MADANIYA
Haytham Manna:
Le dégagement de 70.000 combattants non
syriens de Syrie, un préalable à la
stabilisation du conflit
René Naba
Dimanche 26 février 2017
M.
Haytham Manna, président du Mouvement
QAMH (Valeurs, Citoyenneté, Droits),
figure de proue de l’opposition
démocratique syrienne, a estimé que le
dégagement de 70.000 combattants non
syriens de Syrie doit constituer un
préalable à la stabilisation du conflit,
jugeant que l’émissaire de l’ONU pour la
Syrie, Staffan de Mistura, se livre à un
vain exercice culinaire consistant à
«faire cuire des cailloux».
Ci joint
l’intégralité de sa mise au point
parvenue au site www.madaniya.info
samedi 25 Février 2017, au lendemain de
la fin de la 4 ème phase des pourparlers
inter syriens de Genève:
« De
nombreux amis, de même que des
journalistes et hommes politiques
syriens et non syriens, ont multiplié
les contacts avec moi pour s’enquérir
des raisons de mon absence de la scène
médiatique, en pleine phase de reprise
des pourparlers inter syriens de Genève,
une ville où je réside.
Suite à ces appels, il m’importe
d’apporter les précisions suivantes »:
A propos de Staffan De Mistura: un
vain exercice culinaire consistant à
«faire cuire des cailloux», en guise de
«cérémonie d’adieu».
«En tant
que citoyen syrien, agissant en toute
indépendance d’esprit, j’ai considéré
depuis plus d’un an que M. Staffan de
Mistura, n’est plus le représentant
spécial de l’ONU sur la Syrie, mais le
simple coordinateur des positions des
états parrains du conflit et que le
diplomate n’est pas un élément de la
solution mais du problème.
«En
conséquence, je refuse de participer à
la cérémonie d’adieu de M. De Mistura se
déroulant sous couvert d’un mensonge
collectif opéré tant sur le plan
international que régional que syrien.
Le mandat du Haut Comité des
Négociations (sous la coupe saoudienne)
a expiré en décembre 2016.
«De ma
vie, je n’ai considéré une posture
négative comme une forme d’attitude
constructive. Aussi ai-je veillé depuis
deux mois à tenir une conférence
groupement les principales composantes
de l’opposition syrienne avec la
participation de personnalités syriennes
indépendantes,
- d’autant plus que le mandat d’un
an du Haut Comité des Négociations a
expiré en décembre 2016; et que
cette instance n’est plus habilitée
à négocier au nom de l’ensemble de
l’opposition
- que la composante Moscou est une
instance consultative entre
l’opposition et le pouvoir;
- que la composante le Caire a été
neutralisée par les efforts
conjoints de l’Égypte et de la
Russie;
De
surcroît M. De Mistura a refusé de
rencontrer des dirigeants de ce
groupement, cédant en cela aux pressions
d’un «état agissant sur le terrain»,
faisant avorter la rencontre projetée
avant la tenue de la pseudo conférence
de reprise des pourparlers de paix sur
le Syrie (Genève 4).
Les
principaux groupements de l’opposition
auxquels fait référence le document
sont: le groupement du Caire (Groupement
de personnalités indépendantes
militaires et civiles de l’opposition
démocratique syrienne), la Coalition
Nationale (tendance Turquie-Qatar) et le
Haut Comité pour les Négociations
(tendance Arabie saoudite).
Le projet de nouvelle constitution
de la Syrie, un document rédigé par six
états.
«Dès le
30 septembre 2015, j’ai précisé à M.
Qadri Jamil, ancien vice premier
ministre syrien, proche de Moscou, lors
d’un rencontre au Caire, que je ne me
rendrai pas à Moscou tant que la Russie
n’aura pas apporté la preuve tangible
qu’elle se veut un intermédiaire et non
comme une partie prenante au conflit,
mais que je ne refuserai pas de
rencontrer des responsables du ministère
russe des Affaires étrangères dans tout
autre pays neutre.
«J’ai
refusé plus d’une invitation de Moscou,
dont la dernière en date le 27 janvier
2017. Au point que l’ambassadeur russe
s’étonnant de mon attitude m’a un jour
apostrophé en ces termes: «Tu fais de la
surenchère sur la coalition, qui, elle,
nous rend visite» ?
Je lui
ai répondu: Il s’agit d’une position de
principe qui n’implique ni surenchère,
ni tentative de minoration du rôle de la
Russie. J’ai qualifié la constitution
irakienne de «Constitution Bremer» ( du
nom du premier pro consul américian en
Irak Paul Bremer) et vous présentez aux
Syriens une constitution à la rédaction
de laquelle ont contribué six états. Une
honte
Pour un dégagement de 70.000
combattants non syriens, d’où qu’ils
viennent et quelque soit leur allégeance
«J’ai
précisé aux États parrains de la
conférence d’Astana (Kazakhstan) que
nous sommes favorables à toute
négociation visant à mettre un terme à
la violence haineuse et la mort gratuite
de citoyens syriens. Un tel projet
implique que le processus soit assorti
d’un calendrier de retrait et d’une
cartographie du déploiement des forces
afin de mettre en œuvre le dégagement de
tous les combattants étrangers de Syrie
d’où qu’ils viennent, quelque soit leur
allégeance.
«La
présence de 70.000 combattants non
syriens en Syrie signifie la
prolongation de la violence sur plus
d’une décennie.
«J’ai
enfin confirmé à tous les intervenants
que l’émissaire spécial de l’ONU en
Syrie, M. Staffan De Mistura, se livre
en fait à un vain exercice culinaire
consistant à faire cuire des cailloux» (Tabkhet
Bahs)
«Je
m’abstiens de toute précision
complémentaire afin de ne pas être accus
de chercher à faire capoter les
négociations.
Pour le locuteur arabophone
pour aller plus loin sur ce thème
l’interview de Haytham Manna sur la
chaine Al Mayadeen
Reçu de René Naba pour publication
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