MADANIYA
Genève, 28 juin 2019 : Contre Sommet
Economique
de Manama au Palais des Nations
René Naba
Mardi 2 juillet 2019
Texte d’une intervention de l’auteur
prononcée au «Contre Sommet Economique
de Manama» au Palais des Nations à
Genève le 28 juin 2019, organisé par un
collectif de démocrates arabes
(Palestiniens, Libanais, Syriens, etc…)
pour protester contre l’«Atelier de
Manama», un forum dont l’objectif sous
jacent est le bradage de la Palestine
sous un flot de promesses fallacieuses
de pétro-dollars, à l’exemple de deux
célèbres précédents: Les accords
israélo-palestiniens d’Oslo (1993) et de
l’accord international sur le nucléaire
iranien (2015). Ce «Contre Sommet
Economique de Manama» a été organisé à
l’initiative d’un collectif de
démocrates arabes composé notamment
d’Abdel Bari Atwane, influent
journaliste arabe, fondateur du site «Ar
Rai Al Yom», Haytham Manna, Président de
l’Institut Scandinave des Droits de
l’Homme et Doyen des opposants
politiques syriens, ainsi que le
signataire de ce texte.
Bahreïn est un
concentré de toutes les turpitudes, et,
depuis huit ans, une vaste prison gorgée
de détenus.
- Premier
importateur de matériel de
répression d’Israël,
- Le plus en
pointe des pétromonarchies du Golfe
dans la normalisation avec l’Etat
Hebreu,
- En tête du hit
parade des lupanars arabes
Point d’ancrage de
la Vème flotte américaine, dont la zone
de compétence s’étend du Golfe
arabo-persique à l’Océan indien, premier
importateur de matériel de répression
d’Israël, la plus en pointe des
pétromonarchies du Golfe dans la
normalisation rampante avec l’Etat
hébreu, Bahreïn a été choisi à ce titre
pour abriter les 25 et 26 juin 2019 le
sommet économique préludant au bradage
de la Palestine en contrepartie de
compensations financières.
Dernier et non le
moindre de ses qualités, Bahreïn se
situe en outre en tête du hit parade des
lupanars du Monde arabe.
Avec le Yémen, il
constitue les deux balises sécuritaires
de l’Arabie saoudite, tous les deux
théâtres d’une sévère répression à huis
clos, accentuée par l’expertise
israélienne, avec le silence complice
des grands démocraties occidentales. La
honte de l’Occident.
Le choix de Bahreïn
pour abriter le sommet économique ne
relève donc pas du hasard. Il apparaît
plutôt comme une prime de servilité à la
stratégie atlantiste et au placement du
Royaume dans le giron israélien. Avec,
avec en perspective, Israël, le meilleur
garant de la pourriture pétromonarchique
arabe.
Huit ans après le
soulèvement populaire du peuple de
Bahrein, la dynastie Al Khalifa a
considérablement perfectionné ses
méthodes, bénéficiant, en la matière, de
l’expertise d’Israël, «l’unique
démocratie du Moyen orient», mais
néanmoins un des grands tortionnaires
des Palestiniens dans la zone.
Toute vie politique
a été anéantie, la société civile
asphyxiée, la torture érigée en art,
offrant la possibilité à la dynastie Al
Khalfa de se blanchir de ses turpitudes.
L’organisation d’un Grand prix
automobile de Formule I -Le Grand Prix
de Bahreïn- relève de cet objectif, tout
comme le sommet économique post
Palestine.
Toutefois, la
dissolution de l’unique soupape de
sûreté qui subsistait, -les associations
politiques de l’opposition-, de même la
repression systématique de toute
dissonance n’a pas pour autant réussit à
réduire la contestation, produisant même
l’effet inverse, maintenant vivace la
protestation.
Au gran dam de
l’Arabie saoudite, déjà militairement
présente sur l’Archipel, embourbée sur
des deux flancs, Le Yémen et Bahrein,
qui cherche désespérement à sortir de ce
double bourbier dans lequel elle est
plongée depuis l’accession au trone du
roi Salmane.
Les deux
handicaps majeurs de Bahreïn: la
composition démograhique de sa
population et la répartition
confessionnelle de ses ressortissants
Pris en tenaille
entre les deux chefs de file du monde
musulman, l’Arabie saoudite et l’Iran,
Bahrien souffre de surcroït de deux
handicaps majeurs: la composition
démographique et de sa population et la
repartition religieuse de ses
ressortissants.
La population
bahreinie est estimée à 1.234.500
personnes dont plus de 660.000
expatriés, soit 54 pour cent de la
population. Pis, 65 pour cent de la
population est chiite, ce qui illustre
le rôle ultra minoritaire, tant des
sunnites que de la dynastie Al Khalifa.
Contrairement aux
prescriptions de l’Islam, qui proscrit
toute discrimination entre les fidèles «arabi
aw a’jjami», les Chiites dans les
pétromonarchies pâtisent d’un statut
minoré. Bien que de souche arabe, ils
sont avant tout considérés comme des
Chiites, donc des dissidents potentiels
quelque soit leur loyauté à leur pays
d’origine. Tel est le cas de l’Arabie
saoudite et du Bahreïn, mais aussi au
Yémen des Houthistes. Les accès aux
postes de commandement de l’armée et à
la direction des grandes entreprises
publiques leur sont interdits tout comme
le bénéfice d’un statut particulier du
droit de la famille en ce que les règles
de succesion sont différentes entre
sunnites et chiites.
Dès lors, toute
revendication égalitaire est percue
comme une menace subversive. La
tentation est donc grande de dénoncer
toute réclamation comme relevant de la
subversion séparatiste, voire d’une
«conspiration iranienne» en vue de
masquer les abus d’un régime et ses
tares. Au point qu’Israël est devenu la
meilleure police d’assurance des
pétromonarchies honnies et décriés. Le
meilleur garant de la pourriture
monarchique arabe.
Manama, en tête
du hit parade des lupanars du Monde
arabe
La passerelle Roi
Fahd, le pont «Johnny Walker»
Pour surprenant que
cela puisse paraître, Manama est certes
le point d’ancrage de la Vème flotte
américaine (Golfe arabo-persique/Océan
Indien), mais surtout un défouloir
absolu aux Saoudiens en week-end. Un
déversoir à leur trop plein hormonal.
Bahreïn est en
effet relié à l’Arabie saoudite par «La
chaussée du roi Fahd» (King Fahd
Causeway, un ensemble de ponts et de
digues, qui permet de relier Dhahran à
Manama, villes distantes d’une
cinquantaine de kilomètres, en moins
d’une heure. Dans le langage populaire
la chaussée, longue de 25 kilomètres,
est désignée, ironiquement, par le
sobriquet hautement significatif de
«Pont Johnny Walker». Contrairement à
l’Arabie saoudite, le commerce et la
consommation des spiritueux ne sont pas
prohibés à Bahreïn.
Un positionnement
qui explique sans doute que les troubles
de Bahreïn, en 2011, ont donné lieu à la
première intervention militaire
saoudienne hors de ses frontières depuis
la fondation du Royaume en 1929. Mais un
choix qui constitue une insulte à tous
les fêtards invétérés.
Une fonction
exercée auparavant par Bagdad, au plus
fort de la guerre irako-iranienne
(1980-1989) où des dizaines de
limousines jonchaient la chaussée
Bagdad-Bassorah-Koweït, le samedi matin,
la fin du week-end en pays d’Islam,
carcasses éventrées, tribu payé aux
beuveries inconsidérées des
ressortissants du Golfe. Une fonction
identique à celle de Bangkok et Saîgon
pour les GI’s américains lors de la
guerre du Vietnam (1960-1975).
Le journal libanais
Al Akhbar a publié le témoignage de deux
activistes bahreinis sur l’état de la
répression dans leur pays,–Baqer
Darwiche, président du Forum Bahreini
pour les Droits de l’homme», et Hassan
Qambar, publiciste, dont les liens pour
le lectorat arabophone se trouve ci
joint:
4.000
prisonniers d’opinion, 14.000
arrestations. Les prisons des
«cimetières pour vivants».
Le récit de Baqer Darwiche intitulé: «A
l’étroit dans la grande prison».
– L’appareil
sécuritaire s’est appliqué depuis 2016 à
éliminer toute forme d’opposition
politique sur le net. Tout a évolué en
pire, de manière dramatique. Le pouvoir
a même innové dans la répression,
mettant en place un important dispositif
de désinformation, secondé par les
médias satellitaires des pétromonarchies
et des brigades électroniques. Tous les
vecteurs pro gouvernementaux prêchent un
discours de haine.
-L’appareil
judiciaire se singularise en ordonnant
de poursuites non contre les
tortionnaires ou les bourreaux, mais
contre les victimes, ainsi que par le
recours immodéré aux faux témoins dans
les procès poliriques, en vue d’inculper
les contestataires.
-Tous les partis
d’opposition ont été dissous, les
manifestations interdites, de même que
toute activité de la société civile. La
déchéance de nationalité et la peine
capitale sont d’usage courant en guise
de moyen d’intimidation.
Ainsi Majed
Mecha’al, Président du Conseil Islamique
laîc, qui s’était rendu sur les lieux
d’un sit inn violemment dispersé à
proximité du domicile de l’ayatollah
Issa Kassem, a été intercepté par les
forces de l’ordre et placé en détention
arbitraire sans autre forme de procès.
De même Cheikh Ali
Salman, qui avait proposé ses «Bons
offices» pour tenter de dégager une
solution politique, a été accusé
d’intelligence avec l’ennemi, et le
prince Zeid Ben Raad, Haut-Commissaire
des Nations unies aux droits de l’homme
du 1ᵉʳ septembre 2014 au 31 août 2018,
stigmatisé pour avoir déploré la
situation à Bahreïn.
Bahreïn a consacré
un gros budget aux campagnes de
relations publiques. Abdallah Ad
Dassoury, vice-ministre des Affaires
étrangères, dirige personnellement ses
campagnes dont l’objectif est de
neutraliser les campagnes hostiles des
organisations internationales ou des
organismes voués à la défense des droits
de l’Homme.
Pour aller plus
loin sur ce sujet, cf le rapport annuel
d’Amnesty International sur bahrein pour
l’année 2017-2018
Le rapport fait
notamment état de la déchéance de
nationalité de 150 personnes, devenues
apatrides et d’un «recours à une force
excessive» lors de la répression d’une
manifestation faisant six morts, cinq
homme et un enfants, et des centaines de
blessés. Amnesty signale en outre la
reprise des exécutions après une
interruption de près de sept ans».
La détérioration
des conditions de détention dans les
prisons est un autre aspect de la
répression. Depuis 2011, 14.000 cas de
détention arbitraire et 4.000
prisonniers d’opinion ont été récensés.
Et les prisons sont devenues des
«cimetières pour vivants».
Luxe de
sophistication, pour échapper sans doute
aux poursuites, les tortionnaires
opérent masqués, sous des noms
d’emprunt. Ce regime s’applique aux
quatre prisons de Bahreïn mais plus
particulièrement aux deux prisons
suivantes: La prison de «Jawf al Jaf»
(La cale sèche), le centre de détention
préventive, et la prison centrale de
Manama, affectée, elle, à la détention
des condamnés.
La torture par
décharge électrique est de pratique
courante. Bahreïn y assume un rôle
d’avant garde en ce domaine, au point
d’avoir perfectionné la méthode: les
prisonniers sont fouettés par des fils
électriques et leur supplice filmé et
parfois exposé à la vue de leurs proches
pour provoquer leur effondrement
psychique, alors que l’«organisme de la
sécurité nationale» s’en prend à leurs
intérêts patrimoniaux et procèdent à
leur expropriation.
Le récit de
Hassan Qambar intitulé «Echange
d’expertise dans le domaine de la
répression avec Israël»
Pour aller plus loin
Le «Dialogue des
religions» paravent à la normalisation
entre Bahrein et Israël.
Le rabbin Marc Schenier, conseiller du
Roi du Bahreïn.
Bahreïn occupe la
première place parmi les pays clients
d’Israël en matière d’équipements pour
le repérage électronique et le pistage
des réseaux sociaux, parallèlement à la
normalisation rampante avec l’Etat
Hébreu, amorcée discrètement il y a un
quart de siècle.
En 2009, un sommet
a réuni à New York, en marge de la
session annuelle de l’ONU, Shimon Perès,
à l’époque chef de l’état israélien, et
Hamad Ben Issa Al Khalifa, Roi du
Bahreïn.
Le soulèvement
populaire du 14 février 2011 a accéléré
le mouvement incitant la dynastie Al
Khalifa à se doter d’une expertise
israélienne pour la sauvegarde de son
trône.
La normalisation
israélo-bahreinie s’est opérée sous
couvert du «dialogue des relgions». Le
rabbin Marc Schneir (New York),
Président pour la Fondation pour la
Compréhension Ethnique», chargé du
dialogue avec Bahreïn depuis 2011 pour
le compte du rabbinat judéo américian, a
été par la suite nommé conseiller du Roi
de Bahreïn avec pour mission d’améliorer
l’image du royaume auprès de la
communaute juive américaine.
Le roi considère en
effet que «l’existence d’un Israël fort
est le meilleur garant du maintien d’une
voix modérée mais puissante dans le
Golfe». De l’avis des observateurts,
parmi les six pétromonarchies du Golfe
engagées dans la course à la
normalisation avec Israël (Arabie
Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis,
Koweit, Qatar, Sultanat d’Oman), Bahreïn
remportera à coup sûr la course à la
normalisation.
Depuis 2011,
l’ancien ministre de l’information,
Mohamad Abel Ghaffar a reçu instructions
de bannir des médias bahreïnis désignant
Israël des termes tels que «l’entité
sioniste» ou «l’ennemi».
Le programme
PEGASUS
Des experts
israéliens séjournent à Bahreïn pour
former les membres de l’appareil
sécuritaire à la guerre électronique
dans le cadre du programme PEGASUS.
Logiciel espion
pour IOS ou Android, Pegasus a pour but
de collecter des informations et de
permettre un accès aux appareils
touchés. Il permet de lire les messages,
les photos et les mots de passe, ainsi
que d’écouter les appels téléphoniques,
de déclencher l’enregistrement audio et
le suivi de la géolocalisation.
Le logiciel est
fabriqué par la société israélienne NSO
Group, sous contrôle majoritaire de la
firme britannique Novalpina Capital. Sa
vente est approuvée par le ministère
israélien de la Défense.
Ce logiciel est
controversé car si les contrats
stipulent une utilisation strictement
légale de cette technologie (enquêtes
criminelles comme celle qui a mené à
l’arrestation du baron de la drogue El
Chapo), il est utilisé par des agences
de renseignements de dictatures. Il
infecte des téléphones dans 45 pays et
est utilisé par une trentaine de
gouvernements, notamment le Bahreïn, le
Kazakhstan, le Maroc, les Émirats arabes
unis.
Epilogue : La
France, Bahreïn et la «gestion
démocratique des foules».
L’euphémisme masque
mal un mercantilisme à tout crin. Bas de
gamme.
Si les Etats Unis disposent d’une base
navale à Manama, la France, en
sous-traitante docile, s’est chargée de
la sale besogne: la fourniture du
matériel de répression. Mais dans un
mouvement de balancement destiné à créer
une fausse similitude, la fourniture
d’armes non létales au pouvoir à Bahreïn
s’est accompagnée de la promotion d’un
opposant chiite bahreini «citoyen
d’honneur de la ville de Paris»
Le savoir-faire
français au service de la répression ou
«la gestion démocratique des foules».
Sans surprise, alliée majeure de
l’Arabie saoudite et des Emirats Arabes
Unis dans leur guerre d’agression contre
le Yémen, la France, un des principaux
fabricants de matériel anti-émeute est
aussi un partenaires de Bahreïn, un
autre autocrate de la zone. Elle ne s’en
prive pas pour améliorer sa balance de
paiements lourdement déficitaire, au
mépris des vies humaines, au mépris de
ses principes.
La France a ainsi
envoyé des grenades lacrymogènes et des
CRS pour former les forces antiémeute au
Bahreïn. Elle a obtenu, en contrepartie,
en 2011, neuf autorisations
d’exportation de matériel de guerre
(AEMG) vers Bahreïn pour un montant
d’environ 17 millions d’euros, dont 421
000 euros concernent des agents
chimiques toxiques « antiémeute » de
catégorie ML7.
Le rapport 2012
fait également état de 16 millions
d’euros d’AEMG de type ML4 (missiles,
roquettes, bombes) et de 500 000 euros
d’AEMG de classe ML5
Le leader français du secteur s’appelle
Alsetex, qui se présente pudiquement
sous le vocable suivant: «spécialiste de
la « gestion démocratique des foules».
Waouh …Plus finaud que les Français tu
meurs.
Une gestion démocratique des foules qui
trouve son illustration la plus achevée
avec l’usage des LBD (Lanceur de balle
de défense) contre les filets jaunes, en
2018 -2019 en France.
«Arme sublétale»,
LBD utilise un projectile conçu pour
s’écraser à l’impact et limiter le
risque de pénétration dans un corps
vivant, mais avec une puissance d’arrêt
suffisante pour dissuader ou arrêter un
individu. En 2018, son usage a en effet
plus que doublé (+61%) avec une hausse
de 203%, avec plus de 19.000 cartouches
tirées contre 5.399 en 2017.
Pour Amnesty
International, cette dernière
classification peut correspondre à du
gaz lacrymogène. Du côté gouvernemental,
on assure au contraire qu’il s’agit
« uniquement de matériel d’alerte
biologique et de détection chimique ».
En ce qui concerne
le Yémen, le trafic est de plus grande
ampleur au point que la France apparaît
comme «complice de la crise humanitaire
au Yémen»: Chars Leclerc, obus flèche,
Mirage 2000-9, radar Cobra, blindés
Aravis, hélicoptères Cougar et Dauphin,
frégates de classe Makkah, corvette
lance-missiles de classe Baynunah ou
canons Caesar, relève la note du
renseignement militaire français sur
l’armement fourni à l’Arabie saoudite et
aux Emirats Arabes Unis.
Parallèllement, la
France a décidé d’honorer un opposant
chiiste bahreini, Nabil Rajab, citoyen
d’honneur de la ville de Paris, en juin
2018.
Incarceré depuis
2016 en raison de son combat pour les
drois humains, a été fait, en juin 2018,
citoyen d’honneur de la ville de Paris,
Nabil Rajab est Président du centre
Bahreïni pour les droits humains,
directeur du Centre des droits humains
du Golfe et Secrétaire général adjoint
de la Fédération Internationale des
Ligues des Droits de l’Homme pour avoir
dénoncé à la télévision l’interdiction
des organisations non gouvernementales
(ONG) et les journalistes de pénétrer
sur le territoire national.
Le 21 février 2018,
il avait été condamné par la Haute Cour
criminelle de Bahreïn à une peine de
cinq ans d’emprisonnement pour avoir
publié des tweets critiquant
l’intervention du Bahreïn aux côtés de
l’Arabie Saoudite au Yémen et dénonçant
des atteintes aux droits humains dans
son pays.
Le premier chef
d’accusation concernait «la diffusion de
fausse rumeur en temps de guerre», pour
sa dénonciation du nombre de civils tués
dans la guerre au Yémen, le second un
«outrage aux institutions nationales»,
avec sa mise en lumière de tortures
pratiquées en prison. Cette condamnation
a été confirmée en appel, le 5 juin
2018.
La duplicité de la
France à l’égard de Bahreïn renvoie au
fâcheux précédent de Tunisie, lorsque
Michelle Alliot-Marie, alors ministre
des Affaires étrangères, avait proposé à
la dictature du président Zine El
Abidine Ben Ali, le «savoir faire»
français en matière de sécurité pour
maïtriser les manifestants, ou mieux,
selon l’euphémisme français assurer une
«gestion démocratique des foules».
Une posture qui
découle sans doute de son statut de
«Pays de la Déclaration des Droits de
l’Homme», qui l’autorise à tous les
passe-droits.
Le précédent
tunisien … mauvais remake d’un mauvais
film.
Errare Humanum EST.
Perseverare diabolicum.
L’erreur est humaine. Sa repétition est
diabolique
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