Lecture
Yves Mamou et le phénomène de
sérendipité
René Naba
Vendredi 14 mars 2014
Paris – Une
information est importante par son
contenu, par son origine, c’est à dire
la qualité de sa provenance, de son
inspirateur ou de son souffleur ainsi
que par sa programmation, autrement dit
son timing.
Le livre d’Yves Mamou («Hezbollah,
dernier acte», Edition Plein Jour)
n’échappe pas à la règle et souscrit
pleinement à la loi des trois unités
propres à la dramaturgie: Unité de lieu,
Unité de temps, Unité de mouvement. Une
thématique qui se résume par un seul mot
d’ordre: Sus sur le Hezbollah tous
azimuts.
Les prémices ainsi
posées, engageons-nous donc sans retard
dans la démonstration en prenant comme
postulat de départ que les vérités
contenues dans le livre d’Yves Mamou
sont des faits avérés et ne souffrent la
moindre contestation, gardant,
toutefois, présent à l’esprit cette
règle cardinale de la méthodologie
propédeutique que la meilleure façon de
cerner un problème est d’analyser son
contexte et son prétexte.
I -De la drogue
Depuis la plus
haute antiquité, la route de la soie et
de l’encens a convoyé son parfum
d’opium, cher au modéliste français Yves
Saint Laurent, et les grands seigneurs
de la guerre, s’ils ne l’ont pas prisé à
l’instar d’André Malraux ou du général
Raoul Salan, ont puisé dans cette potion
non la source de leur imagination, mais
la source de financement de leur équipée
guerrière.
La consommation de
psychotrope en Orient est un fait de
civilisation. Des chemins de Katmandou
aux fumeries de Hong Kong et de Macao,
son usage s’est généralisé sur le
pourtour méditerranéen et dans la zone
sahélo saharienne tant par phénomène de
mode que par goût du lucre, que par le
développement conjugué de la société des
loisirs et de la société de pénurie avec
la marginalisation sociale qui s’est
ensuivie du fait de l’instauration d’un
chômage structurel. Phénomène de
convivialité ou de dépendance, il se
consume abondamment sur les bords du Nil
aux sons des mélopées d’Oum Kalsoun, en
cachette de la redoutable police
religieuse saoudienne «Al Moutawa’a»
dans les pénombres de Ryad et de Djeddah
en compensation de trop fortes
frustrations, et naturellement, en
Israël, en désespoir de cause qui
conduiront les amateurs de
l’euphorisante White Lady à se
constituer de paradis artificiels à «GOA
Karma casher» :
http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/22/karma-casher
La toxicomanie en
Israël est bien antérieure à la
naissance du Hezbollah et
l’agglomération de Tel Aviv, -de son
arabe originel «Tall Ar Rabih, colline
du printemps-, détient un record
régional dans la consommation des
psychotropes sans que la formation
chiite y soit pour quelque chose. Une
des raisons du retrait précipité de
l’armée israélienne de Beyrouth en 1982
avait d’ailleurs été la forte
contamination des soldats israéliens par
le narco trafic opéré sur les lignes de
feu par les Fedayin, dans une réplique
de la loi du faible au fort.
Au-delà du Liban, de la filière afghane,
de la mafia albanaise et de sa consœur
italienne, des cartels de Medellin et de
Cali, en Amérique latine, et des triades
chinoises, deux des plus gros
fournisseurs de drogue en direction de
l’Europe occidentale se situent dans la
zone de la mouvance française. Le Mali
et le Maroc. Si pour le Mali, notre
confrère Nicolas Beau s’est chargé de
dire son fait, sans ménagement, en
mentionnant «du coke à tous les étages
du Sahel», le cas du Maroc parait plus
délicat à manier en ce que le Royaume
chérifien est l’allié souterrain
d’Israël et que le dynaste passe pour
disposer d’un stock documentaire
audiovisuel consistant sur les sessions
intensives de «Body Building» de la
classe politico médiatique française
générée par «la diplomatie de la
Mamounia».
Qu’une
strangulation de l’espace européen par
le narco islamisme périphérique du fait
de la triangulation de la mafia
albanaise, des herboristes marocains et
de la coke sahélo malienne, ait échappé
à la perspicacité de l’auteur, donne la
mesure des présupposés idéologiques de
cet enquêteur en herbes.
Pour le Mali
http://rue89.nouvelobs.com/2013/10/26/coke-a-tous-les-etages-sahel-les-occidentaux-passifs-246946
Pour le Maroc
http://www.lemidi-dz.com/index.php?operation=voir_article&id_article=evenement%40art12%402013-11-12
Un des principaux
pourvoyeurs de la prostitution à
destination du Golfe pétro monarchique,
où près de vingt mille marocaines y font
l’objet d’exploitations sexuelles, le
Maroc passe de surcroît pour être un
refuge pour la mafia israélienne. Le
royaume aurait accueilli plusieurs
anciens membres de la mafia israélienne,
selon le quotidien israélien Haaretz, en
date du vendredi 14 septembre 2012.
Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani,
deux figures puissantes de la mafia
israélienne, recherchées depuis des
années par l’Interpol, figuraient parmi
les noms cités par le journal. Pour
aller plus loin:
http://www.yabiladi.com/articles/details/12903/maroc-refuge-pour-mafia-israelienne.html
II – Du financement
des guerres par la drogue
La drogue a été
largement utilisée pour le financement
d’activités illicites, y compris par des
instances américaines, en dépit de la
présence d’une redoutable «US Food and
Drug Administration», tant sur le plan
interne que sur le théâtre des
opérations extérieures, tant pour
neutraliser la montée en puissance de la
communauté afro américaine, que pour
financer la guerre du Vietnam.
Sujet tabou s’il en est. Les 28
journalistes américains qui se sont
hasardés à traiter ce sujet, notamment
la commercialisation par la CIA du Krack
démentiel au sein de la communauté afro
américaine de Los Angeles en vue de
faire obstacle à l’élection d’un maire
noir au sein de cette grande métropole
de Californie ont été condamnés aux
mines de sel. Une sanction à laquelle
échappera Yves Mamou du fait du
privilège de la pensée dominante, en ce
que sa cible constitue un bouc émissaire
idéal de toutes les turpitudes du Moyen
orient (1). Bouc émissaire pas
nécessairement coupable, mais dont la
culpabilité peut se faire sans dommage
pour l’accusateur, sans le moindre dégât
pour la société.
Le Djihad a pris
une dimension planétaire conforme à la
dimension d‘une économie mondialisée par
substitution des pétromonarchies aux
caïds de la drogue dans le financement
de la contre révolution mondiale. Dans
la décennie 1990-2000, comme dans la
décennie 2010 pour contrer le printemps
arabe.
Si la Guerre du Vietnam (1955-1975), la
contre-révolution en Amérique latine,
notamment la répression anti castriste,
de même que la guerre anti soviétique
d’Afghanistan (1980-1989) ont pu être
largement financées par le trafic de
drogue, l’irruption des islamistes sur
la scène politique algérienne signera la
première concrétisation du financement
pétro monarchique de la contestation
populaire de grande ampleur dans les
pays arabes.
Symbole de la coopération saoudo
américaine dans la sphère arabo
musulmane à l’apogée de la guerre froide
soviéto-américaine, le mouvement
d’Oussama Ben Laden avait vocation à une
dimension planétaire, à l’échelle de
l’Islam, à la mesure des capacités
financières du Royaume d’Arabie. Avec
pour conséquence, la substitution du mot
d’ordre de solidarité islamique à celui
mobilisateur d’unité arabe ainsi que le
dévoiement de la cause arabe,
particulièrement la question
palestinienne, vers des combats
périphériques (guerre d’Afghanistan,
guerre des contras du Nicaragua contre
les sandinistes), à des milliers de km
de la Palestine.
Dommage collatéral
de ce rapports de puissance, l’Algérie
en paiera le prix en ce que ce pays
révolutionnaire, allié de l’Iran et de
la Syrie, le noyau central du front de
refus arabe, évoluait en électron libre
de la diplomatie arabe du fait de la
neutralisation de l’Egypte par son
traité de paix avec Israël et la
fixation de la Syrie dans la guerre du
Liban.
L’Algérie, tout comme l’Iran et la
Syrie, figurent d’ailleurs à nouveau
dans le nouvel axe du mal profilé par
les stratèges occidentaux pour maintenir
sous pression les pays émergents, situés
hors de l’orbite occidentale.
Sans remonter à la «guerre de l’opium»
en Chine initiée par les Anglais pour y
forcer la commercialisation des
industries anglaises dans l’Empire du
Milieu, au XIX e siècle, le Hezbollah,
en la matière, c’est-à-dire dans le
domaine du financement de l’effort de
guerre par la drogue, sous réserve que
le fait soit avéré, n’apporte aucune
innovation par rapport à ses devanciers
occidentaux ou asiatiques.
III- Les attentats
antifrançais du Hezbollah
Sans vouloir
épiloguer sur ce point, une lecture plus
nuancée de cette séquence historique
(1980-1990) devrait relever le fait que
la France, à cette époque-là, était
considérée comme «cobelligérante» de
l’Irak dans sa guerre contre l’Iran, en
porte à faux, tant au Liban qu’au Tchad
qu’en Irak, avec le noyau dur du Monde
arabe. Que de surcroît, la France,
principal fournisseur de la technologie
nucléaire au régime d’apartheid
d’Afrique du sud, d’Israël et,
partiellement de l’Irak (centre de
Tammouz) aura été le plus en pointe des
pays occidentaux dans la mobilisation
internationale visant à entraver
l’accession de l’Iran au rang de
puissance du seuil nucléaire.
http://www.renenaba.com/le-bilan-du-premier-septennat-de-francois-mitterrand/
IV- La stratégie de
strangulation du Hezbollah -Le Nucléaire
iranien, l’Iran un cas d‘école
L’accession de
l’Iran au rang de «puissance du seuil
nucléaire», en dépit d’un embargo de
trente ans doublé d’une guerre de près
de dix ans imposée à l’Iran par Irak
interposé, a suscité l’admiration de
larges fractions de l’opinion de
l’hémisphère sud qui ont vu dans cet
exploit technologique incontestable la
preuve parfaite d’une politique
d’indépendance, en ce qu’il débouche sur
la possibilité pour l’Iran de se doter
d’une dissuasion militaire en même temps
que de maintenir son rôle de fer de
lance de la révolution islamique.
Dans une zone de soumission à l’ordre
israélo américain, le cas iranien est
devenu de ce fait un cas d’école, une
référence en la matière, et, l’Iran,
depuis lors, est devenu le point de mire
d’Israël, sa bête noire, dans la foulée
de la destruction de l’Irak, en 2003 et
de la destruction de la Syrie, dix ans
plus tard. …Et de l’invincibilité,
parallèle du Hezbollah.
Dans cette
perspective, l’anéantissement politique
ou militaire du Hezbollah figure ainsi
logiquement dans toutes les démarches de
la diplomatie occidentale depuis le
début du soulèvement populaire en Syrie
en ce que la formation paramilitaire
chiite constitue un véritable cauchemar
pour les Occidentaux, la bête noire des
Saoudiens et des Israéliens, en raison
du fait qu’elle représente la seule
structure arabe à tenir tête tout à la
fois aux Etats-Unis, à Israël et à la
dynastie wahhabite.
Le seul à constituer une menace directe
pour Israël en ce qu’il est seul acteur
arabe disposant d’une base
opérationnelle limitrophe d’Israël, à
l’exception de la Syrie, hors service du
fait d’une guerre intestine, et du
Hamas, en phase d’égarement
révolutionnaire dans la foulée de son
ralliement aux pétromonarchies du Golfe
et de l’installation de son quartier
général à Doha (Qatar), à 30 km de la
base américaine du Centcom.
Des trois
partenaires de l’axe de la contestation
à l’hégémonie israélo-américaine (Iran,
Syrie, Hezbollah), l’axe subliminale du
mal dans la stratégie atlantiste, le 3me
acteur présente le meilleur rendement en
terme de rapport qualité prix, la
meilleure rentabilité opérationnelle en
terme d’efficacité en ce que l’Iran (80
millions d’habitants, puissance du seuil
nucléaire et autonome géographiquement)
constitue un aléa stratégique pour une
attaque occidentale et la Syrie, un aléa
politique, pour les multiples
répercussions que l’effondrement du
pouvoir d’état pourrait entrainer pour
son environnement, particulièrement le
Liban.
Sous l’impulsion de
Saad Hariri, avec l’aide de
parlementaires américains d’origine
libanaise, Nick Rahhal, Charles Boustany
et Darrel Issa, le processus de
criminalisation du Hezbollah a été
amorcé, en 2011, par l’adoption par le
congrès du HATA (Hezbollah
Accountability Act), sur le modèle de la
Syrian Accountability Act. L’argent
chiite a ainsi été placé sous
surveillance au niveau international et
la branche militaire du Hezbollah sur la
liste des organisations terroristes de
l’Union Européenne, en juin 2013.
S’y superposant, la
fixation de la date d’ouverture du
procès des meurtriers présumés de
l’ancien premier ministre libanais Rafic
Hariri, au 14 janvier 2014, où sont mis
en cause quatre responsables membres du
Hezbollah, a relevé d’une manœuvre
d’étranglement, tendant, par sa
programmation, à dresser un nœud coulant
visant sinon à la strangulation de la
formation politico-militaire, à tout le
moins à la placer sur la défensive en
prévision de son implosion.
V – Le racket chiite
versus les Sayanim de la diaspora juive
Un message d’Yves
Mamou au signataire de ce papier – 23
janvier 2014 à 8 h 44 min
«A Mr René Naba.
Bonjour, un ami
m’a signalé l’article que vous consacrez
à la guerre Hezbollah – Israël sur le
site mondialisation.ca. Je vous remercie
d’avoir cité mon livre, non encore dans
les librairies. Vous avez raison,
j’évoque le rôle du Hezbollah dans le
trafic mondial de cocaïne, la
contrefaçon, le racket des communautés
chiites de par le monde, le blanchiment
d’argent sale etc… Je crois comprendre
que vous me reprochez d’ignorer le rôle
des islamistes sunnites dans des trafics
équivalents et concurrents. Vous avez
raison je n’en parle pas, simplement
parce que ce n’était pas mon sujet. Si
l’occasion m’est donnée, croyez bien que
je creuserai la question. Très
cordialement et avec toute mon estime
malgré nos analyses divergentes sur bien
des sujets. Yves Mamou».
Passons sur la
drogue, sujet abondamment traité dans ce
papier sur la base de sources ouvertes,
en compensation de l’ouvrage d’Yves
Mamou, pour nous attarder sur ce point
précis: «Le racket des communautés
chiites de par le monde» ?!
Les Chiites, jadis
la communauté la plus méprisée et la
plus négligée du Liban, ont réussi, en
un quart de siècle, le tour de force de
se hisser au rang d’équation
incontournable non seulement du Liban
mais également du Moyen orient. A ce
titre le Hezbollah constitue
indiscutablement la fierté des Libanais,
toutes confessions confondues, et même
bien au-delà, en ce que l’élite
intellectuelle et politique sunnite
-(les anciens premiers ministres Salim
Hoss (Beyrouth) et Omar Karamé
(Tripoli), le Cheikh Maher Hammoud, Imam
de Mosquée à Saida, fief du clan
Hariri-, de même que l’élite
intellectuelle chrétienne, -y compris la
totalité des anciens commandants en chef
de l’armée (le Président Emile Lahoud,
le Général Michel Aoun, le député
Soleimane Frangieh, dirigeant maronite
du Nord Liban)–, se réclament de
l’amitié de la formation chiite et en
revendiquent l’honneur.
Point n’est donc besoin de racketter les
communautés chiites pour le
fonctionnement du Hezbollah. Sauf à
considérer que les Frères Musulmans ont
racketté les milliers de travailleurs
égyptiens en Arabie saoudite, avec
l’accord des autorités du royaume, du
temps de la lune de miel entre la
confrérie et la dynastie wahhabite dans
les décennies 1960 et 1970; ou que l’OLP
en a fait de même avec les milliers de
fonctionnaires palestiniens des
pétromonarchies, avec l’aval des
Koweitiens.
La science de
l‘optique l’enseigne, la vue varie selon
le bout de la lorgnette. Dans cette
perspective, la dime prélevée dans la
diaspora égyptienne, palestinienne ou
libanaise correspond à une sorte de
denier de culte, un tribut que les
compatriotes ou coreligionnaires versent
à leur formation tutélaire en
compensation du tribut de sang.
A la manière des
Sayanim envers Israël, ces bénévoles de
la diaspora juive qui se proposent
spontanément du fait de leur judaïcité à
témoigner de leur solidarité avec Israël
en se muant en «indic» des services de
renseignements israéliens.
Autre explication dérangeante, le
Hezbollah au Liban n’est contesté que
par le clan saoudo américain, représenté
par Saad Hariri, dont les meilleurs
alliés sont de véritables criminels de
guerre, –le parti phalangiste de Bachir
Gemayel, l’éradicateur du camp
palestinien de Tall Al Zaatar, et, Samir
Geagea, l’éradicateur des camps
palestiniens de Sabra Chatila–, dont
aucune enquête sur leurs agissements
criminels n’a été initiée sans doute en
raison de leur statut de meilleurs
alliés d’Israël durant la guerre civile
libanaise.
Point n’est besoin
de racketter, alors que les
contributions volontaires abondent.
L’explication peut paraître audacieuse
mais elle correspond néanmoins à la
réalité. Vérifiable sur le terrain quand
bien même une pensée dissidente fait
nécessairement l’objet d’une
stigmatisation en ce qu’elle heurte de
front la doxa officielle et les intérêts
stratégiques y afférents. Et que pour
être validée, la pensée dissidente doit
être cautionnée par les médias de
consensus. Telle est l’implacable loi de
la société du spectacle.
VI – De la
propagande
Les Etats-Unis et
l´Union européenne, c’est à dire le bloc
atlantiste, contrôlent 90% de
l´information de la planète et sur les
300 principales agences de presse, 144
ont leur siège aux Etats-Unis, 80 en
Europe et 49 au Japon. Les pays pauvres,
où vit 75% de l´humanité, possèdent 30%
des médias du monde (2).
Dans cette
configuration médiatique, Israël
représente le 3me pays par ordre
d’importance en termes de couverture
médiatique, en unité de bruit médiatique
(UBM), derrière les Etats-Unis (300
millions d’habitants) et la Chine (1,5
milliards d’habitants). Malgré les
conditions de sa naissance controversée,
Israël a réussi à occuper le devant de
la scène médiatique, captant constamment
l’attention de l’opinion occidentale,
réussissant le tour de force de placer
sur la défensive tous ses
contradicteurs. Les Européens,
naturellement, assignés à un complexe de
culpabilité éternel du fait du génocide
hitlérien. Les Américains, par
instrumentalisation d’un important
groupe de pression pro israélien animé
d’une volonté de domination hégémonique
sur la zone pétrolifère du Moyen orient.
Le Monde arabe, enfin, par son indigence
à maîtriser les techniques de
communication de la guerre psychologique
moderne, doublée d’un défaut d’un
argumentaire accessible à l‘opinion
occidentale.
Pour parachever le
tableau, notons, enfin, que toutes les
grands chaines transfrontières arabes
sont, toutes, adossées à des bases
militaires atlantistes, avec leur
formidable caisse de résonnance: Al
Jazira à la base du Centcom à Doha, la
saoudienne Al Arabia de Doubaï, à la
base aéronavale française d’Abou Dhabi,
enfin la nouvelle chaine du Prince al
Walid Ben Talal, «Al-Arab», à la base
navale américaine de Manama (Bahreïn).
http://www.renenaba.com/israel-de-la-propagande-part-13-2/
http://www.renenaba.com/israel-de-la-propagande-part-23/
http://www.renenaba.com/israel-de-la-propagande-part-33/
VII – Israël, l’un
des plus grands colonisateurs de la
planète.
Sur fond de
judaïsation des Tutsis en vue d’en faire
un levier d’influence dans la région des
grands lacs et de stérilisation des
femmes falashas, juives d’Ethiopie,
Israël est devenu l’un des plus grands
colonisateurs de la planète,
illustration symptomatique de la
schizothymie israélienne.
Le harcèlement israélien des communautés
libanaises d’Afrique et d’Amérique
latine constitue-t-il une opération de
diversion à la politique de judaïsation
des Tutsis avec l’objectif sous-jacent
de détourner l’attention sur la
politique raciste d’Israël à l’égard de
ses propres compatriotes, au-delà des
Palestiniens, par la stérilisation des
femmes juives d’Ethiopie (Falashas) pour
en réduire l’impact sur sa population?
http://kongolibre.over-blog.com/article-la-judaisation-des-tutsi-72149228.html
A occulter le fait
qu’Israël est devenu l’un des plus
grands colonisateurs de la planète? Plus
précisément, le harcèlement des libanais
du Nigeria et du Sierra Leone vise-t-il
exclusivement à éliminer des concurrents
dans l’exploitation diamantifère du
sous-sol africain et à assécher le flux
financier provenant des émigrés chiites
vers leurs coreligionnaires du sud
Liban? Ou à fragiliser le glacis
constitué par l’immigration chiite
libanaise en Afrique et en Amérique
latine face à la colonisation rampante
des terres entreprises par Israël dans
ses deux zones? Une colonisation de
l’ordre de 20 fois la superficie de la
Palestine. Israël dont l’expérience de
la colonisation de la Palestine l’a
conduite à coloniser des terres à
travers le Monde représentant vingt fois
sa superficie au détriment des
populations et de l’environnement des
pays pauvres (3).
Les scandales
abondent au Cogo Kinshasa où Laurent
Désiré Kabila a payé de sa vie ses
indélicatesses. En Guinée aussi avec le
scandale de Simandou mettant en cause
l’homme le plus riche d’Israël, Benny
Steinmetz. Une des plus importantes
opérations de pillage des richesses
minières d’Afrique sur fond de
corruption des élites africaines et
d’évasion de capitaux dans des paradis
fiscaux.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/09/24/les-milliards-de-simandou_3483463_3212.html
L’offensive
médiatique et politique israélienne
viserait en outre à fragiliser les
défenses arabes à la périphérie du camp
atlantiste, via l’Amérique latine, le
Maghreb, l’Afrique sud saharienne,
l’ultime digue de retenue avant le grand
déferlement chinois vers l’Europe
occidentale.
Le démantèlement d’un important réseau
israélien en Tunisie, en 2012, relève de
cette stratégie, dont l’objectif à terme
est d’aménager la principale base
opérationnelle du Mossad au Maghreb,
dans ce pays en pleine transition
politique, à la charnière de l’Afrique
et de l’Europe, jadis chasse gardée
occidentale. Les Etats Unis y ont déjà
aménagé le QG de l’Africom (Commandement
pour l’Afrique) à Remada, dans le sud de
la Tunisie.
Le Mossad
recruterait même des journalistes arabes
pour surveiller les libanais d’Afrique,
selon les révélations faites au journal
espagnol El Pais par un ancien agent, le
journaliste algérien Saïd Sahnoune.
Recruté à Tel-Aviv en 1998, usant de sa
qualité de journaliste, il espionnait
pour le Mossad à Abidjan en
Côte-d’Ivoire. Il était chargé de la
surveillance de la colonie libanaise
chiite en Afrique de l’Ouest.
Sahnoune espionnait également en
Tunisie, mais surtout au Liban après le
retrait d’Israël du Sud du pays, qu’il
occupait jusqu’en 2000.
Dans le même ordre d’idées, la
nomination à la tête de l’Agence
française pour le développement de M.
Dov Zerah, pourrait donner un début de
crédit à cette hypothèse en ce que la
propulsion du président du consistoire
israélite de Paris et secrétaire général
de la Fondation France Israël au poste
stratégique de dispensateur de l’aide
financière française à l’Afrique est
intervenue, le 2 Juin 2010, six mois
avant l’indépendance du sud Soudan,
alors que «la bataille du Nil» sur la
répartition des quotas des eaux de ce
fleuve africain battait son plein entre
l’Egypte et les alliés africains
d’Israël: l’Ethiopie et le Kenya
notamment.
S’appuyant sur les
pays africains anglophones non
musulmans, l’Ethiopie, l’Ouganda et le
Kenya, Israël a opéré une percée
diplomatique majeure dans l’Afrique
anglophone obtenant la réduction du
quota des eaux du Nil de l’Egypte, la
plus grande pantalonnade diplomatique de
l’ère Moubarak, qui lui a couté son
pouvoir à l’Egyptien. Négociant avec
l’égyptien Moubarak, lui faisant
miroiter la possibilité d’une succession
dynastique en faveur de son fils, Israël
a incité les états africains à réclamer
une majoration de leur quote-part dans
la répartition hydraulique du cours
d’eau, alléchant les Africains par des
projets économiques et les investisseurs
égyptiens par des promesses
d’intéressement aux projets israéliens.
En Ethiopie, Israël a financé la
construction de dizaines de projets pour
l’exploitation des eaux du Nil Bleu.
L’accès d’Israël au périmètre du bassin
du Nil, via le sud Soudan avec le
concours français et américain, s’est
doublé de la mise en route de la
construction d’un Canal reliant la Mer
Rouge à la Mer Méditerranée, depuis
Eilat. Disposant de deux voies de
navigation, l’un pour l’aller, l’autre
pour le retour, le canal israélien,
contrairement à l’Egyptien concurrencera
fortement le Canal de Suez et entrainera
une perte de 50 pour cent des recettes
égyptiennes de 8 milliards de dollars
par an à 4 milliards.
L’offensive anti
Hezbollah en Amérique latine viserait en
outre à jeter un écran de fumée sur la
face hideuse de l’humanitarisme
israélien. A camoufler la colonisation
rampante des terres en Colombie et cette
singulière imposture que constitue la
reproduction du régime d’apartheid de la
Palestine au Honduras. Ah les
douloureuses réminiscences. «Le Honduras
est aujourd’hui, comme la Palestine, un
laboratoire du génocide indigène,
laboratoire des techniques de
contre-insurrection, laboratoire de
ghettoïsation et contention de
populations mises en esclavage. Il est
aussi le laboratoire de la mise en place
d’un néo libéralisme absolu, grâce à la
cession de souveraineté sur des régions
entières du pays par les moyens de la
«Loi Hypothèque » et la création
d’enclaves néo libérales soustraites au
territoire national, les «Zones d’Emploi
et de Développement Economique» ou
«Cités Modèles» ou «Villes Charters»,
ainsi que la cession des droits sur
l’ensemble des ressources naturelles du
pays» (4).
Dans ce grand jeu
des puissances, l’Afrique émerge comme
champ de bataille stratégique, dont la
Chine en a fait sa ligne de front dans
sa recherche d’une plus grande influence
mondiale, triplant son commerce avec le
continent, verrouillant ses ressources
énergétiques, et, fait plus grave pour
l’avenir des Occidentaux, assurant
l’éducation des futures élites
africaines dans les universités
chinoises. Le nouvel humanitarisme
sélectif des anciennes puissances
coloniales, qui fustigent le Soudan mais
couvrent de mansuétude d’aussi
redoutables autocrates que le tchadien
Idriss Deby, de même que son
prédécesseur Hissène Habré, qui
organisent la fraude électorale pour
assurer l’élection d’Ali Bongo au Gabon
pour instituer une dynastie républicaine
qu’ils dénoncent en Syrie, parait sans
consistance face au poids d’une Chine,
sans passif colonial avec l’Afrique,
dispensant de surcroît un important flot
de liquidités, sans contrepartie
politique.
VIII – Un hasard
nullement le fait du hasard
Le Hezbollah n’est
certes pas un ange, pas plus qu’Israël
un chérubin. Israël, le plus important
soutien des dictatures du tiers monde,
l’allié indéfectible du régime
d’Apartheid d’Afrique du sud. La garde
prétorienne de tous les dictateurs
francophones qui ont pillé l’Afrique. De
Joseph Désiré Mobutu (Zaïre-RDC), à Omar
Bongo (Gabon), à Gnassingbé Eyadema
(Togo) et même Félix Houphouët-Boigny
(Côte d’Ivoire) et Laurent Gbagbo, à
Paul Biya, le président off-shore du
Cameroun, dont le territoire sert de
transit aux ravisseurs Boko Haram.
Au-delà en Amérique latine au Honduras,
à la Colombie et au Paraguay.
De par sa
programmation et sa thématique, le livre
d’Yves Mamou, par ailleurs remarquable
auteur de l’ouvrage- «La direction du
Trésor, une machine de pouvoir» Editions
La Découverte- répond pleinement au
phénomène de sérendipité. Un heureux
hasard à son éditeur, à son auteur et
sans doute aussi à son inspirateur.
Mais pour quelqu’un averti un tant soit
peu des stratégies de communication en
amont, en période de crise, cet heureux
hasard résonne comme un curieux hasard.
Un hasard nullement le fait du hasard.
…A vaincre sans péril…….
Partie remise pour Yves Mamou. Avec
toute ma cordialité confraternelle pour
son «dernier acte»
Notes
- 1 – Cf. à ce
propos les deux ouvrages de Kristina
Borjesson: « Black List, quinze
grands journalistes américains
brisent la loi du silence» de
Kristina Borjesson–Editions les
Arènes-2003 et «Média control, huit
grands journalistes américains
résistent aux pressions de
l’administration Bush» Kristina
Borjesson–Les Arènes–Mai 2006.
http://www.renenaba.com/les-journalistes-nouveaux-acteurs-des-relations-internationales/
- 2 –
http://www.renenaba.com/la-strategie-mediatique-etats-unienne-1945-2005/
- 3 – La
colonisation israélienne des terres
dans le Monde
- Israël est à
la tête des pays qui contrôlent les
terres dans les pays pauvres, avec
les Etats Unis, la Grande Bretagne
et la Chine, selon une étude de «The
Journal of the National Academy of
Sciences of the United States».
Selon cette étude intitulée «Global
Land and Water Grabbing
(accaparement mondial de la terre et
des eaux) et publiée par la revue
Golias Hebdo N° 275-(semaine du 14
au 20 Février 2013), 90 pour cent de
ces terres se trouvent dans 24 pays
situées pour la plupart en Afrique,
en Asie et en Amérique latine.
Depuis la crise alimentaire de
2007-2008, les sociétés étrangères
s’emparent de dix millions
d’hectares annuellement de terres
arables.
- En
République Démocratique du Congo
pour la culture de la canne à
sucre, en sus de l’exploitation
diamantifère.
- Au Gabon
pour la culture du Jatropha,
nécessaire à la production de
biocarburants;
- En Sierra
Leone où la colonisation
israélienne représente 6,9 pour
cent du territoire de ce pays de
l’Afrique de l’Ouest de surcroit
diamantifère.
- En
Colombie, où Israël a pris le
contrôle d’immenses superficies
pour cultiver la canne à sucre.
- Aux
Philippines où la proportion des
terres confisquées atteint 17,2
pour cent de la surface des
terres agricoles.
- 4- A propos de
la présence israélienne en Afrique
et Amérique latine et la guerre
planétaire qui s’y déroule entre
Israël et le Hezbollah:
http://www.renenaba.com/liban-diaspora-2-2/
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