MADANIYA
France : Manuel Valls, NO PASARAN !
René Naba
Mardi 6 décembre 2016
Un «caniche» de Hillary Clinton,
piégé par sa psychorigidité.
Le
sobriquet lui colle à la peau : Manuel
Valls est un sarkozyste de gauche. Pis,
l’alter ego de Nicolas Sarkozy dont il
fut son successeur au ministère de
l’Intérieur est en fait le plus fervent
adepte socialiste des néo-conservateurs
américains, plus exactement un
socialiste «néo conservateur américain
avec un passeport français», pour
paraphraser l’expression du transfuge
socialiste Eric Besson, spécialiste de
la culbute idéologique.
Le Roi
Manu est nu, démasqué par sa
psychorigidité et sa docilité aux
oukases américains et israéliens au
point que si Tony Blair, l’ancien
premier ministre britannique
travailliste, est passé à la postérité
pour être le «caniche de George Bush Jr»
pour sa servilité à l’égard du président
américain lors de l’invasion américaine
de l’Irak, en 2003, son homologue
socialiste français aura été le «caniche
d’Hillary Clinton» la grande calcinée
des élections présidentielles
américaines de 2016, la fausse démocrate
ordonnatrice de la destruction de la
Libye.
Son
opposition obsessionnelle et compulsive
à la libération de Georges Ibrahim
Abdallah, le doyen des prisonniers
politiques dans le monde, aura été sa
marque de fabrique à son passage au
pouvoir.
Elle
paraît devoir se retourner contre lui,
piégé par lui même révélant par là même
et son mépris du droit de son pays et sa
servilité à l’égard de ses maîtres
américains et israéliens.
Une
imposture de la part de cet ancien pro
palestinien avéré muté en philo sioniste
exacerbé à la faveur de sa
matrimonialité nouvelle.
La camarade Rima, alias Jacqueline
Esber, liquidateur de l’attaché
militaire israélien à Paris Yacov
Barsimentov.
Par un
curieux hasard de l’histoire, sa
candidature à la présidentielle
française en substitut à la défaillance
de son chef nominal François Hollande a
coïncidé avec les révélations du journal
libanais «Al Akhbar» sur l’identité du
véritable meurtrier de Yacov Barsimentov,
l’attaché militaire israélien à
l’ambassade israélienne de Paris, en
1982, à l’origine de l’inculpation de
Georges Ibrahim Abdallah, le militant
chrétien libanais pro-palestinien.
Cette
révélation, 34 ans après l’assassinat du
faux diplomate israélien, en pleine
campagne électorale française, place en
porte à faux le sauveur du Parti
Socialiste en pleine déroute. Et le
renvoie à ses propres forfaitures,
remettant en question le bien fondé de
l’incarcération du militant communiste
libanais.
Pour le locuteur arabophone, le récit de
cette affaire sur ce lien
Native
du district d’Akkar, dans le nord du
Liban, mais habitant le quartier d’Achrafiyeh,
le secteur de la bourgeoisie chrétienne
de Beyrouth, l’étudiante en droit de
l’Université Libanaise sera gagnée par
l’euphorie révolutionnaire impulsée par
la dynamique des guerres de libération
nationale des décennies 1960-1970, -des
Vietnamiens et Algériens, des
guérilleros latino américains et des
fedayins palestiniens-, au point de
s’engager dans les «Fractions Armées
Révolutionnaires Libanaises» (FARL),
l’organisation de rattachement de
Georges Ibrahim Abdallah, célèbre pour
ses attentats de Paris en 1986, au plus
fort de la co belligérance de la France
aux côtés de l’Irak dans sa guerre
contre l’Iran.
En
prévision de l’invasion israélienne de
Beyrouth, en juin 1982, et à la faveur
des troubles sociaux en Pologne sous
l’égide du syndicat Solidarnosc, Israël
sous l’autorité du premier ministre
ultra droitier Menahim Begin, un ancien
des services israéliens, se livre, coup
sur coup, à l’annexion du Golan syrien,
à l’annexion définitive de Jérusalem
comme capitale éternelle d’Israël,
multipliant les raids contre les
positions palestiniennes.
L’invasion devait déboucher sur
l’intronisation du chef milicien
phalangiste pro-israélien Bachir Gemayel
à la présidence libanaise et conduire à
un traité de paix entre le Liban et
Israël. Le projet capotera sous les
coups de butoir de la Résistance
libanaise.
Dans la
foulée, la militante aux solides
convictions révolutionnaires décide
alors de porter le combat sur le terrain
de ses ennemis. De pourchasser les
Israéliens et leurs alliés Américains
sur leur lieu de déploiement et non de
subir leurs assauts répétés sur le sol
national. De modifier les règles
d’engagement du combat.
Coiffée
d’un bonnet blanc, muni d’un pistolet
tchèque de 7,6 mm, Rima procède, le 3
avril 1982, à la liquidation de Yacov
Barsimentov, officiellement attaché
militaire israélien à Paris, en fait
agent du Mossad, honoré en Israël au
«Israël intelligence héritage and
commémoration», le monument dédié à la
mémoire des agents de la centrale
israélienne du renseignement, mort en
service commandé.
C’est ce
même pistolet d’ailleurs qui avait déjà
servi pour assassiner le 18 janvier
1982, du Lieutenant-colonel Charles Ray,
officiellement attaché militaire à
Paris. En fait, un agent de la DIA
(service des renseignements américains)
et vétéran du Vietnam, ancien membre de
l’équipe de l’opération «Air Lift», les
bombardements aériens massifs du Vietnam
du Nord. Pas de civils innocents, ni de
blanches colombes, mais des hommes de
l’ombre aux mains tachés de sang.
Pour un
pays régulièrement envahi par Israël, en
1978, dans le cadre de l’opération
Litani, en 1982, opération paix en
Galilée, quasi quotidiennement bombardé
au sud Liban, le comportement de la
militante communiste relevait de l’acte
de guerre, un acte de légitime défense,
soutenait-elle, non d’un crime crapuleux
de droit commun.
Jacqueline Esber, alias «Camarade Rima»,
est décédée mi novembre 2016, au Liban,
à 57 ans, au terme d’une vie clandestine
consacrée à la lutte souterraine,
pourchassée par les services américains,
israéliens, occidentaux et leurs
nombreux agents libanais sur place.
La
révélation de l’identité du véritable
liquidateur de l’agent israélien
Barsimentov, un véritable coup de pied
dans la fourmilière, pourrait ébranler
l’édifice judiciaire sur lequel se
fondait l’incarcération de Georges
Ibrahim Abdallah. En la frappant de
caducité, révéler au grand jour les
manigances politico-administrativo-judiciaires
pour faire du captif libanais un «emmuré
vivant», dans la digne tradition des
lettres de cachot de la Monarchie; Et
poser d’une manière sous jacente la
responsabilité de Manuel Valls dans ce
qui pourrait être sinon une forfaiture à
tout le moins un déni de droit
Pour aller plus loin :
Le témoignage de Yves Bonnet, à
l’époque directeur de la DST :
et celui de
Jacques Marie Bourget, ancien
correspondant de guerre au Liban :
Un homme d’ordre, un homme aux
ordres
Mais de
cela, Manuel Valls n’en a cure, à tout
le moins tant qu’il ne se rêvait pas
d’un destin présidentiel. Cet homme
d’ordre est un homme aux ordres.
L’accusation n’est pas gratuite. Elle se
fonde sur un document authentique.
Laurent
Fabius (Affaires étrangères) et Manuel
Valls (Intérieur) ont, en fait, obéi aux
injonctions d’Hillary Clinton, à
l’époque secrétaire d’état, en empêchant
la libération de Georges Ibrahim
Abdallah, qui leur recommandait
instamment de tout faire pour entraver
la mise en oeuvre de la décision de la
Justice ordonnant la remise en Liberté
du militant pro-palestinien.
Un
document l’atteste et prouve par
ricochet la servilité du candidat à la
magistrature suprême française.
https://docs.google.com/viewerng/viewer?url=http://www.madaniya.info/site/uploads/2016/12/Note_US_Georges_Abdallah_-_C05797452.pdf
Pour
l’histoire et pour information des
lecteurs, en sa qualité ministre de
l’intérieur, Manuel Valls avait
volontairement retardé la signature du
décret d’expulsion de Georges Ibrahim
Abdallah, exigé par la justice française
pour sa sortie de prison, prolongeant
ainsi arbitrairement de deux mois la
détention du militant pro palestinien
qui avait purgé sa peine depuis dix ans.
Pire son
philo-sionisme le portera à surenchérir
sur le standard israélien en matière de
crimes de sang, dans un excès de zèle
propre aux néophytes.
Sous le
gouvernement de Jean Marc Ayrault, les
principaux ministères régaliens du
premier gouvernement de la mandature
Hollande, le ministère de la justice
(Christine Taubira), le ministère des
Affaires étrangères (Laurent Fabius),
voire même le ministère de la Défense
(Jean Yves le Drian), étaient, tous,
favorables à la libération de Georges
Ibrahim Abdallah, à l’exception du
ministère de l’intérieur.
Au
mépris des usages diplomatiques, qui
confient au Quai d‘Orsay le monopole des
contacts avec les Ambassadeurs en poste
à Paris, Manuel Valls recueillaient
directement les doléances américaines et
israéliennes sur ce sujet, sans en
référer au Quai d’Orsay. Pis, il
établira un standard qui outrepasse le
standard israélien en la matière. Un
déni de droit qui constitue un de ses
rares titres de gloire à son passage
place Beauvau et à Matignon.
Manuel
Valls passera à la postérité pour avoir
été l’homme qui a refusé, sur injonction
israélo-américaine et au mépris d’une
décision de justice de son propre pays,
la remise en liberté de Georges Ibrahim
Abdallah. Terrible responsabilité.
Le zèle d’un philo-sioniste
néophyte.
Lié de
son propre aveu, «de manière éternelle à
la communauté juive et à Israël» (1), il
réservera son premier déplacement
ministériel en province, le 21 Mai 2012,
pour un dîner avec le CRIF PACA
Marseille. Stigmatisant à cette occasion
le boycott d’Israël, mais non la
phagocytose de la Palestine ou sa
rétention des recettes d’exportation des
produits de Cisjordanie, il se placera
ainsi sur la même longueur que Richard
Prasquier, le président du CRIF, réputé
pour ses tonitruances
inconditionnellement pro israélienne.
Sa
profession de foi, -lors du lancement du
groupe d’amitié avec Israël, le nouveau
lobby français pro israélien en pleine
campagne présidentielle en avril 2012,
«Israël, grande nation parmi les
nations»-, a retenti comme une
tartarinade démagogique.
En
résonance avec ses prises de position
xénophobes à Évry, la ville dont il est
le maire, dont il souhaitait y
implanter, -selon le modèle des colonies
israéliennes?- davantage de «white et de
blancos» pour y diluer la population
bariolée. En résonance avec son projet
de dispersion des Roms de France, de la
répudiation du terme socialiste un terme
«archaïque» du XIX me siècle, à
l’abrogation des 35 heures.
Un homme
controversé, au point qu’un hiérarque
socialiste, le secrétaire national à la
culture, Frédéric Hocquard a suggéré
«une mesure d’éloignement du
gouvernement à l’encontre de Valls». Si
controversé que le politologue Thomas
Guénolé lui recommandera instamment de
renoncer à briguer le suffrage de ses
concitoyens. C’est dire le rejet qu’il
suscite dans son propre camp. Mais non
dans le camp adverse.
Le standard israélien et le
précédent Samir Kintar.
Israël
considère qu’un crime de sang de nature
«terroriste» est imprescriptible de même
que la peine y afférente. Par crime de
sang s’entend tout acte commis par un
étranger (goy) ayant abouti au meurtre
et à l’assassinat d’un israélien, qui se
définit d’ailleurs par acte de
terrorisme. Les règlements de compte au
sein de la mafia juive américaine ou au
sein de la mafia israélienne ne figurent
pas dans cette catégorie de même que les
crimes passionnels. De même que les
crimes commis par des goyim ou contre
des goyim. Israël s’est ainsi exonéré
des massacres de Sabra Chatila, en
septembre 1982, à Beyrouth, faisant
valoir, selon le premier ministre de
l’époque, Menahem Begin que «Des goyim
ont tué d’autres goyim en quoi Israël
est responsable?»
Samir
Kintar, le militant libanais pro
palestinien, a commis un attentat en
Israël même provoquant une dizaine de
victimes dont plusieurs morts. Son crime
était théoriquement imprescriptible et
sa peine aussi.
Pourtant
Kintar, doyen des prisonniers politiques
arabes en Israël, a été libéré après 24
ans de captivité au terme d’un échange,
matérialisé par la restitution de
dépouilles de soldats israéliens contre
sa libération et celle de plusieurs
dizaines de prisonniers libanais,
palestiniens et arabes.
Il
aurait été judicieux, -et il serait
judicieux pour se dégager de cette
souillure morale-, d’appliquer à Georges
Ibrahim Abdallah, la jurisprudence
israélienne en la matière, dans une
sorte de démonstration par l’absurde.
Mais
Manuel Valls s’est refusé à cette
option. Devant une telle disparité de
traitement se pose la question du
«double standard» de comportement, à
savoir «pourquoi ce qui est bon pour
Israël n’est pas bon pour la France», un
pays pourtant souverain? Ou, alors,
faudrait-il tuer deux soldats israéliens
pour obtenir la libération de Georges
Ibrahim Abdallah, en échange de leurs
dépouilles?
La Cour
d’appel avait ordonné la libération de
Georges Ibrahim Abdallah en subordonnant
sa remise en liberté à un arrêté
d’expulsion du territoire du ministre de
l’intérieur. Beaucoup y ont vu dans
cette décision de justice une double
peine déguisée infligée au prisonnier.
Un principe prohibé par le droit
français.
D’autres, tout aussi nombreux, ont
considéré que le fait de subordonner, à
tout le moins de conditionner la mise en
application d’une décision de justice, à
une décision administrative du ministère
de l’intérieur, a constitué un cas
flagrant d’atteinte aux principes
généraux du droit, un principe
constitutionnel, le principe de la
séparation des pouvoirs.
La Cour
de cassation a, elle, rendu un arrêt
sans renvoi à propos de Georges Ibrahim
Abdallah. Une décision qui coupe la voie
à tout recours ultérieur possible devant
une juridiction française.
Un arrêt
à la Kafka en somme en ce que le doyen
des détenus politiques de France a déjà
purgé sa peine et sa libération
ordonnée. La cour de cassation le
renvoie à sa case départ : La prison
sans fin, sans issue.
Une suspicion
légitime.
Les
positions de Manuel Valls, sur son
attachement inaliénable «au peuple juif
et à Israël» en raison de sa
matrimonialité nouvelle pourrait poser
la question du bien-fondé d’une action
en suspicion légitime à son encontre en
ce que son positionnement personnel et
affectif, légitime tant que d’ordre
privé, est en contradiction avec ses
responsabilités politiques, dès lors
qu’elles sont affichées publiquement.
Pour aller plus loin sur son
épouse et son drôle d’orchestre.
Manuel
Valls devait entériner
administrativement une décision
judiciaire et non se substituer à la
justice. Sa crédibilité aurait été plus
grande si la politique des pouvoirs
français avait été frappé d’une plus
grande cohérence en s’abstenant par
exemple de soutenir des djihadistes à la
dangerosité autrement plus grande que le
prisonnier libanais, en soutenant
d’abord les dictatures arabes, puis en
favorisant la prise de pouvoir par la
frange la plus extrême du djihadisme
erratique en Libye, en Syrie et en
Tunisie.
Mal
jugé, mal condamné, le cas de Georges
Ibrahim Abdallah constitue une ignominie
dans l’ignominie. L’ostracisme dont il
est l’objet l’a projeté, par contrecoup,
au rang de héros mythique du combat
palestiniens, au même titre que Marwane
Barghouti, le chef du Fatah et Ahmad
Saadate, le chef du Front Populaire pour
la Libération de la Palestine. En trente
ans de connivence franco libanaise au
plus haut niveau, sous le tandem Jacques
Chirac Rafic Hariri, puis sous le
partenariat Sarko-Qatari, sur fond
d’affairisme, pas un dirigeant libanais
n’a soulevé la question de la détention
arbitraire de leur compatriote.
Alors
que Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah,
réussissait l’exploit de libérer des
prisons israéliennes plusieurs dizaines
de combattants pro-palestiniens libanais
et arabes -notamment le doyen des
prisonniers politiques arabes en Israël,
le druze libanais Samir Kintar, – sans
le moindre chiite dans le lot- aucun des
dirigeants sunnites libanais qui se sont
succédé à Paris ou à Washington tant
Rafic Hariri, que Fouad Siniora, que
Saad Hariri ou Najib Mikati- n’a osé
soulever auprès de ses interlocuteurs
occidentaux le cas de leur compatriote
otage des Français.
Arbitrairement
maintenu en prison au terme de sa
détention,Georges Ibrahim Abdallah a été
promu depuis à la digité de doyen des
prisonniers politiques dans le Monde,
avec l’américain Mumia Abou Jamal. Au
point que le quotidien libanais «Al
Akhbar» mettait l’hypothèse d’une prise
d’otages d’un Français en vue d’obtenir
son échange avec Georges Ibrahim
Abdallah
Le «Pays des Droits
de l’Homme»… coupable d’abus de droit.
Au-delà
du bien-fondé de sa condamnation sur la
base de preuves sujettes à caution,
l’homme a purgé sa peine. Libérable
depuis 12 ans, il a été maintenu en
détention sur ordre direct des
États-Unis, aiguillonnées en sous-main
par Israël.
Une
peine a été accomplie dans sa totalité.
Elle implique la libération du détenu.
Une libération n’est pas une faveur.
Elle s’impose par application du
principe de la légalité des délits et
des peines. La peine, accomplie de
manière exemplaire, c’est-à-dire en
conformité avec les règles de bonne
conduite, ouvrait droit à une libération
anticipée. Cela n’a pas été le cas. Mais
cela ne doit pas se compenser pour
autant par une détention sinon illégale,
à tout le moins arbitraire.
Que la
France respecte ses lois, l’expression
de la volonté générale représentée par
l’Assemblée nationale, artisan du Code
Pénal. L’application d’un droit ne
constitue pas une faveur, mais une
obligation morale. Le Droit applicable
en France par la France pour l’honneur
de la France.
Le parfait contre
exemple de l’opposition cathodique arabe
moderne
Georges
Ibrahim Abdallah, par son incarcération
prolongée -sa captivité injustifiée-,
est devenu le symbole vivant de la
résistance à l’arbitraire et à
l’oppression. L’honneur des Arabes, la
conscience des révolutionnaires, le
remord vivant des militants de tous
bords.
Né libre
et demeuré tel. Fidèle à son engagement.
Fidèle à lui-même. Fidèle à sa liberté,
sa compagne de captivité, durant sa
période d’incarcération. Un homme libre
en captivité. Tel est le paradoxe de cet
homme de conviction et de rare courage,
victime des contradictions françaises.
Pleinement Libre, mais retenu en otage
de considérations politiques françaises
où le prétendu sauveur de la gauche fait
capoter une remise en liberté, non au
nom de la raison d’état, mais pour des
considérations électoralistes.
En 32
ans de captivité, l’homme n’a jamais
renié ses convictions, jamais déserté le
combat politique, jamais été intimidé
par le comportement dilatoire de son
geôlier. Jamais cafté sur ses camarades
de combat.
De la
race des hommes libres. Pas plus «Uncle
Ben’s» que «Bounty». Ni un «native
informant» (2) ou un «rented negros» (3)
qui peuplent malheureusement nos
lucarnes et polluent nos esprits
Entre
Georges Ibrahim Abdallah et la version
moderne de l’opposition arabe, désormais
invariablement off-shore, invariablement
dans les rets de l’ancien pouvoir
colonial, –qui se déploient téléguidés
depuis les chancelleries des anciennes
puissances coloniales, en costume
cravate et des golden-cartes de crédit
alimentées par les pétrodollars
monarchiques–, il existe une différence
de stature. La même différence de
stature entre Shirine Ebadi, Prix Nobel
de la Paix, militante des Droits de
l’Homme en Iran même, sur le territoire
de son propre pays, et les mondaines de
l’opposition cathodique de Syrie et
d’ailleurs. C’est parure de diamants
contre peanuts.
Catalan! No Pasaran
Atypique, son parcours a transcendé les
traditionnels clivages ethnico religieux
qui constituent les habituelles grilles
de lecture du conflit
israélo-palestinien. Transcendé ses
données de naissance pour maintenir
vivante la flamme de la Résistance et
l’empêcher de sombrer dans la reptilité.
Propulsé
au rang de symbole, il sert d’exemple à
la génération de la relève. Une mutation
qui échappe à l’entendement de Manuel
Valls plus coutumier des manœuvres
politiciennes qu’à la charge
mobilisatrice d’un symbole.
Qu’un
aspirant à la magistrature suprême
bafoue les lois de son pays, de manière
flagrante, ne mérite pas d’accéder aux
responsabilités suprêmes.
Que les
hommes épris de paix et de justice dans
le Monde se joignent au combat pour le
respect de la parole de la France tant
il importe que la France respecte sa
parole pour que le monde puisse
continuer à respecter la parole de la
France.
Que tous
se liguent pour mettre en échec le
projet du faux socialiste, en levant
l’ostracisme qui frappe l’un des plus
célèbres prisonniers politiques du
Monde.
L’arbitraire dans le «Patrie des Droits
de l’Homme». Quelle infamie. La marque
d’un nanisme la politique. La marque
d’un nain politique captif de ses
présupposés idéologiques.
Sauf à
satisfaire une ambition personnelle
démesurée, au risque d’accentuer la
fracture au sein de son propre camp, la
candidature de Manuel Valls aux
élections présidentielles de 2017 est un
mauvais service rendu à la gauche, au
renouvellement du socialisme, un mauvais
service à la France, qu’il importe de
combattre avec vigueur.
Manuel
Valls passera à la postérité pour avoir
été l’homme qui a refusé, au mépris
d’une décision de justice de son propre
pays, sur injonction israélo-américaine,
la remise en liberté de Georges Ibrahim
Abdallah. Terrible responsabilité.
CATALAN! No PASARAN.
No
pasarán! «Ils ne passeront pas!». Ce
slogan politique a servi de cri de
ralliement des républicains espagnols en
lutte contre les fascistes partisans du
général Francisco Franco lors de la
guerre civile espagnole (1936-1939).
Il reste
associé à Dolores Ibárruri
Gómez(1895-1989) qui le popularisera dès
le premier jour de la lutte dans un
discours radio-diffusé.
Références
1 –
Retour sur ce personnage «lié d’une
manière éternelle à Israël» cf. à ce
propos Daniel Schneidermann Arrêt sur
images 09/11/2012: Dans les trous noirs
de Wikipédia où le Fondateur d’@rrêt sur
images relate une opération de gommage
dont le ministre socialiste de
l’intérieur en a été bénéficiaire de la
part de Wikipédia : «En France, ils sont
plusieurs «patrouilleurs», qui
consacrent du temps à y traquer les
liens douteux, par exemple vers les
sites pédophiles. Un de ses derniers
coups de gomme en date, dans la page de
Manuel Valls, il a supprimé une citation
du ministre à Radio Judaïca à
Strasbourg: «Par ma femme, je suis lié
de manière éternelle à la communauté
juive et à Israël». «Totalement
anecdotique», assure un patrouilleur.
«Quelqu’un comme Valls qui a une grande
envergure, qui a fait des choses,
prendre une citation sur une radio qui
en plus n’est pas très connue, ça
n’apporte pas grand-chose à l’article»,
dit Wikipédia Notons bien que le
«gendarme» ne dit pas que la citation
est fausse, mais simplement qu’elle est
«anecdotique», alors que Manuel Valls
est ministre de l’Intérieur et des
Cultes.
La vidéo que tente de faire
disparaître Manuel Valls par
Hicham Hamza | le 12 décembre, 2012
Illustration
Manuel Valls à Jérusalem, le 23 mai.
GALI TIBBON / AFP
© madaniya.info -
Tous droits réservés.
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le dossier
Election 2017
Les dernières mises à jour
|