MADANIYA
Gaza : Adduction d’eau sur les
terres agricoles
jouxtant la barrière
de séparation
René Naba
Vendredi 22 décembre 2017 Projet :
multiplier par trois le nombre
d’exploitations agricoles reliées au
château d’eau de Khuza’a coût estimé
du projet : 15000 euros
1) L’honneur des
paysans gazaouis : cultiver coûte que
coûte
Le projet de
château d’eau a été élaboré par les
paysans travaillant sur les terres au
sud-est des villages de Khuza’a et d’Abassam.
Bonnes terres agricoles, situées sur
une des rares nappes phréatiques encore
non envahie d’eau de mer, elles peuvent
faire vivre ces deux villages, et les
villageois n’ont jamais abandonné leur
culture. Mais non seulement elles sont
régulièrement sous le feu des soldats
patrouillant le long de la barrière de
séparation, mais la pénurie
d’électricité rend le système
d’irrigation aléatoire, menant à la
perte de récoltes entières.
Défendu par ces
agriculteurs obstinément pendant
plusieurs années, le projet de château
d’eau, permettant une irrigation par
gravité, a enfin abouti en 2016, porté
par un appel à souscription de l’Union
Juive Française pour la Paix (UJFP). La
mise en commun des efforts
d’associations, de personnalités, de
comités Palestine locaux (France,
Belgique, Luxembourg et Suisse), de
syndicats, et de très nombreux dons
individuels, a permis de rassembler les
21700 euros nécessaires.
2) Mis en eau en
décembre 2016, le château d’eau
dessert actuellement 35 exploitations
agricoles sur les territoires des deux
villages de Khuza’a et d’Abassam.
Le château d’eau
s’élève à 2 150 mètres de la
barrière de séparation (« ligne verte
» de 1948). Il atteint 17 mètres de
haut et a une capacité de 107 000
litres d’eau.
Il faut 3 heures
pour le remplir – ce qui peut être
réalisé deux à trois fois par jour,
en tirant parti de la fourniture
d’électricité (celle-ci est non
seulement insuffisante, mais
irrégulière : à l’automne 2017,
l’électricité était disponible en
moyenne entre 4 à 6 heures par 24
heures, mais pouvait aussi être
inexistante pour 48 heures).
Le château d’eau a
ainsi été rempli plus de 600 fois
durant ses premiers neuf mois de
fonctionnement. Il irrigue environ 300
dunums (30 hectares), soit les terres de
plus de 35 familles.
Ces 35 familles
totalisent 245 personnes, auxquelles il
faut ajouter quelques 40 travailleurs
agricoles vivant hors du village de
Khuza’a, et dont dépendent directement
environ 105 personnes : c’est
actuellement 350 personnes qui
bénéficient du fonctionnement du
château d’eau.
3) Les
exploitations situées en limite des
terres actuellement bénéficiaires
demandent leur raccordement.
En réalisant un
système d’adduction d’une longueur de 3
300 mètres entre le château d’eau et
la barrière de sécurité, il est
possible d’irriguer quelques 600 dunums
(60 hectares) supplémentaires,
c’est-à-dire raccorder une centaine de
familles. Ces terres sont
essentiellement situés dans le quartier
Al-Fakhari de la municipalité d’Abassam,
une autre partie étant sur les terres
de Khuza’a. A la demande des paysans un
chiffrage a été réalisé et les
techniciens évaluent le projet total à
22 000 dollars. Mais ce projet peut
profiter de conduites installées il y a
quelques années sur 800 mètres, et non
finalisées, l’association à
l’initiative n’ayant pu assurer le
suivi. En réhabilitant ce matériel, on
réduit le coût du projet :
l’estimation finale du projet ici
proposé est alors de 17 500 dollars (15
000 euros).
L’UJFP se tourne à
nouveau vers vous individuellement, et
va s’adresser aussi à de nombreuses
associations susceptibles de contribuer
à ce projet. Comme nous l’avions fait
pour le château d’eau, nous ouvrons une
campagne de crowdfunding via helloasso.
Reçu de René Naba pour publication
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