MADANIYA
Haytham Manna: «Le paria de Damas»
ou la rectitude en politique
René Naba
Lundi 4 septembre 2017
La réhabilitation de la France
en Syrie passe par la réhabilitation du
pôle démocratique de l’opposition
syrienne par la France…dans le droit fil
de la philosophie macronienne de
moralisation de la vie publique
française.
Haytham Manna: «Le
paria de Damas» ou la rectitude en
politique
Pourchassé en Syrie, ostracisé en
France, trahi par bon nombre de ses
anciens compagnons de lutte, l’homme ne
déviera jamais de son parcours
rectiligne, rare exemple d’une rectitude
en politique.
Incarnation vivante de la morale en
politique, Haytham Manna se situe aux
antipodes des mercenaires de
l’opposition off shore syrienne et des
suffragettes mondaines de la contre
révolution arabe. Il se pose de ce fait
en exemple pour la génération de la
relève militante arabe.
Rien, ni
les deuils –son frère et son cousin
assassinés aux premiers frémissements du
soulèvement populaire syrien, en mars
2011-, ni les trahisons, ni la défection
de certains de ses coéquipiers, ni non
plus la flagrante ingérence de la
France, ancienne puissance mandataire
dans la désignation des dirigeants de
l’opposition, ne le décourageront.
Inlassablement, patiemment, il n’aura de
cesse de se remettre à l’ouvrage sans la
moindre saute d’humeur, avec une
courtoisie exemplaire, pour poursuivre
sa lutte engagée depuis près d’un demi
siècle en vue de la transformation
démocratique de la Syrie, au delà du
Monde arabe, par des voies politiques.
Disposant d’un réseau relationnel
infiniment plus consistant que la
totalité des 20 ambassades de France
disséminées à travers le Monde arabe, de
même que les services annexes et
connexes, des instituts spécialisés,
-tant l’Institut Français du Proche
Orient (IFPO) de Damas, que le CERMOC de
Beyrouth, que le CEDEJ du Caire, voire
même l’IFRI ou «l’Observatoire du Monde
arabe», Les «Cahiers de l’Orient», du
Machreq et du Maghreb, de l’Oronte, du
Nil et de l’Euphrate, des officines et
des plumitifs tarifés-, l’homme jouit de
surcroît de la considération de l’élite
intellectuelle et politique arabe, de
même que d’une popularité certaine au
sein de la population syrienne.
Ses amis
ont pour nom la palestinienne Rima
Khalaf, la prestigieuse pilote du
programme pour le Développement Humain
Arabe, adjointe au secrétaire général
des Nations Unies, les libanais Clovis
Maqsoud, ancien ambassadeur de la Ligue
arabe aux Nations Unies et fondateur de
l’Université du Tiers Monde à New York
et Raghid Al Solh, professeur à
l’Université d’Oxford (Royaume Uni),
Abdel Bari Atwane, l’influent
journaliste palestinien fondateur du
journal transarabe «Al Qods Al Arabi» et
désormais directeur du journal en ligne
«Ar Rai Al Yom», ainsi que Mouncef
Marzouki du temps où ce chirurgien
tunisien se présentait comme le chef de
file de l’opposition à la dictature Ben
Ali, avant son basculement dans le
compagnonnage des islamistes tunisiens.
Des
intellectuels d’envergure et non des
nains du calibre des islamophilistes
français et leur ahurissant compagnon de
route: Abou Antar, Kabir Himar Bil Alam
Al Faransi, Abou Akbar A’mil Soury,
Aboul Ghabi Al Saoudi, Aboul Ahmaq Al
Qatari, Abou As Saffah Al Ousmani, Al
Majmou’a al Rajyah Al Khalijiya, des
paumés de l’islam, pantins désarticulés
des services occidentaux et de leurs
servants pétro monarchiques.
Ah
l’insistance insidieuse du gauleiter de
l’opposition pétro monarchique, Eric
Chevallier, à obtenir en photo un shake
hand François Hollande – Haytham Manna
dans une pure opération démagogique de
relations publiques. Que n’a-t-il, ce
preux chevalier, cherché à forcer le
blocus du Quai d’Orsay pour doter la
diplomatie française de l’intelligence
qui a lui a fait cruellement défaut dans
son approche du Monde arabe
contemporain?
Exilé en
France depuis 38 ans, porteur de la
nationalité française, Haytham Manna est
l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages,
dont trois forts documentés «Islam et
Hérésie, l’obsession blasphématoire»,
«Violence et Tortures dans le Monde
arabe», tous deux aux éditions
l’Harmattan et un troisième sur le
«Califat de Da’ech» (Éditions Les Points
sur les I), qui le pose en connaisseur
et non en verbeux courant le cacheton.
Titulaire d’un diplôme sur la médecine
psychosomatique de l’Université de
Montpellier, praticien ayant exercé au
sein de l’équipe médicale du professeur
Philippe Castaigne au Laboratoire du
Sommeil (Département de
neurophysiologie) du groupe hospitalier
Pitié Salpêtrière à Paris, Haytham Manna
a cumulé ses fonctions médicales et
militantes.
Membre du Comité Arabe des Droits de
l’Homme, Président du mouvement Qamh
(Valeurs, Citoyenneté, Droits) et
Président de «The Scandinavian Institute
For Human Rights (SIHR- Institut
Scandinave des Droits de L’homme),
Haytham Manna siège en outre au comité
directeur de Justicia Universalis et de
l’Institut égyptien des Études des
Droits de l’Homme, titulaire des
plusieurs distinctions honorifiques dans
le domaine des droits de l’homme: Medal
of Human Rights-National Academy of
Sciences-Washington (1996), Human Rights
Watch (1992).
L’acharnement
français au 1er colloque de l’opposition
démocratique syrienne à Genève
C’est
cet homme là, le doyen des opposants
politiques syriens, qui plus est un
démocrate, que la France, contre toute
logique, non contente de l’ostraciser,
va s’appliquer, avec un bel acharnement,
à poursuivre de sa vindicte, débauchant
ses camarades de lutte et entravant ses
prestations.
Le
tandem Manuel Valls (Intérieur) et
Laurent Fabius (Affaires étrangères)
s’emploiera, maléfique, mais sans
succès, à torpiller le premier congrès
de l’opposition démocratique syrienne
qu’il organisera à Genève, soumettant à
forte pression leurs collègues suisses
pour ne pas accorder des visas aux
intervenants, contraignant les orateurs
de l’intérieur syrien, à se rendre par
un voyage aléatoire par la route à
Beyrouth en vue d’intervenir via Skype.
Le
signataire de ce texte, présent à ce
colloque, porte témoignage de cette
séquence. Pour priver de visibilité ce
congrès auquel ont participé les 28 et
29 Janvier 2019, 35 formations et près
de 100 représentants de la diaspora
syrienne, Laurent Fabius convoquera en
hâte le jour même à Paris une contre
conférence de l’opposition mercenaire
off shore, suggérant une vague promesse
de reconnaissance exclusive de ce
groupement aux ordres des
pétromonarchies du Golfe et de la
Turquie.
Bourhane Ghalioune, une incarnation
vivante du «Malaise arabe»
Co
équipier de Haytham Manna dans la
contestation syrienne, Bourhane
Ghalioune tournera casaque au premier
claquement de doigt de ses maîtres
français, laissant en pan ses compagnons
de lutte qui s’apprêtaient à décréter la
désobéissance civile sur la totalité du
territoire syrien pour une durée
illimitée en vue d’obtenir la chute du
régime baasiste par les voies
politiques.
Haytham Manna redoutait en effet que la
militarisation du conflit n’entraîne une
mainmise des djihadistes pétrodollarisés
sur les revendications légitimes du
peuple syrien avec ses conséquences
inhérentes, l’internationalisation du
conflit et la mise sous tutelle
islamo-atlantiste du pays.
Propulsé
à la tête de l’opposition off shore
syrienne par Alain Juppé, -sur
recommandation de Bruno Levallois,
agrégé d’arabe, ancien directeur de
l’Institut du Monde Arabe et oncle de la
commentatrice multimédia Agnès
Levallois, ancienne officiante à la
Direction du renseignement Militaire
(DRM)-, Bourhane Ghalioune, un
bi-national franco-syrien salarié de
l’administration française, est une
personnalité sans relief. Le fait était
connu dans les milieux progressistes
arabes. Il sera confirmé sans délai à sa
première prestation à la grande
consternation de ses tuteurs français
Signe de
ses profondes convictions démocratiques,
la première proclamation de
l’universitaire franco syrien a porté
sur la première mesure symbolique qu’il
prendrait au début de son mandat
présidentiel, à savoir la rupture des
relations stratégiques avec le Hezbollah
et de la relation spéciale de la Syrie
avec l’Iran.
Imprudent, l’homme tout heureux de sa
célébrité médiatique nouvelle, a pris
cet engagement, en l’absence de toute
certitude sur l’issue de la guerre, sans
la moindre garantie de son accession au
pouvoir, sans la moindre consultation
populaire.
Sa déclaration au Wall Street Journal a
plongé dans une profonde consternation
ses parrains français en ce qu’elle a
révélé prématurément les objectifs
sous-jacents de la campagne de Syrie.
Ci Joint
la déclaration de Bourhane Ghalioune au
Wall Street Journal: «Au pouvoir, je
romprai les relations de la Syrie avec
l’Iran le Hezbollah et le Hamas».
Cet
engagement, sans mandat du peuple
syrien, a néanmoins été consigné dans le
protocole de Doha, la plate forme
politique de l’opposition, signée en
Novembre 2012, sous la pression du
Qatar, prévoyant en outre de recourir à
la négociation politique pour récupérer
le plateau du Golan occupé par Israël
depuis 1967.
Autrement dit, un enterrement discret du
contentieux syro israélien en ce qu’il
implique la renonciation à la guerre et
la reconnaissance d’Israël, sans
préjuger du résultat final des
négociations syro israéliennes. Un
schéma identique au processus
israélo-palestinien avec ses aléas
identiquement dilatoires.
Sa
précipitation à donner des gages au camp
israélo-américain a constitué la marque
d’un reniement, plongeant dans la
consternation ses parrains par son
amateurisme contre-productif et
découragé bon nombre de ralliement à sa
cause.
Son empressement à obtenir, par
ailleurs, l’adoubement du prédicateur
islamique Youssef Al-Qaradawi a confirmé
cette hypothèse, en même temps qu’elle
discréditait le nouveau chef nominal de
l’opposition syrienne, en ce que sa
renonciation à sa posture laïque
antérieure a signé la marque d’un
renoncement.
Signe
d’une désorientation mentale, Bourhane
Ghalioune, ancien militant de la gauche
radicale, expulsé de son pays pour avoir
émis des critiques sur la pratique
religieuse dans les pays arabes, se
livrera, bourgeois de Calais des temps
modernes, corps et âmes, poings menottés
et pieds liés, au dogme néoconservateur.
Invraisemblable posture qui renvoie dans
l’imaginaire arabe au destin funeste
d’Ahmad Chalabi, l’ancien chef de file
de l’opposition irakienne pro
américaine, rejeté dans les poubelles de
l’Histoire une fois son forfait
accompli.
Une
abdication qui lui vaudra d’ailleurs un
volet de bois vert de la part de
certaines des plus importantes figures
de l’opposition syrienne et arabe.
«Il n’est pas permis de sacrifier
l’unité des révolutionnaires de Syrie
pour la tranquillité de Hillary
Clinton», secrétaire d’état américain,
lui assénera Haytham Manna, dans un
libelle intitulé «Conseils gratuits pour
une politique étrangère» paru le 10
décembre 2011 dans le journal libanais
«As Safir», tandis que le chroniqueur
d’Al Qods Al Arabi, Rachad Abou Chawar,
s’étonnait que sa priorité porte sur le
châtiment des deux pôles victorieux de
la résistance à l’hégémonie
israélo-américaine.
Ci joint l’article de Haytham Manna:
Conseils gratuits pour une politique
étrangère»: Il n’est pas permis de
sacrifier l’unité des révolutionnaires
syriens pour la tranquillité de Clinton
(Hillary Clinton, à l’époque secrétaire
d’état)
Dans
l’euphorie de la chute imminente de
Bachar Al Assad, «tous les quinze jours»
assuraient les oracles-, Bourhane
Ghalioune a eu droit à un traitement
royal, un virement d’un million de
dollars chaque cinq jours pour assurer
son train de vie. En sus de son
traitement de la fonction publique
française. Soit en 18 mois de
présidence, 108 millions de dollars, un
traitement de PDG d’une multinationale.
Un jackpot. Un mercenariat doré pour
servir de caution à la destruction de sa
patrie d’origine.
Au vu de sa prestation, l’auteur du
«Malaise Arabe» se révélera en fait une
incarnation vivante du malaise arabe.
Pour le locuteur arabophone, Cf. à ce
propos les jongleries politiciennes de
Bourhane Ghalioune dont le compte mel
avait été piraté par des hackers,
notamment sa requête au Qatar réclamant
1 million de dollars tous les cinq jours
et autant à l’Armée Syrienne Libre
(ASL).
Ghalioune Leaks
Basma Kodmani: Une parfaite
suffragette de la contre révolution
syrienne.
Par un
tour de baguette magique, celle qui
avait fait des offres de service au
président Bachar Al Assad, lors de sa
venue à Paris pour le Sommet des pays de
l’Union pour la Méditerranée, le 13
juillet 2008, se retrouvera trois ans
plus tard, première porte parole de
l’opposition off shore, indice
indiscutable des convictions profondes
de cette intrigante dans toute
l’acception du terme, c’est à dire un
personnage qui suscite la perplexité et
qui intrigue pour parvenir par tout
moyen à ses fins.
Halo de modernité dans une coalition
dominée par la Confrérie des Frères
Musulmans, Basma Kodmani se vivait comme
la première ministre des affaires
étrangères, sous mandat français, de la
République wahhabite syrienne. Elle sera
dégagée sans ménagement de l’équipe
dirigeante par les djihadistes machistes
lassés par ses extravagances, ses
suffisances et son inconsistance.
Totalement coupée des réalités de son
pays d’origine, la fille de l’ancien
ambassadeur de Syrie en France
mobilisera ses relations familiales et
sociales pour quémander des bribes
d’information au sein de la communauté
syrienne de Paris, y compris auprès de
la figure de proue de l’opposition
démocratique syrienne -que ses mentors
vilipenderont par la suite sans
ménagement-, afin de briller à peu de
frais sur les écrans français aux
premiers jours du soulèvement populaire
syrien.
Sans le
moindre ancrage sur le terrain, sans le
moindre passé oppositionnel, l’astre
déchue du cosmopolitisme des élites
mondialisées subit désormais de plein
fouet le phénomène d’hystérisis.
L’oracle des médias français passera à
la postérité comme le premier cas de
révolutionnaire en talons aiguilles et
cartes de crédit, téléguidée depuis les
palais dorés du parisianisme calfeutré.
Michel Kilo, phare éteint de la
révolution syrienne
De son
parcours de militant, son statut de
prisonnier politique sous le régime
syrien, son patriotisme bien ancré, son
expérience affirmée des luttes
politiques, de même que son ancrage sur
le terrain et son assise populaire… Tout
destinait Michel Kilo à devenir le phare
d’une révolution qu’il devait éclairer
de son expertise et de ses sacrifices, à
l’effet de lui conférer l’éclat dont
l’avait privé le terne duo supplétif de
l’administration française, les
binationaux Bourhane Ghalioune-Basma
Kodmani.
Cela est
si vrai que, sentant la menace sur leur
leadership, le tandem, en concertation
avec leur tutelle, privera de parole
Michel Kilo, lors de son premier passage
à Paris, aux premières lueurs de la
révolution, en une belle illustration
des principes démocratiques que la
France professe pour les autres, dont
elle s’affranchit aisément dès lors
qu’il s’agit de satisfaire ses appétits
de domination.
Tout
destinait ce chrétien syrien communiste
à rallier le camp de l’opposition
démocratique, et non l’opposition
commanditée pétro monarchique. Tout, son
intégrité, sa sobriété, son expertise,
son prestige, sa légitimité.
Tout, sauf que le diable se niche dans
les détails. Sa jonction avec Firas
Tlass, le fils de l’ancien ministre de
la défense, dont il bénéficiera de sa
bienveillance matérielle, sa
commensalité nouvelle avec Bandar Ben
Sultan, du temps de la splendeur du chef
du djihad mondial, dont il empruntait
régulièrement le jet privé pour des
consultations dinatoires, tous ses
reniements successifs le conduiront à sa
participation au «Weinberg Founders
Conference», des entretiens indirects
avec les Israéliens via l’administration
américaine, une démarche fatale à sa
réputation. Fatale à son destin.
Le
sursaut interviendra au terme de cinq
ans de dérives. Un constat sans ambages:
«L’Arabie saoudite est un pays qui ne
connaît ni la démocratie, ni les Droits
de l’Homme. Un pays à qui fait défaut le
sens de l’arabité et de l’Islam.
L’Arabie saoudite et les autres
pétromonarchies du Golfe souhaitent la
destruction de la Syrie et non
l’instauration de la démocratie dans ce
pays, proclamera l’ancien commensal du
prince Bandar Ben Sultan, le pince des
ténèbres djihadiste.
Saleh Mousleh, une mauvaise manière
faite à l’alliance kurdo arabe en Syrie.
L’élection de Haytham Manna à la
co-présidence de la coalition de
l’opposition démocratique syrienne, en
partenariat avec une vice présidente
d’origine kurde, la militante Ilham
Ahmad, a scellé, le 15 Décembre 2015,
son alliance avec Saleh Mouslem
Mohammad, le chef du Parti de l’Union
Démocratique (PYD).
Conscient de la forte valeur symbolique
de cette alliance, Haytham Manna
s’emploiera, obstinément, à lui donner
corps, refusant de siéger à la table des
négociations inter-syriennes de Genève
en l’absence de son partenaire kurde,
objet d’un veto d’Ankara qui considérait
le PYD comme la branche syrienne des
rebelles kurdes de Turquie, le Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Contre
toute attente, la loyauté de Haytham
Manna sera payée, en retour, par une
épouvantable déloyauté de son partenaire
kurde, ralliant sans crier gare une
coalition armée sous l’égide des
États-Unis, laissant à son sort
l’opposant syrien, moins de trois mois
après la signature d’un pacte qui devait
avoir valeur d’exemple et constituer
l’indice tangible d’un dépassement des
clivages ethnico-religieux qui entravent
la vie politique de Syrie depuis
l’Indépendance de ce pays en 1943.
Trois
mois après sa défection, Saleh Mouslem,
toute honte bue, retournait en septembre
2016, à Genève pour se plaindre auprès
de son ancien partenaire de
l’ingratitude américaine à son égard,
sans se douter un instant des effets de
cet opportunisme bas de gamme sur la
fiabilité du leadership kurde, notamment
sur le fait de savoir si l’inconsistance
kurde ne pourrait nourrir de vives
suspicions à l’égard d’un groupement
toujours volontaire à se porter à
l’avant poste des menées anti arabes du
camp atlantiste.
Ci joint
la prophétie de Robert Ford sur le sort
réservé aux supplétifs kurdes dans la
stratégie américaine
Comme ce
fut le cas en Irak avec les Peshmergas
de Massoud Barzani, faisant office de
pisteurs à l’invasion américaine de
l’Irak et du PYD, les nouveaux
supplétifs de l’armée américaine dans le
Nord de la Syrie, quand bien les
Américains ont participé avec les Turcs
à la capture du chef charismatique du
mouvement indépendantiste kurde de
Turquie, Abdallah Oçalan.
Le Mic Mac du journal Le Monde avec
Haytham Manna
Amplificateur multiplex du Quai d’Orsay,
sa roue dentée, le journal le Monde, du
trio millionnaire BNP (Berger, Niels,
Pigasse) fera de ses ses colonnes des de
meurtrières, faisant office de drones
tueurs de toute pensée dissidente quand
bien même pertinente.
Atteint, non de mégacéphalie, mais de
mégalo céphalite, le syndrome de la
grosse tête, du fait de son imposition à
la tête d’une des meurtrières, Ignace
Leverrier crachera son venin sur son
ancien bienfaiteur, allant même jusqu’à
lui dénier toute représentativité, alors
que selon un sondage confidentiel de
l’administration américaine de l’époque,
Haytham Manna, sans soutien financier ni
médiatique, bénéficiait de 29 pour cent
d’opinion favorable au sein de la
population syrienne, infiniment plus que
la totalité de l’ensemble des figurants
de l’opposition off shore syrienne, leur
force de frappe médiatique, leur trésor
de guerre, leurs magouilles, leurs
mensonges.
Tour à tour bibliothécaire, puis
archiviste durant ses deux passages en
Syrie, en fait chiffreur de l’ambassade
de France à Damas, «l’œil borgne sur la
Syrie» du Journal Le Monde est redevable
à Haytham Manna de son jonction avec la
branche syrienne de la confrérie des
Frères Musulmans, notamment de
Sadreddine Bayanouni.
Ce faux
nez des services français trépassera
l’été 2014, sans avoir vu se réaliser
son rêve d’une République Syrienne
wahhabite, gouvernée par les djihadistes
dont il aura été l’idiot utile, au même
titre que deux autres pensionnaires
français de Damas, François Burgat-Burqa
et Jean Pierre Filiu.
Le paradoxe français : Principale
usine occidentale à produire des
terroristes et principale victime du
terrorisme islamiste
Engagée
dans une sarabande mortifère
-Toulouse-Montauban (2012), Charlie
Hebdo, Isère et Paris-Bataclan en 2015,
puis Nice et Saint Etienne du Rouvray,
en 2016, la France s’est propulsée,
paradoxalement, au rang peu envieux de
«principale usine occidentale à produire
des terroristes», selon l’expression du
politologue américain William McCants et
de principale victime du terrorisme
islamiste.
S’explique aisément dans cette
perspective, l’hécatombe politique en
France en 2016. Les principaux
dirigeants français du désastre de Syrie
ont été ainsi projetés vers les
oubliettes de l’histoire, à l’automne
2016 à l’occasion de la pré sélection de
la compétition présidentielle. Tous d’un
coup, dans un magistral coup de pied
populaire à leur auguste postérieur:
François Hollande, Nicolas Sarkozy,
Alain Juppé, Manuel Valls, auparavant
Laurent Fabius. Pour solde de tout
compte.
Unique pays au Monde à avoir donné
quitus à l’organisation terroriste «Jabhat
an Nosra», qui «fait du bon travail en
Syrie», unique pays au Monde à avoir
décerné la Légion d’Honneur au prince
héritier d’un Royaume incubateur du
djihadisme takfiriste éradicateur, la
France, circonstance aggravante, est
aussi l’un des rares pays au Monde à
gratifier d’un poste envié le
responsable d’un des désastres majeurs
de son histoire contemporaine: Le
ronfleur des forums internationaux.
Promouvoir à l’un des postes les plus
prestigieux de la République, le Conseil
Constitutionnel, un homme passible de
poursuites pénales pour apologie du
terrorisme, donne la mesure de la
déflagration mentale de la nomenklatura
française, particulièrement la caste des
apparatchiks socialistes.
Exiger
une résolution contraignante sur la
Syrie à l’ONU, de la part d’un pays qui
a outrepassé le mandat onusien sur la
Libye relève à tout le moins de la
désinvolture. Organiser une contre
conférence de l’opposition syrienne
off-shore, le 30 janvier 2013 à Paris,
le jour même de la tenue à Genève de la
conférence de l’opposition démocratique
syrienne, c’est-à-dire l’opposition non
parrainée financièrement par le Qatar,
la Turquie et la France constitue
indubitablement une mauvaise manière
faite à la démocratie.
Affermer
son droit de veto au Conseil de sécurité
de l’ONU à des considérations
mercantiles, -la réduction du déficit de
la balance commerciale française par la
promotion des intérêts du complexe
militaro industriel français et la
pérennisation de pétromonarchies
déconsidérées- et substituer une
politique sunnite à sa traditionnelle
politique arabe expose le pays à de
sérieuses déconvenues.
Sept
veto opposés par la Russie et la Chine
aux innombrables projets de résolution
français condamnant à charge, uniquement
à charge, le régime syrien, sans la
moindre mention des nombreuses
turpitudes du terrorisme islamique -dont
elle était, paradoxalement, l’alliée
privilégiée-, ont exposé la France à de
retentissants camouflets diplomatiques,
faisant de la «Patrie des Droits de
l’homme» l’un des grands perdants de la
guerre de Syrie.
Le
journal libanais «Al Akhbar», influent
quotidien des cercles intellectuels et
politiques arabes, résumera en termes
simples l’équation que représente
Haytham Manna sur l’échiquier syrien
dans un article intitulé «Haytham Manna
et ses compagnons de lutte: dissiper les
illusions»
http://www.al-akhbar.com/node/175623,
dont voici en substance le contenu en
français:
«Haytham
Manna dispose de trois qualités qui
l’habilitent à devenir une personnalité
symbolique
-Un combattant de la première heure des
Droits de l’Homme
-Un patriote syrien à l’attachement
inébranlable envers son pays et à sa
souveraineté malgré les pressions et
sollicitations
-Un intellectuel proche du peuple», est
il écrit.
A croire
que les décideurs occidentaux ont voulu
privilégier la médiocrité des Arabes
afin de perpétuer leur domination sur le
Monde arabe et de se prévaloir à bon
compte de leur prétendue supériorité
intellectuelle.
Haytham Manna: Le paria de Damas et
de Paris
Haytham
Manna, «le Paria de Damas», est tout à
la fois le récit d’un parcours
individuel, d’un combat politique, d’une
vie consacrée à la promotion des Droits
de l’homme dans le Monde arabe et au
triomphe à la démocratisation en Syrie.
Avec, en
filigrane, le portrait en grandeur
nature du pouvoir syrien, de ses
dérives, ses errances, ses déviances et
ses abus, des trahisons de l’opposition
syrienne mercenaire sous la coupe pétro
monarchique, en même temps qu’un
portrait en creux du dévoiement moral et
du suicide politique de la France, le
plus tonitruant protagoniste du conflit
de Syrie du camp occidental.
Haytham
Manna est l’homme au parcours
exemplaire, du respect de la volonté du
peuple syrien et de sa diversité, du
refus de la vassalisation de la Syrie.
Un exemple vivant du refus de la Syrie
de devenir une «République bananière».
Un ARABE, non un LARBIN, qui entend être
traité comme tel et non comme cireur des
babouches de ses anciens colonisateurs.
Un coup de tonnerre permanent dans le
sommeil dogmatique de la plus hideuse et
la plus criminelle coalition de la
polémologie contemporaine.
Au terme d’un siècle d’ingérence en
Syrie, culminant avec l’amputation du
district syrien d’Alexandrette et son
rattachement à la Turquie, et de la
destruction programmée de ce pays
anciennement sous mandat français, la
réhabilitation de la France passe par la
réhabilitation de son comportement à
l’égard d’un homme au parcours
rectiligne, d’une droiture exemplaire
qui force le respect que tout homme doit
avoir pour la personne humaine: Haytham
Manna, le paria de Damas et de Paris. Le
véritable titre que l’ouvrage aurait dû
porter au vu du parcours de son auteur.
Epilogue
Le
camouflet majeur d’ Emmanuel Macron à
ses deux prédécesseurs et à la cohorte
des islamophilistes.
Le
président Emmanuel Macron a infligé,
jeudi 22 Juin 2017, un camouflet majeur
à ses deux prédécesseurs, prenant sur le
conflit syrien le contre pied de Nicolas
Sarkozy, le post gaulliste atlantiste,
et de François Hollande, le socialiste
philo sioniste motoriste.
Dans une
interview à huit quotidiens européens, à
la veille de son premier sommet
européen, M. Macron a levé le préalable
de l’éviction du président syrien Bachar
Al Assad comme condition à un règlement
politique, accordant la primauté à la
«guerre contre le terrorisme».
«Bachar
Al Assad n’est pas l’ennemi de la
France», a asséné le Jupiter de France à
une caste politico-médiatique en phase
aiguë de delirium tremens.
Opérée
au grand désappointement de la cohorte
des éditocrates, islamophilistes, ces
«idiots utiles du terrorisme islamique»
qui ont pour nom François Burgat Burqa,
le nouveau Bachagha de l’islamologie
néo-colonialiste, son poulain Thomas
Pierret, Jean Pierre Filui, mal remis de
son «chemin de Damas», en passant par
Stéphane Grimaldi, «le charlot de Caen»,
à Nicolas Tenzer, Nicolas Hénin, Bruno
Tertrais, Ignace et Franck Leverrier,
Pierre Puchot au complotiste Rudi
Reischatg de la «Règle du Je» égotique,
enfin à Romain Caillet et Nabil En Nasri,
deux djihadologues auto-proclamés et
naturellement le thésard longue durée
deu chef de meute Burqa.
Pour
aller plus loin sur les intellectoidales
français, véritables branquignolles de
la pensée stratégique académique
(Nicolas Tenzer, Bruno Tertrais, Nicolas
Henin, Stéphane Grimaldi etc..), ce lien
:
Cette
révolution copernicienne paraît destinée
en priorité à permettre à la France, le
plus faucon des états occidentaux dans
la guerre de Syrie, à récupérer un
strapontin dans le forum diplomatique
après sa relégation au rang de pays
«affinitaire.
Durant
cette période surchargée d’opérations
d’intoxication et de désinformation,
téléguidées depuis Aleppo Media Center,
sans le moindre esprit critique, le
doyen des opposants politiques syriens
se refusera au rôle d’opposant
mercenaire, malgré toutes les tentatives
de séduction corruptive. portant haut le
flambeau de la démocratie en Syrie, il
se refusant au rôle de passeur de plats
des anciennes puissances coloniales
occidentales et de porte serviette des
régimes les plus obscurantistes du Monde
arabe.
Ignoré,
snobé, en dépit de ses épreuves
personnelles, ses deuils familiaux, cet
opposant syrien de premier plan, Haytham
Manna, a représenté tout au long de
cette séquence l’espoir d’un renouveau
démocratique en Syrie, au delà dans le
Monde arabe.
La
réhabilitation de la France en Syrie
passe par la réhabilitation du pôle
démocratique de l’opposition syrienne
par la France et l’incrimination
judiciaire d’Abdel Halim Khaddam,
l’ancien pro consul syrien au Liban
réfugié en France après avoir ponctionné
l’économie libanaise pendant vingt ans,
du temps de son partenariat affairiste
avec Rafic Hariri; un recentrage dans le
droit fil de la philosophie macronienne
de moralisation de la vie publique
française.
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Version arabe
voir sur le site de René Naba
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