MADANIYA
Le hit parade des lupanars du Monde
arabe
René Naba
Mercredi 24 février 2016
Ce papier est dédié aux victimes
anonymes de la répression de la dynastie
Al Khalifa, dont le seul crime est de
réclamer la liberté, mais dont le grand
tort est de se trouver dans la zone du
golfe pétro-monarchique d’une importance
vitale pour les États-Unis et l’Arabie
saoudite.
Cf. ce lien
http://www.renenaba.com/golfe-la-revolte-oubliee-du-bahrein/
Le hit
parade des lupanars du Monde arabe
Des orientalistes aux connaissances
rongées par la rouille, en mal de
sensation et d’imagination, créditent
volontiers Beyrouth du désobligeant
qualificatif de «bordel» du Monde arabe,
confondant sans doute la liberté dont
cette capitale en jouit pleinement, du
libertinage sous cape dont sont friands
les sociétés fermées pétro-monachiques.
Détrompez vous, Beyrouth n’est pas
bordélique, elle est anarchique,
vibrante d’une population frondeuse dont
le mercantilisme n’a d’égale que son
militantisme, sans doute l’un des plus
virulents du Monde arabe qui font que la
capitale libanaise exerce désormais une
fonction traumatique à l’égard d’Israël,
par les revers militaires successifs
qu’elle a infligées à ses assaillants
israéliens au point d’ériger Beyrouth au
rang traumatique de Vietnam d’Israël.
Ne songez pas non plus au Caire et à
sa fameuse avenue des Pyramides, ses
mélopées sirupeuses, ses danses
chaloupées, ses déhanchements
langoureux, ses stupéfiantes bouffées.
Non plus Casablanca, Agadir, Tanger,
quand bien même 22.000 Marocaines
s’appliquent régulièrement, avec une
constance qui frise l’admiration, à
décongestionner l’hyperactivité
hormonale de gérontocrates,
atrabilaires, acariâtres des
pétromonarchies du Golfe. Pas plus Dubaï
et ses cargaisons de blondes d’Europe
orientale et leur tourbillonnante et
trémoussante pole danse.
Beyrouth, Le Caire, Dubaï, Marrakech,
Agadir, Tanger, Casablanca balayés.
Situé à la charnière du monde arabe, de
l’Afrique et de l’Europe, le Maroc est
devenu un centre névralgique pour la
traite de femmes blanches. Outre les
Marocaines, les Mauritaniennes
paraissent vouées aux caprices des
princes, avides «de chair fraîche et de
bois d’ébène» en Mauritanie, pays
complaisant face à la traite humaine.
Selon Aminatou Mint Al Mokhtar,
Présidente de l’Association de femmes
chefs de famille de Mauritanie (AFCF)
«200 jeunes filles mauritaniennes sont
séquestrées en Arabie saoudite dans des
cours de maisons, victimes de toutes les
formes de maltraitances physiques,
psychologiques et sexuelles». Dénonçant
«une forme aberrante d’esclavage
contemporain et une traite sexuelle», la
présidente de l’AFCF a porté ce «trafic
massif de femmes entre la Mauritanie et
l’Arabie saoudite». 405 réseaux
d’esclavage ont été recensés dans le
monde, 70% font l’objet d’exploitations
sexuelles générant chaque année près de
32 milliards de dollars. Soit.
La surprise vient d’une ville
supposée morne, aux antipodes des hauts
lieux touristiques et de leurs nuits
torrides:
The Winner is
Manama.
Oui, Manama, la capitale de Bahreïn,
cet archipel en proie à une contestation
larvée depuis cinq ans, dans le plus
grand silence complice des puissances
occidentales, sans doute en raison du
fait que Manama est à la fois le point
d’ancrage de la Vème flotte américaine
(Golfe arabo-persique/Océan Indien) et
un défouloir absolu aux Saoudiens en
week-end.
Une fonction exercée auparavant par
Bagdad, au pus fort de la guerre
irako-iranienne (1980-1989) où des
dizaines de limousines jonchées la
chaussée Bagdad-Bassorah-Koweït, les
samedi matin, la fin du week-end en pays
d’Islam, carcasses éventrées, tribu payé
aux beuveries inconsidérées des
ressortissants du Golfe.
Un positionnement qui explique sans
doute que les troubles de Bahreïn, en
2011, ont donné lieu à la première
intervention militaire saoudienne hors
de ses frontières depuis la fondation du
Royaume en 1929. Mais un choix qui
constitue une insulte à tous les fêtards
invétérés.
Bahreïn est en effet relié à l’Arabie
saoudite par «La chaussée du roi Fahd»
(King Fahd Causeway, un ensemble de
ponts et de digues, qui permet de relier
Dhahran à Manama, villes distantes d’une
cinquantaine de kilomètres, en moins
d’une heure. Dans le langage populaire
la chaussée, longue de 25 kilomètres,
est désignée, ironiquement, par le Pont
«Johnny Walker». Contrairement à
l’Arabie saoudite, le commerce et la
consommation des spiritueux ne sont pas
prohibés à Bahreïn.
À l’avenir, une deuxième
infrastructure parallèle à la première
accueillant une voie ferrée devrait y
être construite dans le cadre du «Gulf
Railway», en projet pour un coût de 5
milliards de dollars. Un troisième pont
«Le pont de l’Amitié» devrait relier
Bahreïn au Qatar. La longueur totale de
cette connexion autoroutière sera de 45
kilomètres pour un coût estimé de 2
milliards de dollars. À coup sûr, ce
pont s’appellera pour les mêmes raisons
«Pont Jack Daniels».
Défouloir, Manama n’est pas
exclusivement un exutoire. Et le trafic
Arabie saoudite-Bahreïn n’est pas à sens
unique. Sur ce trajet, un convoi chargé
de dynamite destiné à un attentat contre
l’ambassade américaine à Riyad a été
intercepté, en avril 2015, et 80 membres
de Da’ech arrêtés.
Manama, dépotoir, foutoir. La liste
est longue des turpitudes de la
monarchie à l’ombre de la Vme flotte
américaine.
Manama arrive au 8ème rang des villes
bordels dans le Monde, selon une étude
du «collectif contre la prostitution»,
dont voici le classement:
- Pattaya – Thailande
- Tijuana – Mexique
- Amsterdam – Pays Bas
- Las Vegas – États-Unis
- Rio de Janeiro – Brésil
- Moscou – Russie
- New Orléans (Louisiane)-
États-Unis
- Manama – Bahreïn
- Macao – Chine
- Berlin – Allemagne
L’étouffoir saoudien génère des
fugueuses de tous acabits, tous azimuts
en ce que les voies du Djihad Al Nikah
peuvent emprunter divers chemins aussi
bien vers le nord, la Syrie, que vers le
sud, le Yémen, que vers l’Ouest où la
sœur du prince Walid Ben Talal, Sara
Bint Talal, une princesse pourtant de
sang royal a quêté l’asile politique
pour mettre à l’abri sa fortune et sa
personne.
Sur ce lien, le hit parade
http://www.elbilad.net/article/detail?id=39641
À propos de la prostitution des
femmes marocaines dans les
pétromonarchies:
http://www.alquds.co.uk/?p=130864
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