Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Samedi 4 juillet 2015
N°22 – Juillet
2015
En ce mois béni de
Ramadan, les Palestiniens affirment leur
présence dans la ville d’al-Quds et la
mosquée al-Aqsa. Cependant, les
restrictions sionistes tendent à être la
norme, puisqu’elles visent à choisir qui
peut y accéder, qui peut y prier et à
quel moment. C’est contre ces
restrictions et la loi imposée par
l’occupant que les Maqdissis se
révoltent et que des dizaines de jeunes
de la Cisjordanie passent au-dessus du
Mur pour se rendre à al-Quds, notamment
les jours du vendredi. Les Maqdissis ont
affirmé leur présence, avec leurs frères
venus de Cisjordanie, de Gaza et des
territoires occupés en 48, dans la
mosquée al-Aqsa, au cours de ce début du
mois de Ramadan, dans une démarche de
défi à l’occupant. Les tracts signés « Daech »
diffusés deux fois de suite dans la
ville arabe et qui menacent la présence
chrétienne palestinienne a été vivement
attaquée par toutes les composantes de
la ville et de nombreuses voix accusent
l’occupant sioniste de susciter les
divisions religieuses, affirmant que la
présence chrétienne palestinienne dans
la ville et en Palestine reste une
condition de la libération du pays.
I - Al-Quds
occupée : résistance palestinienne
Après l’opération
héroïque menée par un résistant de la
ville d’al-Khalil, Yassir Yassin Tarwa,
18 ans, devant Bab al-Amoud à l’entrée
de la vieille ville, les affrontements
nocturnes entre les jeunes maqdissis et
les forces de l’occupation se
renouvellent tous les soirs dans
plusieurs quartiers. Le 22 au soir, les
jeunes ont riposté à la présence
sioniste dans le quartier as-Sowane, en
lançant des bouteilles incendiaires sur
le point de colonisation dans le
quartier et sur les forces sionistes.
Des affrontements ont eu lieu dans le
quartier Jabal Zaytoun, et devant Bab
al-Amoud, Bab as-Sahira et des quartiers
de Selwan, et à Issawiya. Dans Jabal al-Mukabber,
des jeunes ont lancé des bouteilles
incendiaires sur la colonie « Armon
Hantsif ».
Des affrontements
ont eu lieu le 28/6 dans le quartier Ras
al-Amoud à Selwan et le 29/6, à l’entrée
principale de Anata, au nord-est d’al-Quds.
Selon un site électronique sioniste,
près de 39 attaques palestiniennes ont
eu lieu les vendredi et samedi (27 et 28
juin) contre les forces de l’occupation
dans la ville occupée.
Après la prière
collective du 2ème vendredi
du mois de Ramadan, les fidèles se sont
rassemblés pour soutenir sheikh Khodr
Adnan, en grève de la faim contre la
détention administrative.
Suite à la
fermeture de la maison familiale du
martyr Uday Abu Jamal, réalisée en
pleine nuit, des affrontements ont
opposé les Maqdissis aux forces
sionistes, dans la nuit du 1er
juillet.
Pour la
commémoration du martyre du jeune
Mohammad Abu Khdayr, sauvagement brûlé
vif par des colons sionistes, il y a un
an, les Maqdissis et Palestiniens plus
généralement ont manifesté leur colère,
affiché ses portraits avec le mot
d’ordre : « nous n’oublions pas, nous ne
pardonnons pas ». Les autorités de
l’occupation avaient pris leurs
dispositions pour empêcher l’éclatement
d’une révolte généralisée, en accentuant
la répression et en lâchant leurs unités
spéciales dans toute la ville.
II - Al-Quds
occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
Des tombes fictives
pour s’emparer des terres : des
centaines de tombes fictives ont été
implantées dans plusieurs zones d’al-Quds
en vue de s’emparer des terres en
prétendant qu’il s’agit de lieux sacrés
pour les sionistes.
L’occupant veut
s’emparer de 615 dunums des terres du
village al-Walaja, au sud de la ville
occupée d’al-Quds pour étendre le « parc
national » dont la superficie totale est
de 5600 dunums et couvre le sud-ouest de
la ville d’al-Quds. La « main verte » de
l’occupant poursuit le vol des terres
palestiniennes. Autour du soi-disant
parc, les sionistes projetent de mettre
des routes et des parkings pour les
touristes.
Les forces de
l’occupation ont envahi la maison de la
famille du martyr Uday Abu Jamal dans
Jabal al-Mukabbir, et l’ont fermée avec
des barres de fer, après avoir jeté
meubles et affaires de la famille dans
la rue. Ceci s’est déroulé à 2h du
matin. La famille du martyr est composée
du père, de la mère et de 3 frères et
sœur. Le martyr avait mené l’attaque sur
la synanogue des colons il y a un an. La
mère du martyr a affirmé que leur
expulsion de la maison et sa fermture ne
valent rien en comparaison de la mort de
son fils, mais c’est dans cette maison
qu’elle s’est mariée et que ses enfants
ont grandi.
Par ailleurs,
l’occupant a pris la décision de
déporter hors de la ville l’épouse du
martyr Ghassan Abu Jamal, en la privant
de ses enfants. Elle vivait dans al-Quds
en vertu du « rassemblement familial »
que l’occupant décrète pour certaines
familles, considérant que la ville d’al-Quds
est sous la souveraineté sioniste. Ses
trois enfants sont désormais interdits
de recevoir « la sécurité sociale » et
privés d’hospitalisation dans les
hôpitaux de l’occupant.
La municipalité de
l’occupation a pris la décision de
déplacer le marché ambulant se trouvant
devant Bab al-Amoud à l’entrée de la
vieille ville vers « souk al-fallahin »
situé plus loin, soi-disant pour
faciliter la circulation des fidèles.
Mais une telle démarche reliée aux
projets de judaïsation de Bab al-Amoud
ne fait qu’entériner ces projets, et
selon un des marchands présents,
l’occupation a décidé d’enlever ce
marché qui l’a empêché, il y un an, de
poursuivre les manifestants.
L’association
coloniale « Atirat Cohanim » a commencé
le 20 juin ses activités dans le
bâtiment de la poste centrale à l’entrée
de la rue Salaheddine. Selon des
observateurs, cette association financée
par le milliardaire américain Irving
Moscovitch tend à s’infiltrer à présent
dans le tissu social et économique
palestinien, alors que ses activités
précédentes étaient situées autour de la
mosquée al-Aqsa.
Le colon sioniste
qui a échappé à la mort, après la
tentative de son assassinat par le
martyr Mu’tazz Higazi, Yehuda Gleck,
s’est retrouvé en Turquie, qui
entretient des relations diplomatiques
avec l’entité occupante, et a été honoré
par des musulmans qui l’ont invité à un
« iftar ». L’accueil de ce criminel qui
profane et appelle à profaner la mosquée
al-Aqsa, par des musulmans, est une
insulte au martyr Higazi, au martyr
Muhammad Abu Khdayr, aux martyrs turcs
de Mavi Marmara, aux Palestiniens,
arabes et musulmans. C’est un
encouragement à la judaïsation de la
ville d’al-Quds et de la Palestine.
III – Al-Quds
occupée : répression
La mère de Samer
Issawi a déclaré, le 10 juin dernier que
les forces de l’occupation ont investi
la maison de son fils Firas à 2 heures
du matin et arrêté son fils Tareq Firas
Issawi, âgé de 13 ans. Le 11 juin,
l’occupation a arrêté 5 jeunes à
Issawiya, âgés de 16 à 19 ans. Le 14
juin, l’occupant a arrêté trois enfants,
Ahmas Shweiki, 10 ans, Tamer Shweiki, 11
ans et Uday Rajabi, 13 ans.
Sheikh Raed Salah a
été de nouveau interdit d’entrer dans la
ville d’al-Quds, pour 6 mois, par
l’occupant qui s’appuie sur la loi
d’urgence de l’occupant britannique. Le
mouvement islamique dont sheikh Raed
Salah est président a affirmé que
l’entrée à la ville d’al-Quds est un
droit légal et personne ne peut le lui
interdire.
Plusieurs enfants
ont été arrêtés au cours de la première
semaine du mois de Ramadan : Yazn Ayoub,
14 ans, a été arrêté par l’occupant qui
a investi la maison familiale à Beit
Hanina. Mustafa et Ameer Bad’i du camp
de She’fat ont été arrêtés et battus.
Le 24 juin,
l’occupant a arrêté 7 jeunes Maqdissis,
accusés de lancer des pierres sur les
colons à Beit Hanina. Emmenés au centre
de police de l’occupant situé dans la
colonie Nabi Ya’qub, ils ont été
sauvagement brutalisés. Ces jeunes ont
entre 13 et 15 ans : Mohammad Jaber,
Murad Alqam, Noureddine Abu Hadouan,
Omar Tawil, Omar Yassin, Saleh Shiti,
Mohammad Tayeh.
Le tribunal
sioniste a condamné le prisonnier
maqdissi Mufid Ibrahim Bayumi, 23 ans, à
une détention de 17 mois pour avoir
« suscité » l’opinion publique sur
Facebook contre l’ennemi.
L’occupant a arrêté
l’enseignante Hanadi Helwani alors
qu’elle entrait dans la mosquée al-Aqsa.
Elle a été plusieurs fois arrêtée et
expulsée de la mosquée, au cours de ces
dernières années. Le 22 juin, il a
arrêté 6 femmes au moment où elles
sortaient de la mosquée al-Aqsa.
Deux jeunes
Maqdissis prisonniers, âgés de 17 ans,
Suhayb Afana et Amin Ahmad, détenus dans
la prison de Meggido, se sont plaints
auprès de leurs parents, au cours de la
visite, e lors de leur transfert à la
prison de Hasharon, ils ont été
sauvagement battus. Ils ont été mis en
isolement pendant trois jours, mais
après la protestation des autres
prisonniers, ils ont été transférés dans
les sections « normales.
La normalisation :
7 fidèles de nationalité turque ont été
empêchés par les autorités de
l’occupation d’entrer et de se diriger
vers la mosquée al-Aqsa, accusés de
soutenir la résistance. Par contre, les
sionistes acceptent volontiers l’entrée
des musulmans « innocents », pour
parfaire leur image de « démocrates » et
« libéraux ».
Les colons
attaquent régulièrement les Maqdissis et
Palestiniens en général : plusieurs
attaques ont eu lieu ces derniers temps
menées par des colons contre des
passants, que ce soit en voiture
(tentatives d’écrasement) ou à pied
(coups). Le 27 juin, le Maqdissi Ibrahim
al-Alami a été attaqué par une horde de
colons qui ont ensuite pris la fuite. Le
28, Ziyad Younes Mukhamra (57 ans) a été
attaqué et brutalisé.
La municipalité de
l’occupation et la police sioniste ont
pris la décision de mettre sur pied une
nouvelle unité pour protéger les colons
et colonies dans la ville d’al-Quds.
Des membres de la
télévision jordanienne ont été attaqués
par les forces de l’occupation lors d’un
rassemblement de commémoration pour le
jeune « martyr de l’aube », Mohammad Abu
Khdayr et ont été hospitalisés.
IV - Al-Quds
occupée : les lieux saints
Un rapport établi
par une organisation sioniste signale
que les autorités de l’occupation ont
interdit l’entrée, entre 2012 et 2014, à
144 personnes, à la mosquée al-Aqsa, la
majorité de ces interdictions ont eu
lieu au cours de l’été 2014. Mais en
réalité, le chiffre est beaucoup plus
important, puisque le rapport signale
que 5 femmes auraient été interdites d’y
entrer, alors que le centre Qpress
signale que 22 femmes ont été
interdites, rien qu’entre janvier et
août 2014, d’entrer à la mosquée.
L’association
coloniale Im Tirtsu, née au sein des
étudiants sionistes, réclame l’arrêt des
travaux d’entretien entrepris par le
waqf musulman dans la mosquée al-Aqsa,
prétendant qu’il s’agit d’un temple
juif.
Les incursions et
profanations de la mosquée al-Aqsa n’ont
pas cessé en ce mois de Ramadan, même si
les autorités de l’occupation ont
autorisé les fidèles à y accéder, à
partir de la Cisjordanie. Dès le 22
juin, les bandes de colons ont repris
les profanations en entrant par la porte
al-Maghariba, entourés de policiers et
d’unités spéciales de l’occupant. Ils
ont été hués par les fidèles. Le 30 juin
(13Ramadan), des dizaines de colons ont
profané la mosquée, très tôt le matin,
alors que les fidèles s’y trouvaient.
Des heurts ont eu lieu lorsque les
fidèles se sont opposés aux colons, et
la police sioniste a arrêté le jeune
Amjad Basseti à l’intérieur de la
mosquée.
Les autorités de
l’occupation ont éloigné de leur mosquée
les femmes Samah Ghazzawi, Nujuf Abu
Sneniya, Fatina Hussein, Amani Tawil et
Sanaa Rajab parce qu’elles ont protesté
à la profanation de la mosquée par les
colons.
L’occupant utilise
des bâtiments historiques du waqf
musulman pour organiser des festivités
juives. Ces bâtiments datent de la
période mamelouke mais l’occupant
prétend qu’ils sont juifs.
Les creusements de
tunnels sous la mosquée alAqsa se
poursuivent, et notamment dans la zone
sud-ouest du mur occidental de la
mosquée. Un nouveau centre juif a été
mis en place dans cette zone pour
populariser la version juive de
l’histoire de la Palestine.
Hanna Issa,
secrétaire général du conseil
islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds,
a mis en garde contre les nouvelles
diffusées par les sionistes, autour
d’une autorisation qui sera accordée aux
Juifs et aux touristes d’entrer dans la
mosquée du Dôme du Rocher et la mosquée
al-Aqsa (et non seulement sur les
esplanades) au moment où l’occupant
restreint l’entrée des musulmans.
V – Al-Quds
occupée : l’historien maqdissi Aref al-Aref
Aref al-Aref est né
dans la ville d’al-Quds en 1892. Son
père était commerçant dans la vieille
ville. Il a fait ses études à l’école
Ma’mouniya dans la ville et les a
poursuivis à Istanbul, où il s’était
rendu en 1910. Il fait partie, ou y
fonde avec d’autres personnalités, le
Cercle Littéraire (muntada al-Adabi).
Lors de la première guerre mondiale, il
est mobilisé et participe à la guerre
sur le front du Caucase. Il est fait
prisonnier et emmené avec d’autres
prisonniers en Sibérie. Un quart des
prisonniers turques survivront à cette
expérience douloureuse. Il s’enfuit avec
d’autres prisonniers après la révolution
d’octobre en 1917 et se dirige vers
l’Extrême orient pour ne retourner en
Palestine qu’en 1919.
En 1919, le « Club
arabe » dans la ville d’al-Quds publie
un journal « Souriya al-Janoubiyya » (la
Syrie du Sud) et Aref al-Aref est
chargé, avec Muhammad al-Budayri, de sa
rédaction. Hebdomadaire, cette
publication fut la première publication
nationaliste en Palestine, qui a réclamé
l’abrogation de la Promesse Balfour. Les
autorités britanniques la ferment à
plusieurs reprises.
Poursuivi par
l’occupant britannique, Aref fuit vers
l’Est du Jourdain puis vers la Syrie en
1920. Il y fonde avec Mohammad Izat
Darwaza l’association « Palestine ». De
retour en Palestine, il intègre
l’administration dès 1921. Il est nommé
par l’occupant britannique préfet de
Jénine, Nablus, Bissan et Yafa. Puis, il
est déplacé vers l’Est du Jourdain pour
tenir une haute fonction dans le
gouvernement de l’émir Abdallah, de 1926
à 1929. De 1929 à 1943, il est préfet
dans Beer Saba’, où il écrit sur la
juridication des Bédouins de la région,
et sur l’histoire de Beer Saba’, livre
de référence sur le Naqab et le sud de
la Palestine. Entre 1943 et 1948, il est
nommé préfet de la région de Ramallah.
En 1947, il écrit l’histoire de la
mosquée al-Aqsa. Puis c’est la Nakba en
1948. Quelques années plus tard, en
1956, à Saïda au Liban, sont publiés les
7 volumes consacrés à la ville d’al-Quds
à partir de la décision de partage de la
Palestine, le 29 novembre 1947. Témoin
oculaire et historien, Aref al-Aref y a
décrit jour pour jour la résistance des
Palestiniens à la barbarie britannique
et sioniste. Son œuvre reste la
référence première pour toute la période
charnière de l’histoire de la Palestine.
Aref al-Aref est décédé en 1973.
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
N° 3 - 30.11.13
N° 4 - 26.12.13
N° 5 - 23.01.14
N° 6 - 20.02.14
N° 7 - 19.03.14
N° 8 - 12.04.14
N°
9 -
28.06.14
N°
10 - 13.07.14
N°
11 - 12.08.14
N°
12 - 12.09.14
N°
13 - 19.10.14
N°
14 - 05.11.14
N°
15 - 20.11.14
N°
16 - 28.12.14
N°
17 - 28.01.15
N°
18 - 22.02.15
N°
19 - 27.03.15
N° 20 - 15.06.15
Le sommaire de Rim al-Khatib
Les dernières mises à jour
|