin »,
sous le prétexte d’élargir la place qui
donne sur le mur a-Bouraq (appelé par
les sionistes « mur des lamentations »).
Ce quartier, vieux de 700 ans, a été
consacré aux populations venant du
Maghreb arabe. En juin 1967, il
rassemblait 650 personnes, environ 100
familles. Il y avait la mosquée al-Maghariba,
la zawiya Fakhriyya, l’école al-Afdaliyya,
en plus des 135 maisons. Le 10 juin
1967, l’armée sioniste oblige la
population à quitter leurs maisons, dans
un laps de temps de deux heures. Avant
la tombée de la nuit, le quartier fut
rasé.
V - Al-Quds
occupée : solidarité
L’Institution
Internationale al-Quds – branche de
Gaza, a organisé le 7ème congrès
consacré à la ville occupée, sous le
titre : « la colonisation dans al-Quds
et son rôle dans la judaïsation », le
19/12/2013. Dix recherches furent
présentées et discutées au cours de ce
congrès. Au cours de la séance
d’ouverture, M. Isma’ïl Haniyyé, premier
ministre du gouvernement à Gaza, a
considéré que quatre facteurs permettent
à l’occupant d’oser s’en prendre à la
ville d’al-Quds, le plus important étant
le vide politique dont souffre le projet
national palestinien. Il a déclaré que
c’est l’absence de projet assurant la
protection de la ville occupée d’al-Quds
et de la Cisjordanie dans l’ensemble,
qui facilite aux sionistes de
s’accaparer et de judaïser la ville,
tout comme il a considéré que les
préoccupations de la nation arabe sont
un facteur négatif, indiquant que la
question d’al-Quds et de la mosquée al-Aqsa
ont perdu leur place prioritaire dans
ces préoccupations.
Quant au président
de la branche de IIQ à Gaza, le député
Ahmad Abou Halbiyyé, il a affirmé que la
ville occupée fait face à présent à une
des étapes les plus dangereuses de la
judaïsation, expliquant les effets
néfastes des creusements et des tunnels,
la menace de la confiscation du droit du
peuple palestinien sur la mosquée al-Aqsa,
qui est à présent entouré de dizaines de
synagogues et de colonies. Le père
Emmanuel Msallam est intervenu au cours
du congrès pour déclarer que la lutte
pour al-Quds est une lutte pour le droit
au retour et la fin de l’occupation et a
souligné que la présence d’Israël dans
al-Quds et la Palestine n’est qu’une
vague coloniale revêtue de religion,
pour avoir l’appui des peuples égarés.
L’union mondiale
des ulémas musulmans a dénoncé le projet
de la chaîne NBC de produire un film
sioniste sur la ville d’al-Quds.
Le forum des journalistes palestiniens a
dénoncé la participation de la chaîne
américaine NBC à la production d’un film
dramatique en collaboration avec
l’occupant sur la ville d’al-Quds,
d’après la vision sioniste. Le film ou
série intitulé DIG reprend les mythes
sionistes sur la judéité de la ville
occupée. Le forum dénonce la
légalisation de la politique de
l’apartheid, l’épuration ethnique et la
colonisation par cette production
cinématographique.
Une campagne
organisée par plusieurs associations
nationales est lancée contre la
production de ce film sioniste, dont
l’occupant attend qu’il soit sa vitrine
touristique. La chaîne NBC a d’ores et
déjà affirmé qu’elle « étudierait » la
question avant de participer à cette
production mensongère. Ce que déplore le
quotidien sioniste Haaretz.
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
N°
3 - 30.11.13
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