Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N° 21 - Novembre 2017
Rim al-Khatib
Funérailles à Gaza des martyrs du tunnel
de la liberté
Dimanche 12 novembre 2017
CIREPAL
« J’ai éduqué mon fils Muhammad
pendant 22 ans, et aujourd’hui, par son
martyre, il m’éduque 100 ans dans la
voie du combat et de la résistance »
(le père du martyr Mohammad Bhissi,
tombé le 30/10 dans le tunnel de la
liberté à Khan Younes).
Deux ans après le
déclenchement de l’Intifada al-Quds,
en octobre 2015, les dirigeants
sionistes reconnaissent leur échec à
l’étouffer, malgré leur politique
répressive et criminelle. Les opérations
de la résistance frappent là où les
résistants le peuvent.
La répression de
l’Autorité palestinienne s’ajoute à
celle des sionistes pour empêcher
l’élargissement d’une intifada qui se
poursuit cependant, à son rythme. Dans
les bourgs d’al-Quds, ou dans les
villages de Ramallah, dans les villes
d’al-Khalil et de Nablus, les
Palestiniens affrontent quotidiennement
l’occupant.
Fin octobre,
l’entité coloniale lançait une attaque
meurtrière contre un tunnel sous Khan
Younes, creusé par les Brigades al-Quds,
branche armée du Mouvement du Jihad
islamique. 12 martyrs (10 du mouvement
et 2 du Hamas), dirigeants et
combattants, ont été tués, notamment par
le gaz mortel injecté pour tuer. Ce
tunnel fut conçu pour la libération des
prisonniers palestiniens, par voie
d’échange, après le kidnapping de
sionistes. Depuis ce jour-là, les
dirigeants « israéliens » attendent la
riposte du Mouvement du Jihad islamique,
qui a promis également de libérer les
corps des martyrs, que les sionistes ont
déterrés dans le tunnel, et confisqués.
Cette attaque intervient sur fond de
« réconciliation palestinienne », sous
l’égide de l’Egype, d’après laquelle les
sanctions prises contre les Palestiniens
de Gaza par l’Autorité palestinienne
devraient être levées, lorsque le Hamas
remettra les ministères et les voies de
passage à l’Autorité palestinienne. Le
Mouvement Hamas a accompli sa tâche,
mais l’AP de Mahmoud Abbas réclame à
présent autre chose : lui remettre les
armes et les tunnels de la résistance,
chose non incluse dans l’accord du
Caire, et que toutes les formations de
la résistance refusent, même les
Brigades armées du Fateh, considérant
que la Palestine n’est pas encore
libérée.
Tout ceci se
déroule sur fond de projets de
liquidation de la question
palestinienne, notamment le projet
américain, qui cherche à rallier
l’entité sioniste et des régimes arabes
« amis » contre l’Iran et les mouvements
de la résistance dans la région.
Martyrs palestiniens tombés
en octobre 2017
Les dirigeants
Arafat Abu Abdallah et Hassan Abu
Hassanein, les combattants Ahmad Sbakhi,
Ahmad Abu Armana, Hussam Sumayri, Amor
Felit, Mohammad Bhissi, Ala’ Abu Ghurab,
Shadi Humari, Badr Musbah (Jihad
islamique) et Mohammad Agha, Musbah
Shbayr (Hamas), assassinés le 30/10, par
un gaz mortel injecté dans le tunnel de
Khan Younes dans la bande de Gaza.
Ziyad Shu’aybat, 55
ans, prisonnier libéré, de Bayt Sahour.
Décédé suite à des maladies contractées
pendant son emprisonnement (30/9), cadre
dirigeant du Mouvement du Jihad
islamique. Son décès rappelle
étrangement celui du prisonnier libéré
Jaafar Awad, décédé trois mois après sa
libération, au mois d’avril 2015.
Mohammad Moussa, 26
ans, de Deir Ballout (Selfit), assassiné
de sang froid au barrage militaire, fin
octobre. Sa sœur a été blessée.
Résistance et
résistants
Le 4/ 10, un colon
est tué près de la ville de Kfar Qassem,
dans les territoires occupés en 48, par
deux jeunes résistants de Qabatia, dans
la région de Jénine, Youssef Kamil et
Mohammad Abul Rabb. Ils ont été
arrêtés.
Au cours de la 2ème
semaine du mois d’octobre, 7 opérations
de la résistance ont eu lieu. Dans la
ville de Ar’ara occupé en 48, un colon a
été blessé par des jeunes lanceurs de
pierre. Un autre a été blessé à Issawiya.
Dans la ville d’Umm al-Fahem, un colon a
été blessé et dans la colonie Efrat,
deux colons également. Un groupe de
jeunes attaquent une patrouille en
lançant trois grenades, deux près de la
mosquée Bilal Ibn Rabah, transformée et
judaïsée en « Dôme de Rachel » et une
autre près du tribunal militaire de
Salem.
Au cours de la 3ème
semaine du mois d’octobre, 6 opérations
de la résistance ont
blessé 3 sionistes, en Cisjordanie et
al-Quds. A Abu Diss, un soldat a été
blessé à la tête, par des pierres. Un
colon a été blessé près de la colonie
Maale Amos, près de Bayt Lahem. A
Dhayshe, un soldat a été blessé par des
pierres. Deux policiers de l’occupation
sont blessés au cours d’affrontements
dans al-Quds. Au cours de la quatrième
semaine, un groupe de jeunes a visé une
patrouille de l’occupation par des
grenades, près de Jénine. Des
affrontements ont eu lieu dans presque
toute la Cisjordanie occupée, au cours
desquels des bouteilles incendiaires ont
été lancées.
Malgré le haut
degré de répression, les dirigeants de
l’occupation reconnaissent avoir échoué
à étouffer l’Intifada al-Quds. Les
dizaines de milliers d’arrestation
menées au cours des deux années
précédentes, et l’invasion militaire à
l’intérieur des villes de la
Cisjordanie, et les dizaines de barrages
de l’armée n’ont pu stopper l’Intifada,
d’après le commentaire sioniste de la
deuxième chaîne de télévision de
l’occupant. Le ministre de l’armée
Liberman réclame la peine de mort pour
les résistants et l’ancien ministre
Peretz affirme « nous sommes unis dans
la guerre contre les meurtriers ». Pour
Barak, « cette vague d’opérations refuse
de s’arrêter et de se soumettre ». Le
commentateur politique a conclu
l’émission disant que l’Intifada al-Quds
a placé les sionistes dans un climat
permanent de crainte et d’hystérie, où
aucun sioniste n’est à l’abri.
Répression et
purification ethnico-religieuse
La colonisation de
la Cisjordanie s’accentue : une nouvelle
route coloniale dans la région d’al-Quds
entre les bourgs d’al-Za’im et Anata est
conçue pour couper la Cisjordanie de la
ville d’al-Quds. Cette nouvelle route
permettrait de voler de nouvelles terres
et d’installer de nouvelles colonies.
Les colons de « Shilo »,
colonie située au sud de Nablus, ont
inauguré un centre touristique donnant
sur un lieu historique palestinien situé
dans le village de Qaryout. Les
sionistes poursuivent leur mythologie,
en prétendant que ce lieu renferme une
tombe datant de l’époque prétendument
juive en Palestine. Dans la même région,
les colons « Its-har » ont attaqué les
villageaois de Hawwara qui cueillaient
les olives.
Le gouverneur
militaire sioniste a émis un ordre de
vol de 36 dunums des terres au nord de
la vallée du Jourdain (al-Aghwar) pour
raisons « sécuritaires ».
La colonie « sauvage » de « Migron »
devient une colonie « officielle » de
l’entité sioniste. Le gouvernement de
l’occupation a décidé de construire 86
unités de logement dans cette colonie
installée « sauvagement » il y a 5 ans
entre les colonies de
« Ofra » et « Beit Il ».
Un nouveau plan est
envisagé par l’entité coloniale pour
protéger la colonisation de la
Cisjordanie, avec un coût de 3,3
milliards de shekels, ce qui signifie
que l’Intifada al-Quds rend l’occupation
coûteuse. Le plan envisage d’installer
des caméras sur les routes coloniales,
de renforcer les émetteurs des
téléphones pour répondre aux appels des
colons « menacés », de construire des
murs « intelligents » autour des
colonies. Selon les sionistes, 20
colonies sur 120 bénéficient
actuellement d’une protection
« efficace ».
Le maire de la
ville occupée d’al-Quds, le sioniste Nir
Barakat, a déclaré un nouveau plan de
colonisation dans les quartiers de la
ville. Il entend construire une ville
technologique ainsi qu’un parc de 70 ha,
et des lieux de loisir. Il envisage
également la construction de 830 unités
de logement coloniales. Khalil Tifakji,
directeur du centre cartographique dans
l’association des études arabes, dans la
ville d’al-Quds, a considéré que tous
les plans et projets coloniaux prévus
par l’occupant visent à restreindre la
démographie palestinienne au profit des
colons sionistes. Il a dénoncé un plan
visant à construire une colonie sur le
site de l’aéroport, sur les terres de
Qalandia, au nord d’al-Quds. Cette
colonie risque d’étouffer encore plus la
ville d’al-Quds, encerclée à présent par
les colonies, qui grignotent les
terrains des bourgs maqdissis.
D’autre part, la
police de la colonisation a l’intention
d’installer des caméras de surveillance
dans la ville, et de mettre en place une
unité supplémentaire composée de 200
policiers, pour surveiller la mosquée
al-Aqsa.
Une député du parti
de Netanyahu propose de séparer les
bourgs maqdissis de la ville d’al-Quds,
pour « rétablir » un équilibre
démographique en faveur des colons. « Le
plan Barko » critique l’extension de la
ville colonisée d’al-Quds qui empêche sa
judaïsation entière et propose de
retirer les cartes de résidence des
habitants maqdissis.
Une nouvelle route
coloniale a été tracée (route 316) pour
relier la région d’al-Khalil à la ville
occupée de Beer Saba’ et les colonies
sionistes dans le Naqab pour développer
l’économie des colonies implantées dans
al-Khalil.
Judaïsation
accentuée de la ville d’al-Nasra,
en Galilée : les autorités de
l’occupation et ses bras coloniaux
essaient de s’emparer de la ville
palestinienne et notamment de son souk
populaire, en prétendant avoir trouvé
des vestiges juifs. Des investisseurs
commencent à acheter les vieilles
maisons, offrant des sommes
vertigineuses aux propriétaires, qui
vivent souvent à l’étranger, et qui
n’ont pas les moyens financiers de
réparer leurs maisons.
Les Palestiniens de
la ville de Qalanswa, occupée en 48,
protestent contre les menaces de
démolition de leurs maisons. 3
manifestants ont été arrêtés, dont le
propriétaire d’une maison menacée,
Mohammad Awda (16/10).
Au cours du mois de
la cueillette des olives, les colons
protégés par les militaires ont détruit
des centaines d’oliviers et ont attaqué
les cultivateurs palestiniens. Dans la
ville d’al-Khalil, les colons ont
attaqué la population dans plusieurs
quartiers de la ville et une délégation
britannique venue soutenir les
Palestiniens. Ils ont lancé des pierres
et tiré des coups de feu pour leur
interdire l’appel à la prière. Les
colons de « Itmar » ont volé, le 28/10,
les olives cueillies dans le village de
Awarta, à l’est de Nablus.
Au cours du mois,
26 maisons et structures ont été
démolies en Cisjordanie (al-Quds y
compris) et dans al-Naqab occupé. Les
démolitions ont eu lieu à Selwan, Bayt
Hanina, Sour Baher, Jabal al-Baba, al-Awja,
Yatta, Khirbet Yanoun. Le village non
reconnu d’al-Araqib dans al-Naqab a été
démoli pour la 120ème fois.
La municipalité sioniste d’al-Lid a
ordonné la démolition de la maison de la
famille al-Faqir, sous le prétexte
qu’elle a été construite sans permis, le
21/10. Le 23/10, deux maisons ont été
démolies dans al-Naqab, dans les
villages de Wadi Naam et Zarnouq. Le
président du comité local du village
Wadi Naam a déclaré que le Naqab est
visé ces jours-ci par une des vagues les
plus violentes menées par l’occupant
pour démolir les maisons et expulser
leurs habitants.
490 Palestiniens
ont été arrêtés au cours du mois
d’octobre, 120 Palestiniens ont été
blessés, dont 14 à Khan Younes, lors de
l’attaque du tunnel. Le 24/10,
l’occupant a mené une rafle dans al-Issawiya,
bourg d’al-Quds, arrêtant 51
Palestiniens, en majorité des enfants.
Il a fouillé des dizaines de maisons. Il
prétend répondre aux manifestations et
jets de pierre contre les voitures de
l’occupation. Pour les Palestiniens,
cette rafle est une « punition
collective » contre les habitants d’al-Issawiya.
Les médias et les
journalistes palestiniens sont la cible
de l’occupation : le 18/10, l’occupant a
investi 8 compagnies médiatiques situées
à Ramallah et les a fermées, les
accusant d’incitation à la « violence ».
Il a arrêté le directeur de Transmedia
et son frère, Amer al-Ju’bari. Tout le
matériel a été volé A Nablus, l’occupant
a investi les locaux de la chaîne
Falastin al-Yom, à Bayt Lahem, la
compagnies Palmedia a été investie et
son matériel volé. Deux journalistes de
la chaîne Al-Aqsa sont arrêtés le 2/10 :
il s’agit de Ameer Abu Aram et Ala’
Titi.
Le résistant
prisonnier Ziyad Awad a été condamné à
deux perpétuités pour avoir tué un
officier « israélien » en 2014. Le
résistant était un prisonnier libéré
dans le cadre de
l’échange d’octobre 2011.
Kfar
Qassem : nous n'oublions pas
(29/10)
Profanation des
lieux saints
Profitant des
« fêtes juives », les colons ont profané
la mosquée al-Aqsa à plusieurs reprises
et par centaines, tout au long de la
période. Ils ont également profané la
mosquée al-Ibrahimi dans la ville
d’al-Khalil, où l’armée de l’occupation
a interdit aux musulmans d’y accéder,
pendant plus de dix jours. Ils étaient
22500 colons à l’envahir, au cours des
fêtes juives.
Les colons ont
exécuté des rituels talmudiques dans la
zone Burak Sulayman, au sud de Bayt Lahm,
que les sionistes considèrent comme
étant des lieux juifs. Dans la ville de
Nablus, les colons ont investi le lieu
appelé « tombe de Joseph », considéré
par les sionistes comme un lieu « juif »
et y ont pratiqué des prières et rituels
juifs.
Le 10/10,
L’occupant interdit l’appel à la prière
(adhan) dans le village de Tawana, dans
la région d’al-Khalil, pour ne pas
« gêner » les colons installés sur les
terres du village.
Les colons juifs
ont envahi le village de Kfar Hares,
dans la région de Selfit, sous la
protection de l’armée de l’occupant, et
ont pratiqué des rituels talmudiques,
faisant croire qu’il s’agit d’un lieu
juif.
Les travaux de
démolition et de judaïsation se
poursuivent dans Bab al-Amoud et le
cimetière historique de Ma’manullah dans
al-Quds.
Dans les prisons de
l’occupation
Bilal Diab (32
ans), cadre du mouvement du Jihad
islamique, qui a mené plusieurs grèves
de la faim pour refuser la détention
administrative, a entamé une nouvelle
grève de la faim le 16/10. Il a été
enlevé de la cellule où il était
enfermé, pour faire pression sur lui, et
isolé dans la prison de Ascalan, puis de
nouveau enlevé pour être enfermé et
isolé dans la prison de Ohali Kedar dans
al-Naqab occupé. Les quelques
informations qui proviennent du
prisonnier gréviste indiquent que les
autorités carcérales exercent des
pressions pour lui faire cesser son
mouvement. Le 10 novembre, la famille du
prisonnier a annoncé qu’un accord est
intervenu avec la direction carcérale.
Le militant Bilal Diyab a arrêté la
grève de la faim menée pendant 23 jours,
contre sa libération le 18 janvier, ce
qui signifie que la détention
administrative ne sera pas renouvelée.
Le prisonnier
Hassan Showka (29 ans), de Bayt Lahem,
mène la grève de la faim depuis le 10
octobre. Il refuse l’ordre de la
détention administrative. Il est détenu
dans la prison de Ofer, en isolement. Il
est membre du mouvement du Jihad
islamique.
Le journaliste
prisonnier Mus’ab Sa’id a déclaré la
grève de la faim vers le 20 octobre, et
le prisonnier Hamza Marwan Bouziya (27
ans) de Salfit, poursuit la grève de la
faim depuis qu’il a été condamné à la
détention adminitrative, vers le 15
octobre. Le prisonnier Bouziya a été
prisonnier pendant 7 ans auparavant dans
les prisons de l’occupation. Il est
détenu dans la prison de Nafha, dans le
Naqab.
Suite à la visite
d’un avocat palestinien aux prisonniers
malades détenus dans ce qui fait office
d’hôpital dans la prison de Ramla, le
Club des prisonniers a déclaré que la
situation des prisonniers malades a
empiré, leur état n’étant pas suivi par
des médecins, ce qui les met en
situation d’attente indéfinie avant
d’être soignés dans des hôpitaux civils,
dans l’entité coloniale. Les prisonniers
se sont plaints de l’étroitesse de
l’espace, dans les cellules et la cour
de promenade, étant donné que plusieurs
prisonniers sont en chaise roulante. De
même, les repas servis ne tiennent pas
compte des maladies diverses dont
souffrent les prisonniers. 14
prisonniers palestiniens malades sont
détenus dans cet espace, certains depuis
presque 10 ans.
5 prisonnières
palestiniennes sont détenues sous le
régime de la détention administrative :
Khalida Jarrar, membre de la direction
du FPLP dans les territoires occupés, 53
ans, a été arrêtée a nouveau le
2/7/2017. Elle est détenue dans la
prison de Ofer. Ihsan Dababsa, 32 ans,
de Nouba (al-Khalil), a été arrêtée de
nouveau le 27/2/2017, accusée
d’appartenir au Mouvement du Jihad
islamique en Palestine. Afnan Ahmad Abu
Haniya, d’al-Quds, arrêtée le 25/6/2017,
accusée d’incitation. Sabah Mohammad
Faroun, d’al-Quds, est la plus ancienne
des détenues administratives,
puisqu’elle a été arrêtée le 19/6/2016.
Mère de quatre enfants, elle a été
agressée lors de son arrestation,
accusée d’incitation sur les « social
media ». La détention administrative a
été renouvelée 5 fois. Khadija Jibril
Rubi’, 33 ans, a été arrêtée à Yata,
al-Khalil, le 9/10/2017 et détenue en
« détention administrative », accusée
d’incitation. La détention
administrative pratiquée par l’occupant
est une forme barbare de détention, car
elle est arbitraire. Elle est une forme
de punition collective envers la
population civile palestinienne.
52 prisonniers
libérés dans le cadre de l’échange de
2011 sont détenus dans les prisons de
l’occupant. Les anciennes condamnations
ont été confirmées, comme c’est le cas
pour Nael Barghouty, arrêté et condamné
à 30 mois de prison. Sitôt la peine
achevée, les sionistes ont remis en
place l’ancienne condamnation, la
perpétuité.
La liste noire des
normalisateurs et lutte contre la
normalisation
Au cours d’une
interview accordée à Falastin al-Yom,
Khaled Soufiani, militant antisioniste
du Maroc et fondateur de l’observatoire
contre la normalisation des relations
avec l’entité sioniste, a distingué
entre le mouvement arabe contre la
normalisation et le mouvement pour le
boycott appelé BDS, disant que les deux
mouvements sont complémentaires, mais
pas identiques, car leur but final est
différent.
Au Maroc, des
parlementaires ont réclamé l’expulsion
de l’ancien ministre sioniste Peretz, de
l’enceinte du Parlement, dont la
présence a soulevé une large
protestation populaire. Selon les
militants antisionistes marocains,
l’invitation de ce « criminel de
guerre » est une insulte au peuple
marocain. Ils réclament une enquête pour
savoir comment il a été invité.
Les Palestiniens
obligent les organisateurs d’un festival
de cinéma à Ramallah de retirer le
nouveau film de Ziyad Doueiri, le
cinéaste libanais qui s’était rendu dans
l’entité sioniste pour filmer, et y
passer 9 mois et travailler avec des
acteurs juifs sionistes.
Malheureusement, le film n’a pu être
interdit en Tunisie, au festival de C
arthage, où la direction refuse
de lutter contre la normalisation et les
normalisateurs.
Le président du
parlement kuweitien oblige la délégation
sioniste à quitter la rencontre
internationale des parlementaires à St
Petersbourg, en accusant l’entité
sioniste de terroriste et de tueuse
d’enfants.
Les Emirats arabes
Unis ont accueilli un sportif
« israélien » dans le cadre d’un tournoi
international, tout en refusant que le
drapeau sioniste soit levé. Mais,
affirme un journal sioniste, l’année
prochaine, le drapeau de la colonie
pourrait être levé, selon les officiels
émiratis. Par contre, un sportif
saoudien a refusé de participer à une
épreuve sportive face à un
« israélien », affirme la presse arabe,
et un arbitre tunisien a refusé de
partager son rôle avec un « israélien ».
Une rencontre a eu
lieu à Berlin entre une délégation kurde
et des « Israéliens », organisée par le
syrien Mundher Safadi, qui travaille
pour le compte des services de
renseignements sionistes. La délégation
kurde comprenait le frère de Mas’ud
Barazani, Delshad Barazani.
La presse
palestinienne
Pire que Balfour
(Editorial de al-Istiqlal, fin octobre,
N°1012, bi-hebdomadaire qui paraît dans
la bande de Gaza).
« Nous ne sommes
pas très préoccupés par les excuses de
la Grande-Bretagne concernant la
déclaration Balfour » car nous savons
pertinemment qu’elle ne fera pas des
excuses, et qu’elle poursuit une
politique hostile au peuple palestinien
depuis cette date, tout comme les
Etats-Unis et les Etats européens en
général. « Pour les Palestiniens, la
promesse Balfour est le baromètre
indiquant le penchant international en
faveur « d’Israël », et par conséquent,
les Palestiniens ont perdu leur
confiance dans la communauté
internationale et ses résolutions, qui
est perçue comme étant une partie
favorable à l’occupation sioniste et non
un intermédiaire équitable… Ce qui
supprimera la promesse Balfour et le
rendra un mirage, c’est l’attachement
des Palestiniens à leur résistance, et
la poursuite de leur lutte pour arracher
leurs droits volés, car l’expérience
nous a appris que le droit s’arrache…
Aujourd’hui, le « marché du siècle » mis
au point par les Etats-Unis est pire que
la promesse Balfour, car il vise la
région dans son ensemble, et non
seulement la Palestine. Sous le prétexte
d’améliorer la vie économique de la
jeunesse arabe, « le marché du siècle »
est un plan de soumission et d’invasion
de la région. Seule la résistance saura
y faire face.
Communiqués et
déclarations
Yehya Senwar,
dirigeant du mouvement Hamas à Gaza,
répond aux sionistes qui réclament le
désarmement de la résistance : « Le
désarmement du Hamas est comme Iblis qui
rêve d’accéder au paradis. Personne ne
peut nous désarmer, pas une minute ne
passera, jour et nuit, sans que nous
vous montrions notre puissance ». Il a
poursuivi : Le temps où les discussions
portaient sur la reconnaissance par
Hamas d’Israël est passé, la discussion
aujourd’hui porte sur le délai avant que
nous n’effacions « Israël ». S’adressant
à Mahmoud Abbas, il lui a offert de
s’appuyer sur les armes de la résistance
dans les négociations pour avancer.
Sheikh Nafez
Azzam, membre du bureau politique du
Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, a déclaré, lors d’une
conférence à l’occasion de la
célébration des 30 ans du mouvement et
du martyre du fondateur dr. Fathi
Shiqaqi : Il a assuré que ce qui est
connu par « le marché du siècle » ne
passera pas, tant qu’il y a des droits
usurpés, et que les armes de la
résistance font partie de la doctrine du
peuple palestinien et de sa dignité.
Daoud Shihab,
porte-parole du Mouvement du Jihad
islamique en Palestine, a déclaré que
l’occupant tue intentionnellement les
prisonniers, en négligeant leur état de
santé, en refusant de leur donner des
soins ou en leur injectant des
« médicaments » inconnus, comme cela a
eu lieu pour le martyr Ziyad Shu’aybat
et le martyr Abu Nidal Hassan, décédés
au début du mois.
Le FPLP
réclame de mettre fin aux activités du
criminel « Captain Nidal », membre du
Shabak « israélien », qui dirige une
campagne d’arrestations dans le camp de
Dhayshé. Il déclare : « Le criminel
sioniste et assassin Captain Nidal mène
une campagne effrenée contre le camp de
Dhayshé, et a menacé les jeunes de les
rendre handicapés… » Le FPLP appelle les
organisations à s’y opposer et à
l’Autorité palestinienne d’assumer ses
responsabilités. (Communiqué du 16/10)
Monseigneur
Atallah Hanna, dirigeant religieux
de la communauté orthodoxe en Palestine
et dirigeant national, a dénoncé les
propos du chef de la communauté maronite
du Liban, al-Ra’i, qui a déclaré que les
réfugiés palestiniens et syriens au
Liban sont devenus une charge sur le
Liban ». Plusieurs formations politiques
palestiniennes au Liban ont également
dénoncé ces propos « nuisibles au peuple
palestinien et à sa lutte ».
Du côté de
l’Autorité palestinienne
Pour l’Autorité
palestinienne, la réconciliation entre
le Fateh et le Hamas concerne uniquement
la bande de Gaza et ne saurait s’étendre
vers la Cisjordanie. C’est pourquoi l’AP
et ses services sécuritaires poursuivent
les arrestations et les convocations aux
postes des divers services sécuritaires.
Les arrestations visent les militants,
et notamment les prisonniers libérés,
que l’AP juge dangereux pour
l’occupation. Les prisonniers détenus
par l’AP sont brutalisés, torturés, et
sont ensuite emmenés aux hôpitaux pour
recevoir quelques soins et cacher les
brutalités, sans prévenir la famille.
C’est le cas du prisonnier politique
Loua’i Zohi, maintes fois arrêté par
l’AP, alors qu’il a été détenu 12 ans
dans les prisons de l’occupation. De
Qalqylia, il est père de 5 enfants.
Dans la colonie
L’éditorial du
quotidien sioniste Haaretz daté du 17/10
est consacré au nouveau dirigeant du
parti travailliste, que des médias
considèrent « de gauche » mais qui a
multiplié les déclarations approuvant la
colonisation de toute la Palestine.
L’éditorialiste refute cette
« accusation » et souligne que les
travaillistes sionistes sont « de
gauche » (c’est-à-dire contre la
colonisation, dans ce cas précis) quand
ils sont dans l’opposition, mais
deviennent « de droite » quand ils se
rapprochent du pouvoir. C’est pourquoi
il rappelle les différentes déclarations
de responsables de ce parti, dont celle
de Herzog, disant : « Il nous faut
cesser de donner l’impression que nous
aimons les Arabes ».
Dans le Maariv
sioniste daté du 13/10, Ran Idlist,
commentateur militaire, critique la
déclaration de Netanyahu et autres du
gouvernement en soutien à la séparation
de la région du Kurdistan irakien. Il
met en parallèle la question du
Kurdistan et de la Palestine
(territoires occupés en 67) et déclare
que ce soutien à la séparation du
Kurdistan, tout comme la politique de
Netanyahu en Palestine, isolent l’entité
sioniste du monde entier, d’autant plus
que la déclaration « israélienne »
concernant le Kurdistan ne peut que
nuire au Kurdistan, puisque l’entité
sioniste est refusée les peuples de la
région. Allant plus loin, il espère que
les sionistes n’aient rien à voir avec
l’idée de référendum, dont les effets
vont de fiasco en fiasco, et rappelle
comment les sionistes ont déjà abandonné
les Kurdes d’Irak, lorsqu’ils ont
préféré l’alliance avec le Shah d’Iran.
Il conclut par une critique de
l’alliance entre le Mossad et Netanyahu,
responsables des déboires sionistes dans
la région et le monde.
Le Haaretz du 23/10
critique la poursuite des ventes d’armes
« israéliennes » au Burma, accusé par
l’ONU et des capitales européennes de
mener une politique de « nettoyage
ethnique » à l’encontre des Rohingas.
Pour le quotidien sioniste, ce n’est ni
la première ni la dernière fois que
l’entité sioniste vend des armes à des
régimes qui commettent des crimes contre
l’humanité.
Note : le
bulletin essaie de reprendre les
informations les plus marquantes du
mois, et non toutes les informations,
qui réclament un bulletin quotidien.
Merci pour votre compréhension.
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