MADANIYA
Arabie Saoudite:
Jamal Khashoggi, non un parangon de la
liberté de la presse, mais un pur
produit de la matrice wahhabite
takfiriste
René Naba
Samedi 20 octobre 1018
Jamal Khashoggi est
un pur produit de la matrice wahhabite
takfiriste, non un parangon de la
liberté de la presse. Si son supplice a
magnifié son parcours, il n’en excuse
pas pour autant son aberration
criminogène.
Neveu d’Adnane
Khashoggi, le marchand d’armes saoudien
sacrifié sur l’autel de la raison d’état
dans le «Scandale de l’Irangate», -la
fourniture d’armes à l’Iran sous embargo
par l’administration néo conservatrice
de Ronald Reagan, dans la décennie
1980-, sa disparition dans des
conditions épouvantablement crapuleuses,
a fait l’effet d’un révélateur,
dévoilant à la face du monde dans toute
son ampleur, sans la moindre ambiguïté,
les turpitudes d’un régime hideux mains
néanmoins hyper protégé par les «grandes
démocraties occidentales».
Tour à tour,
interface d’Oussama Ben Laden, chef d’Al
Qaida, durant le djihad anti soviétique
afghan (1980-1989), puis principal
assistant du Prince Turki Al Faysal,
ancien chef des services de
renseignements saoudiens et tuteur
direct de la légion islamique qui a
participé à la défaite de l’armée rouge
en Afghanistan, Jamal Khashoggi était si
imprégné de l’idéologie takfiriste
wahhabite qu’il s’est vanté peu de temps
avant sa liquidation que Daech n’ait
jamais dirigé son feu contre Israël,
mais contre l’Iran. Une thèse qui
correspond furieusement avec les
objectifs du Pacte atlantiste qui
pourrait éclairer sa cooptation comme
contributeur du Washington Post.
La rupture avec le
pouvoir saoudien interviendra dans la
foulée du coup de filet du prince
héritier Mohamad Ben Salman contre 300
dignitaires du régime, le 4 novembre
2017, aboutissant à la capture du
premier ministre libanais Saad Hariri,
et à celle du propre employeur de Jamal
Khashoggi, le prince Walid Ben Talal,
dont il était le directeur de son groupe
média Rotana Media Group.
Près de 1.500
personnalités saoudiennes sont détenues
arbitrairement Arabie saoudite sans
autre forme de procès…. dans le cadre de
la lutte contre la corruption (Hic),
dans un pays qui passe, paradoxalement,
comme étant sinon parmi les plus
corrompus, à tout le moins parmi les
grands corrupteurs de la planète.
Compagnon de route
de la confrérie des Frères Musulmans,
Jamal Khashoggi détenait, de par ses
fonctions, de lourds secrets sur la face
sombre de la dynastie wahhabite, dont
son découpage macabre au sein du
consulat de son pays en terre étrangère,
la Turquie, pourrait s’expliquer, sans
la justifier, par la forte charge
explosive de ses éventuelles
révélations.
Pour le lectorat
arabophone, ce lien sur le parcours de
Jamal Khashoggi
Nullement un
opposant light, mais un amplificateur
des thèses wahhabites, Jamal Khashoggi,
au plus fort de la guerre de Syrie,
avait vanté l’efficacité des méthodes de
Daech, allant, toute honte bue, jusqu’à
féliciter publiquement l’organisation
terroriste de la décapitation de 17
soldats de l’armée syrienne.
Sur ce lien, le
texte en arabe de Jamal Khashoggi
justifiant la décapitation des soldats
syriens, faisant valoir le groupement
«savait très bien ce qu’il faisait».
….«Remets ton épée à sa place; car tous
ceux qui prendront l’épée périront par
l’épée». Parole d’Evangile (Mathieu
26.52) .
Ci joint le texte
de son tweet approbateur en arabe
Ancien chef
d’orchestre de la campagne de la
promotion de l’image de l’Arabie
saoudite à travers le Monde, en dépit de
ses turpitudes, -et contrairement aux
autres disparus-, Jamal Khashoggi, exilé
aux Etats Unis depuis 2017, n’a jamais
lancé un appel à la sedition, encore
mois à une révolution ou à un changement
de régime. Le seul grief qui pourrait
être retenu à son encontre est le fait
qu’il n’a pas prêté une allégeance
absolue au nouvel homme fort du Royaume,
le prince héritier Mohamad Ben Salmane
et vraisemblablement le fait d’avoir
crée une association «Al Fajr -Down»
pour la défense des droits de l’homme
dans la Péninsule arabique, qui avait
bénéficié du soutien financier de
personnalités du Golfe désireuses de
favoriser un changement en douceur dans
les pétromonarchies.
La «présomption
d’innocence» que Donald Trump tente
vainement d’invoquer pour tenter
désespérément d’exonérer de sa
responsabilité criminelle le sanguinaire
prince héritier Mohamad Ben Salman
durera tant que durera son besoin du
brut saoudien … dans la double acception
du terme : le pétrole saoudien et la
brutalité de ses dirigeants, qui ont
érigé en système de gouvernement le
nettoyage par le vide.
Pour aller plus
loin sur les méthodes expéditives
saoudiennes,
Reçu de René Naba pour publication
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