MADANIYA
L’«œil borgne sur la Syrie», nombril du
Monde
René Naba
Mardi 5 avril 2016
Le Monde : De quotidien vespéral de
référence à quotidien crépusculaire de
déférence
Le Monde se veut non le centre du
Monde, mais le nombril du Monde. De ce
privilège il use souvent avec
discernement, le plus souvent, sans
discernement.
Ainsi Jean Marie Colombani décrétera
un beau jour de septembre 2001, sans
crier gare, que nous étions « tous
Américains », s’arrogeant abusivement le
droit de prendre en otage l’opinion
française, négligeant les méfaits des
États-Unis au Vietnam et les ravages de
l’effet orange sur sa population civile,
la vitrification nucléaire de cibles
civiles au Japon (Hiroshima et
Nagasaki), la transformation de
l’Amérique latine en vaste « République
bananière » pour le seul profit de la
compagnie « United Fruit ». Sans compter
le soutien américain aux dictatures
d’Augusto Pinochet (Chili), de Jorge
Videla (Argentine) et de Ferdinand
Marcos (Philippines), ainsi que la
déstabilisation du tiers monde du
Guatemala (Arbenz), à l’Iran (Mossadegh)
à l’Indonésie (Ahmad Soekarno), avec à
la clé deux millions de communistes
indonésiens exécutés.
Juste retour des choses : JMC,
l’ancien maître du Monde, le commensal
de Torcello, finira sa carrière
rubricard d’un journal gratuit d’un
nabab capitaliste.
Ignace Leverrier, Florence Aubenas :
La dette d’honneur du Journal le Monde à
l’égard de Haytham Manna
Sa lointaine et éphémère successeure,
Nathalie Nougayrède, fera du journal de
Beuve Mery un amplificateur multiplex
des thèses atlantistes du pouvoir
socialiste, nichant dans ses colonnes,
comme autant de meurtrières, de faux nez
de l’administration française, exerçant
une sorte de police de la pensée dans la
digne tradition des régimes
totalitaires.
Dans ce dispositif, une place
particulière sera occupée par le blog du
clandestin de l’administration Pierre
Vladimir Glassman, ancien résident à
Damas, perçu dans les milieux
progressistes arabes de Beyrouth comme
un chiffreur de l’ambassade et désigné
sous le sobriquet « Al Kazzaz ». Sous le
pseudonyme d’Ignace Leverrier, toujours
ce besoin de clandestinité, il animera
dès le début de la guerre de Syrie un
blog « Un œil borgne sur la Syrie », qui
se vivra comme le prescripteur d’opinion
du Monde.
Tirant profit de la crédibilité du
journal pour agir en toute immunité,
crachant leur venin en toute impunité,
la première dame directrice du Monde
privera, paradoxalement, de « droit de
réponse » les cibles de la haine
cyberactiviste des porte-flingues des
services français, alors que ce
quotidien, propriété du trio
millionnaire BNP (Berger-Niel-Pigasse),
bénéfice, au titre de la pluralité de la
presse, d’une subvention de 18 millions
d’euros par an, financée par les
contribuables.
Le Journal le Monde s’est ainsi
particulièrement singularisé dans la
couverture de Syrie par une vision
hémiplégique du cours de la guerre. Il
se distinguera en qualifiant d’autorité,
arbitrairement, un opposant historique
au régime baasiste, Haytham Manna, de «
pro-assad », sans la moindre
justification.
L’ostracisation de tout débat public
d’un opposant historique syrien -de
surcroît laïc et démocratique- est en
contradiction tant avec la déontologie
professionnelle qu’avec les valeurs que
le quotidien professe. Mais cette
stigmatisation participe surtout d’une
contre-vérité historique en ce qu’il est
de notoriété publique que le propre
frère de Haytham Manna, meneur du
premier soulèvement de Deraa, en Aoùt
2011, déclencheur du soulèvement
populaire de Syrie, a été l’un des
premiers manifestants tués par les
forces de l’ordre et que son cousin a
été tué lui aussi sous la torture quinze
jours plus tard.
Au regard de ce tribut de sang, la
stigmatisation du Monde est d’autant
plus gratuite et délibérée que
l’animateur du site « Un œil borgne sur
la Syrie », Leverrier-Glassman-, un de
ses plus importants pourfendeurs, est
redevable à l’opposant syrien de sa
jonction avec Sadreddine Bayanouni, à
l’époque chef des Frères Musulmans de
Syrie. Une jonction opérée par Haytham
Manna à la demande pressante de son
compagnon de route le dirigeant
communiste Riyad Turk, qui pensait, à
tort, orchestrer par ce biais une
campagne médiatique pour favoriser sa
libération de prison.
Au delà de ces considérations, cette
stigmatisation signe surtout la marque
d’une rare ingratitude lorsque l’on
songe que l’une des plumes du journal,
l’amnésique Florence Aubenas, égérie des
djihadistes d’Alep, ancienne otage en
Irak des collègues djihadistes de Syrie,
lui est redevable de sa liberté, en ce
que M. Haytham Manna était intercédé
auprès de ses geôliers irakiens en sa
qualité de président du « Comité Arabe
des Droits de l’Homme », jouissant de
surcroît de son prestige d’opposant à la
double dictature baasiste en Syrie et en
Irak.
L’amitié avec Michel Seurat, ni
passe droit, ni rente de situation
L’amitié avec le chercheur Michel
Seurat, dont se prévalait Leverrier Al
Kazzaz pour justifier ses anathèmes, ne
saurait valoir rente de situation, ni
passe droit à l’intoxication et au
mensonge. D’autres amis de l’otage
français décédé en captivité à Beyrouth
honorent sa mémoire dans l’exercice
rigoureux de leur profession, sans
étalage, ni marchandage.
Faisons un sort aux poncifs, au
risque de déplaire aux pontifiants :
Haytham Manna doit sa sortie de Syrie au
co-voiturage sympathisant du couple
Seurat, à la fin de la décennie 1970. Ah
la mémorable manœuvre de dissimulation
de Marie Seurat Mamarbachi au poste
frontière de Masna’a pour camoufler
l’identité du fugitif, à l’époque
l’opposant le plus activement recherché
des services syriens.
Eh Oui. Rien moins que cela. Il
fallait être sur place, sur le terrain,
et bénéficier de la confiance des
protagonistes de cette affaire pour
accéder à ses informations périlleuses
et non se borner à conjecturer à
distance, à coups d’anathèmes. La règle
d’or de la profession est de ne parler
que de ce que l’on sait et non de
fantasmer sur ce que l’on ignore.
Alors Messieurs du journal Le Monde :
Haytham Manna, légèrement, modérément,
furieusement ou farouchement pro Assad ?
En tout cas plus ancien, plus déterminé
et plus constant dans son opposition et
à ce titre bénéficiant d’une plus grande
considération que certains des «
chouchous » du Monde, qui n’hésitaient
pas à faire des offres de service au
président syrien, dans le domaine de la
communication présidentielle, en
2008-2009, lors de son séjour parisien à
l’occasion du sommet de l’Union Pour la
Méditerranée, soit deux ans avant le
déclenchement du soulèvement syrien. Ah
quelle calamité ces opposants de la
dernière heure et leur zèle néophyte.
Qualifier de « pro-assad », au
prétexte de la criminaliser, toute
pensée dissidente porte la marque d’une
indigence intellectuelle et d’une
forfaiture morale, dont les deux anciens
résidents de Damas, François Burka
Burgat et Ignace Levrrier, auront été
l’incarnation la plus pitoyable d’un
comportement délationniste dans la pure
tradition des corbeaux français.
Dans une zone en proie à un intégrisme
dont Laurent Fabius, l’exfiltré du Quai
d’Orsay en a été le chantre, Haytham
Manna serait manipulé par qui ? Au
profit de qui ? Et surtout financé par
qui ? Par les bailleurs de fonds des
hôtes réguliers des médias français, y
compris des colonnes du Monde ?
Que les édicrates du Monde
interrogent donc Eric Chevallier, à
l’époque garde-chiourme de l’opposition
syrienne wahhabite, sur ses tentatives
désespérées de décrocher un « Shake
Hand/Hollande-Manna » pour la galerie.
Une opération « PO and PR » -photo
opportunity and public relations-, comme
le jargon de la profession désigne cette
opération de compensation des voyagistes
américains destinés à la galerie et
visant à établir un faux équilibre de
traitement.
Faut-il émarger sur le budget des
pétromonarchies du Golfe ou bénéficier
du label « arabe de service » pour
disposer de l’agrément du journal Le
Monde ? L’indépendance gêne-t-elle tant
au point de criminaliser un opposant non
affilié à aucune structure atlantiste ou
à un groupement djihadiste ? La vénalité
constitue-t-elle une marque de notoriété
sociale et partant de visibilité
médiatique ?
Le tandem équarisseur de la Syrie, la
France et la Turquie, est-il le mieux
placé pour assumer un rôle prescripteur
dans un pays anciennement sous son
mandat ? Sous peine traitrise, d’un
comportement relevant d’une abjection
morale absolue, la fonction d’un
bi-national est elle de lancer un appel
à la guerre depuis son pays d’accueil
contre son pays d’origine ?
Que l’on se le dise : Une pensée
défaitiste est une pensée de vaincus. Le
verdict est sans appel :
http://www.madaniya.info/2016/03/10/syrie-opposition-pensee-de-vaincu-pensee-vaincue-1/
Pour aller plus loin sur la
problématique de la guerre de Syrie, le
témoignage de Robert Kennedy Jr sur les
enjeux sous jacents de ce conflit,
infiniment plus complexe que les
analyses sommaires des graphomanes de la
presse française :
http://www.politico.eu/article/why-the-arabs-dont-want-us-in-syria-mideast-conflict-oil-intervention/
Nicolas Henin et le silence du Monde
sur le père Paolo Dall’Oglio
Ignace Leverrier, décédé l’été 2015,
la réanimation de son site moribond a
été confiée au journaliste Nicolas Henin
rescapé des geôles djihadistes de Syrie,
sans doute affligé de la même pathologie
que sa consœur Florence Aubenas, victime
du « syndrome de Stockholm ».
Depuis sa libération contre rançon,
c’est à dire contre un flux de
trésorerie aux djihadistes en guerre
contre la France, l’homme consacre ses
écrits et ses interventions télévisées,
non à fustiger ses anciens geôliers,
mais le pouvoir baasiste, exclusivement
le pouvoir baasiste, certes éminemment
critiquable, sans jamais émettre la
moindre critique ni sur les dérives de
la diplomatie française, ni sur son
alliance contre-nature avec le
djihadisme erratique, dont l’un des
fleurons n’est autre que « Jabhat An
Nosra », qui fait « du bon travail en
Syrie », selon l’expression du sortant
Laurent Fabius.
Nicolas Henin ainsi que ses trois autres
camarades de captivité qui avaient
bénéficié pour leur libération d’un «
prix d’ami pour le rôle de la France
dans la guerre anti Assad », -une rançon
de 16 millions de dollars négociée via
les services de renseignements turcs-
demeure taiseux sur ses ravisseurs et
sur les compagnons de route des
ravisseurs du Père Paolo Dall’Oglio,
refondateur du monastère catholique
syriaque de Mar Moussa (monastère de
Saint Moise l’Abyssin, dans le désert du
Nord de Damas, porté disparu depuis
juillet 2013).
Pour information la rançon réclamée par
les ravisseurs du prêtre italien est de
l’ordre de 50 millions de dollars, un
chiffre comparativement infiniment plus
élevé que celui fixé pour les
journalistes français « en raison de la
passivité de l’Italie en Syrie ».
Un « œil borgne sur la Syrie » ne
saurait porter un bon regard sur la
Syrie, tout au plus un regard torve.
Telles sont les lois implacables de
l’optique et de la vision.
Emporté par son aveuglement dogmatique,
Al Kazzaz ira même jusqu’à justifier la
prise d’otages par les djihadistes des
religieuses de Maaloula (Syrie), en
toute quiétude d’esprit. Une opération
de désinformation dans la pure tradition
de l’agitprop des régimes totalitaires :
«L’attaque de Maaloula moins menaçante
pour les Chrétiens que certaines
couvertures médiatiques », a écrit son
fils Frantz Glasman, en digne successeur
du pousse au crime. Autrement dit, le
saccage d’une bourgade chrétienne et la
capture de 17 religieuses, -c’est à dire
des dames, civiles en habit religieux et
désarmées-, est moins grave qu’un
article de presse.
Cette monstruosité déclenchera une
riposte vigoureuse de l’Agence FIDES, le
contraignant à un rétropédalage honteux,
sans le moindre rappel à l’ordre de la
hiérarchie. Tout autre journal que Le
Monde aurait été rivé au sol pour «
négationnisme » pour une telle énormité…
Décidément Jabhat An Nosra fait du « bon
travail en Syrie » au point de gangrener
le cortex cérébral du clan Glasman.
Cf. Sur ce lien
http://www.renenaba.com/les-mediactivistes-francais-une-lecture-de-l-histoire-par-le-filtre-religieux/
Un deuxième site du Monde est
précisément animé par un qatarophile
compulsif incompressible, Nabil En Nasri,
reconverti dans la « dé-radicalisation »
après avoir longtemps soufflé sur les
braises depuis les colonnes même du
Monde.
Plus grave, au delà des intimidations et
de la partialité dont il a fait preuve
dans le traitement de la guerre, se sont
superposées, les analyses fallacieuses
de l’équipe rédactionnelle, au diapason
de la thématique du Quai d’Orsay.
Ainsi un papier collectif signé de dix
mains désignera le ministre des Affaires
étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem,
comme le diplomate le plus fin du Monde
arabe, alors que HBJ, de sinistre
mémoire, passe pour avoir été le
responsable direct du désastre de Bab
Amro, (région de Homs, Février 2012) qui
a sonné le glas des espérances
atlantistes, particulièrement
françaises, en Syrie.
http://www.renenaba.com/hbj-le-symptome-de-la-megalocephalite/.
HBJ, celui là même qui s’est opposé
avec force à la constitution d’un Front
démocratique commun entre Haytham Manna
et Bourhane Ghalioune, son ancien
lieutenant, le jugeant « mou ». Cette
information est contenue dans la «
tribune libre » adressée par Haytham
Manna au Monde, en janvier 2016, et
censurée par le quotidien vespéral.
Imprudence supplémentaire, cette
distinction était de surcroît intervenue
six mois avant l’éjection du qatari
impulsif par sa télécommande américaine.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/01/13/chronologie-des-printemps-arabes_4347112_3218.html
La métaphore animalière du Cobra et
de la Mangouste
Autre exemple de la divagation des
prétendus spécialistes français du Monde
arabe, la trop fameuse métaphore
animalière du « cobra » Mohammad Morsi
terrassant la « mangouste » (armée
égyptienne). Un papier qui se voulait
définitif sur ce sujet. Par malchance,
le président néo-islamiste a été emporté
au terme d’un an de son mandat rendant
caduque cette métaphore et risible son
auteur. Même les documentaires
animaliers confirment la supériorité de
la mangouste, qui s’empare de la gorge
du cobra, au terme d’un combat épique et
le traîne pour son festin mérité.
Partout la mangouste triomphe, sauf au
journal le Monde.
La preuve par l’image sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=ztOAvhcWY-8
Pour mémoire, le « cobra » du Monde
avait déjà mordu la poussière une
première fois, sous Nasser, en 1954.
Venant de la part du chef du service
international du journal, une telle
faribole a révélé le manque de
connaissance du journaliste sur un pays
dont il a été pourtant correspondant en
poste pendant 5 ans (1994-1999), son
absence de perspicacité en même temps
que l’altération de la fonction critique
du journalisme. N’est pas Eric Rouleau
qui veut. Un strabisme divergent qui
confond le tout et le n’importe quoi,
alors que la zoologie converge sur ce
point avec une froide analyse des
rapports de force.
CF. à ce propos :
Le chimique soluble dans le ridicule
Soyons charitables et passons sur la
grande enquête de deux envoyés spéciaux
du Monde à propos de l’usage par l’armée
syrienne des armes chimiques dans la
région de Ghotta, banlieue de Damas. Des
échantillons d’une preuve irréfutable,
soutenaient-ils, avant que les
justiciers ne sombrent dans le ridicule
dans la foulée de la remarquable enquête
de Seymour Hersch qui en démontrera et
la manipulation et la mystification de
l’une des plus grandes opérations
d’intoxication de l’époque
contemporaine.
http://www.madaniya.info/2014/12/15/seymour-hersh-the-red-line-and-the-rat-line/
Le journal Le Monde actera d’ailleurs
la défaite française, en même temps que
la sienne propre, dans son édition du
1er octobre 2013 : « Loin d’être à la
remorque des Américains, la France a
cherché à les tirer vers une politique
plus décisive sur une politique qui a
fait 110.000 morts et menace tout le
Moyen orient », soutiendra Nathalie
Nougayrède dans un éditorial intitulé «
les limites de l’influence française ».
Ce constat a retenti comme une
oraison funèbre de la diplomatie
française. Il a été d’autant plus amère
que le journal dressait ce jour-là un
portrait, en double page, de sa bête
noire et de ses blogueurs attitrés : «
Bachar Al-Assad, sans une égratignure…
Le Lion de Damas sort renforcé du
compromis diplomatique qui a suivi le
massacre au sarin ». Non Nathalie
Nougayrède. Pas du fait du massacre au
sarin. Mais du fait du délire des
parrains de l’opposition off-shore
syrienne et des dérives de leurs
poulains. Non Madame, la France n’assume
pas une fonction de « diplomatie de
repère », ni de balises, mais une
diplomatie de repaires et de tanières.
De la casuistique du Monde
Le Monde (6 janvier 2016), mu par un
souci tardif de fausse objectivité,
s’est résolu à demander des explications
à Mohammad Allouche, chef de Jaych Al
Islam, sur ces relations avec Jabhat An
Nosra, la franchise syrienne d’Al Qaida.
Le chef du mouvement salafiste
djihadiste lui a répondu en ces termes
sibyllins : « Aussi longtemps qu’Al
Nosra combattra le régime, il y a de la
place pour une coopération militaire,
mais nous avons des différends
idéologiques. Nous avons demandé au
Front Al Nosra de se distancier d’Al
Qaida. Cela a échoué ».
Le Monde, curieusement, s’abstiendra
de poser la moindre question sur le sort
du père Paolo Dall’Oglio, détenu par ses
collègues djihadistes. Surtout pas des
questions qui fâchent. Point barre.
Circulez, il n’y a rien à voir.
Point n’est pourtant besoin d’être
grand clair pour décrypter ce langage
abscons, sans doute formaté par les
sessions intensives des experts français
dépêchés à Riyad pour initier les
mercenaires wahhabites aux subtilités de
la technique des éléments de langage. La
réponse est là en toute clarté avec le
mot d’ordre qui ne laisse place à aucune
ambiguïté : « La démocratie c’est
l’idolâtrie ». Il suffit de lire en
détail, sur ce lien, la coopération
entre Al Qaida, Jaych Al Islam, Ahrar Al
Cham.
http://www.madaniya.info/2016/02/01/le-mouvement-islamique-ahrar-al-sham-les-hommes-libres-du-levant/
Que les confrères du Monde souffre ce
rappel à l’ordre. Foin de casuistique :
Daech, Al Qaida, Jaych Al Islam, Ahrar
Al Cham constituent autant de variations
sur le même thème : L’état de Droit
qu’ils préconisent repose sur un
traitement d’égalité fondé sur
l’injustice, en ce qu’un minoritaire est
condamné du fait même de son statut de
minorité qui fait qu’il n’a pas le
choix, soit il renonce à son identité
d’origine, soit il meurt. Qu’un sunnite
n’est pas condamné du fait de sa
naissance, mais du fait de sa divergence
avec la ligne idéologique dominante.
Qu’enfin un musulman non sunnite est
tout simplement un non musulman et en
subit les conséquences.
Pour s’en convaincre observez le
traitement journalistique que réserve Al
Jazira aux opérations de Daech, où il
n’est nul part fait mention de «
victimes » quand il s’agit de signaler
les « tués » de Daech. Pas « Dahhiya »
mais « Qatil ». Jamais le terme de «
terrorisme » pour les opérations de
Daech par la chaîne du du Qatar, le
propriétaire du « Paris Saint Germain »,
le club de la capitale sinistrée par ses
affidés.
Les arabisants médiatisés, les
Français convertis au zèle de néophyte,
les orientalistes de salon auraient dû
relever ces distorsions de langage. Mais
c’est prendre le risque de déplaire au
Prince et de se vouer à une vie de
cachot médiatique.
Au delà de la lancinante question du
maintien ou non à la tête de l’état
syrien de Bachar Al Assad, force est
d’admettre que l’idéologie djihadiste
est une idéologie éradicatrice. Nier
cette réalité, c’est se rendre au mieux
complice d’une tentative d’éradication
de toute diversité au Moyen orient, au
pire partenaire d’un génocide. Pour
aller plus loin sur la fable de «
l’opposition modérée ».
http://galacteros.over-blog.com/2016/02/camaieu-de-vert-fonce-l-instructif-panorama-des-rebelles-syriens.html
Le Mic Mac du Monde avec Haytham
Manna, opposant historique au régime
syrien : Le Nec plus ultra de la
fourberie
La reprise des pourparlers de Genève
III sur la Syrie, fin janvier 2016, a
donné lieu à une rencontre entre Haytham
Manna et un correspondant du Monde, au
terme de cinq ans de brouille, à la
demande du journaliste. Une telle prise
de contact avait alors été interprétée
par des observateurs sur place comme une
volonté du Monde de nuancer sa position
sur le conflit syrien à proximité du
départ du Quai d’Orsay de Laurent
Fabius, le mentor occulte du quotidien.
Que nenni. En France, c’est bien
connu, on ne change pas une équipe qui
perd, surtout si elle va droit dans le
mur en klaxonnant. L’entretien a duré
2 heures 30 au terme duquel l’assurance
a été donnée qu’aucune retouche ne
serait apporter au texte de l’opposant
historique au régime syrien. Mais le
texte a été refusé à la publication pour
une sombre question de comptabilité des
signes qui masquait mal une
compatibilité des lettres.
Gaidz Minassian, Directeur de la page
« Idées » du journal Le Monde, -drôle
d’idée- est membre du trio arménien
composé des cousins Ara Toranian et
Frank Mourad Papazian et de sa personne,
qui s’est livré à une OPA sur la
communauté arménienne de France en vue
d’une synergie avec le CRIF. Proche de
Frédéric Encel -le « GUD GUY » par
excellence de l’extrême droite
israélienne et réserviste de l’armée
israélienne sur le Golan-, il est
particulièrement sensible à la règle de
jeu initiée par son mentor botuliste.
Pour aller plus loin sur Gaidz
Minassian, cf. à ce propos :
http://www.madaniya.info/2015/04/25/hommage-aux-victimes-du-genocide-armenien-et-du-groupe-manouchian/
Ah les misères du journalisme
d’accompagnement.
La destruction de la Libye par la
France et ses amis arabes (Qatar) a
fragilisé le pré-carré français en
Afrique (Mali, Tunisie). En toute
impunité pour ses concepteurs. Au prix
fort pour la Libye, ses habitants, son
environnement et la sécurité régionale.
Gardons nous donc d’une lecture
exclusivement occidentaliste des
événements : L’avènement d’une « Syrie
nouvelle, sans Assad » présuppose
l’avènement d’une « Arabie saoudite
nouvelle, sans une dynastie
obscurantiste et takfiriste », Il en est
de même pour le Qatar. Et s’il n’y a «
pas de printemps en Syrie », c’est tout
bonnement parce qu’il n’y a « pas eu de
printemps à Bahreïn ». Et la sécurité du
Monde arabe et son développement futur
ne sont pas réductibles à la
sanctuarisation d’Israël et du
ravitaillement énergétique des pays
industrialisés.
D’autres paramètres s’imposent en
priorité, notamment la constitution d’un
« seul critique » du Monde arabe, par le
dépassement de sa balkanisation, à
l’effet de peser sur la scène mondiale,
le réequilibrage stratégique du Monde
pour le dégager de l’étreinte de la
majorité de blocage détenue au sein de
la Ligue arabe par les monarchies arabes
du fait de leur alliance avec les
confettis de l’empire (Djibouti et
Comores). Enfin, dernier et non le
moindre des priorités, le combat contre
l’alliance contre nature des « grandes
démocraties occidentales » avec le
syndicat monarchique le plus
obscurantiste de la planète, qui entrave
toute fluidité politique et sociale du
Monde arabe de même qu’une évolution
harmonieuse de l’Islam.
Le Monde de même que Libération ont
ainsi assumé une fonction invasive dans
cette guerre… À la manière d’une plante
invasive, ils ont détruit la
biodiversité dans les espaces qu’ils ont
conquis.
De quotidien vespéral de référence, Le
Monde a muté, à la faveur de la guerre
de Syrie, en quotidien crépusculaire de
déférence.
Au « Hall of Fame » de la profession
aurait pu y figurer le site « Médiapart
» n’était-ce la présence insidieuse et
sournoise, tapie dans ses colonnes, de
l’islamophiliste Thomas Pierret « burqa
Boy’s » par excellence et archétype des
intellectoïdales français. Pierret
stigmatisera, arbitrairement, de « pro-assad
» le « Collectif pour la Syrie », alors
que ce groupement apolitique qui fédère
la fine fleur de l’intelligentzia
syrienne de France et des sympathisants
français de la Syrie maintiendra à flot,
contre la volonté des pouvoirs publics,
mais grâce à son réseau relationnel, le
prestigieux Lycée Charles de Gaulle de
Damas, l’ultime instance culturelle
française encore en activité en Syrie.
La couverture médiatique de la guerre
de Syrie passera à la postérité comme
l’un des épisodes les plus honteux de
l’histoire de la presse française.
Durant cette séquence, l’honneur de la
presse française a porté le nom de
3 titres : la Croix, L’Humanité et le
Figaro. L’honneur de la profession.
L’honneur de la France.
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